Il faut oublier

rating: - .

PG-13 : Accord parental obligatoire - Interdit aux enfants de moins de 13 ans, peu de violence ou de description à caractère sexuel. La torture et la violence persistante sont interdites. La sexualité et la nudité sont en général absentes. Les scènes d'usage de drogues légères, ainsi que les mots crus sont utilisés modérément.

OU (je sais pas encore vraiment l'evolution de cette histoire)

- R : violence modérée, on peut décrire les sentiments pendant une relation sexuelle, mais sans entrer dans les détails physiques de la scène.




* genre de la fic: : général


* résumé de la fiction, synopsis:

le duo city hunter doit faire face à une nouvelle epreuve: affronter leus sentiments[u]

Betâ: Agathe

Chapitre 1 :: Les remords.


10H

Un matin en plein mois de juin, la journée s’annonçait resplendissante. La foule avait envahi Shinjuku. Certains s’empressaient d'aller au bureau, d’autres préparaient une journée shopping à travers la ville. Une jeune femme essayait un temps soit peu de se faufiler à travers la foule pour arriver rapidement à destination. Kaori avait promis à Miki de passer au Cat’s, après une longue semaine sans visite de sa part, elle devait se faire pardonner pour ce long silence radio.

Pour être honnête, elle n’était pas très enthousiaste... Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas voir Miki, mais elle avait ce besoin d’être seule. A cette pensée, le visage de celle-ci se teinta d’une expression mélancolique. Soupirant profondément, elle tourna au coin de la rue. Elle arrivait enfin à bon port !

La clochette de la porte retentit. Kaori rentra en adressant un bonjour rempli d’enthousiasme. Elle devait faire bonne figure. Miki contourna le comptoir pour prendre Kaori dans ses bras. Celle-ci, qui ne s’attendait pas à tel accueil, en fut presque gênée.

-« Kaori ca fait une semaine que je n’ai pas eu un seul signe de toi, je pensais que tu me faisais la tête ! »

Kaori surprise par l’aveu de son amie, la rassura :

-T’inquiète pas Miki, ce n’est pas du tout ça, c’est juste que j’ai été énormément prise ces derniers temps...

Miki la regarda avec des yeux ronds.

- Ah oui ? Pourtant d’après ton abruti de partenaire, vous n’avez eu aucun client !


Soupirant face à cette remarque, la nettoyeuse lui expliqua qu’elle aidait Eriko au magasin et jouait les mannequins en contrepartie d’un bon salaire.


La matinée se déroula dans une ambiance agréable. Miki et Kaori parlaient de choses et d’autres. Cependant, un détail n’échappa pas à Miki : la pâleur de Kaori. Celle-ci tenta alors d’en savoir un peu plus.

- Dis moi Kaori tu nous couverais pas quelque chose ? Tu m’as l’air bien pâle.

Kaori reposa sa tasse et fixa son amie.

- Tu trouves ? C’est vrai que je me sens fatiguée ces derniers temps, mais vu le rythme de vie que j’ai ces derniers temps, ce n’est pas très étonnant !.

En pensant à l’inertie de Ryo face à leur problème financier, elle fut contrariée.

Miki n’insista pas. Vu la réaction de Kaori, c’était un terrain miné ; pas la peine d’envenimer les choses...



Durant ce temps Ryo trainait au lit. Il n’avait pas du tout envie de se lever. Fixant le plafond, il réfléchissait…Depuis quelques temps Kaori et lui ne faisaient que se croiser. Il voyait bien que Kaori n’avait aucune envie d’entamer une quelconque conversation. Il sentait le malaise. Son esprit ne put réprimer certains souvenirs qu’il fallait pourtant oublier. Ils avaient fait une erreur, une grosse erreur... Et il fallait désormais s’en accommoder.

A cette pensée le nettoyeur se leva avec rage.Il avait besoin d’air. Il étouffait. Celui-ci s’approcha de la fenêtre et l'ouvrit avec fracas. Il prit une grande inspiration afin de calmer un temps soit peu sa colère. Son regard était plongé dans le vide. Le duo City Hunter était en péril…


-« Au revoir, Miki, Falcon...Je vous dis à plus tard ! »

C’est sur ces mots que Kaori sorti du café.
Miki et Falcon la regardèrent s’éloigner dans la rue. Miki se retourna vers son mari et lui dit :
-« Je suis inquiète pour Kaori. Il se passe quelque chose, j’en suis sure ».

Les discours n’étant pas le point fort de Falcon, il se contenta de répondre :
-« Peut être... »


Kaori décida de passer par le parc, elle aimait beaucoup s’asseoir et observer l’aire de jeux où les enfants s’agglutinaient pour jouer. Après un certain temps, elle regarda sa montre : 13h…Elle n’avait aucune envie de rentrer et de le croiser. C’était assez difficile comme çà. Comment en étaient-ils arrivés là ? Pourtant, au début elle y croyait, ils avaient réussi à passer le cap, en refoulant ce détail dans leurs souvenirs . Mais celui-ci était plus important qu’ils ne le pensaient. Ils étaient pris à leur propre piège. Elle s’en voulait. Elle sentait bien que la situation dégénérait, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Était-ce de sa faute ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait c’est que la situation n’était plus vivable aujourd'hui. Vivre avec des disputes, des insultes, ses sorties nocturnes de plus en plus fréquentes, ça n'était plus possible. Elle savait que c’était son moyen de défense, mais c’est était trop pour elle. Il était autant coupable qu’elle de cette situation inconfortable.



Kaori se leva brusquement, voulant chasser ces pensées. Elle fut prise d’un malaise qui l’obligea de se rasseoir. Elle n’allait pas bien. Tout tournait autour d’elle ; elle fut obligée de fermer les yeux, de souffler lentement pour reprendre le contrôle de son corps.Ça devait cesser…Et vite.


Prenant son courage à deux mains, elle se décida de rentrer chez elle malgré tout.


Après avoir pris une douche, le nettoyeur était un peu calmé. Il descendit pour se restaurer. Kaori, comme à l'accoutumée, avait laissé son déjeuner dans le frigo. Elle restait, malgré les tensions, fidèle à elle-même. Elle lui manquait c’était indéniable. Un souvenir tenta de ressurgir dans l’esprit de Ryo, mais celui-ci secoua vigoureusement la tête pour le chasser. Non, il ne fallait pas que ce mal revienne le ronger. Il fallait aller de l’avant, oublier…Il était conscient des conséquences, il devait assumer.

Il sortit de ses pensées à cause du claquement de porte qui annonçait le retour de Kaori. Celle-ci avait également la volonté de calmer les choses, c’était vital. Elle partit directement dans la cuisine. Elle inspira profondément avant de franchir la porte pour se donner du courage. Elle prit un air joyeux et entra dans la cuisine



-« Bonjour le paresseux ! On a quand même décidé de se lever ? » Elle lui adressa un magnifique sourire.



Ryo posa sa tasse. Il était pris au dépourvu par le ton avenant de Kaori, avait-elle aussi cette volonté de sauver les apparences ? Il répondit à son sourire.


-Comme tu vois, mon estomac ne pouvait pas rester endormi plus longtemps ! s’exclama-t-il.


Une ambiance chaleureuse envahit la cuisine. C’est grâce à cette volonté de chacun de reprendre les choses en main que cette journée se déroula agréablement.


La nuit s’installa doucement sur Shinjuku.


Ryo était monté sur le toit, signe qu’il voulait réfléchir et être seul. Partageant sa vie depuis de la mort de Hide, Kaori le connaissait mieux que quiconque. Elle connaissait ses remords, ses regrets, ses inquiétudes quant à leur devenir. Elle en avait parfaitement conscience. Il faisait des efforts, cela lui remit du baume au cœur.



Après avoir regardé un programme quelconque à la télé, elle l'éteignit et regarda par la fenêtre. Un orage s’annonçait. Vue la lourdeur ambiante, cela ne ferait que du bien de recevoir un peu de fraicheur. Elle observait ce ciel menaçant qui assombrissait les lieux. Son esprit essayait de se concentrer sur ce ciel, mais celui-ci était rebelle. Il revenait toujours à la même personne qui hantait ses pensées : Ryo. Malgré la pluie qui s’installait, elle remarqua que Ryo n’était pas décidé à descendre du toit.



Ryo observait une ligne imaginaire, au loin tout en fumant sa cigarette. Malgré la pluie qui tombait, il n’avait pas envie de rentrer. Recevoir une douche froide lui ferait du bien pour affronter une nuit de plus, rongé par ses tourments. Il était, malgré tout, un peu apaisé, la journée s’était bien passée. Kaori avait été agréable. Le train train quotidien avait repris ses droits aujourd’hui. Mais pourtant….Son mal était toujours là. Ce mal qui le torturait depuis bientôt trois mois...Ce mal qui essayait de le pousser de nouveau à agir, mais il le combattait sans cesse.

La pluie était forte maintenant. Ryo, ne s’apercevait même pas de la violence de celle-ci.


Kaori, quant à elle, s’inquiétait de ne pas le voir rentrer malgré le temps. Elle décida de monter pour voir ce qu’il se passait. Elle ouvrit la porte et fut estomaquée par la scène qui se présentait à ses yeux :

Ryo accoudé au balcon, trempé, regardant au loin.



La nettoyeuse s’approcha de lui et s’écria :

-« Mais ryo qu’est-ce que tu fais encore dehors en plein orage ?, t’es trempé !! », Elle ne lui avait pas dit d'un air de reproche mais plutôt d’inquiétude.


Ryo dirigea son regard vers Kaori. Celle-ci était inquiète devant son comportement complètement inhabituel. Les seuls mots qui réussirent à sortir de la bouche du nettoyeur furent :

-« Pardonne-moi Kaori…Tout est de ma faute »



Celle-ci, a son tour trempée le regarda l'air interdit…



- Ryo ! Tu n’a pas à t’excuser ! Celle-ci devait presque crier : le tonnerre grondait, la pluie s’abattait bruyamment sur le sol et les bâtiments alentours.



- Ryo Il FAUT RENTRER TU VA TOMBER MALADE !!



Ryo ne bougeait pas, il la regardait, mais son regard était vide.

Kaori prit peur face à l’attitude de Ryo, elle le secoua pour le faire revenir à lui.

- Ryo stp !!!! IL FAUT RENTRER !

Ryo continua à la fixer…Son regard était rempli de tristesse, de regrets mais aussi de désir.

Il fallait que Kaori le sorte de son état qui lui faisait peur...

-« RYO, ON EST TOUT LES DEUX COUPABLES DANS CETTE AFFAIRE ALORS STP ! IL FAUT ALLER DE L’AVANT ET FAIRE COMME ON A DIT : FAIRE CE QU'ON S'EST PROMIS DE FAIRE ! RYO JE T EN SUPPLIE ! »

Elle fut interrompue par la foudre qui venait de tomber non loin.
Se rendant compte que la situation devenait dangereuse, Ryo reprit ses esprits, il entraina brusquement sa partenaire à l’abri.

Refermant la porte, Kaori se remettait de ses émotions ! Elle avait eu peur, oui très peur ! Elle était trempée, son estomac était retourné par la scène dont elle avait été témoin.

Ryo se sentait honteux. Il avait commis une faute professionnelle. Son esprit était parti durant quelques minutes, chose suffisante pour qu’un ennemi lui tire dessus à bout portant, voir pire...Sur Kaori.



Celui retira sa veste trempée, Ryo se retourna dans sa direction. Elle ne bougeait presque pas, elle essayait de se frictionner les bras pour se réchauffer et tremblait de tout son être.

Le nettoyeur lui dit :

-« Excuse moi Kaori de t’avoir fait peur…Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ! »

Il avait fini sa phrase avec colère. Il s’en voulait ; il avait mis sa vie et celle de Kaori en danger. Heureusement qu’ils n’avaient pas été épiés durant cette scène !

- « Kaori, écoute-moi… On doit se ressaisir hein..Pas vrai… ? »

Kaori les larmes aux yeux hocha affirmativement de la tête.

Le nettoyeur s’approcha d’elle et la pris dans ses bras ; il en avait besoin. Oui, il avait besoin de ce contact physique. Kaori répondit à son appel et s’agrippa à lui. Ce besoin physique était devenu vital. Ils étaient condamnés, ils le savaient.

-« On va s’en sortir, tu verras » lui murmura t-il



Après quelques minutes sans bouger, Kaori entreprit de se dégager de son étreinte. Elle lui dit :

-« Ryo il faut que tu te changes, tu es trempé, tu vas être malade », sur cette phrase elle descendit pour en faire autant.

Kaori s ‘enferma dans sa chambre. Elle ne voulait plus le croiser jusqu’au lendemain. Son cœur avait eu son quota d’émotions pour la journée. La nettoyeuse ne se sentit pas bien. Elle fut prise d'un haut le cœur. Le malaise s’empara d’elle et la cloua au lit. Oui, il fallait que la tranquillité reprenne le dessus dans la vie de City Hunter.



Ryo se réfugia dans sa chambre. Il entreprit de se changer. Il s’en voulait. Pourquoi n’arrivait-il pas à passer ce cap ? Il pestait contre lui-même. Il lui fallait un remontant. Il descendit brusquement, alla directement au bar pour se servir un verre qu'il but d’une traite. Il devenait fou…complètement fou, dangereux pour lui-même et pour Kaori.

Son regard se dirigea vers les escaliers. Kaori s’était réfugiée dans sa chambre. Elle avait cette manie depuis quelques semaines. Elle ne prenait plus la peine de lui parler avant de monter. Elle le fuyait dès que la nuit tombait... Un coup de tonnerre retentit. Ryo aurait aimé aller la voir, lui parler. Mais l’attitude Kaori prouvait qu’elle ne voulait pas ce contact.

Le nettoyeur pris la bouteille et partit s’asseoir sur le canapé. Il passa ainsi toute la nuit à boire, à ruminer ses pensées. Il s’endormit dans le salon, n'ayant plus la force de remonter.

Chapitre 2 :: deux long mois


Le lendemain

Kaori ouvrit les yeux lentement, celle-ci avait très mal dormi et manquait énormément de sommeil. C’est avec difficulté qu’elle sortit de son lit. Elle se dirigea vers la salle de bain. Seule une douche lui permettrait de lui redonner un peu de punch.



Quant au nettoyeur qui était resté affalé toute la nuit sur le sofa,lui non plus n’avait pas réussi à avoir un sommeil réparateur. Une fois n’est pas coutume, il s’était levé tôt (quel exploit) et était sorti, il avait besoin de faire le point avec lui-même. Il se dirigea vers le port, endroit malfamé, mais il ne pouvait trouver mieux pour réfléchir. Après avoir regardé le va et viens des bateaux, le nettoyeur choisi de rendre visite à son ami de toujours, son invisible confident . Il déposa quelque gerbes de fleurs sur la tombe de son meilleur ami : Hide Makimura. Un dialogue silencieux s’installa entre le nettoyeur et la pierre tombale.

Ryo était très mal à l’aise, malgré la disparition de Hide, il sentait toujours sa présence. Le japonais avait la sensation d’avoir trahi Hide. Ce sentiment le rongeait. Il avait beau lui présenter des excuses. Le « mal » était fait.


Après quelques minutes de réflexion, Ryo lui adressa à nouveau ce message


-« Pardonne-moi Hide ».


Sur ces mots, Ryo sortit du cimetière.

…..






Kaori avait été très surprise de constater l’absence de Ryo. A voir l’état du salon, il avait dû se saouler toute la nuit. Le seul point positif qu’elle trouvait à cette situation était que Ryo était resté à la maison.

Après avoir fait un peu de ménage, elle fila voit le tableau des messages, qui restait désespérément vide. La nettoyeuse accéléra le pas pour aller rejoindre Eriko dans sa boutique.





Elle arriva à destination.



-« Bonjour Eriko, excuse moi du retard, je suis passée au tableau pour voir si on avait du travail, mais toujours rien... » Kaori finit sa phrase en soupirant.



Eriko, qui était en train de rectifier un modèle, l’accueillit avec un sourire qui se figea en la regardant :

-Kaori, ma chérie, tu as une mine désastreuse !! »

Kaori, qui ne sentait pas bien ne sut quoi lui répondre, elle n'avait aucune envie de lui parler de l’événement de la veille. Elle était mal à l’aise.


- J’ai eu beaucoup mal à trouver le sommeil hier ! L’orage me fait toujours aussi peur ! elle finit sa phrase par un rire de façade afin de montrer bonne figure malgré tout.



La matinée fut rythmée par les allées et venues des clients ; Kaori n’en pouvait plus. Elle essayait de cacher son extrême fatigue. Chaque mouvement lui était pénible, Chaque sourire adressé aux clients était une torture : alors qu'Eriko lui parlait de la recette de la matinée, Kaori sentit le sol se dérober sous ses pieds……..Un trou noir………Plus rien…………………





Eriko poussa un cri d’horreur en voyant Kaori s ‘effondrer devant elle. Avec beaucoup de chance, une femme présente dans la boutique prit les choses en main afin de faire reprendre connaissance à Kaori. Après que la cliente lui ait passé un linge humide sur le visage, la nettoyeuse reprit conscience sous le regard angoissé de son amie.



- Oh Kaori j’ai eu si peur en te voyant t’effondrer comme ca !! Le pire c’est que je n’ais même pas réagi, je suis une idiote, heureusement que cette dame était là !



Kaori remercia celle-ci et demanda à Eriko de la raccompagner chez elle ; elle était trop fatiguée.



Eriko ferma vite la boutique et raccompagna Kaori à son appartement. Après avoir pris soin de lui préparer un plateau-repas à coté de son lit, Eriko la quitta afin qu’elle se repose.



Prise d’une colère contre le coéquipier de la malade, Eriko se saisit de son portable et appela Ryo pour lui dire ses 4 vérités ; sa colère redoubla quand elle tomba sur son répondeur.



Quant à Kaori, elle essayait de reprendre un peu ses esprits après cette matinée désastreuse... Pourquoi ? Des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle savait d’où venait le problème ! Rien n’allait depuis ce jour là ! Cette journée qui aurait dû être la plus belle de sa vie, même si cela devait n'être qu’un beau souvenir, s’était transformée en un véritable cauchemar !



Kaori ferma les yeux pour essayer de faire fuir ces images qui lui revenaient sans cesse à l’esprit. Il faut oublier...Elle n’arrêtait pas de se répéter cette phrase, mais peut-on aller à l’encontre de son esprit ?De ses sentiments ?



Cela faisait deux mois qu’elle se battait contre ces souvenirs ravageurs, qui étaient désastreux pour leur vie quotidienne et qui minaient aujourd’hui sa santé. Tout avait été chamboulé. Deux longs mois…



Kaori ouvrit précipitamment les yeux, se leva brusquement et alla chercher son agenda. Elle feuilleta nerveusement celui-ci. Elle s’arrêta sur une page et commença à faire défiler les pages. Deux longs mois…Le sang de Kaori ne fit qu’un tour. Elle blêmit à l’extrême. Le rythme de son cœur s’accéléra... Et si c’était çà ?

Lâchant son agenda qui tomba bruyamment sur le sol, elle prit son portable.

Chapitre 3 :: L’altercation

Eriko arriva comme une furie au Cat’s. Etant sûre de trouver Ryo, elle s’était précipitée à l’établissement pour lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Voir Kaori dans cet état lui était insoutenable. Le malaise de ce matin, était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.



La porte s’ouvrit violement. Miki se figea face à cette entrée en fanfare d’Eriko. Celle-ci adressa un rapide bonjour à Miki et se dirigea directement sur sa cible. En apercevant le nettoyeur complètement affalé sur un siège, sa colère avait grandit dangereusement. Elle se plaça devant le nettoyeur. Celui-ci, à la vue de l’expression de colère de la jeune femme, fit mine de s’asseoir correctement. Il sentit qu’il allait passer un sale quart d’heure.





Après l’avoir fixé méchamment, Eriko s'écria :

-« Comment tu peux faire çà à Kaori ? »

Ryo, ne comprenant pas vraiment le sens de sa question, lui répondit avec détachement:

-« Mais de quoi tu parles ? »

Eriko hurla :

-« Oh arrête ton char Ryo ! J'ai bien vu que Kaori n’allait pas bien depuis un moment ! Tout le monde l’a vu ici ! Mais aujourd’hui, j’ai décidé de l’ouvrir car tu vas trop loin ! »


Bien que celui -ci ne laissait rien paraitre, il commençait à paniquer, il n’aimait pas la tournure que prenait la conversation. Celui-ci se leva, pour la dominer du regard et surtout...mettre un terme à ce début de dispute.

