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 Il faut oublier

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xyzpaty
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyMer 11 Aoû - 11:24

Chapitre 41 :: Il s'en est fallu de peu...



Le chef voyant ses hommes revenir bredouilles se retourna brusquement vers Kimiko restée, quant à elle d'un calme désarçonnant. Il se rapprocha vers elle avec un regard froid et suspicieux.

Toujours maîtresse d’elle-même, elle lui lança :

- Je ne sais pas qui vous a donné vos informations, mais il s’est bien fichu de vous.

Excédé de l’insolence de la nettoyeuse, le malfrat s’apprêta à la gifler lorsqu’elle lui déclara :

-Avant de vous défouler, regardez…

Elle pointa du doigt le coin d’un mur sur le plafond… Un boitier blanc y était accroché.

- Toute notre conversation a été enregistrée… Et télésurveillance en prime !



En regardant sa montre, elle poursuivit :



La police devrait être là d’ici même pas cinq minutes. Vous êtes dans une résidence protégée ici ! Un vrai bunker !

A peine avait elle dit cela, que l’alarme se mit en marche, déclenchant une sirène à rompre les tympans.


Le chef s’affola car rien ne s’était déroulé comme prévu.

Néanmoins il était sûr que la partenaire de Saeba était là. Il serra les dents. Il avait une envie folle de régler son compte à cette femme. Son sourire ironique l’énervait au plus au point mais il privilégia la prudence et opta pour la fuite avec ses complices. Ce dernier se jura que ce n’était que partie remise ! Il était convaincu que cette histoire d’enfant était vraie ! Il le trouverait ce gamin ! Sa rage pour Saeba avait doublé depuis la mort de son frère ! Il était envahi par ce besoin de vengeance !

Madame Tsukasa les regarda s’enfuir avec une mine dégoutée de leur attitude tellement basse. Des voyous de pacotille.. Ils avaient vraiment cru qu’une caméra les surveillait ? PFFFF Les voyous d’aujourd’hui étaient vraiment dénués d’intelligence et de ruse.



Elle se détendit un peu gardant toujours sur elle la télécommande pour la surveillance des lieux. Elle regarda autour d’elle… Elle était comme perdue et déçue que cela se finisse comme çà. Elle pensa à Kaori, au bébé et soupira. Elle prit son téléphone et entreprit de composer un numéro. Ces bandits n’allaient sûrement pas en rester là !



Shinjuku


Umi se réveilla plus tard que d’habitude. Il avait été épuisé par ces derniers jours. Mais lorsqu'il se leva, il se sentit léger.

Vue l’heure, Miki devait déjà servir au Cat’s , alors il se prépara rapidement afin de la rejoindre au plus vite. Arrivé dans le café, il se mit derrière le comptoir et commença son travail pendant que Miki servait les clients. Vue le nombre de personnes à servir, la journée s’annonçait excellente.

Alors qu’il commençait à faire la vaisselle, un détail lui revint en mémoire. Prenant le soin de s’essuyer les mains, il prit son téléphone et l’alluma. Il entreprit de le remettre dans sa poche, quand il se mit vibrer de nombreuses fois. Il le reprit à nouveau et regarda : dix appels en absence, trois messages sur le répondeur. Il s’était passé quelque chose. Sur cette conclusion, il partit précipitamment dans la réserve.



Miki, qui avait assisté à toute la scène, soupira lorsqu’elle vit son mari partir dans la réserve. Ne voulant pas faire d’histoire, elle reprit son travail comme ci rien n’était.



La sonnette retentit annonçant la venue d’un nouveau client. Comme une tornade, Mick se jeta sur Miki, qui lui balança son plateau habituel. Prenant le soin d’enlever celui-ci, qui était venu se loger dans sa bouche, il prit place au comptoir:



- Alors comment vas-tu Miki ????? lui demanda Mick qui avait repris son sérieux.



- Çà va se contenta-t-elle de dire.


Voyant la mine triste de l’ancienne mercenaire, il lui demanda<:


- Çà a pas l’air d’être la grande forme dis moi !

Voyant que Miki n’était pas prête à engager une conversation sur le sujet, il lui demanda:



- Il est où Umi, je ne l’ai pas encore vu cette tête de poulpe???



En faisant un signe de la tête en direction de la réserve, elle lui répondit:



- Il va arriver, il passe un coup de fil.

Voyant que la situation était peu propice au dialogue, l’américain se contenta de boire son café tranquillement en attendant le retour de Falcon.

Ce dernier resta un moment dans la réserve. Venant de recevoir les informations du Doc, il était complètement abasourdi. Comment la situation avait-elle pu aussi vite dégénérer ? Mais ce qui le rassura, c’est que Ryo s'était apparemment chargé de la suite. L’ancien nettoyeur ne peut réprimander un sourire en constatant que Ryo avait fait son choix en partant sur Iwaki.



Il devait désormais attendre les nouvelles. Ryo ne devrait pas tarder à le contacter… Du moins il espérait. Il s’inquiétait tout de même. Il pensa à Hideyuki, à Kaori et soupira.

Ne voulant pas davantage être absent, il repartit aussitôt dans le café. En passant la porte, Il aperçut tout de suite la présence d’Angel. Il manquait plus que lui. Il se replaça derrière le comptoir afin de reprendre son travail. Il devait désormais attendre. Pas de nouvelle, bonne nouvelle ?

Aux abords de Shinjuku, une Mini roulait à une allure raisonnable. Le trajet avait été silencieux. Beaucoup de question affluaient dans l’esprit de Kaori.. Comment Ryo avait-il su ? Pourquoi des hommes étaient venus pour les tuer ? Comment avaient-ils fait pour les retrouver ? En suivant Ryo ?



Par chance Hideyuki avait dormi tout le long du trajet. Comme un instinct de protection ? Le cœur de Kaori se serra. Qu’allaient-ils faire maintenant ? Revenir à Shinjuku… Elle devrait affronter le regard de ses amis et pire celui des les ennemis qui n’attendaient que ça pour découdre leurs différents avec Ryo. Avait il pensé à tout çà.. ? Elle regarda à nouveau son partenaire. Comme il lui avait manqué pendant ces mois de solitude, jamais elle n’aurait imaginé qu’il puisse venir la voir jusqu'à’ à Iwaki, et encore moins qu’elle soit obligée de retourner à Shinjuku avec lui. Elle repensa également à kimiko et se mit à parler à voix haute malgré elle



- J’espère qu’il n’est rien arrivé à Madame Tsukasa...

N’attendant pas de réponse de Ryo, elle replongea immédiatement dans ses pensées.



La Mini traversa les rues de Shinjuku. Toutes ces dernières années défilaient sous les yeux de Kaori, Ils avaient tellement vécu de choses ensembles, des rires, des larmes, mais ils avaient toujours fait qu’un. La mort de son frère les avait soudés. Elle avait perdu un frère. Il avait perdu son meilleur ami. Et C’est avec émotion qu’elle aperçut cet immeuble aux briques rouges, si cher à ses yeux.



La voiture s’engouffra dans le garage. Ils y étaient enfin.

Le nettoyeur éteignit le contact. Il était parti seul, et revenait avec son ange… et son fils.

D’un geste lent, il sortit de la voiture et ouvrit la porte arrière pour laisser passer Kaori. Celle-ci, épuisée, fit un effort surhumain afin de sortir. Elle n’avait plus aucune force dans les membres. Tenant son fils, elle prit directement les escaliers pour remontrer à l’appartement.


Le nettoyeur l’observa. Malgré les circonstances, il était heureux. Heureux que son ange réinvestisse leur appartement. La lumière allait envahir à nouveau ce lieu. Cela allait être temporaire, il le savait. Mais il allait apprécier ce retour à la vie aussi court soit il.



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xyzpaty
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptySam 14 Aoû - 10:07

Chapitre 42 :: La vie à trois

Attendant que son partenaire arrive près de la porte d’entrée, la jeune femme se mit en retrait. D’une main fébrile, Ryo ouvrit finalement la porte et laissa passer Kaori. Celle-ci d’abord hésitante, passa devant lui et entra chez eux.



Elle fit quelques pas et regarda la pièce : le salon ne ressemblait plus en rien à celui qu’elle avait quitté.. Des amonts de verre brisé, des bouteilles, des canettes jonchaient le sol. Elle se retourna vers Ryo mais celui-ci évita son regard. Il ne voulait pas lui montrer qu'il avait souffert de son absence, mais ce fut peine perdue : Kaori se rapprocha du nettoyeur. Maintenant dans un bras Hideyuki qui s’était recroquevillé en boule sur elle, elle passa sa main sur sa joue. en un geste délicat.



- Tu m’as manqué Ryo...



Le nettoyeur prit doucement cette main et la serra:





-Tu m’as manqué aussi Sugar...



Doucement, il la rapprocha, en faisant attention à ce petit invité, et la prit dans ses bras. Ce qu'il ressentit à ce moment là, était indéfinissable. Un bien être, un soulagement immense. Il avait entre ses bras ses deux raisons de vivre. Il sentait la chaleur à nouveau envahir son corps, comme un souffle de vie. Ryo ressentit un soulagement.



Toutes les tensions, toutes les rancunes et les frustrations venaient d’être balayées par ce retour imprévu. Ils venaient de vivre une des plus grosses frayeurs de leurs vies.



N’ayant même pas eu le temps d’analyser la situation.



Ils restèrent ainsi dans les bras l’un de l’autre de longues minutes. Aucune parole n’était nécessaire dans un moment pareil.



Kaori, qui était, dans un état de fatigue immense sentait ses jambes s’affaiblir.



Sentant son tremblement Ryo, lui dit à voix basse



- Tu devrais aller t’allonger Kaori...



Hochant la tête, elle se défit de cette étreinte, et prit la direction des escaliers avec son trésor dans les bras. Elle monta doucement et arriva dans le couloir. Elle se sentait bizarre, heureuse et mélancolique à la fois… Retourner dans son ancienne chambre, la chamboulait.



Kaori avança la main sur la poignet de la porte afin d’ouvrir celle-ci, mais elle n’y arriva pas. Elle retenta plusieurs fois. Elle fronça des sourcils. Sa porte était tout simplement fermée. Elle allait faire demi tour pour redescendre, mais elle vit la main de Ryo qui mettait la clé dans la porte. Kaori se retourna brusquement vers lui. Ce dernier était toujours impassible. Il fit tourner la clé et ouvrit la porte…



- Pourquoi as-tu fermé cette porte Ryo ?



Celui-ci s’apprêtait déjà à redescendre. Sans se retourner il lui dit :



- C’est ta chambre Kaori, personne n’a y rentré en ton absence.



Serrant davantage Hideyuki, elle fût touchée par ce geste. Ryo avait toujours eu ce coté énigmatique. Ce coté insondable, qui empêche les gens, de vraiment savoir ce qu’il pense ou ce qu’il ressent.



Elle rentra doucement dans son antre et Elle regarda autour d’elle… Rien n’avait bougé… Ryo avait tout laissé tel qu'à son départ. Elle sentit à travers le comportement de Ryo, qu’il avait autant souffert qu’elle. Même si il ne disait rien, c’est ces gestes qui le trahissaient. Elle posa son regard son Hide qui n’allait pas tarder à se réveiller. Il allait falloir lui donner à manger, le changer….



Elle soupira…Elle n'avait guère eu le temps de prendre ce qu'il fallait... Rien… Elle s’apprêta à redescendre, mais son corps était trop fatigué.



Elle s’allongea dans son lit mettant Hide sur le coté prés du mur afin qu’il ne tombe pas.



- Laisse moi juste dix minutes Hide… Dix petites minutes pour que je récupère un peu...





Elle n’avait pas fini sa phrase que ses yeux se fermèrent…





Le nourrisson ouvrit les yeux… Comme un accord entendu, il les referma aussitôt et se rendormit…



Le nettoyeur qui était resté à proximité, revint sur ses pas et ouvrit la porte de Kaori.. Il l' entrouvra à peine afin de la voir. Qu’il était bon de pouvoir à nouveau la revoir ici … S’assurant qu’elle dormait, il ferma doucement la porte et repartit pour de bon dans le salon.



Les mains dans les poches, il descendit les escaliers d’un pas lent. Tout devenait confus… Son cœur, sa raison, tout se mélangeait en lui.



Il regarda la pièce qui était sans dessus dessous. Comme si depuis des mois il avait été aveugle, la lucidité lui revenait. Le salon était le reflet de ce qu’il était devenu.



Il s’abaissa et commença à ramasser les morceaux de verre en soupirant.





- Quel gâchis ! se contenta-t-il de dire tout en serrant un des morceaux de verre dans ses mains. Des gouttes de sangs tombèrent sur le sol....



Il se releva. Il rangerait plus tard. Il avait besoin aussi de repos.



Il s’allongea sur le sofa en décidant qu’il repenserait… plus tard… Pour le moment, il voulait se reposer. Il ferma également, à son tour, les yeux et partit dans un pays où, durant quelques minutes ou quelques heures, son cœur se sentirait apaisé



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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptySam 14 Aoû - 10:08

Chapitre 43 :: cohabitation non évidente‏

Le nettoyeur fut réveillé brusquement par des pleurs aigus ! Il sursauta du sofa.



- Qu’est ce qui se passe ? Cria t-il en se remettant debout avec assurance



Il vit Kaori descendre dans les escaliers en courant. La pauvre nettoyeuse s’était réveillée en sursaut,en entendant les cris d’Hideyuki. Le bout de chou avait assez patienté ! Il avait faim et était trempé. Paniquée, Kaori n’avait trouvé qu’une seule solution !



- Ryooooooo !!!! Il faut absolument que tu ailles me chercher çà !!!!!



Elle lui mit devant le visage une liste de course.



Ryo encore à moitié réveillé, la prit tout se grattant la tête avec l’autre main.



Il essaya de lire,malgré le sommeil qui lui plombait encore les yeux. Mais ces derniers s’agrandissaient au fur et à mesure qu’il lisait la liste:



- QUOI ???????? Non hors de question Kaori !! Jamais je n’irai acheter çà !



Le nettoyeur se retourna, croisant les bras et prenant sa mine boudeuse.



La nettoyeuse, excédée lui répondit :



-Arrête de jouer le gamin !!!! Tu sais très bien qu’on n’a pas le choix ! Je ne peux pas sortir Ryo… Donc y a il n'y a que toi qui peut y aller !!!





Kaori essayait de parler au dessus des cris de Hide lesquels redoublaient



Ryo devint rouge comme une écrevisse, il se retourna :



- Non non non Kaori, demande moi tout mais pas ça !!!!!



- Arrête Ryo, ce n’est pas la mort d’aller acheter des couches, des biberons, du lait, des vêtements, ... ... ... ... ... ... ... ..



Ryo la regardait médusé devant ce flot de requêtes. Il courut à travers le salon levant les bras au ciel





- JAMAIS Kaori !!!!!!!!



Il s’immobilisa levant le poing au ciel:



-N’oublie pas Kaori, je suis l’étalon de Shinjuku !!! Ma réputation serait à jamais brisée.



Les yeux remplis de flamme il continua :



-Tu n’imagines pas la détresse que tu va provoquer à mes admiratrices si elles apprennent que leur étalon est parti acheter ces trucs .



Un corbeau passa derrière Kaori.



Elle se dirigea vers Ryo. Elle était étrangement calme. Sans qu’il s’y attende, elle lui mit Hide dans les bras.



Celui-ci s’immobilisa comme tétanisé.



Elle repartit et entreprit de mettre sa veste:



- Très bien Ryo… Si tu le prends ainsi, j’irai moi-même.



Les larmes coulaient comme une rivière sur les joues de Ryo… Il serra les dents. Il était très mal à l’aise :Jamais il n’avait pris dans ses bras un bébé… Encore moins un nourrisson en pleurs.



- Attend Kaori… Tu ne peux pas me laisser comme çà… lui hurla t-il sans bouger.



- Je n' ai pas le choix Ryo… Hide a faim et il est trempé...



La nettoyeuse allait ouvrit la porte, quand Ryo lui cria :





- Bon d’accord !!!!!!!!!!!!!! t’as gagné !!!!!!!! J’irai acheter ces machins !!!!!!





La nettoyeuse se retourna vers Ryo avec un regard malicieux :



- Ben tu vois… Quand tu veux...





Le nettoyeur se dépêcha de redonner Hide à Kaori, et partit en claquant la porte tout en marmonnant.

Kaori resta là sans bouger, regardant cette porte. Elle sourit… Elle avait retrouvé son idiot de partenaire. Il pouvait être têtu, mais il acceptait toujours …



Elle reporta son attention à son fils, en le berçant





- Courage mon amour.. Ton têtu de père est parti chercher ce qu’il faut. Rien qu’en imaginant Ryo dans le rayon des couches, la nettoyeuse pouffa de rire toute seule. Elle continua à bercer son fils à travers l’appartement afin de le faire patienter.



Le nettoyeur sortit en trombe. Il prit sa voiture et se dirigea vers le centre commercial le plus proche. Des gouttes de sueur déferlèrent sur son front tellement qu’il était gêné de devoir aller acheter ce genre de choses. Mais il savait qu’il n’avait pas le choix. Kaori ne devait être en aucun cas vue par qui ce soit. Il soupira de désespoir…





Reprenant un temps soit peu son sérieux, il regarda son rétro afin de s’assurer qu’il n’était pas suivi. Cela devait jaser dans le milieu. La nouvelle s’était répandue à une vitesse impressionnante selon les dires de Doc. Il fallait absolument faire redescendre la pression en mettant vite cette rumeur aux oubliettes et qu’elle fasse partie des autres rumeurs totalement fausses qui avaient été dites sur lui. Ainsi le calme reviendrait. . C'est seulement à ce moment là que Kaori et le petit pourraient partir. Ce serait moins risqué.



Il ressentit un pincement au cœur au mot « rumeur »Et il repensa à son fils qui était loin pour lui d'en être une !.Il était réellement là chamboulant comme jamais le nettoyeur numéro 1 ! Il s’en voulait de devoir parler ainsi en faisant comme si il n’existait pas. Mais Il voulait le protéger en contestant haut et fort son existence aux yeux du milieu. Ryo Saeba n’avait pas le droit d’avoir d’attaches ; Il espérait que son fils comprendrait un jour son geste. Il était surpris lui-même de l'attachement qu’il pouvait déjà éprouver pour Hide.



« Pardonne moi Hide… Je suis obligé….. » pensa t-il.. Il serra son volant pour aller chercher ces fichues couches et accéléra sa vitesse.



Quelle journée…………….



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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyMar 17 Aoû - 13:22

Chapitre 44 :: La mission de Ryo



Un homme parcourait les rayons en faisant des pauses pour s’assurer que personne ne le voit. Il se voulait discret... Il prit un panier et se dirigea vers le rayon concerné… Fallait-il déjà le trouver ? Il n’avait jamais mis les pieds dans un rayon pareil…

IL leva les yeux au ciel, les larmes coulant le long de ses joues, tellement qu’il trouvait la situation gênante pour lui (on voit qu’il ne sait pas ce que Falcon a dû affronter lol).



« Pourquoi ?? »Le nettoyeur voulait rester naturel donc, reprenant une démarche assurée il partit en direction de ce fameux rayon. Ce serait une simple formalité. Voilà tout…



Il tourna dans le rayon et s’immobilisa : Les yeux du nettoyeur s’agrandirent à la vue de l’étalage contenant les couches : un rayon ENTIER de couches !



Il hurla :



-Mais c’est pas possible… !!!!!



Ryo commença à regarder tout les paquets.Il ne comprenait rien et surtout il ne savait pas quoi prendre !!



-Mais quelle idée d’avoir autant de couches de marques différentes !!!



Il devint rouge,et s'assura en regardant à droite à gauche que personne ne l'ait remarqué



Il souffla : oufff personne à l’horizon. Il entreprit son décodage des paquets, quand une jeune femme apparut dans le rayon



Comme par magie, sa mine de pervers fit son apparition… Il avait bien longtemps qu’elle n’avait pas refait surface. Mais, elle disparut aussi vite qu'elle était arrivée, car cette femme venait également acheter des couches donc cela voulait dire soit mariée ou avec quelqu'un. Il soupira, tout en reprenant ses recherches, mais une idée lui vint en tête. Il se rapprocha d’avantage de la jeune femme. Le nettoyeur fit une pause et se mit à réfléchir.



Pourquoi pas ??? Après tout, il n'y avait rien de mal à demander un renseignement.



Il se rapprocha encore de cette jeune femme.Celle-ci avait remarqué cet homme avec son regard un peu bizarre. Se sentant observée, la jeune maman commençait à avoir peur.



Ryo prit une grande inspiration et s’adressa à la femme :



- Excusez-moi...



La jeune femme qui était sur ses gardes sursauta et était à deux doigts de s’enfuir, quand le nettoyeur ajouta :



- Vous pouvez m’aider s’il vous plait ?



D’abord hésitante, la jeune femme se retourna et observa cet inconnu. Elle se rassura .Il avait un papier à la main et était visiblement perdu..



- Oui ?? lui dit-elle d’une voix mal assurée...



Le nettoyeur qui était autant gêné qu’elle se racla la voix et se lança :



-Je... Enfin.. Je cherche, je ne sais pas quoi prendre, annonça-t-il finalement en désignant les couches.



Voyant la gêne de cet homme, la dame en fut touchée et voulut l’aider.



-Ha vous cherchez des couches !!!!



Elle regarda le rayon et continua :





-C’est vrai que c’est pas évident quand on n’est pas dedans !



Le nettoyeur fut soulagé… Il s’apprêtait à répondre, quand la jeune femme lui dit :



- Quel âge à votre bébé ?



- Hummmm



Cela lui faisait bizarre qu’une femme lui parle comme un père de famille, respectable et ne fuyait pas devant lui. Il n’y était pas habitué.



Cette dernière sourcilla devant l’hésitation de l’homme…



- Il a à peine quelques jours à vrai dire, lui lança Ryo et maintenant sa main derrière la tête...



-Ha d'accord !! C’est votre premier ????



- Euh oui oui !!!



Le jeune femme, soulagée que ce soit un jeune papa en détresse, regarda le rayon et y prit un paquet avant de le mettre dans les mains de Ryo



- Ce sont des couches spéciales nouveaux nés !!! C’est ce qu’il vous faut !!



- Merci.. Merci bien.



- Mais de rien… Bonne journée...



La dame prit son paquet et sortit du rayon, laissant Ryo planté en plein milieu de celui-ci



Il se reprit vite : il devait se dépêcher et continuer car la liste était encore longue… Non mécontent que cette dame lui ait facilité la tache, il partit dans un autre rayon.





Pendant ce temps, Kaori essayait de calmer son fils comme elle le pouvait. Elle avait mal au cœur de le voir pleurer ainsi, sans pouvoir le soulager. Elle regarda l’heure. Cela fait plus d’une heure et demi que Ryo était parti.



- Mais qu’est ce qu’il fait ???? cria-t-elle.





Le pauvre Ryo était en fait coincer dans le rayon puériculture.. A la recherche d’un couffin… Il ne savait même pas à quoi cela correspondait.



Il en pouvait plus… Jamais il ne réussirait à venir à bout de sa liste.



Quelqu’un lui vint tapoter l’épaule,il se retourna et reconnut la dame qui l’avait aidé dans le rayon des couches.



- Vous avez l’air perdu ? Je peux peut-être encore vous aider ??



Cette jeune femme avait eu mal au cœur face à ce jeune papa complètement déboussolé.



D’abord hésitant, il lui présenta la liste. Celle-ci la saisit.. Elle était longue en effet. Elle ne put retenir sa pensée :



- Hé bien hé bien on peut dire que vous vous y êtes pris à la dernière minute ! s’exclama-t-elle.



Ryo était vraiment mal à l’aise..



- On peut dire ça comme ça lui répondit en rigolant.



- Bon, si vous voulez, je peux vous conseiller.. Vous me faites de la peine.



Ryo resta immobile et vit la dame aller et venir lui en rapportant tout les produits demandés.



Voyant la montagne de produits mis devant lui en deux, trois mouvements,il laissa exploser sa joie.



Prenant les deux mains de la dame, il sautilla de joie :



-Merci merci madame .



Le nettoyeur entreprit de prendre cette montagne et commença à courir à la caisse.



La dame le regarda partir avec un sourire amusé..



-Quel drôle de père...







Elle se retourna et continua ses propres courses.





Ryo arriva en caisse. Sa mission n’était pas terminée… Vue le nombre hallucinant d’articles, il allait passer un moment ici.Il soupira et parla tout seul :



- Quand même, Kaori aurait pu avoir la main moins lourde !!!!!