-« ….Ecoute, Eriko, que tu sois une amie proche de Kaori et que tu t’inquiètes pour elle, c’est tout à ton honneur…Mais que tu viennes ici pour me faire des leçons de morale devant tout le monde, çà je ne l’accepte pas »

Celui-ci prit sa veste et prit la direction de la sortie. Il se retourna alors vers elle et lui lança :
-« Mêle-toi de tes affaires ! »

Eriko, était figée sur place, elle qui était venue pour remettre Ryo a sa place, avait vu la situation se retourner contre elle. Non, elle ne pouvait pas le laisser s'en tirer à si bon compte !

Elle lui lança :

-"Une chose est sure, tu n’étais pas là ce matin quand Kaori a fait un malaise ! Ce qui prouve à quel point son état s’empire depuis quelques temps ! Et surtout n’ose pas me dire que tu n’as rien à voir avec son état ! T’es vraiment qu’un pauvre type !»

Eriko serra les poings, elle devenait folle de rage ! Elle se dirigea vers lui afin de lui faire face.

-"Tu n’es qu’un salaud ! Si tu n’es pas prêt à déclarer enfin ta flamme parce-que tu es trop lâche, libre à toi, mais ne soit pas égoïste et rend lui sa liberté !! Tu ne la mérites pas !»

Le nettoyeur tombait des nues…Kaori...un malaise ... Il resta immobile, écoutant Eriko déverser toute la colère qu’elle avait dans le cœur.

Eriko continua son monologue en criant:
-« Si tu crois que je n’ai rien compris à ton petit jeu Ryo ! C’est là que tu te trompes ! Tu écartes tout les hommes qui s’intéressent à Kaori, car tu ne veux pas la voir partir ! Tu préfères qu’elle reste là ! À dépérir sous tes yeux plutôt que de la voir partir avec un autre !!!! Tu n’es qu’un égoïste !

Elle finit ce qu’elle avait à dire en riant nerveusement...

-« Pauvre Hide, heureusement qu’il ne voit pas tout çà et comment tu torture sa petite sœur !!! »

C’en était trop... Ryo sortit de son immobilisme, la rage au cœur, c’était la phrase de trop ! Il la gifla violemment.

- « Ne redis jamais une chose pareille !!!! »

Miki et Umi s'interposèrent entre les deux, il fallait calmer le jeu. Ça allait trop loin.

Eriko mit sa main sur sa joue tuméfiée. En le fixant du regard, elle lui déclara :

-« Peut être que tu ne veux pas entendre la vérité, mais tu sais au fond de toi que j’ai raison !… »

Elle se retourna, adressa ses excuses aux gérants du café et partit.

Ryo quant à lui, était aussi choqué. Il n’aurait pas dû s’emporter et encore moins gifler Eriko. Mais le nettoyeur ne pensait qu’à une seule personne : Kaori. Il devait rentrer pour voir comment allait sa partenaire.

Faisant ses excuses à son tour, le japonais quitta les lieux et se précipita chez lui.

Miki et Umi étaient encore sous le choc. Miki, qui n’avait pas eu le temps de demander des détails à Eriko sur l’état de Kaori, partit dans la réserve pour téléphoner à son amie. Umi quant à lui continua de ranger les lieux comme si de rien n'était. Mais intérieurement, il ressentait comme un mauvais présage.

Chapitre 4 :: Et si.....


Kaori raccrocha le téléphone, le rendez vous était pris. Elle devait en avoir le cœur net. Elle était dans un état second. Pourquoi fallait-il que sa vie soit aussi compliquée ? Elle fut sortie de ses pensées par la sonnerie de son portable. D’un geste las, elle le saisit : Miki. Elle n’avait aucune envie de parler à qui se soit. A contrecœur, elle le laissa sonner et se promit de la rappeler un peu plus tard.


Se redressant de son lit, elle se dirigea dans la cuisine pour prendre un verre d’eau. Elle était encore fébrile mais elle devait réagir au plus vite. Ne rien laisser paraitre, voilà quelle était sa mission d'aujourd’hui. Depuis deux mois, elle mettait un masque tous les jours...


Le fil de ses pensées fut interrompu par le bruit assourdissant de la porte qui se refermait violemment : Ryo était de retour.

Kaori en était paniquée : il ne rentrait jamais aussi tôt ! Et vu la violence avec laquelle il avait claqué la porte, il devait être de mauvaise humeur... Elle se rapprocha doucement de l'ouverture afin d’écouter ce qu’il fabriquait et constata que le nettoyeur montait directement à l’étage.

Elle poussa un soupir de soulagement, elle ne voulait absolument pas le croiser pour le moment. Elle ne supportait pas cette gêne qui s’était installée entre eux.

Avec précautions, elle monta discrètement les escaliers pour rejoindre son refuge : sa chambre. Elle prit la précaution d’enlever ses chaussures pour réduire le bruit, Ryo avait une ouïe très développée.

Arrivée à l’étage, elle s’apprêta à rentrer dans sa chambre, quand une voix l’interpella.


-« Je peux savoir qui tu essayes de fuir comme çà » ? dit il d’un ton sec.


Le sang de Kaori ne fit qu’un tour, elle se retourna pour lui faire face et le fixa. Elle put constater que son regard était dur et empli de colère. Ne voulant pas céder à ses tentatives d’intimidation, elle répondit avec le peu d’énergie qui lui restait :

-« Jusqu’ à preuve du contraire, je n’ai aucune raison de fuir qui que ce soit dans cette maison » !


A cette remarque, Ryo s’avança vers elle. La nettoyeuse commençait sérieusement à prendre peur.

-« Eriko est venue me voir tout à l’heure au Cat's... »


Un silence pesant s’installa, Kaori était incapable de répondre quoique ce soit. Elle songea intérieurement : « Bon sang ! Mais pourquoi Eriko a été le voir, il ne manquait plus que çà ! »


-« Elle a piqué une crise dans le café…Je n’apprécie pas qu’on vienne me faire la morale en public, tu entends ?! »..


Bien que Kaori soit déjà pâle, son teint blanc s’accentua suite à cette remarque. Tout recommença à tourner autour d’elle... Cela devait finir ! Elle ne supportait plus cette situation !


De son côté, le nettoyeur s’en voulait déjà de ses remarques. Il était censé rentrer pour vérifier l'état de sa partenaire. Au lieu de çà, il lui faisait une scène... Il fallait calmer le jeu. Il n’en eut pas eu le temps car Kaori s’appuya sur le mur, prise d’un malaise.

Ryo s’approcha d’elle, Kaori lui fit un geste de reculer.

-« Ne t’approche plus de moi Ryo, tu entends ? » parvint-elle à hurler.


Dans un mouvement de colère, Kaori s’enferma dans sa chambre. Elle s’effondra alors en larmes sur son lit. Le japonais frappa à la porte :

-« Excuse-moi Kaori, je ne voulais pas faire d’histoires. Laisse-moi rentrer, je voulais seulement savoir comment tu allais….Eriko m’a dit que tu avais eu un malaise… »


Il refrappa à la porte.


Seul le silence lui répondit.



Ryo décida de la laisser tranquille. Il mit ses mains dans ses poches et descendit dans le salon pensant que la boisson, sa meilleure amie à ce moment là, pourrait le soulager...


De son coté Kaori déversa, encore une fois, toutes les larmes de son corps. Elle sanglotait à s'en fendre l'âme, le corps agité de spasmes.


Son regard accrocha le portrait de son frère. Elle essuya rageusement ses larmes et se saisit du cadre. Un dialogue silencieux s’installa. Après quelques minutes, elle le reposa à sa place, se leva et se dirigea vers la fenêtre. Elle observa ainsi la ville d’un air mélancolique.

Revenant sur les événements de la journée, la nettoyeuse se sentait perdue…Et seule…Seule …Ce mot raisonna dans sa tête.. « Seule » « seule »

Prise d’un geste sans en comprendre la portée, elle déposa sa main sur son ventre. Surprise elle-même de cet élan, elle l'enleva tout de suite.


- « Pfff... Kaori, tu deviens complètement folle, ma pauvre ».



Elle tendit l’oreille..Aucun bruit n’émanait de l’appartement. Ryo était là, elle le sentait ; il devait être dans le salon. Il avait pris cette fâcheuse habitude, qu'elle n'appréciait guère, depuis un petit moment : il se saoulait au beau milieu du salon et finissait sa journée affalé sur le canapé...

Son cœur se serra, lui aussi souffrait. Elle le savait. Alors pourquoi autant de conflits ?


Un flash back lui revint en mémoire : ce bien être, ce bonheur qu’ils avaient pu éprouver. Il avait été sincère, il s’était livré, mettant les armes à ses pieds. Le temps d’une nuit, nuit magique, où, seuls, deux êtres avaient pu se dire tout ce qu’ils avaient sur cœur depuis des années. Le réveil avait été plus dur...


Kaori secoua la tête. Ils s’étaient promis de faire une croix sur cet événement, de le garder au fin fond de leur mémoire …Scellé à jamais. Aujourd’hui, ils payaient leur faiblesse. Kaori ne supportait plus aucune cliente, elle n’arrivait plus à gérer le comportement pervers de Ryo. Quant à Ryo, il était devenu tout simplement encore plus indifférent et de mauvaise humeur. Elle pouvait surprendre certains de ses regards posés sur elle, mais il se reprenait vite... Voilà ce qu’était devenu le duo City Hunter : un partenariat de non-dits.


C’est sur ce constat amer qu’elle décida de descendre. Il était à peine 17h30, elle ne supportait plus de rester dans sa chambre.



Ryo, était allongé dans le canapé, il fixait le plafond comme à son habitude, ressassant tous les événements de ces derniers mois. Il se rendait bien compte qu’il devenait de plus en plus injuste envers Kaori, lui faisant payer, en quelque sorte, ce qui s’était produit. Mais...était-elle la responsable ? non...Certainement non. Bien au contraire, grâce à elle, il avait pu goûter au sentiment le plus puissant sur terre : l’amour.

C’était lui le responsable qui n’arrivait pas à passer le cap, tout son être ne demandait qu’une chose : revivre ces moments merveilleux. Tout était devenu terne. Les sorties nocturnes au milieu des bunnies ne lui procuraient plus de sensations, si ce n’est du dégoût envers lui-même.

Pouvait-il faire marche arrière ? Tiraillé de doutes et de questions sans réponses, il secoua la tête afin d’évacuer ce lot de pensées trop lugubres.

Il s’apprêtait à se lever quand il entendit les pas de sa partenaire. Il se ravisa alors et attrapa un de ses magazines favoris en quatrième vitesse. Prenant une expression des plus idiotes, il fixa son magazine.

La nettoyeuse descendit doucement et put voir son partenaire plongé en pleine lecture.

Bien que ce genre de magazines l’exaspérait, elle ne put réprimander un petit frisson de satisfaction. Ryo était encore une fois resté à la maison, se privant de ses sorties dans les bars. Oui, le grand étalon préférait rester chez lui plutôt que de flâner dans les rues à la recherche de miss Mokkori.

Kaori n’avait toujours pas compris son élan de colère de tout à l’heure, mais bon, vu ce que Ryo lui avait raconté, Eriko n’avait pas dû y aller avec le dos de la cuillère.

Arrivée au salon, elle s’apprêta à se diriger vers la cuisine, quand elle fut interrompue par la voix de Ryo :

-« Comment te sens tu ?...ça va mieux ? » demanda le nettoyeur sans lever les yeux de son magazine.

Prise au dépourvu, Kaori répondit :

-« Oui oui largement mieux » et sur ce, elle s’engouffra dans la cuisine afin de préparer le repas.


Ainsi était l'ambiance chargée de tensions qui régnait chez les City Hunter.

Le repas se passa dans le silence, Kaori plongea son nez dans son assiette. Elle sentait le regard interrogateur de son partenaire posé sur elle, il la scrutait, à l’affût d’un moindre indice. Celle-ci avait les traits tirés, de larges cernes se dessinaient sous ses yeux, ce qui la rendait encore plus vulnérable.

Se sentant de plus en plus mal à l’aise, Kaori se décida à parler :

-« Je suis allée à la gare aujourd’hui, le tableau reste désespérément vide... Heureusement qu'Eriko m’aide sur ce coup là..Sinon la banque nous harcèlerait ! »


Le japonais qui, depuis le début du repas, observait sa partenaire, fut ravi que celle-ci donne le change, cela lui permettait de rebondir sur son état de santé :

-« Peut être que la banque ne nous harcèle pas, mais ce n’est pas elle qui va te redonner la santé. Regarde toi un peu…Tu as une mine déplorable Kaori… »

Il fit une pause et reprit :

-« Tu sais très bien que notre métier ne nous permet pas d’être faible. Te voir faire un malaise en plein magasin serait une aubaine pour nos ennemis. »


Kaori se mordit la lèvre, elle regretta aussitôt d’avoir entamé une conversation. Elle répondit du tac au tac :

-"Peut être, mais ce n’est pas tes bunnies qui vont s’en plaindre quand tu leur glisses des billets pour leurs services douteux ! »

-« Ce n’est pas pour te contrarier que je te dis çà Kaori, c’est pour ton bien », Ryo la regarda tendrement, il était sérieux.

- Arrêtons les disputes pour aujourd’hui..Stp Kaori »

Sur la défensive, la nettoyeuse, allait répliquer, mais vue l’air sincère de Ryo, son envie meurtrière s’évapora.

Ils continuèrent ainsi à discuter de tout et de rien durant le repas. Une fois celui-ci terminé, Kaori se leva et s’apprêta à ranger. C’est avec grand étonnement qu’elle constata que Ryo s’était levé pour l’aider à débarrasser. Ravie de cette initiative, elle lui adressa un magnifique sourire.


Pris dans leur rangement, leurs mains se croisèrent, voulant prendre le même plat. Ce contact physique eu l’effet d’une décharge électrique. Bien que leur raison leur commandait de se détacher, leurs mains restaient soudées. Ils se fixèrent intensément, le monde aurait pu s’écrouler autour d’eux, rien ne les aurait perturbés. Leurs visages se rapprochèrent dangereusement, quand la sonnerie stridente du portable de Kaori brisa cet intense moment .


S'écartant brutalement, Kaori se dirigea vers son portable : c’était Miki.

Elle s’exclama :
-« Minceeee c’est Miki ! J’ai complètement oublié de la rappeler tout à l’heure ! », elle décrocha.

Elle n’eut pas eu le temps de parler qu’on pouvait déjà entendre la voix de Miki.

Kaori ferma les yeux et recula l’oreille de son portable, Miki lui passait un savon de ne pas l’avoir rappelée alors qu’elle avait laissé un message sur son répondeur lui suppliant de donner de ses nouvelles.


Ryo, encore tout chamboulé par ce qui venait de se passer, fit un geste de la main à Kaori pour lui signifier qu’il partait.


Kaori le suivit du regard, elle n’écoutait plus vraiment le monologue de Miki et put entendre la porte d’entrée claquer. Elle s’approcha discrètement de la porte du salon : Ryo était sorti pour une nouvelle escapade nocturne.

.

Chapitre 5 :: Doute confirmé

Après avoir passé plus d’une heure au téléphone avec Miki, Kaori raccrocha. Elle était lasse. Miki lui avait raconté toute la scène. La nettoyeuse était choquée. Jamais Ryo ne s’était emporté envers leur cercle d’amis…Jamais… Elle n’osa pas appeler Eriko. Si celle-ci ne l’appelait pas c’est qu’elle avait besoin de rester seule.
Elle soupira. Voyant l’heure, elle décida d’aller se coucher. Exténuée par sa journée, elle ne voulait plus penser à rien. Elle s’allongea dans son lit…Et ferma les yeux .

Pendant ce temps, Ryo, était arrivé dans son cabaret favori. Celui-ci retrouva son acolyte : Mick. Voulant oublier cette mauvaise journée, il s’offrit une nuit de folie en compagnie de demoiselles prêtes à lui faire oublier ses soucis.
Bien qu’éméché, il put rentrer chez lui. Il monta les escaliers doucement et ouvrit la porte. Le salon était plongé dans le noir. Aucun bruit n’émanait de l’appartement. Il s’engouffra dans les escaliers et monta en direction de sa chambre.
Comme à son habitude, il ouvrit la porte de Kaori afin de s’assurer que son ange était là. Celle-ci dormait profondément. Rassuré, il partit dans les bras de Morphée.


7hr30 le réveil se mit à sonner.

Une main sortit de la couverture et chercha désespérément cet appareil hurlant. Après plusieurs tentatives, elle réussit à l'éteindre. Kaori sortit la tête de la couverture.
-Oh non déjà ! se plaignit elle, émergeant doucement de son sommeil.
Elle s'étira comme un chat voulant encore profiter de son lit. Mais la réalité reprit le dessus : elle avait rendez vous au laboratoire. Elle se leva brusquement et fila dans la salle de bain. Après une bonne douche, elle descendit rapidement pour prendre son café habituel. Elle s'installa sur la chaise, attendant que la cafetière fasse son travail.
D'un seul coup, elle fut prise de nausées assez fortes, l’obligeant à remonter en quatrième vitesse. Ses doutes se confirmaient. Epuisée par ce combat, elle se remit un peu d'eau sur le visage. Elle se regarda dans le miroir : elle arborait une mine déplorable ! à faire peur ! Elle commença intérieurement à paniquer. Non! Cela ne devait pas être çà. Impossible. Ne voulant pas ruminer d'avantage, elle sortit de la salle de bain et redescendit dans la cuisine.

Une fois son café pris, elle mit sa veste, prit son sac à main et sortit sans un bruit. Ryo dormait toujours d'une oreille, sachant tout ce qui pouvait se passer dans l'appartement. Bien sûr, elle n'avait rien dit du rendez vous....Et encore moins de ses doutes. A cette pensée, Kaori paniqua. Repoussant cette idée, elle s'engouffra dans sa voiture et prit la direction du centre ville.


10 hr...Le nettoyeur fut réveillé par son estomac qui criait famine. Regardant l'heure, il s'accorda une demi-heure supplémentaire. De toute façon, il savait que Kaori était partie de bonne heure et il était sûr qu'elle ne lui avait rien préparé. Où était elle partie ? En général, elle le prévenait quand elle sortait aussi tôt. Peut être allait elle voir Eriko ? Après l'altercation d'hier, il savait qu'il y aurait une certaine tension au sein de sa bande d’amis. Celui ci soupira. Il regrettait. Il n'aurait pas du s'emporter de la sorte et encore moins porter la main sur une femme. Mais Eriko l'avait excédé, déjà que la situation était loin d'être simple, le fait qu'elle en rajoute l'avait fait craquer.

11hr, la nettoyeuse sortit du laboratoire. Elle aurait le résultat en fin d’après midi. Rien que le fait d’attendre la fit soupirer. Elle n’avait aucune envie de rentrer et de voir Ryo. Elle n’était pas certaine non plus que ce soit une bonne idée d’aller au Cat's, Miki allait l’assaillir de questions. Elle se décida, malgré elle, d’aller flâner dans le centre commercial.
Après avoir avalé un petit dej rapide, Ryo partit en direction de son quartier favori. Certes, il voulait profiter, mais il allait également faire le tour de ses indics. Il s’ennuyait ferme. La ville était calme depuis quelques temps. Le nettoyeur sourit. Pour une fois, que tout était calme, c'était limite s'il demandait de l’action ! Une petite affaire permettrait d’apaiser les tensions avec Kaori.

Après une journée de flânerie, Kaori retourna au laboratoire. Anxieuse, elle arriva à l’accueil.
- Je viens chercher mes résultats. Mon nom est Kaori Makimura.
La standardiste se leva et aller chercher son dossier. Celle-ci lui remit l’enveloppe. Kaori la prit nerveusement et se dépêcha de sortir.
Son cœur commençait à s’accélérer. Elle devait s’asseoir. Celle-ci se décida à partir en direction du parc pour être au calme. Après un long effort, celle-ci arriva à destination et choisit un banc en retrait des airs de jeux.
D’une main fébrile, elle détacha le pli de l’enveloppe. Elle sortit la feuille. Après avoir hésité à la déplier, elle inspira et l’ouvrit.
………
Un rire nerveux brisa le silence. Kaori repliât l’enveloppe et mis sa tête entre ses mains. Des larmes tombèrent sur le sol. Après un long moment de pleurs silencieux, Kaori redressa la tête et passa sa main sur ses yeux afin d’essuyer ses larmes. Elle se parla à elle-même :

- Cela ne sert à rien de pleurer ma vieille. !



Un sourire apparut malgré elle. Était-elle triste ? Joyeuse ? Elle n’arrivait même pas à définir son état.
La seule chose qu’elle savait à ce moment là était que sa vie allait basculer, dans un sens ou dans un autre. Il y allait avoir un grand changement.

chapitre 6: Falcon, mon ami


Au Cat's.

La journée s'était avérée épuisante. Les clients avaient été nombreux. Miki et Falcon n’avaient pas arrêté de la journée. Ils avaient eu la visite quotidienne de Mick et Ryo. Kaori quant à elle, n’était pas passée ; cela étonnait Miki mais, vu l’ambiance pesante, elle n’avait pas fait de remarque concernant cette absence.
Ce n’est qu’en fin d’après midi, qu’elle décida d’en parler à son mari.

- Falcon, je m’inquiète pour Kaori..On ne la voit pratiquement plus…Je n’aime pas l’ambiance tendue qu'il y a entre elle et Ryo.

De son coté, Falcon, se doutait bien que sa femme allait aborder le sujet. Malgré le fait que celui-ci ait remarqué beaucoup d’éléments, il ne voulait pas en parler à sa moitié. Les City Hunter étaient assez matures pour gérer leur vie privée.

Bien que Miki veuille bien faire, elle n’était pas en mesure de les aider. Il avait remarqué la tristesse de Kaori. Il n’était pas dupe. Mais égal à lui-même, il ne voulait en souffler mot.
Avant de répondre à sa femme, celui-ci réfléchit à deux fois aux termes à employer.

- Ce qui se passe entre eux, est habituel, ils n’arrêtent pas de se chamailler, pour un oui ou pour un non. Il y toujours eu des périodes de tension entre eux…Ça va passer...

Miki allait répliquer lorsque Falcon lui annonça qu’il sortait.
Frustrée de cette conversation aussi brève, elle se dirigea vers le téléphone.

Falcon partit à pied ; voulant éviter les bouchons de sortie de bureau.
Bien qu’il était un homme discret, ne montrant jamais ses sentiments, il était également inquiet. Il avait senti le malaise qui s’installait entre Ryo et Kaori depuis quelques mois. Pourtant, il se souvint que la dernière affaire avait bien renfloué leur compte. Ils étaient contents et satisfaits du succès de celle-ci…Alors...Que s’était-il passé ?
En général, c’était toujours une histoire d’argent et de manque de travail qui créait des tensions entre eux. Combien de fois avait-il vu Kaori désespérée, venir au Cat's afin de se faire réconforter par Miki ?
Non, il y avait eu un événement qui lui avait échappé... A lui, mais également à tous les autres. Il avait bien cru un moment que ces deux là étaient ensemble…Mais non, il avait fait fausse route.
En marchant, celui-ci sentit une aura qu’il connaissait très bien...

La nettoyeuse fixait un point imaginaire. Elle réfléchissait à n’en plus finir. Elle se sentait démunie et en même temps animée d’un nouveau feu. Ce feu si fort se propageait en elle, lui insufflant une force intérieure.
Malgré les larmes, Kaori était lucide. Elle se sentait investie d’une nouvelle mission. Elle cogitait. Elle était tellement prise dans ses pensées qu’elle ne sentit pas la présence d'Umi. Celui-ci s’était assis à coté d’elle.
- Tu es bien songeuse... déclara Falcon
Kaori sursauta en entendant la voix de Falcon.
- Oh Falcon, tu m’as fait peur !!!!
Falcon, égal à lui-même,lui répliqua : « Heureusement que je viens en ami.. »

Honteuse de n’être pas restée sur ses gardes, ne sachant plus ou se mettre, Kaori dit d'une petite voix : « Tu as raison… »

Falcon, qui avait ressenti l’état de détresse de Kaori, n’y alla pas par quatre chemins :
- « Tout va bien Kaori ? Miki s’inquiète… »
Kaori était déboussolée. La venue de Falcon l’avait perturbée. Peu habituée à cet élan de curiosité de la part de Falcon, Kaori prit cela comme un signe.
- « Pour être honnête avec toi, non rien ne va Falcon », Kaori termina sa phrase dans un sanglot.

…………………
Ne sachant pas quelle attitude prendre auprès de Kaori, Falcon attendait que celle-ci parle d’elle-même.
Kaori regardait des enfants au loin en train de courir après un ballon…l’innocence et l’insouciance des enfants…elle aurait tellement aimé retrouver ce monde perdu...

Elle commença à pleurer à chaudes larmes. D’une voix assurée qui l’étonna elle-même, elle déclara :
-« Falcon, j’ai besoin de ton aide ! »

CHAPITRE 7 : SOS


- Je t’écoute...

Rassemblant le courage qui lui restait, Kaori, répondit en continuant de fixer les enfants qui jouaient :

-« Je dois trouver un endroit loin de Tokyo »

Etonné par cette requête, Falcon tourna la tête dans sa direction.
Elle continua dans sa lancée :

- Je dois partir Falcon, il le faut….

Les larmes refirent leur apparition. Falcon encore surpris par cette requête, lui demanda :
-« Est-ce que tu veux fuir quelqu’un ? »

La nettoyeuse, qui attendait bien sûr des questions, lui répondit le plus franchement possible afin de passer rapidement sur cet aveu gênant :

- « Oui Falcon, je fuis...je l’avoue...Mais je n’ai pas d’autre choix que de partir ! »


La nettoyeuse détestait ces silences, c’était typique de Falcon ! Il parlait le moins possible pour faire parler l’autre...

Elle inspira, essayant d'emmagasiner le maximum d’oxygène afin de lui dire de but en blanc :
- « Je suis enceinte Falcon. »

Les larmes continuaient de jaillir de ses yeux.

A cette annonce, Falcon se redressa. Il était sous le choc.

Un silence pesant s’abattit sur nos héros.

Après 5 longues minutes de silence, Falcon lui demanda sans détours :

-« Ryo, est le père je suppose ? »

A la question de Falcon, Kaori fut prise de rire nerveux.

- Ton intuition est juste Falcon !... Le plus drôle dans l’histoire, c’est que je ne suis pas avec Ryo que ce soit d’une manière officielle, ou d’une manière officieuse ! »

La nettoyeuse fut pris d’un fou rire nerveux devant sa situation pathétique : elle était enceinte du plus grand nettoyeur du Japon, mais ils n’étaient pas ensemble…


De son côté Falcon, digérait les informations que Kaori lui avait fourni. L'annonce était tombée comme un couperet, la situation était bien plus complexe qu’il ne pouvait l'imaginer.

A cet instant, il regretta d’être intervenu…Mais il se concentra sur ce qu'il allait dire, il était très mal à l'aise. D'une nature timide, les histoires de sentiment le troublaient et le faisaient paniquer.

- Kaori...Je ne comprends pas ...Pourquoi veux-tu partir précipitamment ? Je ne veux pas me mêler de vos histoires, mais Ryo est il au courant ?


Kaori secoua vigoureusement la tête et s'écria :

- Bien sûr que non, il n'est pas au courant!!!! Et il ne doit pas l'être Falcon!

Surpris, de sa réaction, il répliqua :

- Il est quand même normal qu'il soit mis au courant ! Kaori, c'est une question de bon sens.

La nettoyeuse décontenancée, s'énerva:

- Falcon, tu connais Ryo !! Voyons, bon sang ! Il ne sait même pas se gérer lui même ou notre situation et tu crois qu'il va assumer un enfant ? Qui plus est un enfant qui n'était pas du tout prévu ou désiré.....Il s'agit même d'une relation inattendue et sans lendemains ! ............. Admettons que je lui dise. Que va-t-il me dire Falcon? Le nettoyeur numéro 1 du Japon, l’étalon invétéré de Shinjuku, père de famille, laisse moi rire !!

Elle fit une pause et reprit:

- Je préfère qu'il n'en sache rien ! Cela ne va pas changer grand chose de toute manière ! Soit il me dira de me faire avorter, soit de partir. Je le vois déjà tiens, me disant que je ne suis pas faite pour ce milieu !....Aujourd'hui, je me dis qu'il avait peut être raison ! J'aurais dû l'écouter..Et ne pas m'accrocher à cet espoir fou qu'un jour il ouvre son cœur.

Falcon allait répliquer à cette dernière phrase mais Kaori le coupa :

- Je sais tu vas dire, pour que je sois enceinte, c'est qu'il a dû avouer ses sentiments...

Kaori eut un sourire ironique.

- Oui quelque part il me l'a dit. Je sais qu'il m'aime ! Mais voilà...Le monde dans lequel il vit le ronge et jamais, jamais il ne sortira de ce milieu de merde, même pas pour moi....

Kaori recommença à pleurer.

- J'ai été trop bête d'y croire Falcon .Et voilà le résultat aujourd'hui !

Falcon se sentait de plus en plus mal à l'aise devant ce flot de sentiments qu'elle déversait, lui révélant ses états d'âmes.


Pour la première fois de sa vie, il était perdu. Il détestait être sur le devant de la scène.

- C'est pour toutes ces raisons que je dois désormais partir. Je ne dois plus penser à moi et ces foutus sentiments que j'ai pour ce crétin ! Je dois maintenant penser à..." elle s'arrêta de parler.

Elle n'arrivait pas à prononcer ce mot, si doux et si prometteur pour la plupart des couples.

Le nettoyeur qui analysait la situation au fur et à mesure, décida de calmer le jeu :

- Ecoute Kaori, ne prends jamais une décision sur un coup de tête. Prend le temps de réfléchir et reviens vers moi si tu le souhaites. Je vais être honnête avec toi, ce n'est ni pour toi, ni pour Ryo que je vais t'épauler, mais pour cet enfant, qui ne doit pas subir les méfaits de vos discordes.

La nettoyeuse voulut répliquer :
- « Mais... »

Falcon la coupa :
- « J'aimerai ne pas devoir intervenir. Mets-toi à ma place. C'est une situation indélicate dans laquelle tu me mets Kaori ! Ne serait-ce que vis-à-vis de Miki, elle s'inquiète pour toi. Partir sans laisser de trace la ferait souffrir !

- Falcon je t'en prie...Comprends-moi ! J’aime tellement Miki, celle-ci ne comprendrait pas non plus et ne serait pas objective ! Il n y a que toi qui restes lucide en toutes circonstances...Je suis perdue Falcon, je suis complètement perdue, mais je sais qu'aujourd'hui, je dois penser pour deux, et pour SON bonheur, peut importe le mien...

Le silence s'imposa à nouveau.

- Ta grossesse n'est pas encore visible. Réfléchit bien. On avisera si cela s'avère nécessaire. Falcon se leva, clôturant ainsi la conversation. Il salua Kaori et reprit son chemin, dans le sens inverse. Vu l'heure avancée, il remit ses courses au lendemain.

De son coté, la nettoyeuse, resta encore une bonne demi heure assise. La fraicheur du soir la fit se décider à rentrer, malgré elle.

Elle marcha doucement à travers les rues, reculant l'échéance de devoir affronter encore une fois le regard de son partenaire.

De son côté, le japonais avait comblé sa journée comme il l'avait pu. Il avait été au Cat's et fut surpris de ne pas y voir Kaori de l'après midi. Ne constatant pas d'inquiétude de la part de Miki, il se dit que cela devait être convenu. Il soupira. Il fallait bien l'avouer, l'ambiance était morose. En temps normal, il aurait apprécié ce répit. Ce calme ambiant dans la ville aurait dû le rendre heureux, mais il ne l'était pas, ou du moins, il ne l'était plus.

Collé contre le mur, regardant par la fenêtre, il pouvait voir le soleil se coucher doucement. Il regarda l'heure et fronça les sourcils, Kaori était partie depuis ce matin de bonne heure et elle n'avait toujours pas donné de nouvelles. Il se laissa encore une heure avant de sortir la rechercher auprès de ses indics.

A peine après avoir pris sa décision, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Sa partenaire était de retour. Soulagé, il décida comme à son habitude, de remettre son masque habituel, qui consistait à faire l'indifférent.

La nettoyeuse était fatiguée de cette journée, elle entra dans le salon.

- "B'soir", se contenta-t-elle de murmurer à son partenaire. Elle lança négligemment sa veste sur le sofa. Elle se dirigea dans la cuisine et revint quelque minute après, une canette (de jus de fruits rassurez vous) à la main.

Elle s'affala dans un fauteuil et entreprit de boire sa boisson.

Voulant paraitre la plus naturelle possible, il fallait absolument qu'elle fasse comme si de rien n'était et surtout...Ne pas fuir en se réfugiant dans sa chambre.

Le nettoyeur, constatant l'attitude sereine de Kaori, entreprit de se concentrer sur son magazine.

Celle ci le fixait ouvertement, le détaillant sans honte.

Conscient du regard persistant de Kaori, Ryo leva le nez de son magazine.

- Quoi ? se contenta t-il de dire en la fixant à son tour.

La nettoyeuse se démonta pas pour autant..

- Quoi QUOI ? lui dit-elle, l'air surpris.

- Pourquoi tu me fixes comme çà..? lui demanda-t-il avec insistance.

Voulant retrouver un semblant de bonne ambiance entre eux afin d'évaluer la situation et d'agir sans attirer les suspicions de son partenaire, elle devait renouer le dialogue avec lui.

- Je ne te fixe pas, je t'observe dans toute ta bêtise ! Combien de temps tu vas reluquer ces magazines à la noix ?

Voilà c'était lancé ! Les chamailleries d'antan revenaient dans l'appartement...

Ravi de cette remarque de sa partenaire, celui-ci répliqua comme à son habitude par des remarques blessantes envers sa partenaire.

Vexée, Kaori se leva et tourna les talons vers la cuisine.
Une fois la porte passé, celle ci se mit à sourire...Il ne pouvait pas s'empêcher de mordre à l'hameçon !
C'est sur cet air faussement vexé qu'elle entreprit de préparer le repas.

Chapitre 8 :: Brissure de verre


La soirée se passa dans le calme. Kaori sentait la fatigue envahir son corps, signe qu’elle ne devait pas tarder à monter dans sa chambre devenue son refuge. Après un repas rapide, Kaori rangea rapidement. Voulant se dépêcher, un verre lui échappa et se brisa sur le sol.



- Ha mince! s'écria t- elle tout en se baissant pour ramasser les bris de verre.



Ryo, alerté par le bruit, passa sa tête par l'entrebâillement de la porte de la cuisine.



Kaori releva la tête en direction de son partenaire qui regardait le verre cassé et lui cria :



- Ben quoi çà arrive à tout le monde non??



Surpris par cette saute d'humeur si soudaine, il lui dit :





-Mais j'ai rien dit!!



Kaori qui, elle-même, ne comprenait pas son état, se mis à pleurer.





- Oh arrête, je sais très bien ce que tu penses!!!!!



Ryo resta perplexe:



- Kaori, ce n'est qu'un verre, à la fin ! Tu ne vas pas pleurer pour si peu !





Toujours dans son élan d'humeur, la nettoyeuse continua sur sa lancée :



- Fiche moi la paix Ryo, tu comprends rien !





Puis elle entreprit de ramasser les dégâts qu'elle avait causés.



Le nettoyeur qui avait du mal à saisir le comportement de sa partenaire, retourna perplexe dans le salon.



Il prit la télécommande de la télé et commença à zapper. Et, pensant tout haut, il dit :



-Qu’est-ce qui lui prend ? S’emporter comme çà pour un verre, non mais je vous jure…Les femmes sont des êtres incompréhensibles !



Kaori, qui ne comprenait pas elle même son changement d'humeur aussi soudain et cette envie de pleurer à la vue d'un simple verre cassé, mis cela sur le coup de la fatigue.



Elle monta dans sa chambre sans même jeter un regard à son partenaire. Elle se sentait nerveuse alors elle décida de prendre une bonne douche avant d'aller dormir.

Elle prit tout son temps durant ce moment. Seule avec elle même, elle pouvait à nouveau réfléchir ; elle resta ainsi longtemps sous le jet de la douche, revenant doucement à la réalité.



Elle s'allongea sur son lit en soupirant, mon dieu que la journée avait été difficile ! Repensant à sa conversation avec Falcon, elle se demanda si elle avait eu raison de lui en parler. Etait-ce la bonne personne ? Peut être, aurait-elle dû en parler à Mick ? Non, bien sur que non !!!! Elle savait pertinemment qu’il n’aurait pas eu le comportement de Falcon et qu'il ne pourrait pas tenir sa langue.

Elle était embêtée pour Falcon. Elle savait qu’elle le mettait dans une situation assez difficile, mais comment aurait elle pu faire autrement ?

Elle avait pensé à sa sœur, mais la distance ne l’aurait pas aidée. Et si elle partait aux Etats Unis ??? Ce ne serait peut être pas une mauvaise idée... Au moins, elle serait tranquille là bas.

Mais bon, elle savait que tous les faits et gestes de City Hunter étaient épiés. S’évanouir dans la nature quand on faisait partie de ce duo n’était pas chose aisée.

Le voulait-elle vraiment ? Non, bien sûr que non ! Partir de Tokyo, loin de ses amis, lui déchirait le cœur. Mais avait-elle le choix ?

Et si elle se décidait d’en parler au principal concerné ? Ryo…

Rien qu’à l’idée de lui en parler, son cœur rata un battement. Non, elle ne pouvait pas ! Rien que l’idée de lui dire la faisait paniquer !

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle en éprouvait une gêne et une honte insurmontables, jamais elle ne pourrait le dire à ses amis.

Ils avaient fait table rase de leur nuit passée ensemble. Ils avaient remis les compteurs à zéro et fait une croix sur leur moment de « faiblesse ». Ryo avait réussi à sortir de cette impasse et elle-même avait su s’accommoder de ce retour en arrière. Vivre avec un nettoyeur n’était pas simple. Elle savait qu’il l’aimait, elle pensait que cela aurait été suffisant. Elle pensait avoir la force d’attendre qu’il soit prêt mais vu son attitude et le monde dans lequel il vivaient, ses espoirs s’amenuisaient.

Comment cela était il arrivé ? Leur dernière affaire avait été prenante et dangereuse. Il s’agissait d’une situation assez délicate dans laquelle Kaori avait du infiltrer un réseau. L’idée n’avait pas plu à Ryo, mais il avait cédé à cause des promesses de Saeko.

Ils avaient été heureux lorsque le réseau avait démantelé, ils étaient également satisfaits d’eux-mêmes. Ils avaient réussi à travailler dans une symbiose des plus totale, aucun besoin de parler, rien qu'en se regardant ils se comprenaient.

Kaori avait réussi avec aisance à obtenir la confiance de ces malfrats. Oui, elle avait été fière d’elle. D’une manière assurée et franche, elle avait réussi à dominer sa peur et ses doutes de ne pas être à la hauteur. Peut être s’agissait-il d’un signe de maturité de sa part ? Elle avait beaucoup aimé ce « jeu ».

Elle avait senti le regard satisfait de Ryo. Oui, ils étaient de vrais partenaires. Un duo dans lequel les regards suffissent à se comprendre. Ryo l’avait guidée dans ses démarches grâce un petit micro. Durant cette soirée, ils avaient dû jouer le jeu et faire semblant de ne pas se connaitre, cela avait été amusant.Peut être même trop ? A trop vouloir jouer avec le feu, on se brûle...

Leur euphorie avait fissuré les remparts érigés entre eux.



Elle soupira de désespoir, il avait suffi d'une seule nuit et bonjour le résultat ! Le résultat ? Non, elle ne devait pas parler ainsi.

Ça n'était qu'à cet instant seulement qu’elle pensait à ce petit être qui grandissait en elle, dans le silence. Se faisant discret, il était déjà dans toutes ses pensées. Comme un « intrus » qui avait fait irruption dans sa vie, il allait chambouler son existence et sonner la fin du duo City Hunter.

Elle posa délicatement sa main sur son ventre encore plat. Elle ne réprimanda pas le sourire qui se dessinait sur ses lèvres. Malgré la situation, elle éprouvait de la joie.

Certes, elle n’aurait jamais l’homme qu’elle aime à ses côtés, mais elle aurait son enfant. Bon compromis ? Même si Ryo n’était pas au courant, c’était le plus beau cadeau qu’il puisse lui faire. Son unique cadeau d’ailleurs.



C’est sur cette pensée qu’elle s’endormit...

Chapitre 9 : Un nouveau client.




Le soleil se levait sur Shinjuku, tout était encore paisible dans la ville.



La nettoyeuse se réveilla en douceur, la nuit avait été réparatrice, elle se sentait en forme. Mais la réalité reprit le dessus : elle s’était à peine levée qu’elle eut des nausées. Elle s’empressa de s’enfermer dans la salle de bain. C’était horrible, déjà que gérer cet état le matin n’était pas simple, mais devoir le cacher l’était encore moins !