Les autres clients le regardèrent bizarrement en le voyant discuter avec lui-même.



Remarquant qu'il était devenu le centre d'attention, Il mit ses mains dans ses poches, l'air gêné et attendit son tour.



Arrivé enfin devant la caissière, celle-ci lui adressa un merveilleux sourire en voyant les articles qu'il déposait sur le tapis roulant. Le nettoyeur surpris par autant de sympathie depuis tout à l’heure se dit que cela n’était pas totalement désagréable de faire des courses pour un bébé.



Un sourire baveux apparut sur le visage de Ryo et au même instant, celui de la caissière s’effaça à la vue de l’expression perverse de Ryo.



Le nettoyeur se ressaisit et adressa un sourire charmeur à la jeune femme.



Elle commença alors à passer les articles. Une fois son travail terminé, elle annonça le montant.



On put entendre à travers le magasin :



-QUOI ????????????????????????????? Mais il doit avoir une erreur ce n’est pas possible !!!!







Gênée, la caissière lui assura l’exactitude du montant. Prenant son portefeuille en marmonnant, il lui donna l’argent en liquide. Elle lui rendit la monnaie d’une main tremblante.



Ryo la saisit rapidement et se précipita sur la sortie. C’était fini : OUFFFFF.



Il ouvrit son coffre en tentant de mettre tout les articles, mais certains se montrèrent plus coriaces à caser. Le coffre ne voulait pas fermer. Il commença à frapper sur ce satané coffre maudissant sa malchance.





Il fut interrompu par une voix qu’il connaissait bien :



-Hé bien Ryo, tu as du mal à fermer ton coffre ? lui demanda Reika.



Celui-ci eut une sueur froide et se retourna pour lui faire face



-Ha Reika. Ca fait longtemps !!! Comment vas-tu ??? lui dit-il avec un rire idiot.



Reika le regarda bizarrement.



-Bien bien.. C’est rare de te voir ici… Tu as besoin d’aide pour ranger tes courses.





Elle lui prit un sac des bras pour le soulager.



Ryo commença à paniquer : si celle-ci en voyait le contenu, il était cuit. C’était trop tôt.



D’un geste brusque, il saisit le sac, se précipita dans sa voiture et ferma la porte. Il démarra devant le regard incrédule de Reika.





- Merci Reika, désolé je suis pressé !! On se recontacte plus tard hein… lui lança-t-il toujours avec un rire idiot.



Le nettoyeur partit précipitamment laissant la pauvre Reika seule... en plein milieu du parking.



-« Et ton coffre ? » se contenta-t-elle de dire en voyant que celui n’avait même pas pris la peine de le fermer correctement.



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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyDim 22 Aoû - 11:30

Chapitre 45 :: Retour à la maison



Hideyuki s’était finalement endormi. Kaori avait les larmes aux yeux tellement elle s'était sentie impuissante devant ses pleurs .Elle n'avait pu que le consoler en le berçant dans ses bras en sachant qu’il était trempé, et qu’il avait faim. Elle culpabilisait de devoir lui faire subir cela. Peut être aurait-elle dû allaiter ? Vue les circonstances, elle avait eu à peine le temps de se faire à cette nouvelle maternité, en étant seule. Heureusement que madame Tsukaza avait été là pour l’aiguiller. Et en ne voyant pas Ryo revenir, sa colère augmentait de minute en minute…

Elle déposa Hideyuki délicatement sur son lit, le calant avec des coussins et lui chuchota :



- Pardonne moi mon amour… Je te promets que c’est la dernière fois que tu auras à pleurer pour ce genre de choses.





Elle éclata en sanglots. Non.. Elle n’avait pas espéré cela pour son fils ! Il souffrait déjà à cause d’elle… Elle estimait à cet instant, être une mauvaise mère… Voilà ce qu’elle était ! Ses pensées furent interrompues par la porte d’entrée qui claqua.

N’écoutant que son instinct maternel, elle se précipita dans les escaliers. Elle s’interrompit quand elle vit Ryo chargé de paquets à ne plus en voir sa tête.



Elle se précipita sur le nettoyeur, lui prenant tout les sacs et recourut vers la chambre sans lui adresser un moindre regard. Le pauvre Ryo resta planter devant la porte regardant sa furie de partenaire courir rapidement avec tous les paquets à l’étage.

Ayant toujours les bras dans la position où il tenait les sacs, il se contenta de dire :



-Même pas un merci ?





Et il entendit le claquement d’une porte pour toute réponse.



Il rabaissa ses bras et soupira :



-Les femmes…Quelle ingratitude...



Il s’affala sur le sofa … Sa mission avait été éreintante.

Maintenant, il devait penser aux choses sérieuses. Il prit son portable et composa un numéro.



Le Cat’s





Une atmosphère plombante régnait dans le café. Falcon n’avait pas dit un mot et Miki vaquait à ses occupations. Mick se contentait d’observer ce couple qui était apparemment en conflit. Le portable de Falcon se mit à vibrer. Ce dernier le sortit de sa poche et regarda qui l’appelait. Un sourire apparut sur son visage. C’était Ryo !



Décrochant, il se contenta d’un :



-Oui !



Il prit la direction de la réserve. Au même moment Miki brisa un verre : elle n’en pouvait plus de toutes ces cachoteries.





De son côté, l’américain était mal à l’aise d’assister à cette tension. Retournant son attention vers Miki, il ne put s’empêcher de l’interroger:



- Tu es sûre que tout va bien ?



D’abord hésitante, l’ancienne mercenaire n’en pouvait plus de prendre sur elle… Sa confiance s’effritait, malgré elle :



-Ça fait des mois que c’est comme ça, dit-elle en montrant de la tête la réserve...



Comprenant qu’il s’agissait de Falcon, Mick fut surpris:



-Voyons Miki.. Pas Falcon !!



- Il a cette attitude depuis des mois Mick… Il part comme ça, sans que je sache sa destination... Des coups de fils , des absences...



L’américain ne savait pas trop quoi penser car ce n’était pas du tout le genre de Umi à de faire des cachoteries à sa femme:



- Ne t’y méprend pas, Umi n'est pas le genre de personne à tromper sa femme



Les larmes envahissaient les yeux de Miki :



-Je sais… Mais aujourd’hui je n’arrive plus à faire comme ci de rien n’était. Il a tellement changé depuis...



Miki n’arrivait même pas à prononcer son prénom car elle avait trop mal : mal de l’absence de son amie, mal de l’attitude de son mari. Elle passa rageusement sa main sur ses yeux afin d’essuyer ses larmes.



-Tout a tellement changé depuis le départ de Kaori… Falcon est souvent absent… Et Ryo est redevenu...



Comme un mot devenu tabou à prononcer, elle se retint de le dire. Mick avait très bien compris de toute façon. Il mit ses bras derrière la tête et soupira…Oui, tout avait tellement changé depuis le départ de Kaori… Un gout amer naquit en lui..



Miki, elle, continua sur sa lancée..



- C’est de notre faute… Tout le monde a vu que Kaori n’allait pas bien, moi la première et qu’est ce que j’ai fait pour l’aider ??? Rien ! s'écria Miki.



Elle s’appuya sur le comptoir et remit à pleurer à chaude larmes.

Mick lui prit la main et la serra pour la réconforter.



Malgré ce geste de réconfort, elle ne put s'empêcher de continuer ;



-Et Ryo ??? Qu’est ce qu’il a fait pour la retenir ?? Rien, rien du tout !!! Il ne faisait que la blesser, l’humilier, sans lui prêter la moindre intention !!





La mine de Mick s’assombrit… C’était faux..



-Ne soit pas si dur avec Ryo… Il souffre aussi du départ de Kaori..



Miki releva rageusement sa figure en direction de Mick :



- Tu oses prendre sa défense ??? lui cria-t-elle



Mal à l’aise, Mick se remémora la lettre de Kaori..



- C’est plus compliqué qu’on ne puisse l’imaginer.



Miki le regarda l’air suspicieux :



- Tu sais quelque chose lui demanda-t-elle froidement



L’américain secoua négativement la tête.



Miki donna alors un coup de poing sur le comptoir



-Tu mens TOI AUSSI ! Mais qui va enfin me dire ce qu’il se passe à la fin !!!!!



Elle s’apprêta à continuer lorsqu’ elle entendit la porte de la réserve s’ouvrir à nouveau, laissant la place à un Falcon, enlevant son tablier.



- Je dois sortir...



Miki soupira bruyamment. L’américain tenta une action afin de rassurer la jeune femme :



-Tu veux que je t’accompagne demanda-t-il à Falcon



- Non, çà ira lui répondit celui-ci



Le nettoyeur partit sous les regards interrogateurs et suspicieux de Miki et Mick.



Mick se retourna en direction de Miki et lui adressa un sourire rassurant :



-Je suis sûr qu’il y a une bonne explication...
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyLun 30 Aoû - 11:57

Chapitre 46 :: Protection rapprochée ??


Kaori était en train d'enfiler à Hideyuki un nouveau pyjama après lui avoir fait une toilette complète en le regardant avec les yeux emplis de larmes tellement qu’elle se sentait torturée de lui avoir fait subir tout ça. En boutonnant les pressions de son ensemble pour la nuit, elle s’aperçut qu’Hideyuki la regardait fixement. Elle était surprise de sa vivacité malgré son très jeune âge. Il était différent des autres bébés. Au-delà du fait, qu’il était son fils, elle avait ressenti cette différence singulière. Elle lui caressa ses petites mains et ses petites jambes, comme pour lui faire comprendre qu’elle s’excusait de cette attente trop longue.


Il était tellement calme comme s' il comprenait la situation. Il était resté discret jusqu'à présent comme s'il n'avait pas voulu perturber d’avantage son père dans cette cohabitation non prévue. Elle lui sourit tendrement..


- Je t’aime tellement Hide..


Le reprenant délicatement contre son cœur, elle partit avec lui dans la cuisine pour lui préparer son biberon. Elle était tellement absorbée par le regard de son fils, qu’elle ne fit même pas attention à Ryo en passant dans le salon



Ryo qui était au téléphone, l’observa partir dans la cuisine avec curiosité, n’écoutant plus vraiment son interlocuteur. Il était perturbé par cette nouvelle Kaori qu’il avait devant lui car elle avait changé, cela était indéniable !



Voulant reprendre le fil de la conversation, il se reconcentra d’avantage vers ce que lui disait son interlocuteur.



Après plus de vingt minutes de conversation et d'autres coups de fil en tout genre, le nettoyeur reposa enfin l'appareil avec un air satisfait. Il tendit l’oreille en direction de la cuisine : aucun son n’émanait de la pièce. Piqué par la curiosité, Ryo se leva et alla discrètement prés de la porte.



Kaori déposa le biberon vide sur la table, puis elle prit Hide contre elle en lui tapotant doucement le dos. Elle ferma les yeux pour éviter que ses larmes ne recoulent. Son cœur de maman avait saigné aujourd’hui.



- Pardonne moi Hide, pardonne moi lui susurra-t-elle dans son oreille.



Les larmes finirent tout de même par couler malgré elle. Elle n'avait plus la force de contrôler ses émotions. Voir son fils pleurait l’avait vraiment chamboulée au point de se poser de multiple questions sur son rôle de maman. Elle était désormais sûre d’une seule chose : elle voulait une vie loin de cette agitation malsaine pour son fils.



Ryo fut touché par ce qu’il était en train de voir. Se sentant de trop, il partit en direction du toit pour prendre l’air et réfléchir. Depuis hier soir, il n’avait fait qu’entrevoir Hide. Essayant de ne lui montrer aucun signe d’affection en présence de Kaori, il voulait rester indifférent estimant qu’il y était obligé afin de les protéger efficacement. Il n’avait pas réussi à faire partir Kaori, lorsque son frère était mort alors qu’il savait déjà à l'époque que c’était la meilleure solution afin qu’elle soit loin du danger et du milieu. Il avait, ce jour là, laissé parler son cœur plutôt que sa raison. Aujourd’hui, il ne reculerait pas pour Hideyuki.





Le nettoyeur se posta à son endroit favori. Profitant de l’air frais pour remettre ses idées en place, la journée défila sous ses yeux. Il avait vraiment fallu pas grand-chose pour qu’un drame n’arrive aujourd’hui. Instinctivement, il alluma une cigarette et laissa vagabondait ses pensée en attendant Umi, qui ne devrait plus tarder à arriver. Il avait tellement de questions en suspens.


Il pensa au but de cette mission : les faire partir comme il était prévu…



Mais les Etats-Unis étaient tellement loin ! Certes, il avait des contacts là bas, mais il ne pourrait pas autant les protéger que s’ils restaient ici au Japon. Il secoua la tête, rester au Japon condamnerait Hide d’une manière ou d’une autre à connaitre le milieu de son père et ceci était une chose qu’il refusait plus que tout. Il se battrait corps et âme pour que Hide ne connaisse ou même n'approche que de loin de son monde. Oui ! Jamais il ne devrait le connaitre, ni même s’en approcher.Il essaya d'être honnête avec lui-même : il savait pertinemment que s'ils restaient au Japon, il n’arriverait pas à en faire abstraction, et aurait ce besoin de les voir.

Regardant le ciel, il sourit en pensant que le destin lui avait encore réservé une des surprises dont il avait le secret. Et aujourd'hui, il était père d’un petit garçon dont il devrait, d’une manière ou d’une autre, assurer l'avenir. Peut être que certains le prendront pour un être irresponsable ou sans cœur en les faisant partir, mais il savait que c’était faux : c’était pour l'avenir de son fils justement qu’il faisait çà ! La vie était vraiment bizarre, il savait depuis peu qu’il avait quand même endossé son rôle de père, que déjà les mécanismes de ce sentiment si fort s’étaient enclenchés en lui. C'était pour cela qu'il était différent de certains nettoyeurs, c'était cela que Hideyuki Makimura avait perçu en lui d’une manière imparable, avant même qu'il ne s'en aperçoivent lui-même.


Le nettoyeur ne put s’empêcher de sourire en repensant à son partenariat avec lui.


Il tira nerveusement une bouffée supplémentaire de sa cigarette à la pensée du petit Hideyuki.. Ce petit garçon qui le perturbait tant. Repensant aux mois précédents le départ de Kaori, il essayait de remettre les morceaux du puzzle en place. Il repensa au malaise de Kaori, à ses absence prolongées la journée, à la façon, dont elle avait réussi à cacher son état. Il ressentit un pincement au cœur : il avait été dur avec elle. Aujourd'hui, il en éprouvait du regret car il aurait dû voir ou avoir d’avantage un œil sur elle… Peut être, l’aurait-il même retenu ? A quoi bon ? Tout était confus dans son esprit, il n’arrivait pas à trouver des réponses, ni même avoir une attitude raisonnable.


S’il écoutait son cœur, il descendrait immédiatement dans la cuisine pour pouvoir prendre son fils dans ses bras et regarder le moindre détail de son visage. S’extasier devant le miracle de la vie. Certes, il avait eu le temps de le voir durant la nuit… Mais ce n’était pas suffisant. Il aimerait d’avantage faire connaissance avec lui. Il se surprit lui-même de la manière dont il l’aimait déjà.



Repensant à Kaori dans la cuisine, il pensa à son attitude avec elle. A elle aussi, il demandait pardon. Pardon de son attitude détaché, pardon de ne pas pouvoir faire comme les autres pères, de ne pas le prendre dans ses bras, de ne pas l’embrasser car il estimait qu’ Il n’en n’avait pas le droit.





Sa plus grosse crainte aujourd’hui était que Hideyuki lui en veuille plus tard. C’était peut être absurde de penser cela, alors qu’il n’avait que quelques jours. Mais il avait cette peur enfouie désormais en lui et il n'arrivait pas à se faire à cette idée. Il était certain que son fils le détesterait. C’était normal… Son père n'était qu'un lâche, tout simplement.



Il savait qu’il se construisait en ce moment même une carapace... Une carapace pour affronter le jour où cette proximité serait terminée. Une carapace pour le jour où ils partiraient loin d’ici.


Peut être qu’un jour un autre homme comblerait le vide de ce rôle de père qu'il abandonnait ? Peut-être qu' Hideyuki aurait un jour la chance d’avoir un père affectueux à ses côtés ? Rien que cette idée le fit frissonner et lui broya le cœur.


Il soupira…



Il sentait bien le regard de Kaori peser sur lui chaque fois. Elle scrutait le moindre de ses gestes à l’égard de leur fils. « Leur fils » !!! Quelle douce sensation il éprouvait en énonçant ces mots. Kaori devait le prendre pour un homme insensible face à Hide. Si elle se doutait qu’il était déjà torturé rien qu’à l’idée qu’il ne ferait jamais partie de leurs vies. Il ne voulait tout simplement pas s’attacher à lui : se séparer de lui n'en serait que trop dur.



Son attention fut attirée par une voiture qui venait de se garer. Umi venait enfin d’arriver.


Jetant le restant de sa cigarette, il reprit la direction de l’appartement. Il devenait beaucoup trop sentimental... Ca finirait par lui jouer des tours.





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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyMer 1 Sep - 12:10

Chapitre 47: Falcon reprend du service!!!


La nettoyeuse qui s’apprêtait à remonter coucher Hideyuki entendit frapper à la porte. Ne sachant pas si elle devait ouvrir ou non, elle continua à remontrer à l'étage. Elle entendit Ryo descendre rapidement et ils se croisèrent sans même s’adresser un regard. La nettoyeuse s’en voulut. C’est vrai qu’elle ne l’avait même pas remercié. Il avait fait un gros effort sur lui-même en allant acheter toute la liste des courses qu'elle avait réclamées. Promis, elle le remercierait plus tard.



Du haut de l’étage, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir. Le grognement signifiant un bonjour permit à Kaori d'en déduire que Falcon était là. Depuis la naissance de Hide, son respect envers lui avait décuplé.



Ryo, lui, accueillit Falcon, avec un :



- Salut tête de poulpe… C’est ça être rapide ?





- hUMMM se contenta de dire l’ancien nettoyeur. A peine arrivé, il s’assit sur le sofa et croisa les bras.





Ryo, ne voulant pas la situation lui échappe, alla droit au but, bien que de multiples questions l’envahissaient :



- J’aurai besoin de toi pendant quelque temps…



Umi hocha de la tête en attendant la suite



- Je vais devoir faire en sorte que cette rumeur se taise au plus vite… Rien de tel que de trainer d’avantage parmi les indics et faire comme si de rien n'était. Mais pour cela, je dois être sur que quelqu’un puisse veiller sur Kaori et Hide pendant mon absence...



Il se retourna en direction de Falcon :



- Tu es le seul qui est en mesure de m’aider vue l’urgence.. pour ce soir du moins..



Falcon hocha de la tête :



- C’est entendu Ryo..



Ryo fut satisfait !



- Juste le temps de calmer les esprits.. Et ensuite..



Ryo ne termina pas sa phrase.



- Que comptes-tu faires après Ryo ? lui demanda Falcon.



Surpris de cet élan de curiosité, Ryo fit mine de sourire. :



- Je vais prendre mes responsabilités, en mettant Kaori et Hide dans un pays où ils trouveront une vie normale.



Un long silence suivit la décision de Ryo. Falcon, toujours les bras croisés, acquiesça de la tête.



Le nettoyeur palpa sa poche à la recherche d’une cigarette et la mit machinalement à sa bouche. Il avait perdu l'habitude des règles établies par Kaori, qui interdisait, en autres, de fumer dans l’appartement, et fit en sorte de l’allumer.



-Allume pas çà… Ce n’est pas bon pour les bébés, déclara Falcon.



Surpris, Ryo se retourna vers Umi, toujours la cigarette en bouche



- C’est vrai… J’avais oublié que tu es devenu un spécialiste en matière de bébés..



Falcon allait répliquer, mais il se fit devancer par une voix émanant des escaliers :



- Tu ne crois pas si bien dire Ryo, affirma Kaori en descendant.



Elle se dirigea directement vers Falcon.



- Bonjour Falcon, dit-elle en s'adressant à lui avec une joie réelle de le voir.



Fidèle à lui-même, Falcon lui adressa un grognement en signe de bonjour.

Elle se retourna en direction de Ryo et s’avança vers lui. Elle lui prit la cigarette de la bouche.



- Interdit de fumer ici compris ?





Ryo la regarda de travers : il avait oublié le caractère trempé de Kaori.



Contre toute attente, Falcon demanda :



- Comment va Hideyuki ?



Kaori se retourna vers Falcon, tellement heureuse que ce dernier demande de ses nouvelles



- Bien…Très bien !! S’exclama-t-elle.



Excédé par la question de Falcon, Ryo lui lança tout en partant se servir un verre :



- Depuis quand tu t’intéresses aux gamins tête de poulpe ? lui dit il en prenant une gorgée du breuvage ambré.



- Ça suffit Ryo… lui rétorqua Kaori.



Elle était tellement reconnaissante envers Falcon qu’elle ne laisserait pas passer les pics lancés par Ryo..



- Ryo…Tu es devant l’homme qui as mis au monde Hideyuki, alors un peu de respect !!!!



Ryo recracha une partie de la gorgée d’alcool qu'il venait de mettre dans sa bouche. Il avait été tellement choqué par l’annonce de Kaori, qu’il avala ce qui lui restait de travers, l’obligeant à se frapper sur le poitrine..



- Quoi ?? quu.... ce géant à lunette ??? Hideyuki… ????



Ryo ne s’en remettait pas. Prenant peur, Kaori lui vint en aide en lui tapant à son tour sur le dos



Passant son bras sur sa bouche, le nettoyeur fixa Falcon, qui n’avait pas bougé d’un cil.



- Toi.. Tu as fait çà toi ??



Falcon piqua un fard monumental, de la fumée sortit de ses oreilles.



Toujours, dans cet élan d’admiration envers Falcon, Kaori continua :



- Bien sûr qu’il l’a fait !!! Et crois moi, il a assuré et est resté maître de lui-même jusqu’au bout !!



Joignant ses mains, elle déclara à Falcon :



- Merci encore Falcon !!!



- N’en… n’en parlons plus Kaori, lui dit-il toujours aussi rouge.



Ryo eu un sourire moqueur..



- Je t’imagine bien Falcon… C’est décidé, je t’appelle plus tête de poulpe : ce sera Falcon, la sage femme !



Il fut prit d’un fou rire et en tapa du poing sur le meuble, tellement il avait mal au ventre à s'égosiller ainsi.



Falcon restait toujours aussi immobile qu’une statue :



- Mpfffffffffffffff





Kaori allait répliquer quand elle entendit à l'étage les pleurs de Hide. Elle remonta alors directement dans sa chambre.



Falcon se releva, il ne devait pas tarder vue les tensions qu’il avait avec Miki



Le nettoyeur scruta Falcon avec beaucoup de curiosité. Quel choc !!! C’était donc cette tête de poulpe qui avait mis Hideyuki au monde ! C’était le monde à l’envers. Néanmoins, son regard s’adoucit. On pouvait dire que Falcon s’était totalement investi dans cette mission !



Le nettoyeur se rapprocha de Umi ;



- Je te demanderai de venir ce soir pour 23 heures.. Je dois aller prendre la température dans le milieu.



- D’accord, je serai là … Je dois y aller maintenant… Miki commence à se poser des questions..



- Laisse-nous encore un peu de temps... Pour y voir un peu plus clair, lui demanda Ryo



- Bien.. Je rassurerai Miki comme je peux en attendant..



Dans un élan, Ryo lui serra la main fermement :



- Merci… Merci pour tout.



Falcon ouvrit la porte et s’apprêta à partir quand il ajouta :



- Ryo… Comme je t’ai dit, j’ai fait tout çà pour Hideyuki.. Ta décision est prise… Alors profite des moments que tu auras avec lui avant qu’il parte pour New York.. Sinon tu risques de le regretter toute ta vie..



Sur ce, il prit le chemin de la sortie, laissant un Ryo remué par ses paroles.



Il fut tiré de ses pensées par le retour de Kaori dans la pièce. Celle-ci fut surprise de constater le départ de Falcon :



- Oh Falcon est déjà parti ?



- Oui.. Il avait des choses à faire..



Se contentant de cette réponse, Kaori partit en direction de la cuisine. Ils n’avaient pas mangé depuis ce matin. Elle ouvra le frigo et fut surprise : vide. Elle ouvra les placards. Tous étaient vides !



- Mais ce n’est pas vrai !!! S’exclama-t-elle.



Elle se retourna pour rejoindre Ryo mais remarqua que ce dernier était déjà là :



- Ryo… Mais comment faisais tu ?? Les placards sont vides ?? lui demanda-t-elle d’un regard surpris.



- Je me débrouillais..



Le japonais soupira : il aurait dû en profiter lorsqu’il était au centre commercial pour acheter aussi de quoi manger. Il se dirigea alors vers le téléphone :



- On va commander… Je n’ai vraiment plus envie de remettre les pieds dans un magasin pour aujourd’hui.



Satisfaite de la réponse de Ryo, la nettoyeuse retourna dans le salon. Elle fut tentée de regarder par la fenêtre les lumières de la ville… Mais elle y renonça… Impossible. Elle devait se cacher. Elle soupira et se laissa tomber dans le sofa.



- On étouffe déjà Kaori ? lui lança Ryo en revenant dans le salon



- Pour être honnête oui…



- C’est temporaire ajouta-t-il



- Je sais….





Une gène s’installa entre eux. Ils se retrouvaient seuls, Hideyuki dormant à l’étage. Sentant ce malaise flottait dans la pièce, chacun essayait de trouver un sujet de conversation.



- Ryo..



- Hum ?



- Dis moi.. Comment ont-ils fait... Comment ont-ils fait pour me retrouver ? demanda finalement Kaori.



Ryo entreprit d’expliquer ce qu’il s’était passé. A la fin de son récit, Kaori avait les yeux embués de larmes.



- Et.. Et ce pharmacien… Il est... Il est mort ????





Le japonais se contenta d’affirmer la nouvelle par la tête.





Le cœur de Kaori se brisa. Les larmes coulèrent le long de ses joues.



- Tout est de ma faute…



- Ne dis pas ça… Tu n'y est pour rien…C’est le hasard c’est tout...répondit le nettoyeur



- Le hasard n’existe pas Ryo…



- Oh Kaori, je t’en prie !… Ce pauvre monsieur a été une victime de voyous peu scrupuleux, c’est tout. Tu n’y es pour rien.



La sonnette de l’appartement coupa court leur conversation. Prenant les précautions d’usage, et attendant que Kaori se cache dans la cuisine, Ryo ouvrit à un livreur.



Réglant ce qu’il devait, il ferma la porte et alla poser les paquets dans la cuisine.



Il annonça à Kaori en les posant sur la table.



-Voilà… C’est bon ??? Madame est satisfaite ?



Il s’apprêta à repartir dans le salon lorsque Kaori le retient :



- Ryo… Attend..



Le nettoyeur s’immobilisa. Il sentit deux bras lui encercler la taille : Kaori s’était collée contre son dos.



- Merci Ryo… Merci pour… pour ce matin … merci pour les courses de Hide.. Merci.. Lui dit-elle dans un sanglot.



Posant ses mains, sur celles de la nettoyeuse, il lui répondit :



- Mais de rien Sugar…




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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyLun 6 Sep - 11:57

Chapitre 48 :: Prise de conscience




Le repas se passa dans un calme absolu. Plus vraiment habitués à être ensemble, ils se sentaient mal à l’aise vis-à-vis de l’autre. Quelle situation extravagante !! Ne pas savoir parler, être tellement gênés alors qu’ils avaient un enfant ensemble.



De son côté, Ryo avait de nombreuses questions lui aussi.. Mais il ne savait si c'était le bon moment pour les lui poser : il hésitait.. Il n’était pas tout à fait clair avec lui-même…En moins de 48 heures, il avait retrouvé la trace de Kaori, et il venait d’apprendre qu’il était le père d’un petit garçon. Un peu normal qu’il soit confus dans ses idées.



Comme dans un flash, il revit la scène de cette fameuse affaire où tout avait dérapé… Kaori, plus occupée à manger cette glace, qu’à écouter leur cliente... Qu’il avait été contrarié ce jour là ! Celui-ci émit un petit rire. Kaori releva la tête de son assiette :



- Qu’est ce qui te fait rire Ryo ?



- Aimes-tu toujours autant les glaces Kaori ? demanda Ryo.



Kaori le regarda avec un air surpris. Puis, un sourire apparut sur son visage en se souvenant de ce jour là… Elle devint rouge de confusion car il commençait à comprendre toute son attitude durant leurs derniers mois ensemble. Elle répondit:



-Disons, que cela s’est calmé… Je.. Enfin… C’était des envies passagères ! J’y pouvais rien !



Ryo l’observa en inclinant la tête sur le côté :



- Cela n’a pas du être évident pour toi Kaori…



De plus en plus surprise de l’attitude de Ryo, elle lui dit dans un souffle:



- Non.. Cela n’a pas été évident….



Elle fit une pause et reprit:



- Mais cela en valait la peine… lui adressa-t-elle en le regardant tendrement.



Comme un réflexe, Ryo regarda son assiette pour éviter son regard. Dés que le sujet de son fils était abordé, il n’était plus à son aise. Voulant rebondir sur autre chose, il lui dit:



- Mais, j’avais raison…Tu avais grossi Kaori Tu as pu constater que j'avais un œil d'expert !!! .



La nettoyeuse se mit à rougir sévèrement. Ryo détaillait de son regard, son visage, ses courbes. Rien ne trahissait qu’elle venait de mener une grossesse. A ce moment là, il n’avait qu’une seule envie : la prendre dans ses bras. Elle lui avait manqué. Il avait tellement souffert de son absence. Un long silence s’installa dans le salon.



Le nettoyeur ne savait pas trop quoi dire tellement que la situation était délicate. Malgré lui, une phrase lui échappa :



- Hideyuki est magnifique Kaori…



La nettoyeuse releva la tête. Son regard était scintillant.



- Tu ..Tu trouves ?



Ryo hocha affirmativement de la tête



La nettoyeuse lui dit:



- Il te ressemble tu sais…? Il a tes traits..



Ryo fuyait son regard, il eut un sourire amer :





-J’espère pour lui qui ne me ressemblera pas… Je ne le souhaite pas.





-Pourquoi Ryo ? demanda Kaori tellement surprise de sa réaction.





-Tu le sais très bien Kaori.. Je suis loin d’être un modèle de droiture et encore moins un exemple à suivre, répliqua le nettoyeur.





-Tu es dur avec toi-même Ryo.. lui répondit Kaori, peinée par ses propos.





Le nettoyeur se leva brusquement faisant tomber ses couverts à terre et se dirigea vers la fenêtre.





- Je suis réaliste Kaori… Simplement réaliste… se contenta-t-il de dire.





Kaori sentait des larmes lui venir aux yeux. Elle n’aimait pas comment Ryo se considérer par moment.



-Malgré tes travers, Ryo..Tu, tu es bon et juste.. dit elle dans un souffle.





Ryo eut un rire cynique :



- Tu me connais mal Kaori..





- Non ! Loin de là Ryo.. Tout comme Hide qui a su lui aussi sonder ton cœur..



Le nettoyeur se retourna et affronta Kaori du regard.



- Quel rapport avec Hide ?





- Si tu n’étais pas quelqu'un de bon Ryo, jamais, jamais Hide n’aurait travaillé avec toi, quittant la police pour te suivre.



Celle-ci s’était levée à son tour pour appuyer ses dires.





Ryo se retourna à nouveau, regardant au dehors :



- Peut être.. Mais tu sais aussi bien que moi que jamais je ne pourrais t’offrir une vie normale Kaori.. Et encore moins à un enfant… Je fais partie des gens qui agissent dans l’ombre et qui ne font pas des choses très jolies à voir.





Bien qu’elle sache déjà la position de Ryo, son cœur saigna malgré tout. . Elle était jusque là décidée à partir en laissant Ryo libre, mais elle avait un mince espoir malgré tout Aussi petit soit il..



Kaori soupira :





-Je sais Ryo, je sais : tu me l’as suffisamment répéter pour que je m’en souvienne Merci !!!



Tout en continuant à regarder l'extérieur, il lui lança :





- Tu devrais aller te reposer… La journée a été longue.. .





- Oui, j'aurai dû m’en douter…Toujours trouver une issue de secours pour éviter de parler honnêtement.





- Il n’y a rien à rajouter Kaori… lui souffla Ryo.





Kaori prit une serviette de table et commença la tordre dans tous les sens pour palier à sa nervosité.

La nettoyeuse ajouta :





-J’espère tout simplement que tu n’es pas train de faire renaitre tes anciens démons voilà tout..



Ryo se crispa. Que devait-il répondre ?





- Ne t’inquiète pas pour moi Kaori.





- Si Ryo, je m’inquiète.. Tu as changé… il y a une partie de toi-même qui a changé.. lui affirma-t-elle en haussant la voix.

Ryo se retourna à nouveau vers Kaori qui continua les larmes aux yeux :



- Je supporterai pas l’idée de partir en sachant que tu es redevenu ce personnage qui n’est pas toi… Tu n’as plus le droit Ryo. Tu n’as plus le droit de retomber dans cette noirceur !!! Mon frère a tout fait pour t’ouvrir les yeux.. Ne gâche pas tout ...

Elle n’arriva pas à terminer sa phrase tellement qu’elle était émue.

- Tu ne peux pas… Pour mon frère… Et aujourd’hui pour Hideyuki.. Tu n’as pas le droit de redevenir l’ange de la mort… Pour moi, pour Mick, Kazue, Miki, Falcon… Ryo pour toutes ces personnes qui sont devenues ta famille, qui tiennent à toi ! Tu n’es plus seul…





Immobile, Ryo la regardait intensément. Il savait qu’elle avait raison. Depuis des mois, son côté sombre avait ressurgit. Il n'agissait plus avec le cœur.. N’ayant plus de pitié pour ses adversaires, les achevant de la pire manière qu’il soit... Il aurait pu les livrer à la police, mais il les avait achevés.





Il avait ressenti cette colère qui grondait en lui jour après jour. Cette colère qui lui faisait faire des actes horribles bien que ceux qui en subissaient les conséquences soit des voyous.

Comme un choc, il sortit de cette léthargie vécue depuis de long mois.. Qu’avait il fait ? Aujourd’hui encore, il payait ce comportement… Il avait mis, sans s’en rendre compte, la vie de son fils en danger… Ses ennemis seraient tellement heureux de lui rendre la monnaie de sa pièce ! Il se sentait coupable et honteux. Il avait trahi quelque part son meilleur ami, lui qui avait tout donné pour lui faire comprendre qu’il n’était pas qu'un simple nettoyeur sans cœur.



Se rapprochant doucement de Kaori, il s’agenouilla devant elle. Il avait devant lui son ange de vie qui le suppliait de ne pas revenir cet homme sans âme qu’il avait pu être dans le passé. On pouvait dire que la famille Makimura l’avait frappé de leur sceau à tout jamais. Comme une lettre qu’on cachète, cette famille l’avait poussé vers un monde inconnu pour lui, où la vie et l’amour avaient une place immense. En songeant à Makimura, il repensa à son travail qu’il avait fait avec lui. Dérouté par la chaleur et la gentillesse de Hideyuki, il avait commencé à sentir son cœur se fendre devant ces sensations .Aujourd’hui, il avait en face de lui sa petite sœur, qui lui redemandait de revenir de l’autre côté du miroir encore une fois. Cette petite sœur qui était devenue la pièce majeure de ce tandem hors norme que constituait City Hunter… Que de chemin parcouru… Il avait devant lui son Sugar boy qui lui avait donné ce joyau qui dormait à l’étage.



Dans un souffle, il lui murmura :





- Pardonne moi Kaori….





- Tu es quelqu’un de bon Ryo.. N’oublie jamais cela…Jamais tu ne seras un être démunie de cœur.





Elle le connaissait si bien à sa manière. C’était le seul être sur terre qui le savait ce qu’il pouvait ressentir. Cette frustration qu’il éprouvait depuis des années.. N’ayant aucune attache, aucune famille, il avait toujours agit par instinct de survie.. Mais aujourd’hui ? En l’observant, il put voir le regard triste de Kaori L'avait-il déçue ? Sûrement… Son ange était un être exceptionnel pensant toujours aux autres…





Un long silence suivi ce dialogue si intense.







Le nettoyeur voyait ses traits tirés : elle était épuisée.





- Tu devrais aller dormir Kaori.





Le nettoyeur se releva en donnant l’impulsion à Kaori d’en faire autant.





En se levant La nettoyeuse fut prise d’un étourdissement. Elle se sentait faible et cette discussion l’avait achevée. Malgré sa sieste, son état nécessitait d’avantage de repos.





- On appellera le Doc demain, ok ? lui lança Ryo.





La nettoyeuse hocha de la tête pour toute réponse..





- Je te raccompagne dans ta chambre, lui dit Ryo.





-Hide va bientôt se réveiller… çà sert à rien que j’aille me coucher maintenant, lui annonça-t-elle du tac au tac.



Ryo tendit l’oreille



-J’entends rien moi…



- Je le sens Ryo voilà tout ! lui apprit Kaori.





Ryo la regarda avec douceur… Elle avait changé.… Elle était devenue mère voilà tout… Et çà ! Il l’avait ressenti dès qu’il avait voulu rentrer dans son appartement… Comme une louve, elle avait protégé leur enfant. Lui-même n'avait rien vu venir quand il était rentré. Elle aurait pu le tuer.. Elle devait être la seule à l’avoir pu le prendre au dépourvu.



- Monte quand même ne serait ce que pour t’allonger. Ne t’inquiète pas.. insista Ryo.





Après avoir été préparé un biberon sous le regard curieux de Ryo, ce dernier la ramena doucement vers les escaliers. Remarquant qu'elle avait de plus en plus de mal à marcher et qu'elle ne sentait plus aucune force dans ses jambes, il la prit dans ses bras en lui faisant un clin d’œil :



- Se sera plus rapide !





Se blottissant contre son torse, elle ne put s’empêcher de lui dire en fermant les yeux :





- Tu sais Ryo… Mettre au monde Hideyuki a été pour moi la mission la plus éprouvante mais également la plus merveilleuse de ma vie !





Ryo la serra davantage contre lui, il était tellement ému par ses propos. Ce petit bout de femme lui avait chamboulé l’existence. Mais, il ne regrettait rien…



- Merci mon ange… se contenta-t-il de lui dire.





D’un pas sûr, mais lent, ils remontèrent dans la chambre de Kaori. La déposant sur son lit, celle-ci lui dit dans un murmure :





-Je suis épuisée Ryo…. Je n’arrive pas à réfléchir... J’ai peut être fait une erreur… J’aurai du partir directement pour New York..





- Chut Kaori, ne dis pas çà.. Repose toi… Demain est un autre jour.. On aura les idées plus claires… répondit-il en lui passant sa main sur sa chevelure.





-Je suis désolée Ryo… Rien ne s’est déroulé comme prévu… J’étais sensée ne jamais revenir ici… Et que Hide soit à l’abri.. répondit Kaori d’une voix faible.





- Il est à l’abri ici… Ne t’inquiète pas…. assura le nettoyeur.





Ryo referma doucement la porte derrière lui. Mais à peine, allait il descendre qu'il entendit une voix qui connaissait désormais très bien et que sa mémoire avait enregistré : Hideyuki.

Hésitant, il allait continuer à redescendre, mais il entendit ses pleurs s’intensifier. Il resta immobile, ne sachant pas quoi faire… Il serra les poings.. Non… Il ne devait pas.. Mais les cris redoublèrent encore sans que Kaori ne réagisse. Il repensait au visage de son ange. Elle était épuisée.





Le nettoyeur fit marche arrière et ouvrit la porte doucement. Il regarda du côté du lit : Kaori dormait. Son regard s’arrêta sur le couffin où il pouvait voir de l’agitation. Puis son regard se posa cette fois sur le biberon déposé sur la table de nuit. Ryo soupira. Lui qui voulait rester distant, il était en train de faire complètement le contraire.





Marchant à pas de velours, il se retrouva à nouveau devant Hideyuki… Il pleurait à chaudes larmes. Le nettoyeur était un peu décontenancé : il ne savait pas vraiment quoi faire, ni même savoir comment le prendre. Certes, ce matin, il l’avait pris précipitamment, mais c’était l’instinct qui l’avait dirigé. Prenant son courage à deux mains, il entreprit de le prendre délicatement comme un trésor fragile. Il ressentit quelque chose jusqu’ alors inconnu. Il était tellement léger. Sentir la vie entre ses mains lui faisait un effet étrange, indescriptible. Le prenant contre lui, Hideyuki s’arrêta de pleurer…



Le nettoyeur pouvait ressentir ce petit cœur battre contre lui… Qu’il battait vite. D ‘un geste délicat, il mit sa main contre la tête du bébé et son bras droit pour bien le caler contre lui. Ce contact lui insuffla une douce chaleur dans son corps. Il pouvait respirer cette odeur délicieuse de bébé. Sentir ce petit cœur battre contre son torse lui fit un effet magique ! Un large sourire apparut sur le visage du nettoyeur. Il avait fermé les yeux afin de pouvoir encore mieux savourer ce moment si magnifique. Pour la première fois de sa vie, Ryo ressentit cette fierté immense d’avoir enfin accompli une action merveilleuse sur cette terre !



Il se dirigea doucement vers le lit de Kaori et prit le biberon. Puis il sortit de la chambre et referma la porte.





Ses yeux étaient rivés sur son fils… Il n’arrivait pas à décrocher son regard sur ce trésor. Il descendit d’un pas lent…et partit s’assoir sur le sofa. Il se sentait malgré tout nerveux.. Il voulait voir d’avantage son visage malgré les interdictions qu’il s’était fixé. Il voulait juste s’imprégner un temps soit peu des traits de son fils avant que celui-ci ne parte à tout jamais loin d’ici. Ses grands yeux étaient ouverts et le regardait fixement Ryo. Troublé par cette vivacité de chez ce nourrisson, Ryo se plongea dans ce regard si impressionnant ! « Hideyuki »





Bien que le nettoyeur veuille absolument garder une retenue, il était obligé de garder cette distance. Mais cette envie de le toucher, de l’observer était beaucoup trop forte. Lui prenant sa petite main dans la sienne, il constata qu’elle ne faisait même pas la taille de l’un de ses doigts ! Il observa cette petite main miniature. Elle était parfaite !





Il frissonna… Hideyuki était tellement vulnérable. Si ce matin, il n’avait pas pu revenir ? Qu’auraient-t-ils fait à Hide ? Son cœur se serra et une colère l’envahit ! Personne ne le toucherait ou ne lui ferait du mal. .C’était son fils, même s’il devait nier son existence. Il agirait dans l’ombre pour qu’il soit en sécurité.

Il reprit l’analyse de ce petit être : en regardant d’avantage il en conclut qu’il avait la bouche de Kaori… Il en était sûr !… Il inclina la tête afin de le voir sous un autre angle… Les yeux, le nez c’était lui ! Un mélange délicieux de lui et de son ange !



Qui l'aurait dit ? Jamais il ne l’aurait cru… Non jamais de toute son existence, il n’aurait imaginé en arriver à cet aboutissement dans sa relation avec Kaori. Il avait peut être imaginé de vivre en couple.. Mais jamais d’avoir d’enfant. Il avait parfois laissé son imagination vagabonder, mais il s’était vite refreiner devant une telle audace !





Il soupira.. Ils n’étaient même pas en couple d’ailleurs ! Mais le destin les avait rattrapés d’une manière des plus imparables, devant les confronter à leur acte.





Une seule nuit, une seule nuit ensemble dans leurs existences et voilà aujourd’hui la réponse… Hideyuki ! A cet instant, il regretta son revirement. S'il avait bravé sa crainte, il aurait pu vivre pleinement cet amour si immense pour Kaori ! Il aurait pu voir son ventre s’arrondir avec les mois ! Il secoua la tête. C’était stupide comme ce remord ! Il était simplement chamboulé. Devenir père aussi brusquement le perturbait. Il avait besoin de contrôler toute chose dans sa vie. Hideyuki était cet être qui l’avait ébranlé dans ses convictions les plus ancrées. Malgré tout, il avait ce sentiment de bonheur en regardant son fils. Son amour pour Kaori s’était transandé dans ce petit être. Fruit de leur amour, Ryo Saeba avait désormais une nouvelle mission. Protéger Kaori, mais aujourd’hui il devait aussi protéger Hideyuki. Cette mission le fit frissonner. En serait-il capable ? Question que tout père devait se poser.. Mais la tâche pour Ryo Saeba était beaucoup plus ardue et délicate. Il savait que dès qu' Hideyuki partirait aux Etats-Unis, plus jamais ce ne serait comme avant. Son cœur se serra à cette conclusion. Etait-ce possible qu’il l’aime déjà à un point qu'il serait capable de vouloir le garder ici, comme il l’avait fait pour Kaori ?.. Il secoua la tête.. Non pas cette fois ci.. Il était déterminé à donner à Hide une vie différente de la sienne… Loin de la mort, de la cruauté humaine, des armes ….



Hideyuki ne pleurait pas… Il était là.. dans ses bras… observant ce père torturé. D’un geste, Ryo passa doucement son index sur le contour de cette minuscule bouche, remonta sur ce nez magnifique ! Hideyuki fit un petit sursaut qui paniqua un peu Ryo ! Reprenant confiance, ils se remirent à se découvrir et s’apprivoiser l’un l’autre.





Ryo se mit à sourire… On pouvait dire que Kaori avait capturé son cœur à tout jamais.





Tout en observant Hide, Ryo se mit à réfléchir à sa sécurité. Pendant ses absences, il devait absolument avoir une personne avec eux. Hormis Falcon, il pensa directement à Mick. Il devrait prévenir ainsi tout le clan afin d’augmenter la sécurité autour de lui. Le nettoyeur voulait créer des remparts infranchissables autour de son fils. Il savait que cela n’allait pas être évident. Ils devraient faire face à l’étonnement, aux questions de leurs amis. Bien sûr qu’il serait mal à l’aise : avoir un enfant sans être ensemble, cela allait les surprendre ou les choquer... Ils ne faisaient jamais comme les autres car leurs vies n’avaient jamais été simples... Leur amour non plus bien qu’il soit immense, passionné, ils étaient toujours déchirés.





Mais aujourd’hui, il était prêt à assumer leurs regards et leur incompréhension pour Hideyuki ! Il le fallait. Avoir tout ses amis à ses côté pour surveiller Hide serait leur meilleur arme.

Il regarda l’heure : 22h30 : Falcon ne devrait pas tarder à arriver. Il espérait que la rumeur n’allait pas enfler d’avantage. Mais il savait qu’il serait suivi, épié dans tous ses gestes pour trahir la présence de Hide. Il le savait. Il refixa son fils. Son cœur se remplit de fierté.





-Crois moi.. Ils n’ont pas intérêt à venir trop me titiller, lui confia-t-il..





Cela allait être dur malgré tout.. Remettre un masque de froideur après avoir goûter au paradis allait être dur.

Combien de temps cela allait durer ? Une semaine ? Deux ? Il ne le savait pas… Il devrait jouer serrer. Il devait penser aussi à leur départ pour les Etats-Unis…





Oui, ce qui l’attendait allait être dur… Très dur….




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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyDim 12 Sep - 15:15

Chapitre 49: Le contrat



Ils restèrent ainsi assis s’observant l’un l’autre jusqu'à’ à une sonnette vint interrompre ce dialogue silencieux.

Se relevant doucement, il s’assura que cela soit Falcon. Après vérification, il ouvrit la porte et fit en sorte de se rassoir sur le sofa.

Falcon rentra sans perdre de temps et referma aussitôt la porte. Il sentait que Ryo n’était pas seul. Il y avait une deuxième personne dans cette pièce…Une aura plus faible, mais tellement délectable par ce bien être envahissant l’air ambiant.

-Comme tu vois.. Je suis à l’heure…

- Bien, répondit Ryo..



Voulant rentrer dans le vif du sujet, pour éviter des questions qui aurait le pu gêner. L’ancien mercenaire annonça :


- Je me suis renseigné de mon côté… La rumeur fait jaser. Certains ont fait..., disons des paris pour retrouver Kaori et le bébé.. Mais bon.. Beaucoup ne croient pas en cette histoire puisque les autres abrutis n’ont rien trouvé à l’adresse qu'ils ont visitée…



- Et Madame Imiko ? Tu as eu des nouvelles ?demanda Ryo.



- Oui elle va bien. Elle m’a appelé. C’est une professionnelle !



Falcon s ‘approcha de Ryo et lui tendit un papier :



- Tiens, voilà ce qui circule.



Ryo, encombré de son précieux fardeau, prit le papier. Il se mit à en lire le contenu : ses traits devinrent durs. Son regard perdait cette petite lumière pour devenir noir.. Noir comme de l’ébène.