Elle remarquait que ces fichues nausées s’amplifiaient, elle devait y remédier. Il fallait qu’elle ait des cachets pour se soulager. Dans tous les cas, elle devait désormais consulter un médecin. Là encore rien n’était simple, elle ne pouvait pas faire appel au doc...





Une fois la crise passée, elle descendit en cuisine et s’activa à préparer le petit déjeuner. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas concocté un petit repas pour Ryo, cela allait lui faire plaisir.





Elle regarda l’heure : 10 h, elle monta réveiller son partenaire. Elle allait entrer dans sa chambre quand elle se mit à hésiter…Comment devait-elle agir ? Comme à son habitude, massue à la main, ou être plus indifférente ? Elle rentra à pas de velours dans la chambre et constata que Ryo dormait à poings fermés. Allongé sur le dos, son sommeil était paisible.



Elle se rapprocha et l’observa quelques instants, son cœur se mit à battre la chamade.



Arriverait-elle à le quitter ? Son cœur se serra, elle l’aimait tellement ! Malgré leurs lots de tensions, de disputes et de remarques blessantes, jamais elle ne cesserait de l’aimer. C’était ainsi.



Voyant qu’il ne bougeait pas d’un pouce, elle rebroussa chemin. Elle laisserait un petit mot. La nettoyeuse avait décidé d'aller consulter le panneau d’affichage au cas où il y aurait un message.



D’un pas lent, elle sortit de chez elle, direction : la gare.



Le nettoyeur fut réveillé par le bruit de la porte. Il ouvrit les yeux, Kaori était sortie. Celui-ci se redressa et regarda l’heure : 10h15. Il se décida à se lever malgré lui, il descendit et trouva le petit mot de Kaori :



« Je pars voir le tableau. Le petit dej est dans le frigo »



Il sourit. Cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas occupée de son estomac le matin.



Kaori arriva à la gare. En s’approchant du tableau, elle découvrit avec satisfaction le message :



XYZ



Elle ne put s’empêcher de pousser un cri de joie ! Enfin ! Un travail !!!



Elle prit les coordonnées sur son calepin et repartit précipitamment ! Elle devait absolument en informer Ryo !



A peine avait-elle franchi la porte d’entrée qu’elle s’écria :



- Ryoooooooo, tu es là ?



Surpris par l’entrée en fanfare de Kaori, Ryo descendit en quatrième vitesse au salon.



- Oui que se passe-t-il ?? lui demanda t-il en dévalant les escaliers.





Kaori était euphorique :



- Ryo , tu vas pas le croire, on a du travail !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



Celle-ci sautillait à travers le salon !



Le nettoyeur pensait rêver : sa partenaire passait des larmes aux rires ! Il fallait cependant avouer qu'il était content : enfin de l’action !!



Kaori qui avait couru jusqu'à l’appartement, n’avait pas pris le temps de se poser.



Elle fut prise d'un vertige qui l'arrêta dans son élan, elle continua malgré tout à sourire devant son partenaire. Non, il ne devait rien voir qui pourrait aiguiser sa curiosité !





Ryo, tellement satisfait, ne se rendit même pas compte de l’arrêt soudain de Kaori.



- On a rendez-vous à quelle heure ?





Kaori, qui avait pris le soin de s’asseoir lui répondit :



- Cette après midi à 15h au Cat’s



- Bien…



Sur ce, le nettoyeur descendit en direction de la salle de tir.



Kaori resta un long moment assise. Son euphorie passée, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était heureuse dans la mesure ou tout ceci serait bientôt du passé. Elle constata que son corps commençait déjà donner des signes de faiblesse. Ryo s’apercevrait bien assez tôt de ce manque de tonus et d’agilité.



D’une nature endurante, elle savait gérer les moments physiques, mais rien que le fait de courir de la gare jusqu'à l’appartement l’avait essoufflée en moins de deux...



Bien que son ventre ne trahissait pas encore la présence de ce petit être, son corps savait lui montrer qu'elle devait ralentir ses efforts. Pourrait-elle le gérer longtemps ?



On en revenait au même point : elle devait partir. Elle était à trois mois passés de grossesse, elle ne devait plus trop tarder à se décider.



Revoir Falcon au Cat’s la mettait mal à l’aise, elle avait comme la sensation de trahir ses amis..et Ryo. Jamais elle n’avait caché quoique ce soit à son partenaire, mais aujourd’hui, elle jouait un double-jeu, et elle avait horreur de cela...

Chapitre 10 :: une coupe de glace

15h, le Cat’s





Les City Hunter franchirent l’entrée du café. Après avoir salué Miki et Falcon, ils s’installèrent au comptoir, la cliente ne devait pas tarder...



Miki déposa deux tasses de café en lançant des regards vers Kaori, mais en vain... Kaori évitait son regard.



Depuis l’altercation, une certaine gène s'était installée au sein de la bande d’ami.



Miki décida de briser la glace en faisant la conversation, voulant obtenir l'attention de son amie, elle fit des efforts afin de la faire parler.



La nettoyeuse, qui avait senti le regard insistant de son amie, prit garde à ne pas la blesser, elle leva donc les yeux vers elle et lui adressa un sourire.

Cela rassura à moitié son amie, qui avait été interpelée par la pâleur persistante et les cernes de Kaori. Non, elle n’était pas en forme...



- Comment vas-tu aujourd’hui Kaori, mieux ?



- Oui oui, beaucoup mieux, merci Miki.



La clochette retentit, une jeune femme entra dans le café et s’installa directement à une table. Leur cliente était arrivée...



Le nettoyeur se dirigea directement vers elle et s’installa à son tour, Kaori le suivit.



La cliente leur expliqua la situation. Il s’agissait d’un schéma classique : elle souhaitait une surveillance rapprochée pour un prochain séminaire qui devait avoir lieu. La mission n'était pas très palpitante en soi, mais vu le salaire qu’elle leur proposait, les nettoyeurs étaient loin de refuser sa proposition.



Comme à son habitude, le nettoyeur se comporta plus ou moins bien. Kaori écoutait sagement sans intervenir, à vrai dire, elle avait un coup de pompe. Elle n’avait qu’une seule envie : dormir, dormir et encore dormir. Elle regarda discrètement sa montre, il était 16h30, cela devenait long pour elle.



Elle regarda Miki en douce, qui préparait une glace pour une cliente, cela la mit en appétit. Loin de soucier de cette pauvre femme en détresse, elle s'intéressait plus au parfum de la glace que la cliente avait commandé. Se rendant compte de son attitude, Kaori essaya de mieux se concentrer sur l'affaire de leur cliente, ce fut à ce moment là qu’elle entendit vaguement les mots de Ryo :



- N’est ce pas Kaori ? Demanda Ryo en la fixant soudainement.



Kaori qui n’avait pas écouté le quart de la conversation, devint rouge comme une pivoine et essaya de formuler une réponse satisfaisante alors qu'elle n'avait pas connaissance de la question.



Le japonais, se rendant compte que sa partenaire n’avait pas écouté un seul mot de ce qui s'était dit, se retourna en direction de la cliente et fit comme si de rien n'était.



Kaori souffla...Oufff ! pensa-t-elle très fort.



Ryo était contrarié, il n’aimait pas du tout l’attitude de Kaori. Heureusement que leur cliente était tellement prise dans ses explications qu’elle n’avait pas vraiment fait attention à Kaori et son inattention !



Kaori regarda à nouveau l’heure : 17 h, ça devait vraiment trop long là... Ne supportant plus de rester là, elle se leva en s’excusant auprès de leur cliente. Celle-ci ne lui en tint pas rigueur, étant trop absorbée par ses explications.



Kaori se dirigea vers Miki et lui dit doucement :



- Miki, tu pourrais me refaire la glace que tu as fait pour la cliente de tout à l’heure ?



Miki la regarda avec surprise, puis se réjouit :



- Bien sur ma chérie, avec plaisir ! Si l’appétit te revient, c’est que tout va bien !



Kaori se mit à rire.



- Met-moi une double dose de chantilly s'il te plait !



Miki mit tout son cœur dans la confection de la glace et présenta fièrement la coupe à Kaori.



Kaori fut émerveillée par cette montagne blanche qui se dressait devant elle. Elle fit un clin d’œil à son amie en lui prenant la coupe et partit s’installer à nouveau avec les autres.



Ryo qui essayait de rester concentré, jetait des regards à Kaori.



-Mais qu’est ce qu’elle fabrique ? pensa-t-il...



La voyant revenir avec une glace, la cuillère déjà dans la bouche, Ryo sourcilla. Sans aucune gène, Kaori lui lança :



-Tu en veux une ? Elle est excellente !



Le nettoyeur qui essayait de contenir sa colère, répondit négativement de la tête. Kaori se tourna alors en direction de leur cliente et lui fit la même proposition, celle-ci, trop stressée, déclina son offre tout en la remerciant.



Ce n’est que vers 18h30 que l’entretien se termina, Kaori en fut soulagée, elle était fatiguée et ,'attendait qu'une chose : plonger dans son lit.

Tellement heureuse de pouvoir enfin rentrer, elle dit chaleureusement au revoir à leur cliente, qu’ils devaient revoir une semaine plus tard pour le fameux séminaire.



Sur le chemin du retour, le silence régnait dans la Mini. Ryo faisait semblant de se concentrer uniquement sur la route pendant que Kaori regardait par la fenêtre, elle avait pris conscience de la colère de Ryo. C’est vrai qu’elle n’avait pas vraiment été « présente » mais bon, il n’y avait pas de quoi à en faire un fromage non plus !...



De son coté, le nettoyeur était agacé par l’attitude désinvolte de Kaori. Il la comprenait de moins en moins depuis quelques temps. Elle, qui râlait de ne pas avoir de travail, faisait montre d'un comportement non professionnel...



Arrivés à l'appartement, ils entrèrent silencieusement. Voulant éviter une éventuelle discussion, la nettoyeuse allait partir à la cuisine quand elle fut interrompue par la voix de Ryo, qui l'interpellait :

- Attend deux minutes Kaori, il faut qu'on parle !



Kaori se retourna vers Ryo :

- Ah oui ? Qu'y a-t-il ??



Ryo laissa exploser sa colère :

- Non mais tu te fiches de moi Kaori !!! Tu as vu ton comportement au Cat's ????



Kaori prit une mine étonnée :

- Ben, j'ai rien fait, tu perds la tête Ryo !!



Ryo resta stoïque :

- Non, mais qu'est ce qui ne va pas chez toi Kaori ? Tu ignores totalement notre cliente, pour aller tranquillement te prendre une glace !!!



- Y a rien de mal à se prendre une glace non? lança-t-elle.



Le nettoyeur la fixa, il ne savait plus comment réagir avec elle... Elle voulut repartir, mais Ryo la retint par le bras, le rapprochant de lui :

- Mais qu'est-ce qui t'arrive en ce moment Kaori bon sang??

- Lâche-moi Ryo, tu me fais mal !

- Répond-moi !!



Il la sondait....Kaori se sentit mal, elle ne devait pas craquer ! Elle savait qu'il était en train de faire une analyse complète de sa personne.



- Il n y a rien du tout ! lui répondit-elle.



- Tu mens Kaori ! TU MENS !



Kaori essaya à nouveau de se dégager de l'emprise de Ryo :

- Ryo tu me fais mal au bras.



Le nettoyeur la relâcha aussitôt, il lui tourna le dos et se dirigea à l'étage. Kaori put entendre la violence avec laquelle Ryo avait refermé la porte de sa chambre.



La nettoyeuse soupira de soulagement.

Chapitre 11 :: retour de l'ange de la mort

Le nettoyeur ferma violemment la porte de chambre. Il était en rage, il fit les 100 pas dans sa chambre. Comment pouvait-elle réagir comme çà ? Prendre une mission aussi à la légère ?...Pourtant c'était loin d'être son genre...et vu le salaire que la cliente proposait, Kaori aurait dû être la plus sérieuse ! Cela ne lui ressemblait pas...

Il s'assit sur son lit et passa sa main dans ses cheveux de jais.



Quelque chose n'allait plus au sein des City Hunter... Il tâta sa poche à la recherche d’une cigarette, Kaori détestait l’odeur de fumée, mais il devait se calmer. Prenant ses précautions, il se dirigea vers la fenêtre, l’ouvrit et aspira une bouffée, cela le détendit quelque peu... Il se mit à observer la ville qu’il aimait tant.



De son côté, Kaori décida d'ignorer la mauvaise humeur de son partenaire et alla préparer le repas comme ci de rien n'était.

Celle-ci se dépêchât, elle était épuisée. Après une demi-heure de préparation, tout était prêt, elle se décida à aller chercher son partenaire. En montant dans les escaliers, elle s’en voulut quelque peu….Elle aurait peut être dû adopter un comportement plus professionnel pendant l'après-midi, mais en ce moment elle n'était plus vraiment maître de son corps ou de son humeur.

Elle frappa à la porte, aucune réponse ne parvint à ses oreilles, d’un geste discret, elle l'ouvrit. Elle vit son coéquipier qui regardait la ville, son cœur se serra….Elle l’aimait tellement ! Elle savait qu’elle l’avait quelque peu déçu aujourd’hui et qu'il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Peut être que ce serait plus équitable de lui dire la vérité...

Ryo, qui avait bien entendu Kaori, ne répondit pas. Il n’était plus vraiment contrarié, plutôt préoccupé... Il la laissa se rapprocher de lui ; elle se mit à ses côtés et regarda par la fenêtre.



Après quelques minutes de silence, Kaori lui dit :

- Excuse-moi pour tout à l’heure…Je suis désolée…Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ! Kaori fondit en larmes.



Ryo était désarçonné, il ne comprenait plus son Sugar boy. Il la pris instinctivement dans ses bras, ne sachant pas vraiment quoi lui dire. Les mots et les discours n’étaient pas son fort...

- Dis moi ce qui te tracasse Sugar…



Kaori releva la tête, elle était décidée à lui dire. Elle entrouvrit les lèvres pour parler mais rien ne parvint à sortir. Elle se dégagea de ses bras et partit en lui disant :



- Le repas est prêt, ça va refroidir.



Le japonais soupira et la suivit en silence.



Les jours se passèrent ainsi. Lors du séminaire, Ryo travailla seul, Kaori ne souhaita pas se joindre à cette mission.



Ryo et Kaori avaient de plus en plus de mal à communiquer. Le nettoyeur voyait Kaori partir le matin et revenir alors que la journée était déjà bien avancée, ne sachant pas où elle était passée. Celle-ci avait décidé de reprendre son travail auprès d'Eriko, pour paraitre la plus naturelle possible. Mais cela n’allait pas durer, elle sentait que ses hanches et son ventre grossissaient légèrement. De son coté Ryo prenait en charge des missions confiées par Saeko afin de combler au mieux son mal être. Tout le groupe d’amis avait été surpris de voir le duo City Hunter ne plus travailler ensemble.



Peu à peu Ryo redevenait un être sombre, son aura redevenait noire. Falcon qui, depuis son entretien avec Kaori, n’avait soufflé mot à personne de ce qu'il savait, bien que l’envie ne manquait pas. Il aurait aimé pouvoir secouer Ryo.



Alors que Kaori, rangeait divers accessoires, elle tomba sur un magazine de défilé de mode. Une idée germait en elle…Elle se retourna vers son amie Eriko qui était plongée dans ses comptes :

- Eriko dis-moi…

Eriko leva la tête de sa paperasse :

- Oui ?

- A combien se monte le cachet des mannequins qui vont défiler à Tokyo ?



- Euh, tout dépend...Je t’avoue que c’est moi qui influe beaucoup sur le sujet dans la mesure où je choisi les mannequins qui vont revêtir mes créations.



- Combien tu me proposerais, si je faisais ces défilés ?



Eriko, posa ses feuilles, encore surprise par la requête de Kaori.



- Mais Kaori, tu as toujours refusé de défiler…. !!!! Ce n’est pas faute de te l’avoir demandé !



Voyant l’étonnement d’Eriko, celle-ci dit d’un ton le plus naturel possible :



- On peut changer d’avis non ? Et honnêtement Eriko, j’aimerai renflouer mon compte en banque un peu plus encore...



Eriko lui dit :

- Tu as besoin d’argent Kaori ?



La nettoyeuse commençait à paniquer :



- Oui si on veut, dans la mesure où ma voiture va bientôt me lâcher et que Ryo n’enchaine que des boulots gratuits…On ne va pas aller loin !



Eriko avait de la peine pour Kaori, elle n’avait pas revu Ryo depuis leur altercation. Mais vu la mine défaite de Kaori, leur relation n’avait pas dû évoluer dans le bon sens...



- Alors Eriko, quel serait mon cachet si j'étais ton mannequin pour les 3 défilés de Tokyo ?



- Hé bien Kaori, vu que j’ai dessiné les modèles en fonction de ta morphologie...C’est un bon cachet qui te sera versé !



Elle griffonna sur un papier et le tendit à Kaori, celle-ci le saisit, un sourire se dessina sur ses lèvres.



- C’est parfait Eriko ! J’accepte, prépare le contrat afin que je le signe.

- Si tu veux, il y a également des défilés prévus à Osaka dans deux mois…

- Non, non, ce sera pas nécessaire, ceux de Tokyo m’arrangent...

- Ok Kaori, je te prépare ton contrat, je t’avoue que je suis vraiment contente de te voir défiler pour moi !…



- Moi aussi, je suis contente ! fit elle, dans un sourire gêné.



Voyant le trouble de Kaori, Eriko lui demanda :



- Tu es sûre que tu souhaites vraiment défiler Kaori ? Tu m’as toujours dit que tu détestais voir des hommes te scruter de la tête aux pieds...Là tu seras sous le feux des projecteurs !



Elle fit une pause et reprit :



- Ryo est en courant ?



Kaori lui répondit :

- Non et je n’ai pas à lui rendre compte de tous mes faits et gestes tout de même ! On est pas mariés que je sache ?



Constatant l’agressivité dans la voix de Kaori, Eriko n’insista pas et reprit son travail. Après une heure de travail dans le silence, Kaori enfila sa veste :



- Je dois y aller Eriko, j’ai un rendez vous dans une heure.

- A demain Kaori…



Eriko regarda partir Kaori, elle était inquiète. Si Kaori acceptait de défiler pour elle, c’est que quelque chose de grave s’était produit. Elle connaissait Kaori depuis le lycée,jamais elle n’avait voulu défiler….Pourquoi aujourd’hui ? D’un geste vif, elle prit son portable.



Le nettoyeur buvait son whisky. Il déposa son verre et, fixant son interlocutrice, il déclara :



- Il serait temps que tu payes tes dettes !



Saoko ne se laissa pas démonter :



- Le travail n’est pas encore fini, lui dit elle doucement.



Celle-ci l’observa, Ryo avait changé…Cette aura, son regard…Jamais, elle ne pensait revoir "ce Ryo" un jour...



Elle osa demander :



- Comment va Kaori ?



Le nettoyeur reprit son verre .



- Elle va bien.

- Pourquoi n’est-elle plus présente à tes côtés ?



- C’est un interrogatoire Saeko ?



Voyant qu’elle touchait à un sujet sensible, elle fit machine arrière :

- Bon, bon, je n’insiste pas !...



Le néttoyeur, qui en était déjà à son 5ème verre, le leva et déclara :

- A la santé de City Hunter !



Le portable de Ryo se mis à sonner. Celui-ci décrocha :

-Seaba j’écoute…..

………………..

- OK, le nettoyeur regarda sa montre



- A 15 heures chez moi…



Sur ce, le japonais se leva et sortit du café.

Chapitre 12 :: Jolie rencontre


Le gel appliqué sur son ventre la fit frissonner. Le médecin lui sourit :



- Oui c’est froid, j’aurai dû vous prévenir …Alors on y va ?



Kaori hocha de la tête, elle tremblait de tout son être. Jusqu’à présent, elle pensait à lui sans réellement prendre conscience de sa présence. Jamais elle n’avait encore prononcé ou pensé à ce mot si doux, pour le désigner, non jamais…Aujourd’hui, elle allait à sa rencontre.



Le médecin déposa l’appareil sur son ventre et commença à le faire glisser.



- Nous y sommes…



Kaori tourna doucement la tête vers l’écran…Le médecin posa sa main dessus :



- Regardez....Il appuya sur un bouton pour agrandir l’image.



Le cœur de Kaori rata un battement... C'était un instant magique et déroutant,

Kaori plissa des yeux afin de mieux voir : son bébé. Il était là !!!!!!!!



Le médecin, toujours le sourire aux lèvres, lui dit :



- Votre bébé a la bougeotte, regardez moi çà comme il bouge !