Le nettoyeur rabaissa la feuille et fixa intensément Hideyuki.



- Tu devais bien le prévoir… précisa Falcon.



- Oui.. Mais je ne pensais pas qu’ils iraient aussi vite en besogne… La rumeur n’a même pas quarante-huit heures qu’il y a déjà cette récompense qui circule ? c’est ABSURDE !





Sa phrase se termina par un cri qui eu pour conséquence de faire pleurer Hide. Se rendant compte de son erreur, Ryo se releva et donna, d’un geste doux mais ferme, le petit à Falcon.


- Je dois y aller… Je dois calmer le jeu de ces abrutis..


Sans attendre, Ryo remit sa veste et claqua violemment la porte d’entrée. Il descendit très rapidement les escaliers pour accéder au garage. D’un geste assuré, il ouvrit la porte afin de s’assoir. Vérifiant le réglage de son rétro, il démarra la voiture. Il était dans une telle fureur, qu’il aurait pu aller les tuer sur place. Tous, autant qu’ils étaient.

Une mise à prix... Une récompense pour celui qui tuerait sa partenaire ainsi que le descendant Saeba s'il existait. Il évita de penser aux détails indiqués, montrant toute la cruauté humaine dans cette chasse à l’homme... enfin à un bébé…

Il n’en revenait pas de cette violence.. Quoique.. Il ne payait que le comportement il avait eu… Ces derniers mois avaient durs pour ces malfrats. Mais il avait abusé, il le savait… Il avait tué.. alors qu’il aurait pu agir différemment… Combien de fois, il n'aurait dû que traquer un homme pour le faire tomber ? Au lieu de cela, il l’avait abattu croyant que cela permettrait d’alléger le nombre des trafiquants… Belle cause tiens !

Aujourd’hui tous ses ennemis étaient gonflés à bloc en ayant eu la rumeur. Ils allaient s'en donner à cœur-joie.

Il culpabilisait aujourd’hui… Le visage de son fils lui revint en mémoire.. Il avait tellement mal.. Il abaissa sa tête, restant immobile, malgré le moteur qui tournait….
Ils seraient donc prêts à le tuer de la pire manière qu’il soit… Kaori ne devait pas être mise au courant de ce contrat macabre. Non elle ne devait pas. D’un élan, il partit en direction des quartiers chauds de la ville. Il devait se montrer… Qu’il était là, toujours fidèle au poste, niant ces balivernes….



Pendant ce temps, Falcon tenait Hide qui hurlait…. Celui-ci devint rouge comme une tomate. Il était venu surveiller pas pouponner ! Qu’avait-il à la fin pour pleurer comme cela ????? Il tourna la tête à droite et à gauche en appelant Kaori…



Mais ou était-elle ???



Il devait rester calme… Il en avait vu d’autres…. D’un mouvement circulaire, il chercha après l’objet tant convoité par le bébé, il posa sa main sur le sofa à la recherche du biberon. D’un élan, il le trouva...



- Franchement ! A quoi je suis réduit ! Tu vas me le payer Saeba !!!!!


Les cris de Hide redoublèrent.

Le nettoyeur ne sachant pas trop comment on donne un biberon se laissa guider par Hide. Il approcha le biberon de sa bouche et le bébé s’en empara goulûment. Au rythme où il buvait, il devait mourir de faim.

- Pauvre gosse, pensa l’ancien mercenaire…

Jamais il n’aurai pensé qu’un jour, tout se bousculerait ainsi au sein de leur clan.. Ryo.. Kaori.. Ils avaient toujours été tourmentés.. Il avait cru que cela s’arrêterait avec le départ de Kaori, mais le destin en avait voulu autrement. Ils s'étaient retrouvés de nouveau ensemble et devraient affronter une nouvelle épreuve.

Oui, rien n’arrivait au hasard…

L’ancien nettoyeur se rendit compte que le petit goinfre avait fini et se tortillait maintenant dans tout les sens. Il le releva. Et sans qu’il s’y attende, Hide fit un renvoi terrible, vomissant la moitié de son lait sur la veste de Falcon. Celui-ci resta immobile, analysant la situation. Les larmes lui arrivèrent aux yeux. Rien ne lui aurait été épargné. Il hurla



- JE FAIS TE TUER SAEBAAAAAAAAA !!!!


Quartier du Kabukicho


La fête battait son plein à travers les rues. Les lumières, la musique envahissaient le quartier. Un homme marchait doucement à travers une rue. De jeunes femmes le huaient de venir, mais celui-ci se contenta de leur faire un signe de la main et continua son chemin. Il devait se montrer… Il se sentait malgré tout mal à l’aise Aujourd’hui le grand étalon de Shinjuku n’avait pas envie de s’amuser : il n’avait pas la tête à çà. Il continua de marcher et s’arrêta devant un cabaret un peu douteux. Il leva les yeux devant l’enseigne, serra les poings afin de contenir sa colère et rentra calmement dans l'établissement.



Il s’assit sur une banquette attendant qu’une jolie lapine vienne lui prendre sa commande. Cela ne tarda pas… Il était un habitué.



Une jeune femme se planta devant lui avec un sourire des plus aguichants :


- Ce sera quoi aujourd’hui mon chou ?

- Un cognac..

Voyant l’attitude peu habituelle du nettoyeur, elle lui demanda :

-Tout va bien mon chou ?

Celui-ci la regarda et lui adressa un sourire charmeur :


- T’inquiète pas.. Mais j’aimerai bien voir ton patron.. Il est dans le coin ?

Rassurée, elle lui dit en souriant :

- Oui, il est en haut… Je dois monter des verres, je le préviendrais.

- Bien…

Le nettoyeur mit fin à la conversation en prenant une cigarette.
Un peu déçue, la jeune femme retourna faire son travail.



Deux minutes plus tard, elle revint avec un plateau sur lequel était posé son verre.


- Et voilà mon chou.. un cognac…



Elle se rapprocha de lui et murmura :



- Le patron arrive.. Il en a pour cinq minutes.



- Merci.. Bon boulot, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil…



Une nouvelle fois dépitée, la jeune femme partit servir les nouveaux clients.



La colère du nettoyeur grondait au fond de lui-même ne demandant qu'à exploser. La vision de ce papier passait en boucle dans sa tête. Tout son être saignait et était saisi par cette colère immense et puissante. Il avait un mal fou à la contenir.



Il observait à droite et à gauche, reconnaissant certains indics parmi les clients. Ces derniers lui lançaient des regards furtifs. Vue la mine de Ryo, il ne fallait pas venir le déranger ce soir.. Non surtout pas.Il aperçut enfin le patron sortir d’une porte dérobée, qui regardait à travers le bar à la recherche de Ryo.



Le nettoyeur leva le bras pour marquer sa présence.
Le patron se dirigea directement vers lui avec un petit sourire en coin.

Il vint s’assoir sans ménagement devant Ryo et lui lançant :

- Hé bien Saeba, ça fait un petit moment qu’on ne t’a pas vu ?? Trop occupé à pouponner ?



Celui-ci pouffa de rire.


Le nettoyeur resta maître de lui-même et lui répondit du tac au tac :

- Je ne vois pas de quoi tu parles.. J’ai été très occupé à faire le ménage.. Le quartier est assez encombré ces derniers temps...


Voyant la mine sérieuse de Ryo, le patron s'arrêta de rire :

- Oh.... ne me dit pas que tu n’es pas au courant ce qui circule sur ton compte ? Il re-pouffa de rire et continua :

- Tu t’es pas ennuyé Saeba… T'as bien caché ton jeu avec ta partenaire.

Ce dernier était plié en deux, tellement qu’il riait aux éclats


- Et en prime tu lui as fait un gosse, t’as pas froid aux yeux Saeba.

Ryo, sentant sa patience se perdre, lui prit le poignet et le serra en lui retournant son bras


- Fais gaffe à toi.. Je ne sais pas qui t'a raconté de telles conneries… Mais je laisserai personne se ficher de moi en rapportant des potins complètement débiles !

Il lâcha brusquement le bras. Le patron le frotta là où Ryo avait appuyé :


- Hé Saeba, pas la peine de t’énerver ! Je te taquinais c’est tout !

- Je te déteste tes boutades… lui répondit Ryo.

- Tu sais également pour la mise à prix pour celui qui retrouvera ton soit disant fils ?



- Ils peuvent chercher… J’ai pas de gosse ! affirma le nettoyeur.


- Ben Saeba, avoue que les gens peuvent se poser des questions ! Et ces imbéciles qui ont braqué cette pharmacie...? Et puis... elle est passée où ta partenaire ??? Elle manque à beaucoup de monde ici, tu sais ? retenta-t-il de plaisanter.

Ryo lui lança le reste de son verre en pleine figure

- Écoute moi bien… Depuis tout à l’heure je n’aime pas tes blagues foireuses.. Et si tu veux tout savoir : nous ne travaillons plus ensemble voilà tout… On n'était plus sur la même longueur d’ondes… Tant mieux qu’elle se soit barrée, je la supportais plus !!!!!! Alors qu’aujourd’hu,i on vienne me raconter de telle bêtises.. Je ne supporterai plus aucune blague de la sorte.


S’essuyant le visage, le patron le fixa :


- Oui je vois... Pourtant elle me plaisait bien à moi... De toute façon, beaucoup savent que c’est du vent cette rumeur Saeba.. Ces bandits à deux sous voulaient juste qu’on parlent d’eux voilà tout.



- Tu me feras donc l’honneur de m’aider dans de ce sens…Tu feras passer le message… Si j’en surprends un à venir roder de trop près, à me surveiller... il passera un sale quart d’heure, tonna Ryo.



- Tu pourras pas empêcher les indics de te surveiller Saeba !



- Qu’ils le fassent… Cela ne me dérange pas tant qu’ils viennent pas trop près à se coller à moi..





Le patron rajouta :



- Fais gaffe quand même.. Certains sont très remontés après toi… Surtout ces derniers mois, tu n’y as pas été de main morte avec eux.. Il seraient ravis que cette rumeur soit fondée… Et certains cherchent déjà après ton ancienne partenaire.. Elle devrait faire gaffe quand même !



- T’inquiète pas pour elle, elle se débrouille très bien sans moi. Mais qu'ils lui foutent la paix !



L’atmosphère se détendit un peu, malgré les nombreux regards de certains clients qui se dirigeaient vers eux.



Ayant fini sa cigarette, Ryo se leva pour partir. Le patron rajouta :



- Saeba… Tu me connais, je n’aimerai pas qu’il t’arrive des ennuis… Alors reste sur tes gardes… L’ambiance est tendue en ce moment.



Ryo hocha de la tête et reprit à nouveau sa marche, mais fut à nouveau interrompu par le patron qui avait accouru à coté de lui pour lui dire tout bas :



- Saeba.. Et même si la rumeur est vraie… Fais attention… Ils seraient heureux de pouvoir t’atteindre.. Et feront tout pour mettre ça en œuvre !



Le nettoyeur repartit sous les yeux médusés de la serveuse. Il lui adressa un nouveau sourire et sortit du cabaret.

Grâce à ça, la nouvelle allait se répandre.. Il avait vu que le bar était rempli d’indics qui allaient sûrement pas attendre pour faire remonter l’info comme quoi il était passé pour commencer à régler ses comptes concernant cette histoire.

Il fit ainsi la tournée des bars, enchainant les mises aux points concernant les potins circulant dans le milieu à son sujet.

Ryo regarda finalement l’heure : 5h00… Il allait rentrer. Il était épuisé… Devoir arbitrer sa propre défense n’était pas chose aisée et devoir mentir pour l’assurer l’était encore moins.



Il rentra chez lui, le cœur lourd. Il voyait grâce à son regard d’expert qu’il était suivi. Il soupira… Parfois, il ressentait comme une envie de partir… Partir loin d’ici, de Shinjuku pour laisser cette réputation qui lui collait à la peau. Être le nettoyeur numéro un du japon avait des avantages mais également beaucoup d’inconvénients, l’empêchant d’être heureux tout simplement.



Il monta doucement les marches de chez lui. Il rentra discrètement et constata que Falcon était assis sur le sofa, les bras croisés.



- Tu as été long Ryo.



Il rentra et vint s’assoir sur le fauteuil en face le lui.

- J’ai pas pu faire autrement…

- Alors ça a donné quoi ? demanda Umi.



- Faudra être prudents… Très prudents… Dès aujourd’hui, je vais fixer les règles de sécurité avec Kaori. ..

- Alors cette mise à prix est vraie ?

- Oui… Par contre Falcon, je souhaiterai que Kaori ne soit pas au courant de ce détail.. Cela ne sert à rien..


- Tu me connais.. Elle n’en saura rien, répondit Falcon.


- C’est vrai... j’oublie que tu sais tenir des secrets, lui dit Ryo sur un ton amer.

Il rajouta :

- Peut être.. Peut être que j’ai fait une erreur en les ramenant ici



- Non Ryo.. Tu as bien fait… Et puis tu n’as pas eu le choix…





Ryo ferma les yeux.. Il avait eu tellement de chocs émotionnels, d’informations qu’il ne savait plus vraiment où il en était.



-Tu devrais aller dormir…. Je vais rester ici…. rajouta l'ancien mercenaire.



- Merci Falcon, lui dit doucement Ryo.



Celui-ci s’apprêta à se lever, mais fut interpelé par quelque chose





- Dis moi Falcon, c’est quoi ce truc blanc sur ton vêtement ? Tu t’es vomi de dessus ou quoi ?



- Non c’est ton fils… Comme son père… Rien qu’ à m’embêter grmpssfffffffffffff.



Ryo eut un regard amusé… Il se dirigea vers les escaliers et se retourna une dernière fois vers Falcon :



- Falcon… Je vais appeler tout le monde… Il le faut désormais et cela va amoindrir les tensions avec Miki… Faudrait pas qu’il y ait un divorce non plus !



- Hummmm se contenta de lui répondre Falcon.



Ryo monta d'un pas lent tellement qu'il était épuisé, perturbé… Seul le sommeil pourrait le soulager un temps soit peu…

Dans un réflexe, il ouvrit discrètement la porte de la chambre de Kaori. Il put entendre deux respirations régulières. Il ferma les yeux et sourit : que c'était bon d'avoir ce havre de paix. Il entreprit de fermer la porte doucement et gagna sa chambre. Il s’écroula dans son lit.. Et n’eut pas le temps de réfléchir plus, que le sommeil ne le saisit.

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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyMar 26 Oct - 11:17

Chapitre 50 :: les nouvelles règles du jeu









L’immeuble au briques rouges fut réveillé par des va-et-vient dans la cuisine, rythmés par des pleurs. Kaori remonta rapidement les escaliers tout en passant un bonjour rapide à Falcon qui n’avait pas bougé sofa. Heureusement pour elle, la nuit lui avait permise de reprendre un peu plus de punch, bien qu’elle sentait que son corps réclamait d’avantage de repos. Hochant seulement de la tête, Falcon n’était pas d’humeur à parler, quoique... Il n’avait jamais été le premier à faire la discussion. Ne voulant pas chercher à comprendre le pourquoi de sa présence, elle repartit directement dans sa chambre pour rejoindre Hideyuki.



Sentant l’agitation dans l’immeuble et détectant que Ryo s’était également levé, l’ancien mercenaire décida qu’il allait bientôt partir.



De son coté Ryo avait été réveillé de bonne heure malgré sa rentrée tardive. Il était sur le qui-vive et inquiet, l’empêchant de trouver un sommeil bien qu’il n’en n’ait pas eu. Il ne pensait pas que cette rumeur allait autant prendre d’ampleur dans la journée. Il en était pourtant persuadé désormais : vu comment le gérant du bar lui avait parlé, cela ne présageait rien de bon. Il se leva brusquement de son lit en entendant les pleurs d’Hideyuki. Ravivé d’un nouveau feu, il s’était promis de le protéger afin de terminer sa dernière mission en les mettant désormais à l’abri. Etant obligé de continuer les intimidations, il se devait d'être finalement présent sur tous les fronts.











Il descendit dans le salon, permettant à Falcon de rentrer enfin chez lui. Avant de partir, Ryo lui indiqua :





- Il faudrait que tu viennes avec Miki, ici, demain après midi. J’appelle Mick dans la journée !







Falcon hocha la tête pour toute réponse et partit. Se dépêchant de sortir de l’immeuble, il allait devoir affronter une nouvelle épreuve : Miki. Depuis hier soir, il n’était pas rentré chez lui.



Pendent le trajet, l’ancien mercenaire se préparait mentalement à la scène qu’il risquait d’avoir à coup sûr à son retour chez lui. Il avait découché toute la nuit, sans la prévenir : cela allait sûrement raviver les tensions déjà existantes avec Miki. Stoppé à un feu rouge, Falcon ne put s’empêcher de soupirer… Dans quoi s’était-il embarqué ? Il n’arrivait toujours pas à réaliser ce qu'il se passait concrètement ! Après la grossesse de Kaori, le voici de nouveau embarqué avec eux pour cette fois ci, surveiller Kaori et Hideyuki jusqu’ à leur départ pour New York… New York. Ryo allait-il vraiment les laisser partir aussi loin ? Bien qu’il ne montrait jamais ses sentiments, cette décision allait être dure à vivre quotidiennement. Mine de rien, l’ancien mercenaire qu’il était, lui aussi, avait changé ! Hideyuki l’avait bousculé dans sa manière de penser. Miki allait comprendre, il en était persuadé ! Qui plus est dans quelques jours, elle aussi aurait un rôle à jouer dans cette étrange aventure ! Miki devrait également le protéger à sa manière ! Toute la bande de nettoyeurs et d'anciens mercenaire devraient être là pour ce bébé dont l’existence avait déjoué les règles établies et contourné les codes les plus durs. Il était la preuve qu’on ne pouvait pas empêcher la vie de reprendre ses droits, pas même dans un milieu où la mort est reine. Hideyuki avait vraiment montré le contraire ! Comme un souffle violent de vie ne demandant qu’à jaillir, ce petit être avait ébranlé le grand nettoyeur du japon, qui hésitait encore à l’accepter en l’emmenant dans son sillage de vie… Ou devait-il aller en courant contraire afin de rester fidèle à ses principes de nettoyeurs ? Deviendrait-il philosophe, tout ancien mercenaire qu’il était ? Souriant à lui-même, Falcon reprit la route.







Peut être que Miki lui en voudrait aussi de ne rien avoir dit durant tous ces mois ? Mais la connaissant, elle défendrait bec et ongles cet enfant ! Un sourire apparut à nouveau sur son visage ! Quel exploit ! C’est sur cette certitude qu’il arriva chez lui.



Ryo resta un moment devant la porte qui venait de se refermer sur Falcon. S’apprêtant à remonter, il aperçut Kaori dans les escaliers..



- Ryo…Tu… Enfin... Tout le monde va venir ici ???



- Oui, Kaori. Se contenta de répondre le nettoyeur.



- Mais… Mais pourquoi Ryo, que se passe-t-il ??? demanda Kaori, loin d’être prête devant ce qu’il avait prévu de faire.



- Rien... C’est juste qu’il est temps de les informer non ? répliqua Ryo.



Kaori le regarda avec inquiétude. S'il faisait ça, c’est qu’il y avait une autre raison...



- Ryo, dis moi ce qu’il se passe ? Quelque chose de grave s’est produite cette nuit ?



Ryo se retourna pour lui faire face.



- Non Kaori, mais il faut être prudent voilà tout... Donc vaut mieux que tu sois entourée 24 heures sur 24 heures...



Il sentait le regard de Kaori le sondait.



- Tu me mens Ryo... Je suis sûre que tu sais quelque chose.



Il se rapprocha de Kaori et la prit par les épaules d’un geste délicat afin de mieux la rassurer.



- Ecoute Kaori... Oui, la situation est tendue...



S’arrêtant de parler afin de trouver les mots les plus justes, il reprit :



- Mais fais moi confiance…Tout ira bien.







Elle connaissait ce regard fuyant… Sachant qu'elle savait plus ou moins traduire toutes les attitudes qu'il pouvait avoir, il commençait à avoir du mal à cacher les éléments devant cette femme qui le connaissait désormais mieux que quiconque.



- C’est d’accord, se contenta-t-elle de répondre.



Elle se détacha de sa semi-étreinte. Elle était éreintée moralement en repensant à l’attaque de la nuit dernière.



Ryo essaya de capter son regard et lui leva doucement le menton.



- Ca va aller Kaori… Crois moi… Ca va aller… lui dit-il dans un murmure.



Il sentit les larmes de Kaori venir mourir sur sa main. Instinctivement, il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Se maudissant à lui-même de ne pas se tenir à sa position de neutralité, il lui dit simplement :



- Une dernière fois Kaori.. Aie confiance en moi juste une dernière fois... Ensuite tout sera différent pour toi… Et aussi pour Hideyuki.



Elle releva la tête et lui dit :



- Et pour toi Ryo ?????



Celui-ci ne savait pas quoi lui répondre car il savait que sa vie était résumée à son métier...



- Je serai soulagé déjà de te savoir l’abri avec Hideyuki…



Devant l’aveu à demi-mots de Ryo, Kaori sentit son cœur sauter dans sa poitrine. Malgré l’indifférence que feignait de laisser paraitre Ryo, il était préoccupé par son fils.



Contre toute attente, Kaori lui posa une question qui la surprit elle-même :



- Tu l’aimes Ryo ?



Le nettoyeur savait très bien que Kaori parlait de Hide et se sentit mal à l’aise devant une question aussi directe venant de la part de sa partenaire. N’aimant pas les paroles. Ryo prit de longue secondes pour répondre à cette question. Que pouvait-il répondre ? Lui dire qu’il était insensible à son fils ? Ou répondre par une autre question comme à son accoutumée ?



- Je… Je ne suis pas un monstre dénué de sentiments... Kaori... Comment… Comment peux-tu me demander une question pareille ? Ce fut la seule réponse qu’il réussit à lui dire malgré lui.







Ne voulant plus en parler d’avantage, il resserra encore son étreinte tout en fuyant les yeux interrogateurs de Kaori. Il se sentait perdu. Il n’arrivait pas à appliquer ce qu’il avait décidé de faire : être en retrait, sans laisser paraitre le moindre soupçon de sentiments... Et il faisait complètement l’inverse. Kaori le regarda fixement avec un regard rempli de tristesse. Elle passa sa main sur sa joue en le voyant si torturé… D’abord timide, elle passa ensuite sa main tremblante dans ses cheveux comme elle avait pu aimer le faire Il avait les traits tirés cela voulait dire qu’il était préoccupé… Depuis qu’elle faisait partie de sa vie, elle avait vu ce trait se dessinait sur son front… Signe qu’il était soucieux et anxieux. Elle l’avait chamboulé dans sa vie et dans ses certitudes. Le nettoyeur lui pris sa main délicate et la posa sur ses lèvres tout en osant la regarder. Elle lui avait manqué. Ayant gouté à ce fruit défendu, il en subissait tous les jours le manque qui envahissait ses veines. D’abord hésitant comme un jeune couple découvrant les prémisses de l’amour, ils se touchèrent avec hésitation, puis après quelques doutes vite balayés, leurs visages se rapprochèrent afin de pouvoir à nouveau gouter ne serait-ce que quelques seconde au bonheur des plus ultimes. Sans plus tarder de peur de regretter, le nettoyeur déposa ses lèvres contre les siennes. Il ne fallut que ces quelques instants pour que cette simple étincelle devienne un feux ardent. Soupirant de soulagement dans cet échange qui lui avait tellement manqué, le nettoyeur se sentit damné. N’écoutant plus sa conscience professionnelle, il repartit dans ces contrées qu’il s‘était juré de ne plus jamais visiter. Savourant ce baiser devenu brulant, tout en recréant cette danse de leurs langues qu’il avait tant aimé avant, il se laissa porter dans ce monde qu’il s’était toujours refusé. Il en avait besoin : de cette chaleur qui lui avait manqué atrocement durant ses longs mois d’absence. Sans se cacher de la bataille qu’il devrait mener, il allait accomplir la mission la plus dure : protéger la femme qui considérait comme sienne et son fils en les envoyant le plus loin de lui afin qu’ils ne subissent pas les violences de ses ennemis.



Après ce baiser si longtemps refoulé, ils restèrent dans les bras l’un de l’autre.



Il avait besoin de lui dire, à sa manière avant que le courage ne lui manque :



- Kaori… Sache que je regrette rien... Peut être que la seule chose que je regrette aujourd’hui, c’est cette lâcheté ou la peur qui me pousse à vous faire partir loin de moi. Mais je n’ai pas le choix ! Je veux vous savoir en sécurité et que vous ayez enfin une vie normale... Te garder prés de moi ici… Avec Hide… Ce serait de la folie !