La nettoyeuse n’en croyait pas ses yeux : elle voyait son cœur, ses yeux, ses mains...Certes,il était tout petit, mais il était là ! Un mélange d’elle et de Ryo vivait en elle. Même s'il n’y avait aucun espoir pour leur couple, elle portait en elle le fruit de ce bonheur si court.



Kaori eut un pincement au cœur, elle l’avait quelque part « ignoré », c’était son « bébé » ! Les larmes firent leur apparition.



Le médecin lui demanda :



- C’est toujours un moment unique…C’est votre premier ?



La nettoyeuse opina de la tête. Voyant la fragilité de sa patiente, le docteur osa une question :



- Le papa n’a pas pu venir ?



Agacée, Kaori lui répondit :



- Non, il n’y a pas de papa.



Comprenant que le sujet était clos, le médecin tourna la tête en direction de l’écran pour finir l’échographie. Aprés un quart d'heure d'examen, il déclara :



- Tout va bien mademoiselle Makimura, votre bébé va bien.



Celle-ci s’assit afin d’essuyer le gel.



- Bien ! dit-elle



Le médecin regarda son dossier et remonta ses lunettes en l'observant, elle lui faisait de la peine. Jamais il ne s’habituerait à voir ces futures mamans célibataires...



La nettoyeuse sortit du cabinet en tenant précieusement ce dossier qui lui était si cher. Elle sourit malgré le fait que les circonstances ne soient pas bonnes. Un rayon de soleil avait éclairci sa vie aujourd’hui, elle vivrait pour lui. C’était aussi pour ce trésor, qu’elle allait défiler. L’idée de devoir de montrer son corps à des milliers d'inconnus la mettait mal à l’aise, elle détestait cela mais elle n’avait plus le choix. Elle devait penser à l’avenir.



Elle s’apprêtait à marcher en direction du métro quand une voiture s’arrêta soudain à sa hauteur. Elle reconnut tout de suite le conducteur et fut étonnée de le voir ici :



- Falcon ?



Le nettoyeur lui dit :



- Monte !

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Eriko descendit de sa voiture et se dirigea vers l’entrée de l’immeuble aux briques rouges.



Elle frappa à la porte et se permit d'entrer. Elle avait à peine fait deux pas quand une voix la fit sursauter :



- Bonjour Eriko…Il 15h05, j'ai failli partir !





Celle-ci regarda sur sa droite et vit Ryo assis près de la fenêtre. Eriko en eut froid dans le dos : elle avait en face d’elle un Ryo qu’elle le connaissait pas.



Il avait une mine sombre, ses yeux avaient perdu cette petite lumières de vie qui les animait jusqu’à présent.



Ne voulant pas montrer son trouble, elle lui sourit et répondit :

- Il y avait du monde sur la route…



Le nettoyeur se dirigea vers elle. Arrivé à sa hauteur, il lui fit un sourire. Elle se détendit un peu.



- Je plaisantais…



Ils ne s’étaient pas vu depuis leur dispute, elle était gênée mais n’était plus en colère contre lui.



Ryo la devança :



-Excuse-moi pour la dernière fois, je n’ai pas l’habitude de lever la main sur une femme.. Qui plus est, une magnifique créature ! Celui-ci prit son air pervers...



Ne voulant pas perdre de temps, Eriko lui dit :



- Je suis venue te voir car je suis très préoccupée par Kaori...



Ryo soupira.

- Kaori, encore Kaori, toujours Kaori !



Celui-ci se laissa tomber dans un fauteuil et lui dit :



- Vas-y, je t’écoute…….



Eriko était impressionnée par l’attitude de Ryo :



- Kaori m’a demandé tout à l’heure quelque chose qui m’a beaucoup surprise...



Le nettoyeur, se passant la main sur les yeux, fit un geste l'encourageant à continuer…





-Je connais Kaori depuis très longtemps Ryo…Je sais ce qu’elle aime et surtout ce qu’elle déteste…





Elle fit une pause et reprit :



- Aujourd’hui elle m’a demandé de défiler pour la collection de Tokyo qui a lieu la semaine prochaine !



Ryo releva la tête en sa direction. Son cœur s’accéléra, il pensait à Kaori défilant devant des milliers de personnes, et surtout à la vue des hommes ! Sa colère refit surface, il ressentait cela comme une pure trahison. La moitié de City Hunter allait se montrer sans pudeur aux yeux de la gente masculine ! Le seul mot qu’il réussit à dire à Eriko fut :



- Pourquoi ?



Eriko lui répondit :



- C’est pour ça que je suis venue te voir, pour savoir justement ! Si Kaori veut faire çà, c’est qu’elle a de bonne raisons. Elle m’a parlé d’argent, mais je ne suis pas convaincue... Jamais Kaori ne défilerait pour de l’argent ! Elle n’a jamais voulu. Depuis quelques temps, je ne la comprends plus Ryo !



Ryo fronça des sourcils, il se faisait la même réflexion qu’elle depuis un moment déjà... Sa colère se remit à gronder au fond de lui, il étouffait ! Il devait sortir...





- Je ne peux pas t’aider d’avantage Eriko.



Celui-ci se leva, clôturant ainsi la discussion. Il se dirigea vers la porte, l’ouvrit et se retourna en direction de Eriko.



Devant la froideur du nettoyeur, Eriko s’avança, arrivée à sa hauteur, elle lui dit :



- Toi aussi…Je ne te comprends plus…Je ne vous comprends plus tous les deux!



Ryo referma la porte. Il se dirigea vers le bar et d’un coup, il balaya les bouteilles et les verres qui atterrirent avec fracas sur le sol.





Dans un état second, il prit son magnum, remis sa veste et se dirigea vers sa mini. Il devait finir sa mission, ses adversaires allaient en baver !

Chapitre 13 :: Décision prise

La nettoyeuse s'était assise dans la voiture sans rien dire, elle était surprise par l'attitude de Falcon. Celui-ce remit le contact en marche, Kaori le regarda :



- Comment diable as-tu fait pour savoir que je serais ici...et surtout que me veux-tu ?? J’espère que Ryo ne t'a pas suivi...



Falcon sourit et lui dit :



- Je ne suis pas aussi bête que j'en ai l'air Kaori.



La nettoyeuse se tut et regarda la route. Elle attendait les explications de Falcon mais la curiosité se fit plus forte :



- On va où comme çà???





Falcon lui répondit :



- Dans un endroit tranquille.



Incrédule et méfiante, elle fixa Falcon...Le nettoyeur sentant la peur grandissante de Kaori lui dit :



- N'aies pas peur, c'est simplement pour parler...Il est temps maintenant...



Kaori, un temps soit peu rassurée, se rassit dans son siège et attendait d'arriver. Ils se retrouvèrent dans un parc en dehors de Shinjuku ; Falcon descendit le premier, n'attendant pas Kaori et se positionnant près du lac. Constatant les mauvaises manières de Falcon, elle ne pu s'empêcher de se demander comment Miki pouvait supporter un comportement pareil, aussi rustre..



La nettoyeuse arriva à coté de Falcon et s'assit sur le banc. Sans tourner la tête vers sa direction, Falcon lui dit :



- Comment vas tu?



- Bien bien..Tout va bien.



Falcon était mal à l’aise, très mal à l'aise... Il n'avait pas l'habitude de jouer les arbitres dans des histoires d'amour compliquées, qui plus est entre nettoyeurs.



- Et..Hum..le bébé?



Kaori sourit...Malgré son attitude froide, il ne pouvait s'empêcher de rougir à la moindre occasion.



- Il va bien aussi...



Kaori contempla le paysage qui s'offrait à elle, il était magnifique. Le lac donnait une atmosphère apaisante à cet endroit, seuls les chants des oiseaux venaient aux oreilles des nettoyeurs.



- C'est très joli ici ! déclara t-elle.



Falcon acquiesça de la tête et lui dit :



- Tu as pris ta décision Kaori?



L'heure de la décision avait sonné, elle se leva et se mit à hauteur de Falcon.



- Oui...Je n’ai pas arrêté de réfléchir de tourner la situation dans tout les sens...



Falcon se décida enfin à tourner le visage en sa direction.



- Je vais partir Falcon...J’attends juste de faire les défilés pour Eriko la semaine prochaine...Cela va me faire une réserve d'argent bien confortable avant sa venue.



Le nettoyeur détourna de nouveau le regard :



- Tu veux partir à l'étranger?



Kaori répondit négativement :



- Non, pas pour le moment, le mieux est que j'accouche au Japon. Si je pars maintenant...ce serait trop dangereux...Tous les yeux du milieu sont braqués sur nous... Les aéroports sont remplis d'indics...par contre si je me fonds dans la masse....Hé puis...je serais encore plus perdue en partant à l’étranger…Peut être qu'à sa naissance je partirai pour New York..



- Et concernant Ryo? Que comptes-tu faire? lui demanda-t-il.



Kaori hésita :



- Je préfère qu'il n'en sache rien...Ce sera mieux ainsi pour tout le monde. Nous ne faisons que nous croiser en ce moment, la communication est devenue tellement difficile !...Non vraiment, je ne peux pas.



- Kaori...Ryo a beaucoup changé ces derniers temps...Je perçois chez lui une aura que je pensais à jamais morte. Quand il saura que tu es partie, il remuera ciel et terre pour te retrouver....Il ne le fera pas d’une manière directe…il est trop fier pour cela..Mais il demandera à tous ses indics…et crois-moi il en a !…



Kaori rigola :



- C’est son principal défaut...Sa fierté... A vouloir tout cacher…On devient comme lui..



La nettoyeuse était prise de doutes mais elle ne pouvait pas faire autrement.



Falcon continua :



- S'il compte te chercher, je ne pourrais pas l'en empêcher, comprends-moi...Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur le fait que tu partes sans rien lui dire...Il a le droit de savoir...



La nettoyeuse voulait rester forte :



- J'aimerais Falcon ! Mais cela risque de compliquer d'avantage les choses, ma priorité aujourd'hui est de mettre au monde cet enfant dans un environnement le plus sain possible.



Falcon hocha de la tête, elle n'avait pas totalement tort. Celui ci soupira..Intérieurement il espérait qu'elle change d'avis.



- Tu vas m'aider Falcon ? demanda t-elle d'un air suppliant.



Le nettoyeur était pris entre deux feux.



- Rendez vous dans deux semaines... Ici…Tu devras prendre le métro et laisser toute trace qui pourrait te trahir à Shinjuku..………………. Je t’attendrai ici… Il est préférable que nous ne soyons pas en contact durant ces deux semaines..



- Ou vais-je aller ? Osa-t-elle demander.



- Je dois encore y réfléchir. Allez on rentre …Il se fait tard...Et Miki va se poser des questions..



- Pardonne-moi Falcon, je sais que tu dois être torturé..Je me sens mal vis-à-vis de Miki..



- Elle comprendra…un jour….



Ils prirent le chemin de la voiture et repartirent en direction de Shinjuku.

Chapitre 14 :: Ryo Saeba, ange de la mort


D’un geste sec, il acheva son adversaire, cela fut rapide et efficace. Le sang gicla sur son tee shirt. Le nettoyeur se retourna et vis son complice paralysé par la peur..Il allait connaître le même sort.. Celui-ci se mit à courir afin d’échapper à l’ange de mort…





Peine perdue, d’un geste précis, Ryo lui tira à bout portant en pleine tête.



Mission terminée. Il remit son arme dans son holster et pris la porte de sortie. Il ne se retourna pas sur ce qu’il venait de faire.



Le japonais décida de passer par le port, il entendait déjà les sirènes des voitures de police se rapprocher de l’entrepôt. Il ne put réprimer un sourire, ils arrivaient toujours quand le boulot était terminé ! Il mit un coup d’accélérateur afin d’arriver au port au plus vite.



Le port était calme... Normal, l’Ange de la mort avait frappé à nouveau, aucun malfrat ne viendrait le déranger en ce début de soirée.



Pendant ce temps, Eriko qui était rentrée chez elle, s’en voulait…Elle n’aurait pas dû aller voir Ryo et lui dire pour Kaori, elle dit à haute voix :



- Rhaaa parfois je suis trop bête ! Je ne sais pas tenir ma langue, et flute, je fais toujours pire que mieux !!!



Pour la seconde fois de la journée, elle prit son portable et composa le numéro.



De l’autre coté de la ville, le nettoyeur fumait tranquillement devant le va et vient des navires, la sonnerie de son portable retentit. De sa main couverte du sang de ses ennemis, celui-ci décrocha.



-…Ryo…C’est encore moi...



Le nettoyeur sourit naturellement, ce qui contrastait bizarrement avec son état physique.

- Hé bien, hé bien ! Deux appels en moins d’une journée, c’est que tu es devenue accro de ma personne !



Voyant qu’il l’avait gênée et agacée, il ajouta :



- Qu’est ce qui se passe encore ? lui dit il d’un ton sévère.



Eriko était paralysée...Cette voix cette voix lui faisait peur..Elle essaya de prendre sur elle.



- Ryo...Je...Enfin...Comment dire ?...Est-ce que tu pourrais garder pour toi ce que je t’ais dit concernant Kaori...Je ne veux pas…Enfin, je ne veux pas me brouiller avec elle…J’aurais du me taire...



Ryo, qui regardait son autre main recouverte de sang, lui dit d’un ton sec :



- C’est ça le défaut des bonnes femmes…Ça parle trop….T’inquiètes pas…Je ne lui dirais rien…



Eriko fut à moitié rassurée.





- Tu me le promets hein ?



D’un ton froid, il répondit :



- J ai toujours tenu mes promesses, même les plus stupides...

Il raccrocha sans laisser le temps à Eriko de répondre.



Eriko regardait encore son portable, elle était sous le choc….Jamais elle n’avait entendu Ryo comme cela !





Certes elle avait eu des échos concernant sa vie passée et sur le fait qu’il n’avait pas été un enfant de cœur...Qu’il avait vécu une période très noire. Mais aujourd’hui, elle ne le voyait plus comme un simple pervers toujours prêt à rigoler...Elle avait cru voir et entendre la mort en personne.





Les policiers encerclèrent l’entrepôt afin de délimiter le périmètre de sécurité, une voiture rouge arriva à tout allure et freina brusquement. Une femme en sortit, portable sur l’oreille, c’était l’agitation autour d’elle. Les policiers allaient et venaient, des ambulances affluaient dans la même direction...





Saeko avait été appelée : une altercation avait eu lieu dans un entrepôt. Elle se dirigea vers le bâtiment, les policiers, la reconnaissant, la laissèrent passer. Elle s’apprêtait à entrer quand un homme en sortit .



- Lieutenant Nogami…



Voyant le visage de l’homme, Seako eut comme un mauvais présage :



- Que se passe t-il Shijama ?



Celui-ci eu besoin de se s’accroupir par terre.



- Je crois que vous feriez mieux de ne pas entrer...



Celui-ci se mit à vomir. Saeko de plus en plus surprise par l’attitude de son subordonné, qui était certes une jeune recrue, lui adressa :



- Shijama, partez…Allez boire de l’eau, ressaisissez-vous !



D’un mouvement brusque, elle ouvrit la porte et fut instantanément paralysée. Un cri d’effroi s’échappa de sa gorge. Elle recula de deux pas voyant le carnage qui s'étalait sous ses yeux.



Des corps jonchaient le sol, le sang recouvrait tout…



Saeko se reprit et entreprit d’avancer afin d'essayer d'identifier les corps.



Elle prit un mouchoir, le mit sur sa bouche et son nez et avança.

Elle reconnut tout de suite une des « victimes », il s’agissait d’un malfrat qu'elle avait fait suivre par Ryo afin de trouver des preuves susceptibles de le faire tomber.



Elle fut sous le choc...Elle sut instinctivement que c’était Ryo qui était le responsable de ce carnage..



Elle rebroussa chemin. Tout devenait confus... Certes, elle voulait que Ryo démantèle le réseau…Mais pas comme çà …du moins…Plus comme çà…Cela faisait longtemps qu’il privilégiait la capture des malfrats plutôt leur mort..Mais aujourd’hui, il avait revêtu son ancienne identité...L’ange de la mort avait resurgit…Pour quelle raison ? Elle l’ignorait...

Chapitre 15 :: La peur à l’état pur…

Falcon déposa Kaori non loin de son appartement .



- Dans deux semaines ! se contenta t-il de dire et il redémarra précipitamment



La nettoyeuse se dirigea vers chez elle. Pour une raison inconnue, un froid tel lui envahit le corps qu'elle en eut des frissons ; elle regarda à droite et à gauche, tout était calme. Prise de panique pour une raison qu’elle ignorait, elle accéléra le pas.



Elle ouvrit la porte doucement, tout était calme dans l’appartement. Ryo n’était pas encore rentré. Elle en fut encore une fois, malgré tout, soulagée.





Elle s’avança, prête à prendre les escaliers, mais quelque chose l’en empêcha...Un amoncellement de verre brisé gisait sur le sol : bouteilles d’alcool, verres, tout était resté là, par terre.





Elle s’accroupit pour commencer à ramasser les dégâts en se demandant ce qui avait bien pu se passer.





Elle ressenti à nouveau ce froid envahir son corps, elle prit peur. Elle se releva brusquement, laissant les débris et partit dans sa chambre. Prise de terreur, elle courut dans les escaliers, ouvrit précipitamment la porte de sa chambre et la referma aussitôt. Loin d’être rassurée et prise d’un mouvement de panique inexplicable, elle chercha dans le tiroir de son bureau la clé lui permettant de s’enfermer.



Ses mains cherchaient fébrilement parmi les feuilles et les crayons, au point de faire tomber le tiroir par terre. Par chance, la clé sortit du bazar accumulé, elle la prit aussitôt, la mit dans la serrure et s’enferma à double tour.



Que lui arrivait-elle ? C’était la première fois de sa vie qu’elle avait ressenti cette peur dans son appartement...

Elle s’assit sur son lit, se recroquevillant sur elle-même, ce froid l'envahissait de plus en plus...





Le bruit de la porte d’entrée parvint à ses oreilles. Elle reconnut les pas qui se dirigeaient vers les escaliers, c’était Ryo qui rentrait. Quelque chose n’allait pas... Elle le sentait au fond d’elle-même…





La démarche de Ryo était lente...A chaque pas qui se rapprochait, Kaori ressentait des frissons de plus en plus intenses, le froid en elle devenait de plus en plus perçant, sa respiration s’accélérait.



Elle put voir une ombre en dessous de la porte, Ryo s'était arrêté devant celle-ci. Se recroquevillant d’avantage, la nettoyeuse fermât les yeux. Elle sursauta quand elle entendit le loquet de la porte bouger, Ryo voulait entrer...

Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Pourquoi avait-elle peur de lui si soudainement ? Ce n’était que Ryo !!!





Le nettoyeur, constatant que Kaori s’était enfermée dans sa chambre, n’insista pas…Quelque part elle avait bien fait, cela lui éviterait de le voir dans cet état... D’un mouvement brusque, il lâcha la poignée de la porte et se dirigea vers la salle de bains.





Voyant son partenaire s’éloigner, Kaori soupira, elle était toute retournée. Elle avait bien reconnu l’aura de Ryo, mais il y avait quelque chose de différent...





Elle secoua la tête, en se disant qu’elle devenait complètement folle. Elle essaya de se changer les idées et prit le magazine qu’elle avait emprunté de Eriko. Elle put entendre l’eau couler, Ryo prenait une douche, il allait surement ressortir pour retrouver ses bunnies. Son cœur se serra, il lui manquait, leurs conversations, leur vie d’avant, tout lui manquait...



Elle n’osa pas sortir de sa chambre, elle était comme paralysée. Cette sensation soudaine et cette peur inexplicable l’en empêchaient.



Pendant ce temps, Ryo restait immobile sous la douche…Il reprenait peu à peu ses esprits. Il prit une éponge et commença à frotter frénétiquement ses mains. Le sang se diluait dans l’eau et remplissait le bac de la douche.



Le nettoyeur s’en voulait…Il pensait en avoir fini avec ses démons à tout jamais…



Il baissa la tête, l’eau ruisselait dans ses cheveux…Il repensa à Kaori... Il ferma les yeux... Pourquoi ? Pourquoi allait-elle faire ces défilés ? Pourquoi ne lui disait-il plus rien ? Il était en colère contre elle, mais il avait sa part de responsabilité. Il était lâche tout simplement... Il savait tuer des gens de sang froid, mais il était incapable d'assumer ses sentiments. Il n’était pas fait pour l’amour…Il était un tueur. Quelque part, il s’était fait piéger par ses sentiments, il étouffait... Il commettait des erreurs impardonnables pour un professionnel depuis que ses sentiments pour Kaori prenaient le dessus. Il n’était plus objectif or, dans le milieu, il n’y avait pas droit à l’erreur et aux sentiments, c'était incompatible.