- Je ne te demande rien Ryo… Si, sauf une seule chose… De réitérer ta promesse de rester en vie… lui adressa-t-elle tout en restant blottie contre lui.







Ryo rigola malgré lui :



- Je ferais le nécessaire Kaori…







Kaori n’aimait pas comment il prenait à la légère la question de sa propre existence. Osant à nouveau le regarder avec détermination, elle lui lança :



- Ryo… J’aimerai un jour que Hideyuki connaisse son père… Et que ce ne soit pas devant une dalle de marbre…



- Kaori… Je t’en prie, ne rend pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà… Je ne serai jamais le père que tout enfant doit avoir... Je suis un nettoyeur !



Kaori se détacha de son étreinte malgré elle, tout en étant en colère de le voir réagir ainsi. Elle se contenta de lui dire :



- Tu es buté Ryo …



Et elle repartit à l’étage afin de rejoindre Hideyuki.



Le nettoyeur soupira tout en la voyant regagner l’étage et décida de partir dans la salle de tir.



Le couple si particulier restèrent toute la matinée chacun de leur coté. Kaori avec Hideyuki, dans sa chambre, essayant de se reposer comme elle le pouvait, et Ryo, en train de calmer ses nerfs en tirant sur des cibles en carton à défaut de ceux qui avaient osé tenter de s’approcher des deux personnes qui lui étaient les plus chers à ses yeux.



En même temps qu’il tirait, il réfléchissait. Il pensait sans arrêt à la sécurité de Kaori et d’Hideyuki. Il s’arrêta et vida son chargeur. Il fallait dans un premier temps davantage sécuriser l’immeuble. Cela était indéniable. Depuis des années, il n’avait compté que sur lui-même, mais aujourd’hui, c’était différent. Il ne voulait prendre aucun risque... Non plus jamais, il ne prendrait le risque de mettre Kaori en danger. En repensant à ce petit être qu’il avait eu la chance de pouvoir prendre dans ses bras, sans devoir se justifier, il ressentit des frissons.



Il allait refaire une séance de tirs, mais il s’avisa. Il devait téléphoner au Doc et à toute la bande. Il déposa son arme et entreprit de prendre son téléphone portable. Appelant le Doc an premier, celui-ci répondit qu'il allait venir tout de suite.



Demain allait être un grand jour… Miki, Eriko, Mick, Kazue... allaient enfin savoir le fin mot de l’histoire. D’une manière ou d’une autre, ce qu’ils avaient tenté d'oublier, allait ressurgir du passé. Personne n’avait jamais vraiment compris la complexité de leur relation sauf une seule personne… Falcon… Pas pour rien que Kaori en ait fait un complice malgré lui.



Pour la première fois de toute sa vie, ses sentiments pour Kaori seraient mis à nus. Il ne pourrait prétexter n’importe quelle excuse. Hideyuki serait la preuve du contraire. Donc, à quoi bon continuer ce jeu totalement ridicule ? Il avait toujours mis son masque. Mais aujourd’hui, à quoi servait-il exactement ? Surtout en sachant la fin qui se profilait.



Ne voulant pas d’avantage y réfléchir, il remonta. Doc ne devrait pas tarder tant qu’il l’avait senti quelque peu soulagé que son protégé lui fasse encore confiance.



Le nettoyeur retrouva Kaori assise sur le sofa avec Hideyuki réveillé dans les bras. Ne se lassant pas de le regarder, elle pouvait passer des heures ainsi, tout en réfléchissant à leur avenir.



Contre toute attente, le nettoyeur vint s’assoir à côté d’elle. Stupéfaite par cet élan, Kaori le regarda. Il ne fallait pas chercher à comprendre, c’était Ryo ! Il fallait accepter qu’il puisse dans un moment être l’homme le plus gentil et le plus tendre, et dans un autre, l'être le plus dur et le plus distant. Elle se rapprocha d’avantage afin que Ryo puisse voir son fils. Et ils passèrent ainsi un moment unique. Comme un couple ordinaire qui admirent leur joyau. Ce fut un moment de douceur qui contrastait avec l’ambiance tendue dans les quartiers malfamés de Shinjuku. Beaucoup retournaient de fond en comble les villes des environs afin de retrouver Kaori Makimura et sa progéniture.



Une sonnette vint achever ce merveilleux moment. Ryo se leva prestement.



- Ça doit être le Doc…



Le nettoyeur alla à la porte en s’assurant bien de l’identité de leur visiteur. La porte s’ouvrit et fit apparaitre un Doc pas très à son aise.



- Rentre, lui dit simplement le nettoyeur.



Le vieil homme obtempéra doucement et adressa un sourire à Kaori. Il se dirigea tout de suite vers la jeune maman.



- Comment… Comment vas-tu Kaori ?



- Fatiguée, Doc, très fatiguée, répondit celle-ci



- Un peu normal…Tu arrives à te reposer un peu ? demanda le vieil homme.



- Ca va ..



Le doc prit son matériel et commença à l’examiner. Il commença par prendre sa tension.



- Ta tension est basse Kaori…



- Pas étonnant vue leur départ précipité, rétorqua Ryo.







Le Doc était mal à l’aise. Il sentait que Ryo lui en voulait ! Il avait commis une faute avec ce coup de fil.







Kaori regarda à son tour Ryo, mais pour rassurer le Doc, elle lui adressa un sourire bienveillant.



- Mais tu vas vite me donner un remède miracle pour y remédier hein Doc ?



- Bien sur Kaori…



Le nettoyeur n’en croyait pas ses oreilles. Kaori avait balayé l’erreur de cet imbécile du revers de la main. Il se retourna et fixa Kaori. Elle adressait un joli sourire au Doc, l’invitant à continuer son examen.



Voilà ce qu'était toute la différence entre son ange et lui… Elle pouvait pardonner... Mais lui en était-il capable ? Son coté obscur prenait régulièrement le dessus, en oubliant ses propres fautes ! Mais pas Kaori… Voilà ce qui entre autres, l’avait séduit en elle.



Avec précaution, le Doc prit Hideyuki dans ses bras sous le regard sombre de Ryo. Il sourit en regardant ce bébé et commença son auscultation. Il constata que c’était un bébé tonique et très vif malgré son très jeune âge.



- Bon tout va vient... Se contenta-t-il de dire.



Il redonna Hideyuki à Kaori qui s’empressa de le reprendre avec un grand sourire.



Il ouvrit un grand sac et en sortit une pile de médicaments qu'il posa sur la table. Il déclara :



- C’est ce que j’aurai dû faire depuis le début…



Sa voix s’affaiblissait au fur et à mesure de ses paroles. Il enleva ses lunettes et soupira. Il était tellement rare de le voir sérieux, démuni de sa mine de pervers en puissance. Cela toucha énormément la nettoyeuse.



- Doc… Doc… Tu ne pouvais savoir.. lui dit Kaori.



- J’aurai dû... J’aurai dû être plus prudent. Aujourd’hui, par ma faute, un homme est mort et vous êtes vous deux en danger…



- Doc… C’est fini ! regarde moi, regarde Hide. Nous sommes vivants et…



Kaori fit une pause et reprit :



- Et Ryo est là pour nous protéger aujourd’hui, donc ne t’en fais plus !!



Elle posa une main rassurante sur la sienne. Elle n’avait jamais vu ce coté là du Doc. Lui, le vieux lubrique, était aussi un homme consciencieux dans son travail.



- Prends bien tes cachets Kaori… Et beaucoup de repos…



Voyant que Ryo ne voulait pas engager une conversation avec lui, il décida de repartir. Arrivé à l’entrée, Ryo le rejoignit et lui déclara discrètement :



- Si tu as des infos pour moi… Appelle tout de suite, même des « on dit », je veux tout savoir !



- C’est entendu, affirma le Doc. Il regarda discrètement Kaori et dit discrètement à Ryo :



- Tu as su pour le contrat ?



- Oui... Mais cette fois soit discret, je ne veux pas que Kaori soit au courant, lui répondit Ryo. Pars par derrière, prend la porte du garage…



Le Doc hocha de la tête en guise de réponse et entreprit ce que Ryo lui avait ordonné de faire.



La nettoyeuse sentait bien une atmosphère tendue... Ryo lui cachait la vérité. Celui-ci se retourna vers Kaori avec un sourire pour la rassurer comme si rien n’était.
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyDim 21 Nov - 16:03

Chapitre 51 :: Avant que tout soit dit







Arrivé devant chez lui, Falcon hésitait à rentrer. Loin d’imaginer qu'il allait être accueilli chaleureusement, il était sûr que cette fois-ci, il devrait affronter Miki. Il savait pertinemment qu’elle imaginait le pire et réfléchissait déjà à la réaction qu’elle aurait en apprenant cette vérité. Lui-même ne comprenait toujours pas pourquoi il avait accepté d’aider Kaori dans cette mission si chaotique. Peut être aurait-il dû aller voir Ryo dès qu’elle lui avait annoncé sa grossesse ? Etre au courant du fait qu'on allait avoir un enfant était un droit légitime qui avait été enlevé à Ryo durant ces longs mois. Certes, il pensait avoir agit pour le mieux de cet enfant....



En revoyant l’air perdu de Kaori, assise sur ce banc, qui lui demandait de l’aide... Cela l’avait décidé. Mais à l'époque, il n'imaginait pas qu’il allait également aider Kaori à mettre cet enfant au monde. L’ancien mercenaire se sentait perdu devant cette nouvelle situation. Ryo l’avait aussi déstabilisé quand il l'avait vu si préoccupé et certain de son choix sur le fait de les faire partir pour New York. S'il avait été à sa place, qu’aurait-il fait ? Il soupira, il connaissait très bien la réponse… Comme lui. D’un geste brusque, il enleva sa ceinture de sécurité. Il fallait en finir avec tout ceci. L’ancien mercenaire sortit de sa voiture et se dirigea chez lui. Rien n’aurait pu dire à son apparence qu’il était stressé, mais intérieurement, il était vraiment tendu. Ouvrant la porte avec précaution, il rentra chez lui tout en respirant bruyamment et partit en direction du salon. Ce qu’il aperçut lui fit mal au cœur : Miki dormait sur le canapé. Elle avait attendu toute la nuit après lui. Ayant gardé ses réflexes du temps où elle vivait dans la jungle, elle se releva brusquement en ressentant la présence de son mari dans la pièce. Elle se frotta les yeux et regarda dans sa direction. Après avoir totalement émergée de son sommeil, elle se redressa de tout son être et le regarda avec ce regard rempli de reproches.





Elle était en rage contre lui… Non pas de ne pas être rentré mais de ne pas l'avoir prévenue. C’était inacceptable. A peine fit elle quelques pas qu'elle sentit déjà les larmes lui venir aux yeux tant que les émotions la submergeaient. Elle était soulagée que rien ne lui soit arrivé, mais tout autant désespérée de son comportement qu’elle ne comprenait plus depuis des mois. Le seul mot qu’elle réussi à dire fut :





- Pourquoi ?



Ne bougeant pas d’un pouce, Falcon regarda sa femme en réfléchissant à la meilleure des manières pour lui répondre.



- Tu auras ta réponse demain Miki.



A cette réponse, Miki laissa exploser sa colère envers son mari :



- Alors là NON ! Pas demain mais tout de suite Hayato ! Ce petit jeu a duré beaucoup trop longtemps ! Je veux que tu m’expliques maintenant !



- Il n y a aucun jeu Miki, j’ai fait ce qui me semblait bon de faire.



- Ça suffit avec ce discours qui n’a aucun sens ! Je n’y crois plus Falcon ! Allez dis moi... Comment s’appelle-t-elle pour qu’on en finisse !



En entendant cette question, l’ancien mercenaire ne savait pas quelle réaction adopter… Rire tant que cela lui était absurde ou se mettre en colère qu’elle puisse imaginer, ne serait-ce qu'un instant, que tout ceci était pour une femme... Lui ! Falcon !



- Ne va pas t’imaginer que je te trompe Miki...



- Arrête de me raconter des mensonges Hayato…! Alors pourquoi être dans un état pareil depuis des mois ? Tu te caches de moi... Et ces coups de fils ? Ces sorties sans que tu ne me dises ta destination ? J’ai besoin de toi moi ! Tu n’imagines pas la peine que j’ai déjà d’avoir perdu une amie… Et à coté de ça, mon mari va en voir une autre…! Alors dis moi ! Pourquoi es-tu comme cela depuis des mois si ce n’est pas une femme ! Je t’en prie…



Elle acheva sa phrase dans les larmes, c'en était trop pour elle.



Ne pouvant pas la laisser comme ça, Falcon se dit qu'il devait trouver une solution avant que cela ne dégénère plus.



- C’est pour Hideyuki…



L’ancienne mercenaire sursauta en entendant ce prénom.



- Hide... Hideyuki Makimura? Mais… mais quel rapport ?



- Tu voulais un nom Miki, Je t’en ai donné un… C’est pour Hideyuki que je fais tout ça !



- Falcon…



- Tu sauras le reste demain Miki, nous irons ensemble chez Ryo. Je t’en prie Miki… Patiente jusqu'à demain.



Figée sur place, l’ancienne mercenaire était sous le choc face à la réponse de son mari… Pour « Hideyuki »…HIDEYUKI MAKIMURA... Sans aucun doute… Il ne connaissait que ce Hideyuki là… Avait-il eu des informations concernant le départ de Kaori ? Que devait-elle faire à cet instant ? C’était bien la première fois qu’elle doutait de son mari, mais en prononçant ce prénom, toute sa colère, toute son animosité avait un temps soit peu disparue… Etait ce l’effet magique de ce nom...? «Hideyuki », qui malgré sa mort, était toujours présent ? Bien qu’elle ne l’ai jamais connu, dès que son prénom était cité, elle pouvait voir cette petite lumière naitre dans les yeux de celui qui le prononçait.



« Hideyuki » prononça-t-elle à elle-même. Elle était certaine désormais que cela avait un lien avec sa petite sœur. Kaori... Elle devait savoir ce que son mari pouvait bien faire durant ces mois pour cet ami disparu. A cet instant, elle se sentit bête… Elle qui voulait faire la crise du siècle à son mari, elle se retrouvait seule dans le salon, stoppée dans son élan juste par l'évocation de ce prénom si spécial. Reprenant un temps soit peu confiance, elle décida d’attendre le lendemain pour savoir ce que Falcon et Ryo avaient d’aussi important à lui dire. Bien qu’elle n’avait aucune envie d’aller chez Ryo depuis le départ de Kaori, elle lui en voulait énormément. Tout était de sa faute d’ailleurs si elle était partie ! Elle en était persuadée !



Elle décida de s’assoir, la réponse de son mari l’avait trop perturbée. Elle aurait payé cher pour savoir où était Kaori à cet instant… Sa meilleure amie lui manquait comme jamais ! Elle espéra que bientôt, elle lui donnerait enfin signe de vie... C'est sur cette pensée que l’ancienne mercenaire essaya de se détendre. C'était toute la force de Falcon… En peu de mots, il arrivait à calmer les gens malgré eux. Impressionnant !





Falcon estima qu’il avait dit ce qu’il fallait… Pas de mensonges, juste un simple prénom rempli de vérité. Il avait fait tout cela pour Hideyuki. D’un pas lent, il partit se coucher... Il était épuisé de cette nuit où il était resté aux aguets pour assurer la protection de Kaori et du petit Hideyuki. Il plaignit Ryo à cet instant. Toute la nuit, il avait ressenti une angoisse à l’idée qu’on vienne les attaquer alors même qu'il ne s'agissait pas de son propre enfant, alors il n'imaginait même pas ce que devait ressentir Ryo puisque c'était le sien. Protéger des adultes, même des femmes était « facile »... Mais lorsqu’il s’agissait d’enfants, tout était différent. « Enfants »... Ce n’était même pas le terme exact ! « Nourrisson » de quelques jours ! Pauvre gosse ! Comment allaient-ils faire pour le sortir de cet engrenage ? Ryo avait bien fait de les faire venir ici bien qu’il lui ait confié ses doutes. En prévenant tout le monde, Hideyuki aurait la meilleure des protections entre Mick, Ryo et lui… Cet enfant aurait des chances de s’en sortir et de pouvoir grandir tranquillement loin du monde de son père. Etait-ce autant un atout pour ce petit homme ? Fallait-il mieux qu'il vive privé d’un parent et avoir une vie « tranquille » ou prendre le risque d’avoir ses deux parents mais en ayant la crainte qu'il ne fête son prochain anniversaire ?



Falcon se retourna dans son lit en soupirant : tout cela était bien compliqué. Pourquoi avait-il fallu que destin mette ces malfrats dans la pharmacie à ce moment précis. La vie n’était pas juste ! Ne voulant plus y réfléchir, il fallait qu'il réussisse à dormir maintenant car dans quelques heure, il allait faire la tournée de ses indics afin de savoir ce qu’avaient donné les altercations de Ryo durant la nuit.











Appartement des City Hunter



La journée se passa sereinement... Ils se parlaient un peu en se croisant dans les escaliers ou pendant le repas... Kaori et Ryo avaient du mal à retrouver un rythme de vie commune où ils essayaient chacun de leur côté de retrouver leurs places. Le nettoyeur était perturbé par ce nouveau « partenariat » car désormais ils n’étaient plus deux, mais trois. Bien qu’Hideyuki soit si petit, Ryo était surpris qu’il prenne autant de place et perturbe autant leurs vies. Ne voulant pas inquiéter sa partenaire, le nettoyeur avait revêtu son apparence de calme et de sérénité absolue... En lui-même, il hurlait de colère et d’angoisse en pensant à ces minables qui avaient lancé ce contrat... Néanmoins, Kaori s’aperçut tout de suite qu’il y avait un problème en apercevant les gestes de son partenaire. Ryo regardait très souvent par les différentes fenêtres dont certaines avaient les stores baissés malgré que soleil qui aurait pu leur donner d’avantage de lumière.



Mais elle préféra se persuader qu’il savait ce qu’il faisait. S’il avait décidé de les faire venir ici, c’est qu’il estimait que cela était plus prudent pour eux. Il y avait encore des zones floues dans le danger qu’elle et Hide encourait... Cela la perturbait.



De son côté, le nettoyeur passait le plus clair de son temps entre le téléphone, la salle de tir et les fenêtres pour faire le guet, tout en feuilletant régulièrement ses magazines afin de montrer qu’il restait fidèle à lui-même. Malgré son apparence détendue, il sentait une gêne. Il n’arrivait pas à définir ce sentiment, comme une angoisse qui venait lui chatouiller ses sens déjà bien en alerte. Il était persuadé qu’il devait rester sur ses gardes car ils auraient très certainement de la visite dans peu de temps.



Comme un danger imminent prêt à surgir de l’ombre, il sentait une présence négative roder autour de chez eux... Cela lui rappela ces moments, lorsqu’il était sur les champs de batailles en Amérique latine. Combien de fois avait-il pu ressentir une rage, une force invisible se rapprocher de lui afin de le happer dans ses filets ? Aujourd’hui, il pouvait ressentir à nouveau ce malaise. Mais cette fois ci, il ne devait pas défendre sa propre vie, mais celles de deux autres personnes. C’était absurde de ressentir cette angoisse dans la mesure où il était aux aguets. Pourquoi ressentait-il ce malaise ? Le nettoyeur se rendait compte qu’il était stressé… Et qu’il avait peur. Le grand nettoyeur du Japon était simplement mort de peur pour Kaori et Hideyuki. Honteux devant un tel aveu, il devait néanmoins ne pas se mentir à lui-même. Peut être avait-il également ce doute de ne pas être à la hauteur de cette mission si vitale pour lui ? Savoir qu’un contrat de mise à mort planait sur la tête de son fils le rendait fou de rage.



Toujours plongé dans ses pensées, il fut interrompu pour le bruit d’un amas de verre. Se retournant vers la source du bruit, il aperçut Kaori en train de faire le ménage dans le salon.



- Kaori, bon sang ! Mais qu’est-ce que tu fais ? Le Doc t’a dit de te reposer !



Elle vira au cramoisie. C’était plus fort qu’elle : en voyant l’état de l’appartement, cela lui était insupportable de le laisser ainsi!



- Mais Ryo... Je ramasse juste les débris de verre… Ca pourrait être dangereux !



Regardant le salon, le nettoyeur fut exaspéré devant la remarque bien fondée de sa partenaire. Ce salon était simplement dévasté. Depuis des mois, il n’avait fait aucun réel ménage dans cet appartement.



- Je m’en occupe... Vas te reposer Kaori !



Devant la détermination de Ryo, Kaori n’insista pas et partit s’assoir sur le canapé afin de se détendre comme elle le pouvait avant le réveil d’Hideyuki. Elle observa avec un certain intérêt le nettoyeur en plein ménage. Jamais elle n’aurait imaginé voir le grand Ryo Saeba en plein nettoyage. Quel jeu de mots pour l’homme qui était ! Cela était touchant... Rien que pour cela, elle ne regrettait pas sa décision de les ramener même juste un laps de temps ici. Puisqu'elle pouvait savourer ces moments si intenses et intimes avec lui, elle les garderait bien en mémoire pour affronter un nouvel avenir sans lui.







Lorsque la nuit prit possession de la ville, Ryo redoubla de vigilance. Apercevant de multiples présences aux abords de l’appartement, il appela Falcon afin de l'informer qu’il resterait chez lui pour cette nuit. C’était bien la première fois qu’il aurait préféré mourir plutôt que de sortir. Il pouvait sentir une tension qui s’amplifiait au fur et à mesure que les heures s’écoulaient.



Malgré un combat acharné, Kaori avait gagné ! Décidant qu’il fallait tout de même manger, elle avait repris possession de la cuisine qui était la sienne. Et c’est avec un certain plaisir que Kaori reprit ses ustensiles pour préparer, avec ce qui restait de la livraison, un semblant de plat. Elle se dépêcha de finir sa tâche avant que Hideyuki ne se réveille.



Pendant ce temps, Ryo prit soin de son arme en la nettoyant comme à son habitude minutieusement. Elle était devenue le prolongement de sa propre main. En la regardant fixement, il se rendit compte qu’elle faisait désormais partie intégrante de sa vie. Elle était même devenue un membre de sa famille en quelque sorte. Même s'il ne se l’était jamais avoué à lui-même, il aurait aimé parfois s’en défaire… Ne serait-ce que quelques instants, pour gouter à une vie normale sans arme. Malheureusement, cela ne faisait pas parti de son destin. La remettant tout contre lui, le grand Ryo Saeba se sentait étrange… Pourquoi éprouvait-il ce poids sur le cœur ? Il lui fallait peut être encore un peu de temps pour comprendre ce nouveau sentiment qui lui étreignait le cœur. Il sourit malgré lui en pensant, que malgré sa promesse, il se mentait à lui-même. Il savait bien le nom de ce sentiment : la culpabilité. Il allait faire un acte qu’il n’avait jamais compris en voyant ces femmes élevant, seules dans le silence, un enfant à cause de la volonté du père de ne pas être présent auprès d'eux. Mais que pouvait-il faire dans sa situation ? Rien que se dire qu’il était « père », cela le perturbait ! Lui, le grand Ryo, avait peur de ce petit être... C’était impressionnant ! Un simple regard, et il avait réussi à perturber le grand nettoyeur qu’il était. Ce fut justement ses pleurs qui le firent sortir de ses pensées bien tristes, il aperçut Kaori monter en quatrième vitesse pour aller récupérer « leur » enfant. C’était étrange la vie… Regardant fixement devant lui, il était redevenu pensif.



Après un repas passé dans une ambiance beaucoup plus détendue, le nettoyeur luttait avec lui-même pour ne continuer à ne montrer aucune inquiétude, mais il ne put que constater que cela lui était extrêmement dur. Rien que pour tout cela, il devait réussir sa mission ! Il souffrait trop de devoir vivre une telle situation ! Après avoir rassuré Kaori comme il le pouvait, il l’obligea à aller se coucher malgré sa résistance à le faire.



Il l'observa en train de monter dans sa chambre avec Hideyuki. Le cœur du nettoyeur rata un battement en voyant leur vulnérabilité.



S’asseyant à son endroit stratégique, il changea son visage serein contre celui du nettoyeur. Son regard se durcit et ses membres se contractèrent pour se muer en cet être tellement redouté dans le milieu. Les heures défilèrent sans l’ombre d’une tentative d’intrusion dans l’appartement. Ayant pris le temps de réfléchir, il pensa à prendre une autre arme sur lui. Loin d’être infidèle à la sienne, il pouvait tout de même prendre encore plus de précautions… Il se mit à sourire devant une telle initiative et adapta à son arme l'embout d'un silencieux. Au moins s’il devait utiliser cette arme, ce serait dans le silence le plus complet et son fils ne serait pas dérangé. Toujours en alerte, il décida d’aller dormir d’un œil. Il remonta lentement les escaliers dans la pénombre de la nuit. Il ne ressemblait plus au Ryo que les gens pouvaient connaitre. Il était redevenu pendant quelques seconde un homme normal qui souffrait de cette situation et qui ne savait pas comment atténuer la douleur qui risquait se s’amplifier avec leur départ. Après s’être assuré que ses anges dormaient, il partit en direction de sa propre chambre. Ouvrant doucement la porte, il alla dans un premier temps prés de la fenêtre pour regarder une dernière fois si rien ne trahissait la présence d’un ennemi voulant entrer chez eux. Rassuré de l’absence d’auras meurtrières, il partit s’allonger en soupirant. Que de tension ! En repensant à ces derniers jours, il était troublé de ce revirement dans sa vie ! Aujourd’hui, il était différent ! Il avait gagné en force grâce à cette nouvelle vie qui avait chamboulé son cœur si longtemps meurtri à tout jamais. Malgré sa souffrance, il pourrait déplacer des montagnes rien que pour « lui » . Sur cette conclusion, ses yeux se firent plus lourds l’obligeant à les fermer et le plongeant ainsi dans un sommeil léger, prêt à se réveiller.









3 heures du matin.



Ayant perçu un bruit suspect, Ryo ouvrit brusquement les yeux. Il attrapa son arme et se leva rapidement. On pouvait dire qu’ils ne perdaient pas de temps. Les hostilités avaient commencé ! Ils allaient être servis ces diables ! Ils ne savaient qu’il allait avoir à faire à un Ryo Saeba qui avait gagné en force et en rage. Certes, il ne voulait plus reprendre le visage de l’ange de la mort, mais ils paieraient pour leur insolence et ce contrat horrible qu’ils avaient mis en place !



Prenant la précaution de marcher tel un félin qui filait sa proie, Ryo prit le couloir principal plongé dans le noir afin de se diriger au plus vite vers l'aura meurtrière qui se situait au rez-de-chaussée. Aucun danger ne devrait dépasser ce niveau. C’était le périmètre de sécurité que Ryo s’était fixé en éloignant au maximum le danger d’Hideyuki et pour que, surtout, aucun ennemi ne puisse soupçonner son existence. D’un geste assuré, il s’abaissa prés des escaliers et aperçut tout de suite l’ombre de l’intrus. Il ferma les yeux pour mieux percevoir chacun de ses mouvements, il en déduisit, grâce à cette capacité hors du commun qu'il avait, qu’ils étaient deux dans la pièce. Cette colère noire bien caractéristique refit naissance en lui. Comment osaient-ils venir chez lui ? Ils ne savaient vraiment pas qu’ils avaient signé leurs arrêts de mort ! Jamais, plus jamais, il ne se laisserait surprendre ou mettre en danger les personnes qu’il aimait le plus au monde ! Hésitant, il se demanda s’il allait les laisser en vie ? La réponse lui parut évidente et logique dans la mesure où il ne devait prendre aucun risque.



« Pardonne moi Kaori, je n’ai vraiment pas le choix. »



L'arme munie du silencieux à la main, plaquée contre son cœur, il attendit le moment stratégique… Il observant un instant les ombres avec son regard perçant. Puis, avec une rapidité hors du commun, il partit au combat, ne laissant même pas une seconde à ses adversaires de répliquer. Les malfrats tombèrent tous les deux sur le sol, de tout leur poids. Ryo regarda en direction de l’étage en espérant que ces abrutis n’avaient pas fait trop de bruits en s’écrasant ainsi sur le sol. Personne ne devait réveiller son fils. Devant les corps, Ryo eut un regard sombre et triste. Il se mit à repenser à son erreur d’inattention dans le passé et ressentit cette rage destructrice qui l’avait ravagé et qui ne le quittait plus depuis cette nuit. Passer une nuit d’amour avec son ange pour qu’elle se termine dans un bain de sang avait été le pire cauchemar de sa vie.



Le nettoyeur devait se dépêcher de faire disparaitre ces déchets qui avaient osé le défier. Il les traina dehors tout en ayant pris le soin d’appeler un « éboueur » assez connu pour ce genre de boulot. Le nettoyeur se dit qu’il avait donné son premier signe fort pour tous ceux qui tenteraient à l'avenir de venir fouiner chez lui.



Après avoir terminé cette besogne peu reluisante, il remonta d’un pas lent en direction de sa chambre, mais stoppa devant celle de Kaori. Il ouvrit doucement la porte et rentra discrètement. Une fois arrivé près du lit de Kaori, il la regarda longuement en se demandant si elle se doutait du réel danger qu’elle et Hideyuki encourait ? Puis son regard se posa sur Hideyuki. Un sourire apparut sur son visage en voyant ce petit être dormir tranquillement sans savoir ce qu’il venait de se passer en bas. Heureusement… Jamais il ne devrait savoir ce que les mains de son père avaient pu faire. Le nettoyeur continua à le regarder en se demandant comment des hommes pouvaient être prêts à tuer un bébé ? C’était impensable pour lui. A cet instant, il se dit qu’il était déjà peut être différent des autres nettoyeurs en ayant cet état d’âme depuis des années. Jamais, il n’avait attenté à la vie d’un enfant.





Le nettoyeur était captivé par sa petite respiration qui apaisait son cœur. Il ne se demandait même pas comment il réagirait s’il arrivait malheur à ses anges ? Des frissons lui parcourent le dos face à cette hypothèse dramatique. Cela ne devait pas arriver …ET cela n’arriverait pas ! Foi de Saeba ! Quitte à revendre son âme au diable ! Il pouvait donner sa propre vie pour eux, pour qu’ils parviennent à sortir de ce milieu infecte.



Ne voulant pas les perturber dans leur sommeil, le nettoyeur ressortit finalement de la chambre, encore plus chamboulé que jamais ! Demain était un autre jour… Et cela annonçait un autre combat en perspective ! En tuant ces deux truands venus un peu trop à son goût chez lui, il savait que la nouvelle allait vite circuler désormais dans le milieu. Et c’était exactement ce qu’il souhaitait, faisant comprendre qu’il ne laisserait aucune chance à celui qui viendrait le titiller ou le narguer pour éventuel duel. Mais, il savait que ça allait également accentuer la colère de ses ennemis, lesquels retenteraient un assaut bientôt tout en continuant leurs recherches pour trouver une trace de Kaori et Hideyuki.





Un sentiment d’angoisse le gagna : Ne les avait-il pas jeter dans la gueule du loup en les installant ici ? Qui serait assez fou pour les planquer dans le premier endroit que ses ennemis viendraient visiter ? Lui… Car il avait une confiance totale en ses sens et ses compétences. Mais s’il se trompait ? L’angoisse tendit tous les muscles de son corps. Comme pour évacuer cette tension accumulée, il se dirigea rapidement vers le toit pour prendre l’air. Le grand Ryo Saeba serait-il en train de douter de ses propres compétences ? Non, ce n’était certainement pas le moment pour lui d’avoir des hésitations ! Il était un nettoyeur et devait rester maitre de lui même en les protégeant de tout son être. Il regarda le ciel et se mit à songer à Makimura. Qu’aurait-il fait dans de pareilles circonstances ? Comme une prière silencieuse, il lui demanda de l’aider à y voir plus clair ! Il n'y avait rien de plus terrible que de ne pas savoir vers quelle situation il se dirigeait, avec une femme et un enfant dans ce milieu sordide et sans avenir.
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyLun 6 Déc - 13:53

Chapitre 52 :: la vérité dévoilée





« Deux hommes abattus par Ryo Saeba pour le fait d’avoir osé rentrer chez lui »







La nouvelle selon laquelle deux hommes avaient été abattus par Ryo Saeba s’était propagée dans le milieu dès que les corps avaient été remis à leur patron, donnant ainsi la réponse du nettoyeur. Cette réponse avait attisé la colère de certains et calmer les ardeurs des autres. Loin d’imaginer qu’il en avait fini avec eux, Ryo savait pertinemment qu’il n'était qu’au début de ce bras de fer qui s’annonçait compliqué. Certains indics lui téléphonèrent afin de lui donner des nouvelles en réitérant leurs mises en garde devant cette réponse radicale bien que cela fasse des mois qu’il n’était déjà plus conciliant. Aujourd’hui il n’avait plus le choix, il devait les calmer à coup d’arme afin de montrer toute sa colère qu’on puisse raconter de telles sornettes à son sujet. Le nettoyeur se sentait de plus en plus nerveux en voyant les minutes s’écouler à toute vitesse. Au fil de la journée, il pouvait ressentir le stress envahir son corps en sachant que le moment de vérité devant leurs amis s’approchait dangereusement. Mais, il n’avait pas le choix en voyant les proportions qu’avait pris cette histoire.



Depuis le matin, Kaori, loin de savoir ce qui avait pu se passer la nuit dernière, ne faisait que croiser Ryo. Elle était elle-même très mal à l’aise à l’idée de cette rencontre. Elle s’était enfuie, ne laissant rien derrière elle… Elle était persuadée qu’on lui en voudrait éternellement. Surtout Miki et Eriko, mais à l’époque, elle était persuadée que c’était la meilleure solution. Mais, quand on voyait aujourd’hui comment avait évolué la situation, elle commençait à douter de ses choix. Tout en changeant Hideyuki, elle le regardait intensément en se demandant ce qu’ils allaient devenir. Normalement, lorsqu’une naissance était annoncée, c’était la joie et le bonheur qui primaient sur tout le reste. Mais pour elle, c’était différent, on voulait lui rendre visite mais pas avec des intentions bienveillantes, vu l’attitude de Ryo. Elle avait bien remarqué toutes les précautions qu’il prenait pour eux. Comment leur amis allaient-ils réagir lorsqu’ils apprendraient l’existence d’Hideyuki tout en devant admettre qu’ils ne s’étaient même pas réellement mis en couple ? Elle ressentit l’angoisse lui étreindre le cœur, car en présentant Hideyuki, une partie de leur intimité serait dévoilée.







Assis sur le canapé, bras croisés derrière la nuque, Ryo réfléchissait à la manière dont il allait aborder les choses avec leurs amis... Comment allait-il dire les choses ? Par quoi commencer ? Il ne savait vraiment pas d'ailleurs par quoi commencer... En devant annoncer la venue d’une nouvelle personne dans leur groupe... A cette pensée, il esquissa un sourire car ce protagoniste allait chambouler à jamais ce clan si spécial d’anciens mercenaires et de nettoyeurs encore en fonction.



D’un pas rapide, Mick et Kazue sortirent de chez eux, pressés de savoir ce que Ryo avait de si important à leur dire. Ils se dépêchèrent pour rejoindre l’appartement d’en face. Mick avait comme un pressentiment, il était sûr qu’il avait retrouvé la trace de Kaori. Ne voulant pas crier victoire trop vite, il garda cette hypothèse pour lui.



Toquant énergiquement à la porte de l’immeuble aux briques rouges, Mick devenait de plus en plus impatient de savoir. Trop lent à son gout, il refrappa à nouveau encore plus énergiquement, sous le regard interrogateur de sa compagne.



Ryo ouvrit doucement la porte et les accueillit avec un sourire mystérieux.



- Je ne suis pas sourd Mick, pas besoin de tambouriner ainsi sur cette porte !



Ces derniers n’eurent même pas le temps de dire bonjour que Ryo les pressa pour rentrer à l’intérieur et ferma consciencieusement la porte.



Mick et Kazue furent surpris par cette manière d’agir de Ryo en verrouillant la porte. Regardant celle-ci, Ryo savait que le plus dur restait à venir, prenant de l’air comme pour mieux se donner du courage, il se retourna en direction de ses amis, tout sourire aux lèvres.



De plus en plus surpris de l’attitude Ryo, Mick n’en pouvait plus d'attendre :



- Alors dis-moi ????? Qu’est-ce qui se passe ? Si tu nous appelles, c’est qu’il y a quelque chose de grave... A moins que tu n'aies quelque chose à nous annoncer ?



Le regard de Mick était lumineux car il en était certain désormais... Kaori était la cause de cette réunion improvisée. Devant le regard interrogateur de son frère d’arme, Ryo déclara :



- Donne moi encore quelques minutes… Tout le monde n’est pas encore là.



Déçu, Mick affaissa les épaules et alla s’affaler sur un fauteuil. Tentant à son tour sa chance, Kazue demanda avec un air suppliant :



- Rien de grave Ryo ???



Amusé, il répondit :



- Ne t’inquiètes pas Kazue… Sinon je ne serai pas aussi calme..



Calme, terme très mal approprié dans la mesure où le nettoyeur paniquait sans en laisser paraitre le moindre soupçon de nervosité. Les minutes qui suivirent parurent les plus longues de son existence pour lui devant les regards du couple. Il regarda l’heure en espérant que le reste du groupe n’allait pas tarder. A peine, avait-il fait cette réflexion qu’un nouveau coup sur la porte l'avertit de l’arrivée des autres. La porte s’ouvrit sur Falcon… Et Miki. Sans rien laisser paraitre, Ryo fut soulagé en voyant sa présence. Falcon avait réussi à la faire venir. Il n'y avait rien à y dire : il était très fort. Mais en voyant la mine fermée de Miki, il sut qu'elle était à deux doigts d’exploser. Il pouvait ressentir toute sa colère et son incompréhension face à la situation. Il savait que l’absence de Falcon durant toute la nuit avait dû davantage détériorer le couple. Falcon avança tout en obligeant Miki à en faire de même. Cette dernière n’était pas du tout heureuse d’être venue voir Ryo. Depuis la disparition de Kaori, elle lui en voulait énormément. Bien qu’elle soit sûre désormais que sa situation avec Falcon devait également se répercuter sur son analyse. Pourquoi était-elle venue ? Pour une unique raison… L’espoir que Ryo ait eu des nouvelles de Kaori ! Voila à quoi elle s’accrochait et pour cette raison, elle mettait de coté sa colère envers son mari. Mais dès la fin de cette réunion, si toutes ses questions n’étaient pas saluées par des réponses satisfaisantes, elle était décidée à faire ses valises et partir. Il était hors de question pour elle de vivre avec son mari en ayant des doutes ou en sachant qu’il ait pu lui mentir. Elle ne pouvait pas accepter cela.



Le couple entra donc dans l’appartement avec une certaine tension.



Ryo s’adressa directement à l’ancienne mercenaire :



- Ne t’inquiètes pas Miki…Tu auras toutes les réponses à tes questions.



Une petite lumière jusqu’alors éteinte se ralluma dans ses yeux. Elle regarda son mari, puis Ryo. Malgré sa contrariété, elle afficha un maigre sourire et lui répondit dans un souffle :



- Je l’espère Ryo… Je l'espère…



Mick, qui ne tenait plus en place, se leva et s’exclama :



- Alors Ryo, dis nous tout maintenant !



- Désolé Mick, mais il manque encore une personne...



L’américain sentait les larmes jaillir de ses yeux tant cela devenait trop long pour lui. Il se relaissa tomber dans le fauteuil en soupirant.



Une jeune femme était immobile devant l’immeuble aux briques rouges... Eriko hésitait... L’appel de Ryo l’avait perturbée. Elle n’avait eu que très peu de contacts avec lui depuis le départ de Kaori. De plus, sa douleur était telle qu’elle était rentrée dans un certain mutisme malsain. Elle aurait dû s’apercevoir que Kaori allait mal. Elle l’avait senti mais elle n’avait pas su réagir comme il le fallait avec selon elle. Et, revoir Ryo, ne lui plaisait guère. La vision qu’elle avait eu de lui lors de leur entretien lui avait fait peur. Il avait été un autre homme. En ayant aperçu son coté sombre, elle comprenait en quoi cet homme pouvait avoir une double facette. Mais elle avait vite compris que ce coté obscur ne ressortait que lorsque sa relation avec Kaori était au plus mal. Elle soupira malgré elle et avança vers l’entrée.



Hésitant une nouvelle fois, elle frappa à la porte. Elle fut accueillie par un Ryo méconnaissable. En le voyant, elle fut surprise de voir qu'il était redevenu celui qu’elle avait toujours connu, cet homme au regard pétillant, rempli de vie.



A demi rassurée, elle le salua et rentra dans le salon tout en étant encore plus surprise de voir que tout le clan était réuni. Elle se retourna en direction de Ryo.



- Que se passe-t-il Ryo ? demanda-t-elle.



Mick allait se relever mais Ryo prit la parole.



- Juste deux personnes et tout le monde sera enfin là !



L’américain frappa de sa main l’accoudoir tant il était nerveux. Heureusement pour lui, de nouveaux coups sur la porte annoncèrent enfin les derniers invités. Ce fut sans surprise que Ryo accueillit Saeko et Reika qui demandèrent également l'explication d’une telle réunion.



En haut, à l’étage, Kaori pouvait entendre les voix de tous ses amis qui lui avait tant manqués. Emue, elle essuya des larmes naissantes tout en jetant un coup d’œil vers Hideyuki qui dormait à poings fermés dans son couffin. Elle pouvait ressentir l’angoisse monter en elle d’un cran, car dans quelques minutes, elle devrait affronter leurs regards interrogateurs voire accusateurs...



Ca y est, on y était. Le moment de vérité était arrivé.



Devant les regards interrogateurs de tous leurs amis, Ryo regarda Falcon qui avait les bras croisés et son calme légendaire. Ce dernier hocha la tête donnant ainsi la permission à Ryo de commencer.



Le nettoyeur avait la gorge sèche, il toussota pour se donner davantage de courage et se lança !



- Je vous ai fait venir... Car j’ai une importante nouvelle à vous annoncer. Cela concerne Kaori...



Mick en était sûr, il avait vu juste ! Ryo avait retrouvé la trace de Kaori...



Voyant les regards fixés sur lui, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. Ses mains devenaient moites, il les mit dans ses poches pour en contrôler les tremblements.



- Je... Enfin... Je l’ai retrouvée…



Un cri de joie envahit le salon, chacun y allait sa question dans un brouhaha impossible.



Ne voulant pas se laisser perturber par l’euphorie qui gagnait ses amis, Ryo continua en élevant la voix. Il voulait à tout prix finir ce qu’il avait à dire.



- Ce n’est... Enfin ce n’est pas aussi simple...



Les amis figèrent leurs sourires, attendant la suite.



- Disons... Que..Kaori est partie pour... Enfin...



Le nettoyeur passa sa main dans ses cheveux. Cela devenait confus dans sa tête, il ne trouvait pas les mots appropriés. Déjà de nature peu bavard pour aborder les sujets concernant sa vie privée, aujourd’hui, il était mis au supplice.



La nettoyeuse qui écoutait silencieusement à l’étage, eut de la peine pour Ryo. Elle devait l’aider.



Ce dernier essaya de reprendre le fil de ses idées.



- Kaori est...



Le nettoyeur fut interrompu par une voix féminine qui surplomba la pièce.



- Kaori est de retour pour quelque temps, se contenta-t-elle de dire en descendant les escaliers.



Tout les visages se tournèrent en direction de cette voix qui leur était familière.



En apercevant Kaori, la bande d’amis resta figée. Miki et Eriko ne purent s’empêcher de crier d’étonnement devant cette apparition. L’ancienne mercenaire se releva brusquement tout en la regardant intensément.



Gardant la tête froide pour ne pas se sentir désemparée, Kaori descendit lentement tout en tentant de contrôler son cœur qui s ‘affolait en voyant les regards de ses amis.



- Kao... Kaori ! Oh mon dieu, c’est toi ! réussit à articuler Miki qui n’arrivait plus à gérer ses émotions.



Un silence pesant envahit le salon, sous le regard inquiet de Ryo fixé sur sa partenaire qui avait décidé de prendre le relais.



- Je… Je... Enfin nous allons tout vous expliquer, réussit-elle à dire.



Le regard de Ryo changea pour se remplir de compassion pour elle. Affronter à deux ce moment le soulageait.



Miki et les sœurs Nogami restèrent sous l’effet de la surprise, Eriko avait les larmes aux yeux et Mick avait la bouche grande ouverte devant l’apparition de Kaori. Après le silence, revint le brouhaha dans la pièce, rempli de questions qui fusaient dans tous les sens. Chacun essayait de savoir enfin pourquoi était elle partie, Pourquoi ?







Miki prit enfin la parole en se lançant dans les bras de Kaori.



- Pourquoi Kaori ? Pourquoi partir sans un mot ??? Qu’avais-tu pour t’enfuir ainsi ??? Nous laisser sans nouvelles, cria-t-elle à bout de nerf.



L’ancienne mercenaire fondit en larmes dans les bras de la nettoyeuse. En voyant l’état de son amie, Kaori se sentit perdre pied de lui avoir causer autant de tristesse. Les larmes lui montaient également aux yeux. Mais aujourd’hui, c’était une Kaori transformée à tout jamais qui allait parler :



- J’étais… J’étais obligé Miki… Je devais partir… Et même aujourd’hui, je ne devrait pas être là… Mais les circonstances ont fait que tout ne s’est pas passé comme prévu...



Miki releva la tête à cette phrase et lui demanda :



- Qu’as-tu Kaori pour devoir t’enfuir comme ca ???



Eriko était tellement impatiente de le savoir aussi qu'elle se rapprocha également de Kaori, suivi de Mick et Kazue.



La nettoyeuse se sentait étouffée par ce flot de questions et ses amis venant l’entourer afin de savoir. Ressentant l’angoisse de Kaori, son partenaire intervint :



- Kaori a dû partir… Pour protéger quelqu’un.



Tout le monde retourna son attention vers Ryo.



- Protéger qui ? demanda Mick étonné des paroles de Ryo.



Personne ne comprenait ce qui se passait. Mick secoua la tête :



- Je ne comprends rien ! Depuis quand Kaori doit partir pour protéger une personne sans nous donner la moindre nouvelle !



Kaori et Ryo se regardèrent un moment, instaurant entre eux un dialogue silencieux. Puis, après quelques instants, un sourire apparut sur le visage du nettoyeur pour encourager à sa manière sa partenaire et lui montrait également son soutien dans ce moment délicat. D’un mouvement de la tête, lui montrant les escaliers, Ryo donna une instruction à Kaori. Comprenant ce qu’il voulait dire, la nettoyeuse se retourna afin de remonter les escaliers.



Eriko s’écria :



- Mais où vas-tu Kaori ?



- Je… Je reviens... Je vais le chercher, se contenta-t-elle de répondre.



Tout le monde se regarda… Kaori allait la chercher la personne qu’elle protégeait depuis des mois ? Elle avait été obligée de rentrer à Shinjuku avec lui ?



C’était la confusion totale.



Après quelques secondes qui parurent une éternité pour le nettoyeur, il put entendre du bruit provenant de l'étage qui annonçait le retour de Kaori.







Ayant pris délicatement Hideyuki dans ses bras, elle l’embrassa comme pour se donner davantage de courage avant de reprendre le chemin du salon. Elle redescendit doucement les escaliers comme pour retarder l’échéance. Son cœur palpitait à tout rompre tellement elle était nerveuse et mal à l’aise.



La bande d’amis fixèrent alors de nouveau les escaliers et lorsqu’ils aperçurent enfin Kaori, leurs regards se dirigèrent vers ses bras qui tenaient quelque chose. Quelques secondes suffirent pour rectifier leur vocabulaire, il ne s’agissait pas d’une chose… Mais quelqu’un… Un bébé…



Personne au début ne sembla réagir devant cette découverte. Estomaqués, surpris, ils restèrent les yeux rivés sur cet « étranger ». Ce fut Mick qui, le premier, s‘approcha de nouveau vers Kaori voulant mieux voir ce qu’elle tenait dans les bras. Celui blêmit à l’extrême en voyant sa supposition confirmée. Kaori tenait bien un bébé !



Miki mit sa main devant sa bouche pour empêcher un cri de surprise d'en sortir. Eriko en fit autant.



Kaori se sentait nerveuse devant l’état de choc de ses amis. Voulant reprendre le contrôle de la situation, elle fit mine de leur sourire :



- Je… Je… Vous présente Hideyuki.



Tout le monde répéta ce prénom si particulier…



- « HIDEYUKI » !