D’un geste brusque, il arrêta le jet de la douche. Il se vêtit de vêtements propres, déposa ses vêtements souillés dans la machine à laver et la mit en route. Il sortit, en arrivant devant la chambre de Kaori il vit que la lumière était éteinte. Voulant à nouveau entrer, il constata encore une fois qu’elle s’était enfermée, celui-ci remit ses mains dans ses poches et descendit.



Il se dirigea vers son lieu de prédilection : les cabarets. La journée avait été rude, il avait besoin de décompresser.



Quant à Kaori, elle s’était assoupie.





3h du matin...



Alors que la nettoyeuse dormait profondément, elle crut entendre des coups, ces derniers se fait de plus en plus présent à son oreille. Elle crut même entendre son prénom... Elle rêvait... Finalement, elle quitta progressivement le sommeil et constata qu'elle ne rêvait pas.



Elle se releva de son lit, pétrifiée...



Quelqu’un frappait à sa porte, c’était Ryo. Celui-ci frappait en hurlant :



- KAORI OUVRE CETTE PORTE !!!! Kaoriiiiiii !



Kaori regarda l’heure, il était trois heures de matin !



Le nettoyeur continuait à l’appeler :



- Kaori ouvre cette porte !



A sa voix, Kaori sut tout de suite qu’il était ivre, elle lui dit à travers la porte :



- Va te coucher Ryo, tu es saoul !



Redoublant de violence, il continua à tambouriner sur la porte :





- Kaori ouvre moi !



Ne voulant pas le mettre plus en colère, elle ouvrit précipitamment la porte et lui fit face.



Ryo, qui tenait une bouteille à la main, recula de deux pas en titubant :



- Ben alors, on veut plus m’ouvrir ?….C’est pas gentil çà !… Hiicc ! lui dit il d’une voix embuée par l’alcool.



Kaori n’avait pas l’habitude de gérer ce genre de situations, elle essaya de ne pas perdre le contrôle devant ce spectacle désolant :



- Ryo il serait raisonnable que tu ailles te coucher.



Ryo répéta :



- Raisonnable…Laisses-moi rire !



Il s’approcha de Kaori, celle-ci prit peur et recula…La fixant de son regard félin il sourit en se dirigeant vers elle.



- Ryo, tu me fais peur…Va te coucher…



- Moi… ? Depuis quand je te fais peur ? celui-ci prit une gorgée de sa bouteille.



Il leva la bouteille et cria :



- A la santé de City Hunter ! Tiens, trinques avec moi !



Il la saisit par le bras et lui présenta la bouteille. La nettoyeuse, malgré sa peur essayait de garder son calme.



- Non merci Ryo, dit-elle en écartant la bouteille.



Le japonais la regarda…N’ayant plus vraiment son self-control habituel à cause de l’alcool, il la dévorait des yeux. Il s’approcha d’avantage d’elle...

A force de reculer, Kaori se cogna contre le mur, Ryo continua d'avancer vers elle et lui fondit dessus.



Surprise par cet élan, Kaori essaya de se dégager de son emprise comme elle le pouvait... Il l’embrassa brutalement dans le cou.



- Lache moi Ryo !!! lui cria-t-elle.



Elle essaya avec beaucoup de mal de se défaire de lui. Malgré les supplications de sa partenaire, Ryo voulait oublier..oublier qu’il était redevenu l’Ange de la mort et, pour cela, il avait besoin de son contact, de sa chaleur. Il voulut approfondir ce rapprochement, il glissa ses mains le long de son dos en prononçant des paroles totalement incohérentes.



Ils atterrirent sur le lit de Kaori, celui-ci allait enfin pouvoir à nouveau » vivre », mais une bribe de lucidité lui parvint. Il s’immobilisa au milieu de son geste, il était fatigué, vidé. Il se contenta alors de nicher sa tête dans le cou de Kaori et lui chuchota :



- Pardonne-moi Sugar...



La nettoyeuse, les larmes aux yeux, avait mal au cœur face à cette déchéance. Ryo souffrait lui aussi…D’un geste délicat, il lui caressa les cheveux, elle ne lui en voulait pas... Aprés quelques minutes d’inertie, Kaori lui dit doucement :



- Je vais te raccompagner dans ta chambre...



Comme un robot, Ryo se leva avec l’aide de Kaori, Elle le guida avec plus ou moins de difficultés vers sa chambre. Celui-ci se laissa tomber dans son lit, Kaori le couvrit d'une couverture. Elle le regarda tendrement, prise d’un élan de tendresse, elle l’embrassa tendrement sur le front.



- Courage Ryo…Tu seras bientôt libre mon amour...



Sur cette parole, elle se dirigea vers la porte, éteignit la lumière et sortit discrètement.

Chapitre 16 :: Amnésie

Le nettoyeur se réveilla avec un mal de crâne atroce, ayant du mal à ouvrir les yeux, il fit des efforts considérables pour se lever. Assis, il essaya de remettre les idées en place.



Quelque bribes de la veille au soir lui revenaient, mais rien de précis. Il devait aller prendre sa mixture habituelle spéciale gueule de bois... D’un pas lent, il descendit, il entendit du bruit dans la cuisine, signe que Kaori était là.



La nettoyeuse préparait le petit déjeuner silencieusement au rythme de la radio, le silence était trop oppressant...



Ryo entra dans la cuisine.



- Bonjour, se contenta-t-il d’adresser à Kaori.

- Bonjour Ryo !

Celui-ci, comme à son habitude, se prépara sa mixture. Il s’assit et la but en faisant sa grimace habituelle.



Kaori déposa son assiette et s’assit en face de lui. Elle fut interpelée par la radio, elle avait entendu « entrepôt » shinjuku, elle se leva et augmenta le son.



« …..la police s’est rendue immédiatement sur place,pour constater qu'un effroyable carnage avait eu lieu. Un règlement de compte est sans aucun doute à l’origine de cette tuerie…Il y avait très longtemps que la police n’avait pas vu un massacre aussi sanglant….."



Kaori se retourna et regarda Ryo, celui-ci sentait le regard interrogateur de sa partenaire. Faisant comme ci de rien n'était, il prit sa tasse de café et but tranquillement.



La nettoyeuse eut un pincement au cœur…Elle savait au plus profond d’elle-même que Ryo y était pour quelque chose.



Toujours dans ses pensées, elle s’installa devant lui et entreprit de manger son petit déjeuner. Elle en était sûre, elle connaissait l'origine de sa peur d’hier, du froid qui avait envahi tout son corps... Ce n’était pas Ryo qu’elle avait entendu rentrer hier... Non, ce n’était pas l’homme qu’elle aimait…C’était l’Ange de la mort qui avait resurgit !



Kaori fit tomber sa cuillère dans son assiette. Le nettoyeur qui savait pertinemment que Kaori était en train de recoller les morceaux du puzzle, se leva et éteignit la radio.



Il s’assit à nouveau en lui adressant un sourire.



Kaori, ne voulant pas entrer dans les détails de la veille et voyant que Ryo n’avait pas totalement retrouvé ses souvenirs, n’insista pas. Elle voulut changer de sujet :



- Au fait, Ryo, grande nouvellle…



Le nettoyeur la regarda à nouveau :



- Qui y a-t-il ?



- J’ai accepté de défiler pour Eriko la semaine prochaine ! lui dit-elle.



Le japonais la fixa et afficha un air surpris :



- Depuis quand tu t’intéresses à la mode ? Tu m’as toujours dit que tu détestais cela !



- Euh et bien, c’est pour changer... Je me dis que c’est une expérience comme une autre et vu le cachet qu'Eriko me propose, je ne peux pas refuser !



Ryo continua à l’observer

- Bien... Si cela te fait plaisir….J'espère que j’aurai droit à des entrées !

- Heu... Oui oui, ça ne devrait pas poser de problèmes...



Là encore, il ne la reconnaissait plus... En temps normal il aurait été hors de question pour elle qu’il assiste à un défilé..

Ryo fut tiré de ses pensée par Kaori qui s’était levée brusquement et se dirigeait vers un placard, elle s’était accroupie et cherchait frénétiquement quelque chose dedans.

Ne voyant pratiquement plus sa partenaire, qui y était entrée presque entièrement, il lui demanda :



- Tu cherches quelque chose ?

- Oui…Le toasteur…….



Surpris de sa réponse, il répéta :

- Le toasteur ?

Toujours prise par sa recherche, elle lui dit :

- Oui oui le toasteur...



Ryo se gratta la tête

- Kaori , depuis quand tu as une envie frénétique de toasts ?

Celle-ci trop occupée à chercher, poussa un cri de joie :

- Ha ! Le voilàààà !!!



Sans attendre, elle mit du pain dedans et se rassit. Elle avait très faim ce matin !

Le nettoyeur la regarda manger avec stupéfaction, d’habitude c’était lui qui mangeait à ne plus pouvoir respirer !

Le toasteur recracha le pain grillé, Kaori se releva pour récupérer ses tartines.



Le nettoyeur inclina la tête et continua à l’observer. Elle avait mis un pantacourt noir avec un débardeur noir qui, à chaque mouvements, laissaient le nettoyeur libre de détailler ses courbes parfaites…Ce corps qui n’était plus une terre inconnue pour lui…



Celui-ci ressentit un frisson qu’il dut rapidement refréner, mais il fut attiré par un petit détail et ne put s’empêcher de le dire à Kaori :



- Euh, dis moi Kaori, si tu souhaites défiler, tu devrais faire attention à ta ligne ! Je trouve que tu as légèrement grossi...



Sur ce, il prit le journal du matin et commença sa lecture.



Kaori se retourna vivement à la remarque de Ryo, elle devint toute rouge. Ryo prit cela comme signe de colère de sa partenaire alors que ça n'était pas le cas : Kaori était gênée... Et un peu embarrassée qu’il ait pu remarquer cela.



Elle prit son toast et se mit à le manger tout en enfilant sa veste

- Ne t’inquiètes pas pour moi Ryo ….



Elle allait partir, mais fit demi-tour :



- Peux-tu passer au tableau des messages ce matin ? Je n’aurai pas le temps d’y aller...



Le nettoyeur acquiesca de la tête.

Chapitre 17 : Ce n'est qu'un au revoir.


La nettoyeuse se dépêcha pour aller retrouver Eriko à sa boutique, elle avait du travail en perspective. Voulant oublier ce qui s’était passé la veille au soir, elle accéléra le pas.

De son côté, Ryo était resté assis dans la cuisine les yeux rivés sur son journal, il ne lisait pas vraiment... Il avait comme un mauvais pressentiment, il sentait que Kaori lui échappait jour après jour. Décidant de chasser ses idées noires, il alla consulter le tableau des messages.


Comme d'habitude, il s y rendit à pied et se rendit compte que certaines personnes, qu'il reconnaissait et qui faisaient partie du milieu, changeaient de trottoir à sa vue.
La nouvelle s’était répandue dans toute la ville, le carnage de la veille n’avait pas laissé de marbre le milieu.

D’un air amusé, il arriva au panneau qui était vide. Il soupira car il aurait aimé avoir un client...

Il allait repartir quand quelqu’un l’interpella :

- Hé Ryo !!!!! s’écria Mick

A sa voix, Ryo se tourna vers lui. Mick s’approcha pour saluer son ami, après lui avoir serré la main, Mick le dévisagea. Il prit une mine totalement stupide et lui dit :
- Toi t’as encore fait des folies de ton corps toute la nuit !!!

Ryo sourit mais le cœur n'y était pas...

-Comme ça faisait un moment qu’on ne s’est pas vus je te paye un verre !

Se laissant entrainer par la bonne humeur de Mick, Ryo accepta et ils se partirent en direction des cabarets.

La journée se déroula tranquillement

Eriko et Kaori peaufinaient le défilé, il était près de 16 heures lorsqu’elles décidèrent d’arrêter. Pour terminer la journée, les filles décidèrent d’aller au Cat’s.

Les deux nettoyeurs, qui avaient passé leur journée à faire la chasse aux miss Mokkori, se dirigèrent vers le Cat’s, cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas vu Falcon. Les deux nettoyeurs furent accueillis par leur plateau habituel, après quoi ils s’installèrent confortablement.

Falcon, qui était au courant de la tuerie de l’entrepôt, savait pertinemment que Ryo en était la cause. Lorsque Ryo entra dans le café, il ressentit cette aura noire qui se dégageait de lui, elle commençait à reprendre le dessus, c'était évident... Mais comme à son habitude, il ne fit aucun commentaire sur le sujet.

Le japonais ne voulait pas se faire broyer par cette colère, qui menaçait de redevenir maitre de lui, cela lui était impossible. Au fur et à mesure de la journée, ses souvenirs de la veille refaisaient surface.

Il se voyait frapper, hurler à la porte de Kaori. Il voulait que tout soit irréel...Mais il en doutait, sa mémoire ne le trahissait jamais.

Il fut tiré de ses pensées par l’arrivée de deux nouveaux clients qui n’étaient autre que Kaori et Eriko.

Comme une fusée, Mick fonça en direction de Kaori, cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas vue.
La nettoyeuse allait sortir sa massue, mais une main retint celle-ci,Mick et Kaori regardèrent en l’air et virent Falcon tenant la massue d’une main. Celui-ci déclara :

- Il faudrait peut être éviter les accidents non ?

Kaori prit automatiquement cette phrase pour elle, rabaissant sa massue, elle se sentait honteuse d’avoir oublié. Bien que personne n’ait vraiment compris le sens de la phrase, la joie reprit le dessus, cela faisait si longtemps que la bande d’amis ne s’était pas réunie...

Eriko regarda discrètement Ryo, il n’avait plus rien à voir avec l’homme qu’elle avait vu la veille, il était souriant et sortait des idioties à tout va.

Une fois les verres remplis, Eriko leva son verre et regarda en direction de Kaori :

- A Kaori, qui a accepté de défiler pour ma collection ! déclara-t-elle tout émue.

Miki, qui n’était pas au courant, fut emballée par la nouvelle, tandis que Mick se mettait à baver... Tous levèrent leurs verres. Ryo leva également le sien et rajouta :
- A Kaori !

Le cœur de Kaori se serra, elle savait que c'était peut être leur dernière réunion ensemble. Elle profita au maximum de ses amis, bien que cela n'était pas prévu, une fête s’improvisa. Les derniers jours se passèrent dans le calme, Kaori gérait au mieux ses maux de grossesse tout en s’attelant au défilé.



Le grand jour était enfin arrivé.


La nettoyeuse scruta son visage dans le miroir de la salle de bain…Elle se regardait sous toutes les coutures. Elle devait assurer pendant trois jours…Trois jours et toute sa vie serait chamboulée.

Elle avait le cœur lourd; rien qu’à l’idée de quitter Ryo, les larmes apparaissaient.
De son coté, Ryo s’était plus ou moins bien tenu, l’ange de la mort s’était tu jusqu’à présent. Saeko n’avait soufflé mot de l’attitude de Ryo. Il était contrarié…Contrarié de voir son ange faire ce boulot, il entrait dans une colère noire rien qu'à l’idée que des hommes puissent la scruter. Il hésitait à se rendre à ce défilé, il avait peur... Peur de lui-même et de ce qu’il pourrait faire s’il surprenait des regards un peu trop insistants sur son ange.

D’un pas mal assuré, Kaori arriva à destination : elle passa par l’entrée principale… Lorsqu’elle vit l’espace réservé pour le défilé, elle sentit ses jambes se dérober sous elle. Elle n’aimait pas ce qu’elle allait faire... Beaucoup de femmes auraient aimé être à sa place mais pas elle, ce n’était pas sa nature. Soupirant, elle alla du côté réservé aux mannequins.

L’enfilage de la première robe se fit dans le silence. Eriko apportait les dernières retouches ; alors que Kaori regardait son reflet dans le miroir, sa meilleure amie sentit son mal être :
- Pas trop stressée ?
- Un peu…
- Tu es sûre Kaori ?
- Oui, oui, ne t’inquiètes pas, çà ira, lui dit elle.

Toute la bande était présente, Kazu avait attaché Mick à son siège par de solides cordes, Miki et Falcon patientaient à côté.
A cet instant, Falcon se mit à douter de ce qu’il apprêtait à faire, peut être devrait-il parler à Ryo ? Il constata d'ailleurs que celui-ci n'était pas présent…Du moins à la vue de la troupe d’amis, car il s’était décidé à venir et s'était posté en retrait, au fond de la salle.

L’effervescence régnait dans les coulisses, entre les mannequins qui courraient après le dernier accessoire et les couturières à la recherche de matériel pour les dernières retouches.

Seule une seule femme paraissait paisible : Kaori Makimura, elle était prête et s’avançait vers l’entrée des mannequins. Eriko lui donnait la main, elle était nerveuse pour Kaori, le visage impassible de celle-ci la perturbait.

La salle plongea dans le noir. Un projecteur s’alluma et éclaira la scène.
Eriko se retourna vers Kaori et lui souffla :
- Ça va être à toi.
Le visage fermé, Kaori s’avança doucement…Elle entendit les applaudissements du public.
D'une manière dont elle seule avait le secret, elle changea totalement d’expression pour arborer une mine joyeuse et un sourire magnifique.
Elle monta sur la scène…C’était parti !

Ce fut les trois jours les plus longs de sa vie pour Kaori, elle devait sans cesse porter un masque, voulant montrer une mine radieuse, elle dépérissait intérieurement.

Les défilés furent un succès. Beaucoup de personnalités harcelèrent Eriko afin de savoir qui était ce mannequin inconnu qui sublimait tous les modèles qu'elle portait.
Comme convenu, Eriko lui remis son chèque qu'elle prit sans grande joie : le moment était venu de se séparer.

La fin d’après midi venue, Kaori rassembla les quelques affaires qu’elle voulait garder avec elle. Elle ne pouvait prendre que le contenu d'un petit sac pour ne pas attirer l’attention de qui se soit. Son partenaire venait de sortir avec Mick comme d'habitude...

Depuis la fameuse soirée, Kaori et Ryo n'avaient jamais reparlé de ce qui avait pu se passer. Elle se doutait que Ryo réglait à sa manière des affaires douteuses depuis quelques temps. Mais trop fatiguée, elle ne voulait plus polémiquer avec lui.

D’un pas assuré, elle se dirigea vers la chambre du nettoyeur, elle posa délicatement le petit écrin contenant sa bague et le disque de Hide. Elle voulait lui offrir ces objet si symboliques, qui les avaient liés toutes ces années de « vie commune ». Elle regarda la pièce une dernière fois, s’attarda sur la fenêtre où Ryo aimait se poster pour observer la ville pendant des heures , sa pile de magazines qui était à deux doigts de s effondrer, elle avança et retourna de l’autre coté de la pièce en évitant de s’attarder sur lit de Ryo.

Trop de souvenirs remontaient en elle..

Ces dernières années défilèrent sous ses yeux, leur affaires, leur disputes, tous leurs moments de bonheur refirent surface dans sa mémoire. Les yeux embués de larmes, elle sortit de l’immeuble aux briques rouges.

Elle se retourna et dit :

- Adieu Ryo…


Elle s'éloigna d'un pas assuré, sans se retourner.

chapitre 18 La fuite.

Après avoir fait de multiples changements dans le métro afin de brouiller les pistes, la nettoyeuse arriva à destination. Tout était calme à la nuit tombante, elle avança d'un peu hésitant vers le parc. Son cœur était lourd, sa respiration saccadée à cause du stress, de la fatigue et de la tristesse.

En avançant, elle pu apercevoir une petite lumière près du lac, le foyer rougeoyant d'une cigarette trahissait la présence d'une personne.

Falcon était là...

Elle alla rapidement à sa rencontre.

De son coté Falcon avait senti la présence de Kaori, celui-ci se retourna dans sa direction.

La nettoyeuse, les larmes aux yeux, lui dit :

-Bonsoir Falcon...

Percevant le tremblement dans sa voix, il sentit que la nettoyeuse était secouée par ce qui était en train de passer
.
- Tu peux encore changer d'avis...

Kaori répondit négativement :
- Il est trop tard... Allons-y.

Falcon ne se le fit pas dire deux fois, il se dirigea vers une voiture qui ne lui appartenait pas, il l'avait choisie afin de ne pas se faire repérer.

La nettoyeuse s'installa dans le silence.

La voiture partit à l'opposé de Shinjuku. Kaori ne put se retenir d'avantage, elle éclata en sanglots lorsqu'ils dépassèrent le panneau Shinjuku.