Dans un élan commun; ils se regroupèrent à nouveau autour de Kaori pour mieux voir Hideyuki.



Tant de nouvelles questions se posaient désormais à l’ensemble de la bande. Mais encore sous le choc, ils ne faisaient que fixer ce petit être.



Ryo était resté en retrait en constatant que, mine de rien, Kaori s’en sortait mieux que lui : il n’avait jamais été doué pour les discours.



Après avoir observé attentivement Hideyuki, Mick se retourna en direction de Ryo avec un regard rempli de questions. A la vue de ses yeux interrogateurs, Ryo détourna les siens de l’américain, il voulait à tout prix éviter les questions gênantes pour le moment.



Constatant la réaction de Ryo, l’américain redirigea son attention sur Hideyuki. Malgré la situation, il ne put s’empêcher de sourire en regardant ce nourrisson, car il venait de comprendre un élément important. En une fraction de seconde, il sut que ce bébé était le fils de Kaori et Ryo.



Reprenant ses esprits, tout en continuant de regarder avec attention cet enfant, Miki lui demanda avec hésitation :



- C’est… C’est ton fils Kaori ?



- Oui Miki !



- Mais pourquoi partir Kaori ???? demanda Eriko dont la voix trahissait sa peine et son incompréhension.



- C’est assez compliqué à expliquer Eriko… J’étais obligée, répondit Kaori gênée.



- Comment ça compliqué…? Et le père, il est où dans l’histoire ??? s’écria cette dernière folle de rage de n’avoir pas su aider son amie tout en se tournant vers Ryo.



Kaori n’arriva pas à répondre… Comment le faire ?... Tous les yeux étaient braqués sur elle.



Un long silence suivit cette question sans que Kaori ne parvienne à y répondre.



Le nettoyeur estima que c’était à son tour de prendre la parole :



- C’est moi….



Tout le clan retourna comme un seul homme pour fixer Ryo lequel évitait d’affronter leurs regards.



Tout commençait à devenir clair… Miki s’approcha de Ryo.



- Mais pourquoi Ryo ??? Pourquoi l’avoir laissé partir loin d’ici et seule ?



- Je… Je n’étais pas au courant… répondit Ryo dont la voix n’était plus aussi audible.



- Comment ça tu n’étais pas au courant ? hurla-t-elle, sentant sa colère reprendre ses droits.



- Ce n’est pas aussi simple Miki... tenta de lui répondre le nettoyeur.



Miki le regarda avec un air de mépris.



- Tu as toujours été un lâche Saeba... lui lança-t-elle sans ménagement, excédée par son comportement qu’il avait pu avoir avec son amie depuis des années. A peine le temps que tu assumes tes sentiments pour Kaori que tu as déjà fui tes responsabilité ! C’est pitoyable !



Ne supportant pas la remarque lancée par Miki, Kaori intervint tout de suite :



- Ryo a raison… Il n’était pas au courant… Je ne lui avait pas dit… Je voulais seulement enfin… Protéger Hideyuki… Je ne voulais pas qu’il vive dans ce monde... Je n’avais pas le choix…



Essayant d’être cohérente sans pour autant dévoiler entièrement leur vie privée, elle choisissait ses mots. La nettoyeuse ne souhaitait pas parler du rôle de Falcon dans l’histoire. Mais contre toute attente, ce dernier prit la parole :



- J’ai surveillé Kaori pendant tous ces mois pour assurer sa sécurité...



Miki tomba des nues… Elle regarda son mari avec stupéfaction :



- Comment tu… Tu étais au courant Falcon ?????? Tu veux dire que toutes les fois où tu étais parti, c’était pour... Enfin ??



Falcon acquiesça de la tête. Tout devenait enfin clair dans l’esprit de Miki :ses absences répétées, ses coups de téléphone...



- Tu m’as caché la vérité pendant tous ces mois Falcon ?? réussit-elle à dire sentant l’émotion la gagner de nouveau.



- Je n’ai pas eu le choix. Comme Kaori ne voulait pas que cela se sache, j’ai dû veiller à sa sécurité durant sa grossesse. Vous allez sûrement m’en vouloir de n’avoir soufflé mot… Mais j’avais promis. Si j’ai fait ça, c’était pour protéger le petit. Je n’ai pas d’avantage à me justifier.



Devant une telle réponse, le silence s’abattit de nouveau dans le salon. Sans savoir quelle réaction adopter en ayant enfin eu les réponses à ses questions, l’ancienne mercenaire se sentit vidée de toute force, l’empêchant de bouger. Préférant cogiter sur cette vérité qui lui venait d’être donnée, Miki se remit à observer Kaori.



Mick, qui reprenait peu à peu la maitrise de lui-même après de telles nouvelles, redirigea son attention vers le nettoyeur et lui demanda :



- Et toi Ryo, quand l’as-tu su ?



- Falcon est venu me voir quand Hideyuki est né, répondit Ryo en lançant un regard en direction de Kaori. Cette dernière baissa la tête en ayant ressenti dans sa réponse un peu de reproches...



Mick continua, imperturbable, voulant à tout prix évaluer la situation objectivement :



- Mais que s’est-il passé alors, pour que Kaori revienne ici ?



Kaori allait répondre, mais Ryo la devança :



- Il y a eu des fuites… En passant un coup de fil, Doc a émis des informations qu’il n'aurait pas dû transmettre. Des voyous ont intercepté l’appel, donc j’ai dû intervenir et les faire revenir ici un peu en catastrophe.





Mick intervint de nouveau sourire aux lèvres cette fois ci :



- Et je suppose… que c’est là qu’on intervient ?



Ryo esquissa à nouveau un sourire devant le nettoyeur américain qui avait tout compris à la situation d’urgence.



- Oui… La rumeur de l’existence de Hide a déjà circulé dans le milieu... J’ai ramené Kaori en attendant que cela ce calme…



Kazue, qui était restée silencieuse, prit la parole :



- Et après ??? Quand tout ce petit monde sera calmé, quelle est la prochaine étape ?



Décontenancé et quelque peu mal à l’aise de ce qu’il allait annoncer, Ryo lui répondit :



- Après Kaori pourra partir avec Hide aux Etats-Unis.



Tout le groupe d’amis eut un choc en entendant la réponse de Ryo. Ils se retournèrent en direction de Kaori pour savoir si tout cela était vrai. La jeune nettoyeuse voulait rester forte et afficha un sourire convenu en hochant de la tête pour montrer acquiescement face aux propos du nettoyeur.



Ils essayèrent alors de digérer tout ce qu’ils venaient d’apprendre. La dernière étape leur faisait un mal fou. A peine avaient-ils appris le retour de Kaori que c’était pour leur annoncer son prochain départ…Avec « Hideyuki ».



Ils auraient pu être en colère contre Kaori, contre sa décision de partir sans donner de nouvelles, mais leurs réflexes de nettoyeurs prirent les commandes en ayant bien analyser la situation. Il fallait tout d’abord agir dans l’urgence en conservant à l’esprit le principal objectif : protéger Hideyuki.



Après quelques minutes de silence où chacun était pris dans ses pensées respectives, Ryo reprit la parole :



- J’aimerai... J'aimerai instaurer un roulement... Pour que vous veniez surveiller les lieux en mon absence. Car je dois être présent sur le terrain pour ne pas attirer les suspicions bien qu’ils en aient déjà… Mais je dois agir le plus naturellement possible.



- Je peux demander à des agents de venir, tenta de proposer Saeko bien qu’elle savait que cela ne suffirait pas.



- Non, cela ne ferait qu’attirer les doutes s'ils apprenaient que tes hommes sont de la police, répondit le nettoyeur.



- Oui... Tu as raison, et partir tout de suite pour New York serait dangereux… rajouta Saeko essayant de réfléchir à une solution.



- Voilà pourquoi aujourd’hui je fais appelle à vous… Si vous êtes d’accord bien entendu ! se contenta de dire le nettoyeur.



D’abord hésitants, vu toutes les informations qu’ils avaient eues en très peu de temps… ils se levèrent tous… En affirmant de la tête un oui…



C’est à ce moment là que Kaori se rendit compte de la profondeur de leur amitié respective envers elle. Malgré sa fuite et les incompréhensions qui devaient encore subsistées, ils étaient là à accepter de la protéger. Elle savait parfaitement qu’ils avaient de nombreuses questions à lui poser, mais ils avaient mis de coté leur curiosité pour le moment, ne privilégiant que sa sécurité et celle de son fils.



Voulant détendre l’atmosphère, Kazue s’approcha de Kaori et lui demanda :



- Je peux… Je peux le prendre ?



Kaori se mit à sourire et lui présenta Hideyuki. Dans un geste délicat, Kazue le prit doucement et regarda ce si joli petit visage paisible. Passant sa main dessus, elle lui dit :



- Il est magnifique Kaori !



Après quelques hésitations, Miki se leva à son tour et s'avança près de Kaori, suivie de très près d’Eriko et des sœurs Nogami.



L’ancienne mercenaire regarda avec émotion sa meilleure amie. Elle pouvait lire toute la gêne de cette dernière devant elle. Kaori lui dit dans un murmure :



- Pardonne-moi Miki…



Miki s’approcha d’avantage elle et l’enlaça en lui disant :



- On en parlera plus tard, cachotière. Je suis si contente de te revoir que je ne ne veux pas gâcher ce moment !



Les femmes se retrouvèrent instinctivement ensemble, regardant avec admiration Hideyuki, tandis que les hommes se regroupèrent entre eux. Ces derniers donnaient des regards furtifs en direction de Kaori et sa progéniture.



- Allez Ryo, dis moi tout... lui lança Mick… Si tu nous as appelés, c’est aussi pour une autre raison n’est ce pas ? C’est beaucoup plus grave qu’une simple fuite ?



Regardant longuement Kaori, Ryo fronça les sourcils en devenant soucieux. Puis, il se rapprocha davantage de Mick et lui dit à voix basse :



- Une mise à prix a été lancée à celui qui abattrait Hideyuki dans l’option qu’il existerait... Un contrat a été établi noir sur blanc avec une récompense à la clé... Beaucoup sont convaincus que cette rumeur est fondée. Donc, c’est du sérieux et cela ne risque pas de se calmer si on n’agit pas à la base.



- Un contrat carrément ? Pour tuer un bébé ! répondit Mick dans un murmure.



- La rumeur a été diffusée à une telle vitesse que je pensais pas que cela prendrait autant d’ampleur et qu'autant allaient participer à cette « chasse »...



Tout en réfléchissant, Mick se remémora ces derniers mois où Ryo avait énormément changé et lui dit :



- Tu crois ??? Rappelles toi que tu n’as pas été tendre ces derniers temps Ryo, lui lança Mick quelque peu troublé.



- Peu importe… Ils ont lancé une chasse pour retrouver un bébé. Ces rats sont prêt à le... Tuer… Et je sais aussi que j’en suis en parti responsable de cette virulence…



Tout était dit à demi-voix ce qui ne l’échappa pas à la nettoyeuse. Elle sentit des frissons lui parcourir le dos en voyant les deux nettoyeurs parler à part tout en ayant Falcon près d’eux qui acquiesçait de la tête à leurs paroles.



Pourquoi Ryo ne lui disait pas concrètement ce qu’il se passait ? se demanda-t-elle.



Kaori surprit le regard de Mick sur Hideyuki. Son regard était chargé d’inquiétudes ce qui la troubla encore plus.



- Faudra que tu m’expliques Ryo… Comment vous avez fait pour en arriver à une telle situation dramatique, lui glissa Mick avant de repartir en direction de Kaori tout en affichant un sourire radieux de circonstance en allant à sa rencontre.



- Tu pensais y échapper ? lui lança-t-il.



La nettoyeuse n’eut même pas le temps de répliquer qu’elle se vit prise dans ses bras. Il lui murmura :



- Je suis heureux de te revoir parmi nous Kaori… Et j’attendrai mon tour pour te faire un petit interrogatoire ma douce !



Se détachant de son étreinte, Kaori, quelque peu gênée, lui adressa un sourire rayonnant. Après quelques minutes de discussion, le corps de la nettoyeuse la rappela à l’ordre. Elle sentait que la fatigue accumulée n’était pas encore résorbée. Voyant le teint très livide de Kaori, Kazue l’invita à s’assoir. L’ancienne mercenaire n’osait pas lui demander pour prendre Hideyuki depuis tout à l’heure, attendant que les circonstances lui permettent de le faire. Voyant que Kazue parlait à Kaori, elle demanda de pouvoir avoir Hideyuki. Elle le prit délicatement dans ses bras et commença à l’observer avec tendresse en repensant aux paroles de son mari... Il lui avait dit qu’il faisait tout cela pour « Hideyuki ». Aujourd’hui, elle venait de comprendre. Elle commença à le bercer avec douceur et regarda discrètement en direction de son mari. Ce dernier était reparti s’assoir tout en restant attentif. Malgré sa colère qui demeurait encore, elle ne put s’empêcher de sourire. Loin de ne pas lui en vouloir de lui avoir caché la vérité durant tous ces mois, elle se sentait néanmoins idiote en ayant cru qu’il la trompait alors avec une autre femme. Les émotions l’empêchaient d’avoir les idées claires sur ce qu’elle souhaitait faire par la suite. Il était sûr qu’une discussion serait nécessaire avec lui, mais pour le moment, elle allait se concentrer sur Kaori… Et Hideyuki...



La fin de la journée se déroula paisiblement dans l’immeuble aux briques rouges. Tout le monde souhaitait voir d’avantage Hideyuki et parlait à Kaori. La plupart restait encore sous le choc d’avoir appris que Kaori et Ryo était les heureux parents de ce merveilleux petit garçon. Mais en voyant qu'ils étaient encore gênés, ils ne posèrent pas des questions pouvant d’avantage les troubler.



C’est bien tard, alors que la nuit fut tombée depuis un moment, que chacun décida de repartir chez lui. Ils se sentaient tous libérer d’un poids énorme en ayant eu des réponses aux questions qui les hantaient depuis la disparition de Kaori. Ils savaient que les prochains jours allaient être tendus, qu’ils allaient devoir se serrer les coudes pour former cette protection autour d’Hideyuki. C’était déroutant. Chacun se sentait troublé en ayant appris son existence. C’était la première fois que la venue d’un nouveau membre dans le « clan » déstabilisait autant les anciens mercenaires et nettoyeurs qu’ils étaient. Mais étrangement, ils ressentirent cette force immense et cette volonté inébranlable de mener Hideyuki vers ce monde qui était le sien prendre forme en eux. Un monde sans armes et sans violence...





A nouveau seuls dans leur salon, Kaori et Ryo s’échangèrent un sourire de soulagement. Le plus dur était passé pour eux. Cela avait été un moment assez difficile, mais ils avaient réussi à passer ce cap...
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptySam 12 Fév - 22:32

Dors mon Ange….Dors






Pestant contre sa maudite voiture, Mick maugréa mille et une paroles incompréhensibles sous les regards surpris et quelque peu craintifs des passagers du métro. En regardant sans arrêt sa montre, l’américain suppliait intérieurement que ce métro aille plus vite, bien que cela était techniquement impossible. C’était bien la première fois que sa voiture lui faisait défaut. Débout, se tenant à la barre métallique centrale du wagon, Mick était soucieux… En se demandant si cela n’avait pas été provoqué ? A cette réflexion, il sentait une sueur froide lui parcourir le dos. Ryo l'avait pourtant prévenu de ne jamais être loin surtout aujourd’hui... C’était son tour de surveillance à l’appartement. Mais comment pouvait-il savoir que sa voiture n’allait plus démarrer. Peut être s’était-il montré trop imprudent… Rien que d’imaginer que tout cela avait été prévu à son insu, il se maudit contre lui-même en pensant à la vulnérabilité d’Hideyuki. Certes, il n’était pas « friand » de bébés, mais il fallait bien avouer qu'Hideyuki l’avait marqué et touché. Peut être parce qu’il s’agissait du fils de cet idiot de japonais ? Ou parce qu’il était le fruit de ce subtil mélange avec les traits de son premier amour… Peu importe ! Il avait une grande affection pour ce petit bonhomme. Regardant une nouvelle fois l’heure, il ne se sentit pas rassuré… Quelque chose clochait. Il savait Kaori et Hideyuki seuls à cet instant. De plus, Ryo ne pouvait pas se permettre d’être absent dans le milieu ces derniers temps et surtout manquer un duel… Cela sonnerait son arrêt de mort ou un redoublement de surveillance à son encontre. Bien qu’il s’agisse du fils de Ryo et non du sien, il pouvait sentir son cœur hurler de douleur s'il devait lui arriver malheur. Secouant la tête devant une telle idée sordide, il essaya de se maitriser tout en comptant le nombre de stations qu'il restait avant son arrivée à Shinjuku.








****






C’est à contre cœur que Ryo avait pris la direction du port à bord de sa Mini rouge. Il était loin d’être rassuré pour Kaori et Hide et se détestait dans ces moments où il devait choisir entre la loi du milieu et la loi du cœur. S'il n’avait écouté que son cœur, il serait resté avec eux, peu importe que quelqu’un veuille prendre sa place dans le milieu. Mais il avait écouté sa raison qui lui disait d’assurer son rôle de nettoyeur et de justicier de Shinjuku. De plus en assurant son statut, il pouvait prétendre protéger encore quelque temps sa « famille ». En énonçant ce mot, Ryo en fut estomaqué car il ne se rendit compte à qu’à ce moment présent qu’il avait désormais une vraie famille constituée d’une femme et d’un enfant. A cette conclusion, il ressentit une sueur froide lui envahir le corps et le cœur. Lui, le nettoyeur numéro 1 du Japon avait la plus grande des faiblesses, la plus impardonnable dans le milieu : une famille. Inlassablement, il répéta ce mot tout en éprouvant une rage intérieure qui le poussait à accélérer sa conduite déjà bien rapide.



Malgré son retard, il sortit sans trop d'encombres des éternelles bouchons de Tokyo. Après s’être assuré qu’aucune aura meurtrière ne guettait son arrivée pour tirer sur lui à bout pourtant, il sortit sans tarder afin de rejoindre le port et en finir avec ces éternels duels sans intérêt. Mais contre toute attente, il vit arriver son indic, la mine quelque peu débitée. Surpris de le voir ici et pire, à découvert, le nettoyeur lui lança :



- Mais qu’est ce que tu fais là toi ?



- Ben écoute Ryo... Je comprends rien… Comme convenu, je surveillais le mec qui attendait pour le duel… Mais… parvint à dire l’homme tremblant de peur de ce que pourrait être la réaction du nettoyeur.



- Mais quoi ? Continua le nettoyeur perdant patience.



- Il est parti Ryo ! Se contenta de répondre l’homme transi de peur.



- Comment ça il est parti ? hurla Ryo.



- Je ne sais pas… Il a attendu, puis sans que j'en sache la raison, il a repris sa voiture et il a filé.



Tout en regardant son indic, Ryo se demanda à cet instant s’il n’était pas maudit… Comme un puzzle qui se mettait en place, il laissa son regard vagabonder autour de lui tout en réfléchissant… Et si tout ceci n’était qu’un coup monté pour l’éloigner de chez lui tout en interceptant Mick également ? A cette hypothèse, il ressentit cette même angoisse qu’il avait éprouvée lorsqu’il avait appris de la bouche du Doc que des malfrats étaient en chemin pour aller voir Kaori. Pourtant ils avaient pris toutes les précautions nécessaires pour que personne ne s’aperçoive des roulements à l'appartement. Il soupira en se disant qu’avec les jours qui passaient, tôt ou tard, ce petit manège avait dû être démasqué. Sans attendre, il repartit précipitamment en direction de sa voiture pour rejoindre « sa famille ».








****








La nettoyeuse ne pouvait plus faire aucun mouvement tant l’angoisse la paralysait sur place. Quelqu’un était rentré dans l’appartement en ayant pris le soin de couper l’alarme, et se dirigeait doucement en direction des escaliers. Analysant la situation rapidement, Kaori tenta de se remémorer tout ce que Ryo avait pu lui apprendre maintenant que sa vie en dépendait.. Pire celle de son fils aussi. Sans perdre une minute, elle fit en sorte de se ressaisir et réfléchit à la situation en un quart de seconde. Elle devait réagir avant que cette personne vienne la cueillir dans cette chambre qui pouvait devenir un piège se refermant sur elle. Mais cela était délicat… Que faire avec Hideyuki ? Il ne devait en aucun cas se réveiller sinon ce serait leurs morts assurées. Après avoir pris en main son arme, qu’elle gardait près d’elle depuis son départ de Shinjuku, elle décida de prendre son fils. Priant intérieurement qu’il reste paisiblement endormi, Kaori s’approcha du couffin et le prit délicatement dans ses bras.



- Dors mon Ange… Dors, lui dit-elle tout en ayant la respiration saccadée par la peur et l’angoisse d’être aperçue et découverte.



Maintenant que devait-elle faire ? Elle dut fermer les yeux pour ne pas se laisser envahir pour l’angoisse qui commençait à prendre le contrôle de son corps et de cœur.



« Toujours rester maitre de soi, » lui disait régulièrement son partenaire. Ni une, ni deux, elle sortit de sa chambre tout en calant contre elle son fils. Sa chaleur et sa respiration donnaient à Kaori cette rage de vaincre devant l’ennemi. Elle pouvait donner sa vie pour qu’Hideyuki survivre à ce milieu infect et sans âme dans lequel son père essayait de survivre. Elle réfléchit à la situation : elle ne pouvait plus se réfugier dans la salle de tir puisque l’intrus était dans le salon. Par déduction, elle décida de se rendre à l’étage supérieur… Mais où ? Ne voulant pas perdre de temps, la nettoyeuse se faufila discrètement et gravit l’étage en silence. Elle se sentait piégée, sans aucune issue de secours… Seule, elle aurait pu à la rigueur trouver un moyen de s’enfuir, mais avec Hideyuki... Elle pouvait aisément comprendre l’angoisse de Ryo en les ayant fait revenir près du lui. C’était certain qu’en tant que nettoyeur, il allait se faire descendre un jour ou l’autre en voulant les protéger. Serrant les dents devant cette dure réalité, elle ne put s’empêcher d’en vouloir à Mick… Pourquoi n’arrivait-il pas ? Pourquoi était-il en retard ? Pourquoi, pourquoi n’arrêtait-elle pas de se le demander tout en marchant. Devant absolument se ressaisir puisque le pauvre Mick ne pouvait pas l’aider dans l’immédiat, elle devait désormais se débrouiller seule. Un constat s’imposa à elle : elle ne pouvait pas garder Hideyuki dans ses bras. Et si elle le cachait dans un endroit sûr et qu’elle n’attire l’attention ailleurs ? Voilà, elle avait trouvé la solution ! Sans attendre et à contre cœur, elle décida de le cacher désormais dans le seul endroit possible. Honteuse de cette solution, elle se dit qu'elle n’avait pourtant pas le choix. Elle se dirigea vers cette dernière cachette et ressentit Hideyuki gigoter contre elle et pousser de légers grognements d’être ainsi dérangé.



- Je suis là mon ange ! lui dit-elle d’une voix faussement calme.



Ouvrant en silence l’ultime solution qu’elle ait pu trouver, elle regarda d’un regard rapide ce placard, le seul qui avait une porte en bois comportant des ouvertures qui permettaient à l’air de circuler à l’intérieur. D’un geste rapide, elle défit une veste de Ryo et la plaça sur le sol d’une main tout en tenant Hideyuki contre elle de l'autre. Prenant tout ce qu’elle pouvait trouver, tee-shirts, pulls, pantalons, elle créa en moins de deux ce qui allait recueillir Hideyuki. Confectionné comme un nid protecteur constitué des vêtements de son père, elle plaça délicatement Hideyuki dedans. Depuis sa cohabitation avec Ryo, elle avait bien vu l’effet apaisant que provoquait le nettoyeur sur son fils. Comme un sentiment de sécurité qui s’infiltrer dans son petit corps, Hideyuki cessait immédiatement de pleurer lorsque Ryo apparaissait. Étant certaine que ce nid aurait un effet apaisant sur lui, elle se permit de le regarder encore quelques secondes avant de l’embrasser délicatement et de lui redire dans un murmure :



- Dors mon ange, dors…



Sans attendre plus longtemps, elle referma le placard en ayant les larmes aux yeux de devoir se séparer de sa raison de vivre et de repartir se battre. Honteuse de devoir le cacher ainsi, mais seul moyen de survie d'Hideyuki, elle devait désormais faire sortir cette personne non désirée de l’appartement.