Épuisée par ses pleurs, Kaori sombra dans un sommeil agité. Elle rêva de Ryo, ce furent des rêves confus, sans sens réel... Elle fut réveillée par un mouvement brusque de la voiture, paniquée, elle regarda autour d'elle ; son cœur s'emballa le temps qu’elle reprenne réellement conscience. L'étau se resserra sur son cœur, elle partait loin de tous ceux qu'elle aimait... Elle glissa un regard en direction du conducteur.

Durant tout le voyage, Falcon était plongé dans ses pensées, il était stressé intérieurement . Sa mission était délicate, il le savait. Il y avait la petite, mais également une future vie qui ne demandait qu'à éclore.

La nuit rendait l'ambiance dans l'habitacle encore plus pesante .
La nettoyeuse pensa à Ryo...Quand allait t-il découvrir son absence? Pas avant le lendemain matin sans doute, trop pris dans ses beuveries nocturnes. Et Miki ? Kaori brisa le silence en demandant à Falcon :

- Et Miki ?... Elle ne va pas trouver cela étrange que tu partes comme çà en pleine nuit ?

- Non...Simple mission…Elle ne pose jamais de questions concernant cela.

Kaori soupira…Elle regarda à nouveau par la fenêtre, le paysage défilait sous ses yeux, sans vraiment accrocher son regard.


Shinjuku.

Les deux acolytes déambulèrent à travers la ville, en direction de chez eux. Riant aux éclats, ils avaient passé une excellente soirée à leur manière. Arrivés devant leurs logements respectifs, ils se séparèrent en se saluant.
Alors que Ryo s’apprêtait à rentrer, il ressentit quelque chose. Celui-ci leva la tête…Tout était éteint dans l’appartement, bien qu’en général Kaori ne l’attendait plus, quel chose le perturbait.

Il ouvrit précipitamment la porte et monta directement en direction de la chambre de Kaori…Il ressentait un froid, un vide en lui. Instinctivement, il l’appela :

- Kaori !!!!!!!

Ouvrant brutalement sa porte, Ryo s’immobilisa : elle n’était pas là. Ses yeux s’agrandirent à la vue de son lit vide. Il avança….Bien que la plupart de ses affaires soient encore là, il ressentait comme un vide étrange…

Pris d’un élan de panique, il se mit à courir dans tout l’appartement, rien !
Sa colère refit surface... Le nettoyeur passa devant sa chambre et s'arrêta net. Il ouvrit sa porte, sa chambre était plongée dans le noir…Il avança doucement, comme si c’était la première fois qu’il rentrait dans cette pièce. Son regard s'arrêta sur un objet qui n’était pas censé être là...

Le silence fut brisé par le bruit de ses pas, d’un geste lent il se saisit de l’écrin, l’ouvrit et découvrit la bague de Kaori. Comme pour une relique précieuse, il passa sa main dessus.
Le cœur du nettoyeur s’accéléra, il vit également le disque de la chanson préférée de Hide. En voulant le prendre, il fit tomber une feuille par terre.
Se baissant, il la ramassa et l'ouvrit d’un geste fébrile...

Chapitre 19 :: La lettre de Sugar.


Ryo sans lire effleura l’écriture de Kaori, qu'il reconnaîtrait parmi des milliers…Elle était unique. Ses yeux d’ébène se posèrent enfin sur le contenu….

Ryo,

Je ne souhaitais pas partir sans te laisser ce dernier message. Cette lettre peut te surprendre...

Mais sait-on ? Peut-être pas ?

Quelques braises échappées des cendres de notre amour si loin déjà…

T’en souviens tu? Nous étions fous de nous !

Ma raison renonce, mais pas ma mémoire…
Tendre nuit …J'y pense et j'y repense.
Tombe mon soir, soir des aux revoir.…
Ten souviens tu ?
Nous vivions du temps, de son air
Arrogants comme sont les amants
J’avais l'orgueil ordinaire du "nous deux c'est différent"
Tout me semblait normal, notre vie serait un bal
Les jolies danses sont rares, je l ’ai appris plus tard
Le temps sur nos visages va être soumis à tous les orages
Je voudrais un jour te revoir et pas par hasard …
Sûr il y aura des fantômes et des décors à réveiller
Qui seront tes reines, tes royaumes ? Mais je ne veux que savoir même si c'est dérisoire …
juste savoir :

Avons-nous bien vécu la même histoire ?
L'âge est un dernier long voyage, un quai de gare et l'on s'en va
Il ne faut prendre en ses bagages que ce qui vraiment compta
Et te dire merci...De ces perles de vie et certaines blessures au goût de Victoire
Et tes gestes, y reboire...Tes parfums, ton regard
Ce doux miroir où je voudrais tant nous revoir

Ton Sugar boy.











Pour la première fois de sa vie, les yeux de Ryo eurent un effet qui leur était jusqu’alors inconnu : des larmes jaillirent.



Celui-ci, surpris par cette réaction qu’il ne connaissait pas, posa sa main sur ces larmes. Il les regarda longtemps. Il pleurait…Le grand Ryo Seaba pleurait !



Il ferma les yeux….Il avait compris….Il venait de perdre la dernière chance que la vie lui avait accordée : Kaori….



Hide lui avait confié son souffle de vie…Comme la flamme olympique que les sportifs se transmettent…Il venait d’éteindre cette flamme qui était son issue de secours du monde noir dans lequel il vivait.



Ryo se releva. Sa pire crainte était arrivée : son ange était parti.





Il passa sa main sur son visage… ne sachant pas comment réagir. Il se dirigea vers la fenêtre où seule la pleine lune donnait un peu de lumière à la pièce.

Il resta ainsi à observer la ville sans bouger. D’un mouvement brusque et rageur, il sortit de sa chambre et se mit à accélérer le pas. Il dévala les escaliers, d’un geste il reprit ses clés de voiture.



Tout en roulant, Ryo repassait en boucle la lettre de Kaori, sa vie avec elle, leurs péripéties, leur joie, ces perles de vies…Il serra son volant.





Lui non plus, il ne regrettait rien…Pour la première fois de sa vie, il aimait. Loin des histoires d’une seule nuit, la nuit passée avec son ange, l’avait fait renaitre. Il avait tout à apprendre de l’amour. Mais il y avait toujours cette petite voix intérieure qui le torturait l’incitant à refuser cet amour.

Ce soir là, il avait succombé. Depuis des années, il repoussait cette éventualité. Vivre avec elle, jour après jour, sans pouvoir la toucher, lui était devenu insupportable.

Le succès de leur mission, leur avait fait pousser des ailes. Heureux, fiers, le duo city hunter s’était autorisé une parenthèse de normalité. Pourquoi y a t-il fallu que ce rêve soit aussi vite brisé ? Il avait pris cela comme un signe...Et Kaori l’avait accepté.



Il savait qu’en faisant marche arrière, ils allaient au-delà de nombreux soucis. Vivre ensemble comme ci rien n’était allait être difficile. Il pensait qu’ils réussiraient à passer le cap. Mais peut être, que cette fois ci, il s’agissait là d’une demande de trop.



NON ! Il ne voulait plus retomber dans la noirceur de son ancienne vie, sans Kaori...Il voulait VIVRE.

Le silence la nuit fut rompu par des grincement de pneus d’une mini rouge qui parcourait la ville.

Chapitre 20 :: Iwaki (いわき市; -shi)


La voiture roula pendant un moment, la nuit faisait place à l’aube naissante…



Kaori était dans un état second, elle n’avait posé aucune question sur leur destination. Elle se laissait guider par Falcon ; à partir de ce jour, un lien spécial allait les unir.



A l’entrée d’une ville, elle fut attirée par un arbre qui se détachait du décor : il s’agissait d’un pin (symbole de la ville). Son regard se dirigea vers le panneau indicateur : Iwaki….



Falcon décida d’en dire d’avantage :



- Tu seras tranquille ici…Nous ne sommes pas très loin de Tokyo.

La nettoyeuse le regarda attentivement.



Celui-ci reprit ses explications :



- Je viendrai régulièrement voir si tout va bien jusqu’à ton accouchement.



Elle lui demanda:



- Tu m'as trouvé un logement ?



Falcon acquiesça de la tête :



- C’est un appartement, il appartient à une personne que je connais bien...

.

- Qui est cette personne ? demanda la nettoyeuse.



- Madame Tsukasa, répondit Falcon.



- Madame Tsukasa ?



La nettoyeuse était surprise que Falcon connaisse des femmes en dehors d'elle, leurs amies et Miki ; ce qui la surprenait le plus c'était qu'il demande de l’aide à la gente féminine !



- Ne te fies pas aux apparences. Cette personne veillera bien sur toi durant les mois à venir.



De plus en plus surprise, Kaori attendait la suite. Falcon lui dit :



C’est une ancienne mercenaire qui s’est retirée du milieu...



- Une ancienne nettoyeuse ?



- Oui…Elle a veillé à te fournir des nouveaux papiers et à te donner une nouvelle identité. Comme tu dois être suivie médicalement, les dossiers pourraient permettre à certaines personnes de te retrouver...



Kaori ressentit un certain soulagement : elle ne serait pas totalement seule.



- Merci Falcon…Merci pour tout ce que tu fais... Je ne sais pas comment te remercier.



- En veillant bien sur toi et ton bébé, vous devez rester vivants… Et que tu...



Celui-ci s'arrêta avant la fin de sa phrase.



Kaori savait très bien ce qu’il aurait voulu dire, Falcon était torturé par sa faute : quelque part il mentait à sa femme... et à son meilleur ami.



- Tu crois... Tu crois que j’ai tort de partir Falcon ?



Le nettoyeur ne savait plus vraiment ce qu’il devait en penser.



- Le fait que tu souhaites une existence différente pour ton enfant est tout à fait normal…Ce qui me dérange, c’est le contexte dans lequel il va naître et les non-dits...



Kaori soupira :



- Tu sais Falcon, en partant, j'ai redonné sa liberté à Ryo. Je sais que depuis que je suis apparue dans sa vie, la sienne a été chamboulée… Ça l'a affecté au point qu'il a commis des erreurs lors de plusieurs missions... Et tout çà à cause de moi ! Je ne veux pas qu’il se fasse tuer par ma faute un jour.



- La dernière mission s’est très bien déroulée, si mes souvenirs sont bons, déclara Falcon..



Celle-ci ne répondit pas.



Le nettoyeur ajouta :



- Tu oublies quand même une chose... C'est que d’une manière ou d’une autre, tu seras toujours liée à lui désormais.



Le nettoyeur fit un mouvement de la tête en direction du ventre de Kaori :



- Un jour cet enfant demandera à connaître son père..



- Je lui dirai, je ne lui cacherai jamais la vérité, dit elle dans un souffle.



Elle ajouta :



- Aujourd’hui, je veux seulement qu’il vienne au monde en sécurité, c’est tout ce qui compte.



Le nettoyeur se tut. C’était une situation difficile, il comprenait la démarche de Kaori, mais il se demandait si c’était LA solution idéale… Y avait-il une solution idéale dans leur cas ?



Ryo et Kaori auraient toujours une vie particulière, guidée par des je t’aime, moi non plus.

Ryo faisait un pas en avant, pour mieux reculer ensuite ; cela faisait des années qu’ils jouaient à ce petit jeu.



Le fait que Kaori arrête tout çà n’était peut être pas une mauvaise chose...



La voiture s’arrêta devant un immeuble de haut standing, mais tout de même discret. Celui-ci était entouré d’un jardin et d’un portail en métal, il y avait une caméra de télésurveillance au-dessus du porche.



Falcon sortit et se mit à parler dans l’appareil. La grande porte s’ouvrit afin de laisser passer le véhicule, le nettoyeur reprit sa place dans la voiture et redémarra.



C’était tout simplement magnifique. La nettoyeuse regardait autour d’elle, le jardin japonais donnait un coté apaisant à l'ensemble. On était loin des tumultes de la vie à Shinjuku ! Kaori sortit de la voiture et regarda l’immeuble qui se présentait devant elle.



Falcon la devança.



- Viens, se contenta t-il de lui dire.



La nettoyeuse le suivit.



Après avoir composé un autre code, la porte d’entrée de l’immeuble s’ouvrit.



Une femme vint à leur rencontre, il s’agissait d’une dame d’une 40aine d’années. Celle-ci adressa un sourire rassurant à Kaori, elle regarda Falcon.



- Je vous attendais.



- Voici la petite, lui répondit-il.



La femme se dirigea vers Kaori. Elle fut touchée par celle-ci, elle voyait en elle un petit oiseau paniqué et perdu. Elle était jeune...



- Permettez-moi de me présenter, madame Tsukasa.



- Enchantée madame, lui dit Kaori avec un petit sourire



- Ne vous inquiétez pas, vous serez bien ici..



- Je n’en doute pas…



Après avoir informé Kaori de toute les mesures qu'elle avait prises afin que celle-ci puisse vivre tranquillement à l’abri des regards indiscret, Madame Tsukasa les dirigea vers l’appartement qui lui était destiné.



Kaori entra dans un appartement lumineux. Spacieux, il possédait un magnifique balcon, qui lui aussi était grand. Elle fit le tour de l’appartement, il était parfait pour la vie qu’elle allait mener…



L’heure de partir pour Falcon était arrivée. Contre toute attente, Kaori se jeta dans ses bras et se mit à pleurer. Falcon d’abord surpris par cet élan, mit sa main sur son épaule.



- Je reviendrai.



Arrivé au portail, Falcon adressa à Madame Tsukasa :



- Veille bien sur la petite.



- Ne t’inquiète pas Falcon, elle est en sécurité ici.



C’est sur cette dernière phrase qu'il prit le chemin du retour.



Il devait désormais à se préparer à une nouvelle épreuve : faire face à sa femme... Et à Ryo.

Chapitre 21 :: Stupeur générale.


Ryo avait fait le tour de ville la rage au cœur. Il l’avait cherchée désespérément, il était allé dans tous les bars où se trouvaient ses indics. Mais rien…. Kaori s’était simplement volatilisée.



Dans un élan de colère, il cria devant un indic en tapant du poing sur la table :



- Mais ce n’est pas possible de disparaitre comme ca !



Il sortit son magnum et le dirigea vers le crâne du malheureux.



- Réfléchis bien…D’habitude, tu as une mémoire plus fructueuse !



L’indic prit peur à la vue de cette arme pointée sur lui :



- Hé Saeba, je te promets, je l’ai pas vue ta partenaire !



Ryo prit alors son portable et commença à appeler toutes ses connaissances. Il fit chou blanc…Rien de concret n'avait été remarqué... Pourquoi ?



Pourquoi partir comme ca ? En laissant la plupart de ses affaires, sa voiture….Juste cette lettre qui lui avait retourné le cœur...Elle était pourtant tellement vraie… Quelque chose ne collait pas...



Le japonais revint sur ses pas, il partit voir quelqu’un qui pourrait sûrement l’aider : Mick.



Le silence régnait dans la chambre quand des coups violents à la porte d’entrée retentirent, par réflexe, l’américain se saisit de son arme.



Kazue avait sursauté et poussé un cri de frayeur en entendait le fracas. Mick se dirigea vers l’entrée, il ne percevait pas d’ondes négatives. Il sentit tout de suite l’aura de Ryo, il paniqua : quelque chose était arrivé à Kaori ! Il ouvrit précipitamment la porte et vit un Ryo qu'il ne reconnaissait pas.



Ne voulant rien laisser paraître, il lui lança :



- Bon sang Seaba, qu’est-ce qui se passe, t’as vu l’heure !



- Elle est partie Angel…Elle est partie…….. répondit le japonais dans un état second.



Mick, qui assimilait l’information transmise par son acolyte, était comme paralysé :



- Comment ca, elle est partie ?



Pris d’un élan de colère, le japonais le saisit par le col de son tee shirt et hurla :



- T’as besoin d’un deuxième cerveau Angel ??? Kaori est partie ! Elle s'est volatilisée !



Voulant se défaire de Ryo, Mick lui dit :



- Calme-toi Ryo bon sang, calme-toi !!!!!



Prenant conscience de la violence de son comportement, Ryo le lâcha brusquement. Mick lui dit :



- Attend-moi deux secondes, j’arrive...





Mick alla s’habiller rapidement et ressortit.



- On va la retrouver … affirma Mick.



Ils prirent la voiture de Ryo et refirent le tour de ville. Devant le mutisme et le manque d’information de Ryo, Mick lui demanda :



- Vous vous êtes disputés dernièrement ?



- Non….



- Tu n’as rien remarqué d’inhabituel dans son comportement ?



Ryo hésita à répondre car il savait pertinemment que rien n’allait plus avec Kaori. Mais il ne se voyait pas raconter sa vie sentimentale à l'américain.



- Non, j’ai rien remarqué



Un peu septique quant aux réponses du japonais, Mick conclut l’inverse de ce que Ryo avait répondu. Il secoua la tête et lui dit :



- Tu es une tête de mule Ryo...



Ils passèrent tous les quartiers au peigne fin, à l’affût du moindre indice. Ce n’est que vers 10 heures qu'ils décidèrent de retourner à l’appartement. Ryo s’affala sur un fauteuil, il était découragé, aucune trace de son ange...



De son coté Mick aussi était peiné et inquiet, il voulait savoir ce qui avait décidé Kaori à quitter Ryo. Il connaissait l'étendue de l’amour qu’elle lui portait, si elle était partie, c’est qu’elle avait une bonne raison. Il fixa le japonais.

Celui-ci était abattu, repensant au contenu de la lettre de Kaori, il ne se rendait pas compte que son ami l’observait.



Celui ci lui dit doucement :



- Ryo…Si tu souhaites vraiment qu’on la retrouve, il faudrait que tu me dises vraiment ce qui a pu pousser Kaori à partir.



Voyant que Ryo ne répondait pas, Mick insista :



- Kaori est très importante pour moi…Tu le sais Ryo… J’ai toujours veillé sur elle moi aussi, en attendant que tu te décides enfin à lui offrir le bonheur qui lui est dû. Si elle est partie, c’est que tu as du faire quelque chose de grave...



D’un geste brusque, Ryo releva la tête et hurla :



- Sors d’ici Angel, tu ne comprends rien !



IL se leva, et continua de hurler :



- Tous autant que vous êtes, vous comprendrez jamais rien !



Peu impressionné par le mouvement de colère de Ryo, Mick voulait le faire réagir :



- Ne t’en prends pas à moi Ryo, je n'y suis pour rien !



Le japonais s'arrêta, Mick avait raison, il n'y était pour rien. Tout comme Kaori... Elle n’avait fait que subir sa lâcheté, il lui faisait payer l’amour qu’il éprouvait pour elle... Jour après jour... Des remarques, des insultes, il n’avait trouvé que cette solution pour essayer de l’éloigner de lui.



- Laisse-moi Mick… Stp, j’ai besoin de réfléchir…



Mick s’apprêta à partir quand Ryo lui dit merci dans un souffle.





De son coté, Falcon avait décidé de ne pas rentrer toute de suite, il avait dit à sa femme qu’il ne serait là qu’en début d’après midi. Il prit son téléphone et composa le numéro de sa femme afin de l’avertir de son retour. Il avait la crainte que ses amis ne fassent le rapprochement entre son absence et la disparition de Kaori. Étant minutieux, il avait tout prévu.



A cet instant, Falcon se détesta lui-même, pourquoi avait-il accepté ? Il connaissait la réponse : pour le petit…



Kaori l’avait toujours touché, depuis leur première rencontre. Il avait été surpris en apprenant qu’elle était la nouvelle partenaire de Ryo, elle n’avait rien à voir avec son monde. Mais bien vite, il s’était rendu compte que Ryo l’aimait et la protégeait à sa manière, elle était devenue son étincelle de vie.

Peut être voulait-il vivre avec elle ce qui se rapprochait d'une vie normale, pour cela, ils avaient créé leur petit monde. Mais tout ca n’était qu’illusion, la réalité devait les rattraper un jour ou l’autre… Et ce jour était arrivé.



Il ne voulait pas savoir pourquoi Ryo et Kaori avaient, encore une fois, fait marche arrière dans leur relation malgré le fait qu'ils aient dépassé le stade de l’amour platonique, cela les regardait...



Mais aujourd’hui il n’était plus seulement question de ces deux indécis : il y avait une troisième vie en jeu et il avait pris parti pour cette dernière.

Chapitre 22 :: Envie de vivre


Le japonais alla là où il se rendait seul dans les moments difficiles : le cimetière où reposait Hideyuki Makimura.

Il avait tellement vécu de péripéties avec lui… Cet homme, qui était devenu son meilleur ami, lui avait ouvert les yeux sur la vie... La vraie…



- Pourquoi Hide ? Pourquoi me l’avoir confiée ?



Après certain temps, le nettoyeur sortit du cimetière et continua ses recherches à travers la banlieue de Tokyo, élargissant son périmètre.



Après une journée infructueuse, il se rendit au Cat’s malgré lui. Il était perdu… Malgré tout, il ne devait pas perdre pied.

En entrant dans le café, il constata que toute la bande d’amis était là. Tout les regards se posèrent sur le nettoyeur, il put y lire de l'inquiétude, des interrogations et l'espoir de recevoir une bonne nouvelle ou une explication.



Il s'assit au comptoir, regarda Miki et lui dit :



- Un whisky s’il te plait.



Sans un mot celle-ci s’exécuta, les yeux rougis. Ne sachant pas vraiment comment réagir, le nettoyeur posa son regard sur Falcon et lui lança :



- T’étais où Falcon ? J’ai essayé de te joindre plusieurs fois depuis quelques jours…



On y était... Falcon savait très bien que Ryo se rendrait compte de quelque chose. Il n y avait rien dire, Ryo avait un sens de l'observation très développé et une capacité d’analyse hors norme.



- J’étais en déplacement pendant trois jours.



Ryo le regarda un peu perplexe. Après quelques hésitations, il lui demanda :



- Tu n’as aucune info à me communiquer ?



Falcon répondit négativement de la tête.



Saeko déclara qu’elle mettrait un nombre important d’indics sur l'affaire, afin de la retrouver. Comme la conversation était engagée, Eriko et Miki en profitèrent pour poser mille et une questions à Ryo, qui n’était pas en mesure d'apporter la moindre réponse. Agacé par cet interrogatoire et ces pleurs intempestifs, il se leva et partit.



Sur le pas de la porte, il se retourna en direction de Falcon et lui dit :



- Tête de poulpe, si tu as la moindre information... Appelle moi..



Le nettoyeur continua ses recherches, il vivait désormais pour çà : retrouver son ange. Toujours fidèle à lui-même, il ne montrait aucun signe de faiblesse ou de tristesse à ses amis. Il souffrait. Ses recherches étaient aussi discrètes que sa tristesse.



Il passait la plupart de ses nuits sur le toit de son appartement. Il fumait en regardant les étoiles, appelant une réponse de tout son cœur, mais le firmament restait muet...

Chapitre 23 :: A l’aube d’une nouvelle vie sur terre….


Les mois passèrent douloureusement pour toute la bande d’amis.



Ryo continuait ses recherches, en dehors de celles-ci, le nettoyeur essayait de combattre sa colère et ses démons du passé, qui menaçaient de resurgir. Il s’accrochait à Kaori malgré son absence.



Celui-ci avait comme le pressentiment que son ange n’était pas loin...



Il ne savait pas comment l’expliquer mais il le sentait. Un élément lui avait échappé, il n’était pas loin…



En tant que nettoyeur à l’instinct de survie surdéveloppé, un instinct sauvage le poussait à remuer terre et ciel pour la retrouver…



Malgré le fait que certains pouvaient lui dire de la laisser, qu'elle avait décidé de le quitter ou qu’il serait plus raisonnable d’accepter la situation, il ne pouvait pas, il ne devait pas.



Kaori avait beaucoup changé avant son départ. Peut-être était-elle malade ? Peut-être ne voulait-elle pas lui annoncer de peur qu’il ne la rejette ? Combien de fois lui avait-il dit qu’elle était un « boulet » ?



Pourquoi ne pas lui avoir simplement fait part de sa volonté de le quitter, sans pour autant s’enfuir ?



Pour toutes ces questions, il lui était impossible d’abandonner...



Mick l’aidait dans ce sens. Il avait été affecté par le départ si précipité de Kaori. Il était blessé : pourquoi n’était-elle pas venu le voir lui ?... Elle s’était toujours confiée à lui...



Or, depuis un moment, elle ne venait plus aussi souvent se confier sur ses états d’âmes, elle s’était murée dans un silence dont il ignorait la cause.



Il aurait tellement aimé la voir heureuse… Que Ryo se décide à l’aimer comme il se doit...



Combien de fois avait-il aidé Ryo à retourner chez lui ? Celui-ci s’était tellement enivré ces derniers temps, qu’il lui faisait de la peine. Il était son ami et il ne pouvait pas le laisser… Bien qu’il lui en veuille pour le départ de Kaori, il était touché par la détresse de Ryo.



Un soir, alors qu’il l’aidait à se coucher, Ryo, qui parlait et disait des choses complètement incohérentes, s’adressa à Mick sans vraiment prendre conscience de sa présence :



- Tout est de ma faute... J’aurais dû être plus fort... Tu entends ?



Se laissant tomber sur son oreiller, il dit dans un souffle :

- J’ai sali la pureté de mon ange avec mes mains de tueurs… C’est fini aujourd’hui Angel...





Il se mit à rire pour une raison inconnue. Prenant son magnum sur sa poitrine, il ferma les yeux.



Mick, qui assistait à cette confession à demi-mot, était perdu devant ce flot de sentiments contradictoires qui assaillait le Japonais.



L’américain pris la veste de Ryo pour la poser sur une chaise, une enveloppe tomba par terre, hésitant un moment, celui-ci la prit. Il regarda Ryo qui s’était assoupi. Poussé par une curiosité irrépressible, il ouvrit l’enveloppe, prenant la précaution de le faire dans le silence. Il déplia la lettre et reconnut tout de suite l’écriture de Kaori.



Ryo,



Je ne souhaitais pas partir sans te laisser ce dernier message. Cette lettre peut te surprendre



Mais sait-on ? Peut-être pas ?



…………………



Le nettoyeur comprenait plus ou moins la situation désormais... Il posa un regard désolé sur son frère d’arme et d’un pas lent, il laissa son ami se reposer.



En passant devant la porte de Kaori, il essaya de l’ouvrir, elle était fermée à double tour. Il soupira…Il voulait tellement aider Ryo …





A Iwaki l’ambiance n’était pas plus gaie, mais elle était moins agitée.





Mme Tsukasa avait guidé Kaori durant toute sa grossesse, qui arrivait à son terme. Un lien spécial était né entre elles… Elles étaient toute les deux des anciennes nettoyeuses. Madame Tsukasa, prénommée Kimiko, faisait en sorte d’égayer la vie de cette petite.



Elle ne connaissait pas son passé en détails, mais elle ne le souhaitait pas non plus...

Si Kaori souhaitait lui en parler, elle prêterait une oreille attentive, mais si elle ne le souhaitait pas, elle ne l’obligerait pas non plus.



Kaori avait toujours cette tristesse dans les yeux, mais elle continuait d'avancer… Bientôt son enfant serait à ses côtés... Elle avait des nouvelles de ses amis par l’intermédiaire de Falcon, qui venait régulièrement la voir.



Celui-ci se contentait de prendre des nouvelles d'elle et du bébé. Il demandait des informations à Kimiko sur leur journée, pour savoir si aucun élément perturbateur ne pouvait jouer les troubles fêtes.



Par une matinée comme les autres, Madame Tsukasa avertit Kaori qu’elle serait absente pour la journée, peut-être même plus. .. Devant prendre l’avion pour la côte est du Japon, elle demanda à Kaori de ne pas bouger de la journée.





La journée se déroulait sans heurts, la nettoyeuse, dont seul le ventre rebondit trahissait la grossesse, décida de s’accorder une journée de farniente. Elle se mit à lire le journal sur son balcon, sous la douce chaleur du soleil. Elle attendait la venue de Falcon pour la fin de journée. C’était toujours avec une certaine impatience qu’elle l’attendait : il ramenait avec lui les nouvelles de Shinjuku.





Falcon l'avait informé que Ryo l’avait cherchée sans relâche. Son cœur se serra, parfois il lui arrivait d’espérer qu’il ne la retrouve. Revenant à la raison, elle effaça cette pensée.



Elle fut tirée de ses songes par une douleur au ventre qu’elle commençait à connaitre : une contraction.



Peu inquiétée par celle-ci, Kaori reprit le fil de sa lecture.

Une deuxième se fit sentir, Kaori reposa son journal et regarda l’heure : 17 heures…



Kimiko ne devait pas tarder. Elle se leva pour regarder le parc, après un quart d’heure de tranquillité, une troisième contraction apparut. Kaori s’appuya sur une chaise à proximité et s’écria avec le sourire :



- Waouhh ! Celle la, elle est puissante !



Son portable sonna, Kaori alla le chercher et décrocha. Des parasites sur la ligne l’empêchaient de bien entendre son interlocutrice, elle avait cependant reconnu la voix de Kimiko :



« Avion….Retardée…Orage…De retour demain »



Ayant à peu près compris le message, Kaori décida d’aller prendre un bain, quand une nouvelle contraction la fit se figer et lui fit échapper un cri de douleur.



Ne voulant pas céder à la panique, elle se dirigea vers la salle de bains. Un bain était la meilleure solution pour diminuer les douleurs, le médecin l’avait prévenue que cela allait arriver vers la fin.





Le bain ne lui fit aucun effet, bien au contraire, les douleurs devenaient telles qu’elle ne pouvait plus rester debout.



Un coup de tonnerre fit vibrer les vitres, la nettoyeuse, exaspérée, s'écria :



- Il manquait plus que ca, de l’orage maintenant !





La lumière commençait à décliner…Et l’orage, plus que menaçant, commençait à tout recouvrir...



Kaori s’allongea et se parla à elle-même :



- Du calme Kaori... Du calme... Pas de quoi paniquer hein ?!! C’est juste des petites contractions qui vont bientôt partiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !!!!



Kaori se plia de douleur, elle prit son téléphone pour joindre son médecin. Elle décrocha et composa le numéro. Elle fixa l’appareil et le lança à travers la pièce… Aucune tonalité !!!!





Prise de panique et sous l’emprise d’une nouvelle contraction, elle cria :

- Ho non ! Pas maintenant, s’il te plait !…



Tout se mélangeait dans sa tête, les douleurs la mettaient dans un état second, le tonnerre, la pluie amplifiaient sa panique. Elle ne put prononcer dans sa douleur qu’un seul nom, soulageant un temps soit peu son mal :



- RYO !!!!

Chapitre 24 :: Nouvelle mission pour Falcon


Dans un sursaut, Ryo se releva. Il somnolait mais était persuadé d’avoir entendu cri… Couvert de sueur, il se leva précipitamment. Il était comme perdu... Il sentait que son ange avait besoin de lui. Mais il ne savait pas quoi faire...



Le silence régnait dans l’appartement, malgré cela Ryo sentait une ambiance oppressante, il avait besoin d’oxygène... Il ouvrit brutalement la fenêtre, en inspirant le plus possible, il regarda au loin. Si au moins il savait où elle était partie !…………..





Iwaki,



Le tonnerre grondait, des bourrasques de vent de plus en plus fortes avaient poussé tout le monde à rentrer chez soi. Seule, une voiture poursuivait son chemin tant bien que mal à travers les rues désertes.



Falcon essayait de conduire malgré les conditions, la pluie torrentielle et le vent rendaient sa progression difficile. Il arriva tant bien que mal devant la résidence, sachant que Madame Tsuzaka était absente, il avait récupéré les codes d’accès et la clé.



Le voiture se gara devant l’immeuble où habitait désormais Kaori, sa perception hors du commun le tint aux aguets, quelque chose le dérangeait... Il fut pris de panique, accélérant le pas, il marcha de plus en vite. Il prit l’escalier et se mit à courir.



Un cri déchira le silence. Le sang de Falcon ne fit qu’un tour, n’écoutant que son instinct, il défonça la porte tout en tenant son arme à la main, prêt à tirer.





Il fut accueilli par la pénombre du salon, illuminé régulièrement par les éclairs.



- Kaori !!! cria t-il.



La nettoyeuse supportait de moins en moins les douleurs qui se faisaient de plus en plus insoutenables, l’absence de lumière la rendait encore plus nerveuse. Elle voulu se redresser dans son lit mais l’étau qui lui déchirait le ventre la fit se rallonger brutalement..



Elle commençait à avoir les larmes aux yeux… Pourquoi ? Pourquoi rien ne lui arrivait comme tout le monde ? Pourquoi devait-elle vivre une vie différente des gens ordinaires ? Même mettre son enfant au monde allait faire partie des péripéties hors du commun ! Elle était déboussolée, perdue, seule…



Elle appelait Ryo, Hide, elle aurait voulu qu'ils soient présents dans ce moment si douloureux à vivre seule..





Un moment de calme lui permit de reprendre un peu sa respiration, elle devait se reprendre. Aujourd’hui, elle allait mettre au monde son enfant… Leur enfant... Pour cette raison, elle devait être forte.





Une nouvelle vague de douleur se propagea dans tout son corps, elle ne put réprimander un hurlement de douleur… Elle sentit un liquide chaud couler le long de ses jambes, son cœur s’emballa : elle allait réellement accoucher ! Jusqu à présent, elle espérait que cela soit une fausse alerte mais non, son enfant avait décidé que c’était aujourd’hui qu’il naîtrait et pas un autre !



Prise dans la tourmente, elle entendit le fracas de l'explosion de la porte du salon, suivi d’une voix qui l’appelait :



- Kaori !!! Une lueur d'espoir refit son apparition dans les yeux de Kaori.



- FALCON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



Une nouvelle contraction la tortura d’avantage…Les minutes étaient comptées, elle le savait.



Le nettoyeur se dirigea vers les plaintes de Kaori, il ne comprenait pas ce qui se passait mais il sentait une atmosphère vraiment étrange.



Celui-ci hésita à ouvrir la porte de la chambre de Kaori, mais il se décida quand il l'entendit hurler son nom.



Il ouvrit la porte brutalement, pensant toujours trouver un intrus, mais ce qu'il découvrit n’avait rien à voir avec ce qu’il avait imaginé...







Bien que ses yeux n’aient plus leurs premières fonctions, il devina que la nettoyeuse était allongée sur son lit. Un nouveau cri mêlé à au tonnerre le fit sursauter, paniqué il lui dit :





- Kaori ! Mais qu'est-ce que tu as ??



Entre deux souffles Kaori lui dit :





- Aide-moi une dernière fois Falcon, je t’en supplie, je…

Elle arrêta de parler, pour essayer de gérer une nouvelle contraction. Sa respiration devenait haletante, la sueur envahissait son visage défait par la fatigue et la douleur.



Au même moment, Falcon restait inerte. Quand soudain… Sa tête devint rouge écarlate, il venait de comprendre ce qui se passait sous ses yeux. Il saisit le téléphone par terre afin d’appeler le médecin, Kaori toujours sous l’emprise de la douleur, lui hurla :



- FALCON ! J’AI DÉJÀ ESSAYE D APPELER ! Y A PAS DE TONALITÉ, PAS D'ÉLECTRICITÉ !!! ET IL EST TROP TARD MAINTENANT !!!





Kaori laissa retomber sa tête sur son oreiller..



Le nettoyeur commença à courir partout dans la pièce...



- MAIS KAORI J'AI JAMAIS FAIT ÇA DE MA VIE !!! JE PEUX PAS MOI !!!



Falcon était tellement mal à l'aise que de la fumée sortait de ses oreilles...





- FALCOOOOOOOOON ! Y A VRAIMENT... PLUS... LE CHOIX LA !!! lui dit elle d’une voix haletante.



Le nettoyeur était complètement perdu ! Quelle situation gênante ! Heureusement qu’il ne pouvait plus « voir », aujourd’hui c'était un atout pour lui !



Kaori était désespérée… Essayant de gérer au mieux sa respiration pour contrôler sa douleur, elle expirait à intervalles réguliers…





Essayant de se ressaisir lui aussi, Falcon arrêta de courir à travers la chambre. Il était ancien mercenaire, il devait savoir se contrôler et affronter n’importe quelle situation !

Celui-ci s’assit en tailleur en plein milieu de la chambre...



Kaori redressa la tête et vit celui-ci en pleine

concentration...



Submergée par la douleur, elle lui hurla :

- Mais Falcon, qu’est que tu fabriques ??!!! Aide-moi je t’en prie !!



Celui-ci se releva, il prit un bandeau militaire qu'il noua sur son front, à la manière des guerriers et releva ses manches. Il était prêt ! D’un air convaincu, il se dirigea vers le lit et lui dit :



- Que dois-je faire ?



Kaori, qui continuait de souffler s'arrêta et le regarda, rouge écarlate, elle lui cria :



- Ben quoi ?! Dans une situation pareille qu’est-ce qu’on fait à ton avis ???? On tricote un pull ???!!



Falcon, toujours stoïque, lui dit :



- Ah bon ??



Hors d’elle, elle fulminait :



- FALCOOOON ! Je plaisantais !!! Non mais quel empoté !!!!!!



Falcon, surpris par le comportement virulent de Kaori, ne comprenait plus rien. Essayant de garder son calme, Kaori lui dit :



- Va chercher de l’eau chaude, des serviettes et tout ce que tu peux trouver qui pourrait être utile dans la salle de bains !!!



Falcon, toujours immobile, se retourna et pris la direction de la salle de bains, dépassant le salon, il s'arrêta. Il avait eu une idée, il n’avait pas le choix....



Il tâta sa poche à la recherche de son portable et composa un numéro... Chaque sonnerie lui glaçait le sang : « Faites qu’il soit là !!! ». Quelqu’un décrocha et dit :



- J’espère que c’est une belle blonde qui vient de me réveiller au beau milieu de la nuit !



Agacé par ce comportement lubrique, Falcon hurla dans son portable :





- DOC, ferme là et écoute moi !



L’interlocuteur se tut et répondit :





- Falcon c’est toi ? Tu as des soucis ?



Falcon, qui essayait de couvrir les cris provenant de la chambre de Kaori, lui dit :



- Oui ! Il faudrait que tu me guides...Et que tu te ramènes à Iwaki le plus vite possible !



Le doc, à moitié réveillé, se redressa en entendant la demande de Falcon :



- Te guider ? Venir à IWAKI ??? Mais c’est quoi ce délire Falcon ????



- PAS LE TEMPS DE DISCUTER DOC !!!!



Le doc allait répliquer lorsqu’il entendit le cri déchirant d’une femme qui semblait provenir de derrière Falcon. Reprenant son sérieux, il lui dit :



- Bon ok, explique moi…





Le nettoyeur ne savait pas comment formuler sa phrase pour annoncer ce qui se passait :



- Hé bien…Euh…



Il fut coupé par un hurlement de Kaori :



- Falcon !!!!!!!!!!!!!!!! Mais qu’est-ce que tu fais ???? Dépêche-toi bon sang !!



Le doc ne comprenait plus rien à la situation... Ne voulant plus perdre une minute de plus, le nettoyeur lui dit de but en blanc



- Une femme va accoucher d’une minute à l’autre !! Guide-moi !



Le doc était remué... Mettant de côté son esprit pervers, il sentait la détresse de Falcon. C’est vrai qu'un accouchement ne faisait pas partie des fonctions d’un nettoyeur ! Tout en s’habillant, le doc lui dit :



- Bon, écoute moi... Tu vas faire tout ce que je te dis... J’arrive ! Rappelle-moi quand tu vois que la situation commence à dégénérer… Mais vu le temps, je ne serai pas là avant au moins deux heures... Donc il va falloir que tu gères mon vieux ! Allez, courage…



Falcon était tellement gêné qu'il en avait les larmes aux yeux, il allait raccrocher quand il entendit le doc lui poser une dernière question :



- Elle est jolie au moins la future maman ?



Dans un élan de colère, Falcon raccrocha son portable. Il alla chercher ce qu’il pouvait dans la salle de bain et retourna auprès de Kaori. Celle-ci appliquait conscience ment ce qu’on lui avait appris durant sa grossesse et quand elle vit Falcon revenir, elle ne put se contenir plus longtemps...



Bien que la situation ne soit d’apparence pas drôle, Kaori éclata de rire devant l’accoutrement de Falcon : celui-ci était revêtu de son ensemble de plongée sous marine, d'un masque et d'un bandeau militaire, prêt à entrer en action !



- Ben quoi ??? lui lança t-il.



Le fou rire de Kaori fut vite interrompu par un nouveau hurlement, elle attrapa son oreiller et le serra fortement. Toutes ses pensées se dirigèrent vers l’homme qu’elle aimait, elle essayait de tirer de la force de son souvenir pour mettre au monde son cadeau.



On y était… L’enfant du plus grand nettoyeur du monde allait naître...



Falcon rappela le Doc, qui s’était mis en route pour Iwaki.