****








C’est avec curiosité que cet homme qui faisait parti du petit groupe qui avait fait escale à Iwaki, découvrit l’appartement de Saeba. Il fut d’abord surpris par l’alarme mise en place mais il l’éteignit sans aucun problème en moins de deux secondes, comme celle qu'il avait déjouée à la résidence d’Iwaki. Il pouvait prétendre connaitre tous les systèmes de sécurité sur le bout des doigts. Il fut même un peu surpris que le grand nettoyeur ait pu installer un tel système chez lui… A moins qu’il n'ait peur pour des personnes présentes ici, se dit-il tout en laissant apparaitre un sourire malsain sur son visage. Savait-il que ce système avait permis à une moitié de City Hunter de cacher un temps son plus précieux joyau pour se préparer pour le combat ?



Après avoir regardé avec attention le salon plongé dans l’obscurité, il décida de monter à l’étage. Malgré le silence de l’appartement, il resta vigilant en pointant son arme droit devant lui, prêt à riposter. Bien qu’il était au courant que Mick Angel en avait encore pour une bonne demi-heure de trajet, il n'en demeurait pas moins prudent. Cela lui laissait aussi largement le temps de pour savoir si la femme et le bébé étaient effectivement chez Saeba. Il avait parfois douté de l’existence de cet enfant en n'ayant jamais aperçu un nourrisson… Mais il ne démordait pas pour autant.



Kaori, repartie dans sa chambre, décida d’attendre cet intrus. Elle ferma les yeux sous la peur qui essayait de reprendre le contrôle de son esprit. Mais elle devait résister de toutes ses forces en pensant à Hideyuki. Ce fut des pas dans les escaliers qui la firent sursauter. Qu’allait-elle faire ? Le laisser passer dans le couloir et ensuite lui montrer sa présence ? Mais s’il rentrait directement dans sa chambre ? Elle avait une chance sur sept portes qu’il n'ouvre la sienne en premier. Devant absolument restée concentrée, elle décida finalement qu'elle aviserait selon la situation. Au fur et à mesure qu’elle pouvait entendre les pas se rapprocher, son cœur se mettait à battre de plus en plus fort au point qu’elle crut qu’il allait sortir de sa poitrine tant elle avait peur à cet instant. Elle se réfugia derrière la porte afin de rester cacher le plus possible et entendit que l’intrus était désormais arrivé à l’étage. La jeune nettoyeuse dut se mordre la lèvre en imaginant Hideyuki se réveiller à cet instant et se mettre à pleurer. Elle savait que ce qu'elle avait entrepris était risqué, mais elle n'avait pas le choix. Elle culpabilisait déjà de l’avoir déposé dans un placard, et n’imaginait même pas une seule seconde qu’elle puisse échouer lamentablement dans son action. Ce fut la poignée de la porte qui s’abaissait qui la fit revenir à la dure réalité. Elle dut faire un effort inimaginable pour ne pas crier en voyant que l’intrus avait décidé de visiter sa chambre en premier lieu. Elle était maudite, mais ayant choisi cette option, elle ne pouvait plus que subir. Lorsqu’elle vit la porte s’ouvrir et se rapprocher d’elle, elle se serra davantage contre le mur en suppliant qu’il la laisse quelque peu entrebâillée, évitant ainsi de trahir sa présence.



Après quelques instants, l’homme pénétra dans la chambre plongée dans la pénombre. En le voyant de dos, Kaori frissonna de peur tout en se rappelant un détail qui pouvait tout de même trahir la présence d’un bébé dans l’appartement du grand Ryo Saeba : le couffin ! Tétanisée, elle le vit regarder autour de lui. Une chance pour elle, le couffin était sur le sol derrière son lit. Néanmoins, elle ne pouvait pas attendre plus longtemps pour éviter qu’il ne l’aperçoive. Malgré qu’elle ait pris la précaution de prendre son arme, elle ne pensa pas à l'utiliser. Elle ne pouvait qu’admettre qu’elle n’était pas douée… Pire elle était très mauvaise en tir. Serrant les dents, elle ne pouvait qu'écoutait son instinct qui la poussait à agir pour sauver Hideyuki. A peine fit-elle cette réflexion qu’elle vit l’homme se retourner brutalement et rabattre la porte en ayant senti une présence. Sans chercher à comprendre, Kaori tira sans vraiment prendre le temps de cadrer son tir et se précipita sur lui pour lui affliger un gros coup de massue sur la tête… Pitoyable ! se dit-elle tout en sortant précipitamment de la chambre afin de l’inciter à la suivre.



Malgré son manque d’expérience, elle avait réussi à l’atteindre à l’épaule. Poussant un cri de douleur, cet homme reçut un coup venu de nulle part sur la tête. Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits, mais la rage le fit se ressaisir et il hurla :



- Quelle garce !



Sans attendre, il sortit en courant de la chambre et descendit prestement les escaliers pour rattraper cette femme qui devait être la partenaire de Ryo. Peut être n’y avait-il pas de bébé ici… Mais sa partenaire était de retour ! N’écoutant que sa rage, il accéléra sa course : il pouvait entendre les pas de la nettoyeuse dans le salon, puis le bruit de la porte.



- Tu ne vas pas m’échapper ma belle, je te le promets... Je vais prendre plaisir à t’étrangler et ceci en douceur pour accentuer ta souffrance ! lui hurla-t-il fou de rage d’avoir été bluffé par cette femme.



Sans chercher à comprendre, Kaori sortit de l’immeuble en courant. Percevant le malfrat qui la suivait, elle ne put s’empêcher de soupirer de soulagement. Hideyuki était désormais hors de danger ! C’était tout ce qui comptait !



Après quelques minutes de poursuite à travers les rues malfamées de Shinjuku, elle se rendit compte qu’elle était pied nus, vêtue simplement d’un long tee-shirt avec l'inscription : NEW YORK. Exaspérée de sa tenue, elle serra les poings tout en entendant hurler le malfrat qui lui courait après. Quelques passants, apeurés de voir une femme courir sans réel but, changèrent de trottoirs en voulant ainsi éviter tout ennui.








****








Alors que Kaori courait à travers Shinjuku pour assurer sa propre survie, Mick Angel arriva devant l’immeuble essoufflé. Un poids sur le cœur, il s’était mis à courir dès sa sortie du métro et, sans s’arrêter, avait parcouru le chemin qui lui restait pour arriver chez City Hunter, tout en suppliant que rien n'y soit arrivé. Il détestait ressentir ce poids qui annonçait en général un malheur.



Savait-il qu’au même moment, Ryo Saeba accélérait encore plus sa conduite pour retourner chez lui en ayant le même pressentiment que lui ?



Reprenant sa respiration, Mick hoqueta de peur en voyant la porte d’entrée grande ouverte. Son sang ne fit qu’un tour, le poussant à hurler malgré le fait qu’il ignore si le danger était encore présent ou non.



- KAORIIIIII !



A peine eut-il pénétré dans l’appartement que Mick entendit les grincements de pneus d'une voiture dont il connaissait avec exactitude le bruit du moteur et qui se garait devant l’immeuble. Regardant tout autour de lui, Mick continua d'appeler après Kaori. Il ne fallut que quelques secondes de plus pour que Ryo apparaisse à son tour dans le salon en en ouvrant brutalement la porte. Ce fut avec stupeur que Ryo y découvrit Mick qui semblait dans le même état que lui.



- Mick ! Où est Kaori ? hurla Ryo en ressentant le danger.



- Je viens d’arriver Ryo… Je… Je suis désolé.



Hurlant de rage, Ryo monta les escaliers en suppliant le destin de ne pas lui avoir enlevé ses uniques raisons de vivre.



- Kaori !! hurla avec désespérance le grand nettoyeur du Japon.



Ce dernier alluma au passage la lumière afin d ‘y voir plus clair. Son cœur rata un battement en apercevant des gouttes de sang sur le plancher. Il crut mourir sur place en apercevant cette tâche rouge vif qui le narguait par son éclat. Stoppant dans sa course, il aperçut la porte de la chambre de Kaori grande ouverte d’où semblait provenir ces traces de sang. A ce moment, Ryo crut qu’il allait défaillir… Non… Impossible… Ils ne pouvaient pas avoir fait ce geste ignoble et cruel. Pour la première fois de sa vie, le grand Ryo Saeba avait peur.. Peur de rentrer dans cette chambre et d'y découvrir deux corps sans vie. Il pouvait ressentir un vide immense prendre possession de son corps. Arrivé aux cotés de Ryo, Mick fut également tétanisé en apercevant à son tour ce sang. Mais malgré la peur qui les avait saisis, ils ne devaient pas flancher devant cette situation cauchemardesque. Ce fut ensemble qu’ils décidèrent de rentrer dans cette chambre si chère à leurs yeux et où ils furent soulagés en apercevant nullement ce qu’ils redoutaient. Soupirant simultanément de soulagement, ils ne purent s’empêcher de sourire. Mais bien vite, la situation inquiétante refit surface dans leurs cœurs en se posant la même question : où étaient Kaori et Hideyuki ? Ils ressentirent à nouveau la peur les saisir et ressortirent de la chambre en hurlant le prénom de la nettoyeuse. Ils parcoururent ainsi l’immeuble à sa recherche mais sans succès : ils n’étaient pas là !



- Mais... Où sont-ils ? hurla Mick.



Ce dernier allait continuer à parler mais il fut interrompu par Ryo qui lui ordonna de se taire.



- Ferme la Angel… Écoute… Lança Ryo en tentant de se concentrer.



Appliquant ce que son acolyte japonais lui ordonnait de faire, Mick se concentra et perçut à son tour ce que Ryo avait détecté : des cris de bébé.



- « Hideyuki », murmura Ryo tout en reprenant le chemin de l’étage.



Il crut sentir son cœur se briser en mille morceaux à chaque cri qu'Hideyuki poussait. Tétanisé, paniqué, Ryo chercha désespérément après son fils. Ouvrant frénétiquement toutes les portes de l’appartement, retournant chaque pièce, il n’arrivait pas à se concentrer sur la provenance de ses cris tant il était perturbé et apeuré à l’entente de ses pleurs.



- Mais où est-il ? hurla le nettoyeur en ouvrant une énième fois la porte de la chambre de Kaori à la recherche de son fils.



- Calme toi Ryo, calme toi. Ordonna à son tour Mick en voyant Ryo perdre complètement ses moyens de ne pas trouver son fils.



Fermant les yeux, Ryo tenta de se calmer et se concentrer. Il tourna la tête en direction des pleurs et n’écoutant que son instinct, gravit de nouveaux les escaliers, avant de parcourir rapidement les mètres qui le séparaient de son fils. Alors qu’il allait continuer dans sa progression, il stoppa sa marche devant la porte du placard en bois. Surpris, il approcha son oreille de la porte et écouta. Un nouveau pleur retentit donnant ainsi sa réponse à Ryo. Sans attendre, le nettoyeur ouvrit la porte et baissa directement la tête en direction du sol en entendant à nouveau des pleurs.



Il crut que son cœur allait s’arrêter de battre en voyant Hideyuki emmitouflé dans ses propres vêtements de nettoyeur, à même le sol. Il soupira de soulagement et ne put s’empêcher de sourire en le voyant gigoter dans tous les sens, visiblement contrarié d’avoir été réveillé. Sans attendre, Ryo se baissa et prit son fils contre lui. Quel sentiment immense et intense de pouvoir ressentir à nouveau ce petit cœur innocent battre à tout rompre contre sa poitrine de tueur ! Murmurant inlassablement son prénom, Ryo resta sonné d'avoir eu tellement peur, comme jamais son cœur n'ait pu en ressentir auparavant. Passant sa main tremblante sur le dos du nourrisson, Ryo resserra tendrement son étreinte contre lui en percevant le calme reprendre le contrôle de son fils. Il avait eu si peur qu’il se permit un geste qu’il n’avait jamais osé faire : il embrassa avec tendresse cette petite tête brune, rassurée de retrouver cette chaleur qui lui était devenue familière. Quelle douce sensation de pouvoir toucher à cet être parfait ! Ne voulant pas perturber cet échange intense, Mick resta en retrait, visiblement ému et rassuré que le fils de son meilleur ami soit sain et sauf. Mais, comme une transmission de pensée, Ryo tourna sa tête en direction de Mick qui en faisait de même et ils dirent dans un souffle :



- Où est Kaori ?
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyJeu 31 Mar - 9:02

L’épreuve de Kaori




Alors que les nettoyeurs venaient de faire irruption dans l’appartement, Kaori tentait de fuir. Dans la pénombre d’une ruelle, elle essaya de reprendre son souffle. Elle avait parcouru les rues sans vraiment faire attention à la direction qu’elle prenait. Voulant à tout prix éloigner le plus loin possible cet homme d’Hideyuki, Kaori avait couru à perdre haleine. Malgré la course, elle pouvait entendre les menaces que lui hurlait cet homme en essayant de la rattraper. Il aurait bien pu l’atteindre grâce à son arme, mais il était dans une telle rage contre elle et contre Ryo Saeba que cela aurait été une mort beaucoup trop douce et paisible. Que c’était difficile d’avancer dans la rue, tout essayant de semer ce malfrat complètement fou. Ce fut des pas qui se rapprochèrent à nouveau près d’elle qui la décidèrent à reprendre cette course folle. Malgré sa résistance, elle ressentit la fatigue s’infiltrer en elle, la faisant ralentir. Elle était rassurée, tout de même, qu’Hideyuki soit à l’abri, mais elle avait cette crainte de ne pas pouvoir revenir. Quel sentiment affreux de se dire que c'était peut être la dernière occasion qui lui ait été donné de prendre son enfant dans ses bras. Que deviendrait-il si elle venait à mourir ? Loin d’imaginer que Ryo abandonnerait leur fils, elle se demandait tout de même à qui il le confirait ? Malgré la dangerosité du moment, elle sentit les larmes lui monter aux yeux en imaginant le pire. Plongée dans ses pensées, tout en continuant à courir, Kaori ne fit pas attention à un détail pourtant bien important. Perturbée par ses idées morbides, elle s’engagea dans une voie sans issue au grand plaisir de cet homme qui n’attendait qu’une erreur de la moitié de City Hunter. Lorsqu’elle s’engagea dans la ruelle, elle ne put s’empêcher de pousser un cri de stupeur en voyant le mur se dresser devant elle. Tâtant ce dernier comme pour mieux être convaincue de sa réelle présence, elle se sentit désespérée. Sans retenir plus longtemps sa peur et sa colère, elle tapa le mur de son poing tant elle se sentit perdue. Ce fut les ricanements qui la firent se retourner vers la voix qui semblait visiblement amusée de la voir si affolée.

- Alors ma belle… On s’est trompé de chemin ?

Si elle devait mourir, elle ferait en sorte d’être la digne partenaire de Ryo Saeba !

- Tu sais qu’on te cherchait partout ma jolie… ?

- Et bien... Vous voyez je suis là ! lui lança-t-elle avec agressivité.

- Oh… Quel tempérament de feu… J’adore ça !

Du geste à la parole, cet homme à l’idée bien établie s’approcha davantage de Kaori. Cette dernière sentit de nouveau sa respiration s’accélérer en apercevant le regard très malsain que lui lançait cet homme en voulant assurer sa vengeance. Son instinct de survie reprit tout de même le dessus. Essayant de trouver une solution pour s’en sortir, Kaori regarda de droite à gauche tout en tentant de contrôler sa respiration qui trahissait son angoisse.

- Ne te fatigue ma jolie... Si tu crois que je vais te laisser filer… Lui dit-il en se jetant sur elle pour l'empoigner avec force et la plaquer contre lui.

Elle essaya de se défaire de cette étreinte qui lui donnait la nausée et tenta de le frapper mais il intercepta le coup de sa main puissante. De son autre main, il commença à caresser ce corps tremblant de peur. Folle de rage, elle tenta malgré tout de se débattre et lui cracha en plein visage ce qui fit reculer cet homme qui commençait à peine à prendre son plaisir. Devant cette action, il allait la gifler mais se reprit avant. Les yeux de Kaori s‘agrandirent de peur en voyant son sourire s’accentuer davantage.

- Mais tu es résistante dit donc... Humm... Quoique pas étonnant… Tu es la partenaire de Ryo Saeba… J’ai failli.. Presque l'oublier...

- Lâchez moi lui, hurla-t-elle excédée de sentir son souffle qui lui donnait envie de vomir.

- Dis moi alors… C’est vrai ce qu’on raconte… ?

- Je ne vois pas ce que vous voulez dire, lui hurla de plus belle la jeune femme en tentant une ultime fois se dégager de cette étreinte forcée.

- Oh pas de ça avec moi… Surtout pour une jeune maman n’est ce pas…? Tu n’oseras pas jurer que ton enfant n’existe pas…? Tu le renierais en quelque sorte... Pauvre enfant.

En écoutant ces paroles, Kaori se sentit touchée en repensant au visage de son fils dormant paisiblement. Mais elle ne devait nullement traiter de son existence. Ryo avait tellement dû prendre sur lui-même pour affirmer cet affreux mensonge qu’elle devait suivre le même chemin que lui pour la survie de leur fils.

- Je n’ai pas d’enfant ! Désolé… Vous prenez vos désirs pour des réalités.

- Hum je vois… D’accord, mais question désir ma belle, je crois que je pourrais en assouvir un ma douce... lui annonça-t-il en prenant brutalement la bouche.

A ce contact forcé, Kaori eut envie de mourir tant la souffrance était immense. Elle se débattit comme elle le pouvait en y mettant toute sa rage. Frappant des poings, hurlant pour essayer d’avoir encore plus de force, elle arriva dans un coup ultime à le mordre à l’oreille jusqu’à sang. Hurlant de douleur, Son agresseur la relâcha brutalement tout en lui hurlant les pires insultes. Elle essaya alors de prendre la fuite sans attendre, mais il la rattrapa par le bras. N’écoutant que sa rage, il la retourna pour qu’elle voit une dernière fois son visage. Comme elle s’apprêtait à hurler de peur, il la saisit par la gorge et commença à serrer. Tapotant comme elle pouvant ses larges mains puissantes qui accentuaient leur resserrement sur son cou, elle essayait tant bien que mal de capter le peu d’air qu’elle arrivait encore à absorber. Pleurant de peur, elle pouvait voir le sourire satisfait de cet homme complètement déséquilibré, ravi de voir la moitié de City Hunter mourir entre ses mains. Elle sentait ses forces peu à peu l’abandonner sous la pression exercée sur sa gorge. A cet instant, elle était sûre de mourir en se sentant perdre peu à peu connaissance. Dans un dernier effort, elle pensa à Hideyuki et Ryo. Alors qu’elle s’apprêtait à rendre son dernier souffle, elle entraperçut entre ses yeux à demi clos, cet homme se figer tout en relâchant brusquement sa pression sur sa gorge. A peine eut-elle le temps de comprendre qu’il venait de se faire tuer qu'elle se retrouva dans les bras d’un homme d'une carrure immense et impressionnante. Reprenant quelque peu son souffle, elle inspira et expira avec difficulté, puis dans un dernier effort, elle aperçut enfin son sauveur. Malgré sa faiblesse, elle parvint malgré tout à adresser un sourire à ce témoin et son complice dans cette aventure : Falcon. Prenant délicatement Kaori qui venait de perdre connaissance dans ses bras, Falcon ne put s’empêcher de soupirer de soulagement d’être arrivé juste à temps. Heureusement qu’il avait écouté son instinct. Certes, encore une fois, Miki n’avait pas compris sa volonté de la laisser ainsi planter au beau milieu du repas, mais il n’avait fait qu’écouter son instinct. En se dirigeant vers l’appartement des nettoyeurs, il avait ressenti l’aura de Kaori se déplacer à l’extérieur de leur appartement. Comprenant que quelque chose de grave se passer, il était parti la rejoindre dans cette course. Sans attendre plus longtemps, il repartit en direction de sa voiture afin de ramener Kaori au plus vite. Sûr que Ryo devait être mort de peur et de rage, il mit le contact et partit en trombe en direction de chez lui.



****




Alors que les nettoyeurs s'apprêtaient à partir pour rechercher Kaori, le téléphone sonna. Persuadé que cela était sans importance, Ryo allait fermer la porte quand son instinct l’incita à répondre. Peut être s’agissait t-il d’un enlèvement ? Tentant de caler son fils contre lui assez gauchement, il alla décrocher :

- Allo ?

- Ryo

En reconnaissant la voix de Falcon, Ryo ne savait pas s'il devait être davantage inquiet ou rassuré. Retenant sa respiration, il attendit que cette tête de poulpe veuille bien parler.

- J’ai retrouvé Kaori… C'était moins de deux Ryo..

Soupirant de soulagement, Ryo lui murmura quelques mots de remerciement.

Voulant continuer son explication, Falcon lui dit :

- J’ai abattu l’homme qui lui courait après, il faudrait que tu le revendiques en ton nom pour montrer que tu ne plaisantes pas… Il faut en finir Ryo.

- Entendu, merci Falcon. J’arrive.

- Hé… Et Hideyuki ? Osa demander Falcon.

Regardant son fils qui dormait paisiblement contre lui, le regard du nettoyeur s’attendrit en pensant à l’idée qu'avait eu Kaori afin de sauver leur fils, et lui répondit :

- Il va bien… J’arrive Falcon.

Raccrochant le téléphone, Ryo se retourna et aperçut Mick qui écoutait la conversation, appuyé contre le mur.

- Falcon a retrouvé Kaori, se contenta de l’informer Ryo.

- Allons-y ! Rajouta Mick en donnant l’impulsion pour partir.

Les deux nettoyeurs arrivèrent devant la Mini rouge. Oubliant pratiquement son fils, Ryo se sentit quelque peu gêné. Il se retourna en direction de Mick et lui adressa un sourire ironique. Comprenant l’idée de Ryo, Mick n’eut pas le temps de réagir que le nettoyeur lui mit Hideyuki dans les bras. Ne pouvant s’empêcher d’hurler à ce contact quasi surnaturel, Mick tenta de se reprendre en lui disant :

- Ryo… Ryo… Je ne suis pas du tout à l’aise avec les bébés.

- T’inquiète pas Angel.. On s’habitue vite, se contenta de répondre le nettoyeur tout en s’engouffrant à place du conducteur.

Ce fut un Mick tremblant qui prit place à son tour dans la voiture. Serrant ses dents, Mick supplia qu'Hideyuki reste endormi sagement et qu’il ne recommence pas à pleurer.

- Il ne va pas me faire pipi dessus au moins Ryo ? Demanda nerveusement l’américain.

- Mick, les bébés possèdent cette étrange chose qu’on appelle des couches… Alors à moins qu’il ait vengeance personnelle contre toi tout en ayant un besoin conséquent qui risquerait de tacher quelque peu tes vêtements, tu n’as rien à craindre. Répliqua Ryo en démarrant sans attendre.

Prenant sa mine suspicieuse, Mick essaya de se rassurer en essayant de voir si Kaori n’avait pas omis de lui mettre ladite couche. Peu habitué à tenir un bébé dans les bras, il se sentit complètement stupide.

C’est sur cette note plus ou moins légère que Ryo prit la direction du logement de Falcon. Tellement de questions lui venait en tête ! Falcon avait dit l’essentiel : Kaori était en vie. Malgré cette bonne nouvelle, la colère naquit à nouveau en lui. On avait failli enlever son fils et Kaori. Serrant de toutes ses forces le volant, il se dit qu’ils allaient le payer très cher. Depuis le début, il avait patienté, attendant que cette rumeur se taise, mais aujourd’hui il était presque sûr de changer de politique. Néanmoins, il voulait tout d’abord s’assurer que Kaori allait bien.



****




Essayant d’oublier cette séquence trop lourde à porter, Kaori resserra davantage la couverture sur elle-même, sous le regard inquiet de Miki. Jamais elle ne remercierait assez Falcon d’être intervenu attend.

- Ryo va arriver, l'informa Falcon qui venait de raccrocher le téléphone.
- Comment va Hide ? Demanda Kaori, les larmes aux yeux.

- Il va bien ! Répondit l’ancien mercenaire.

Soupirant à nouveau de soulagement, Kaori ne put se retenir davantage et se mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter. Se réfugiant dans les bras de Miki, elle se sentit vidée et perdue après avoir vécu une telle épreuve.

- Calme toi Kaori… Calme toi, lui murmura la tenancière du Cat's.

Quel ne fut pas son soulagement en entendant la voix de Ryo provenant de l’entrée. Sans attendre, Kaori se releva tout en faisant tomber la couverture sur le sol. La seule chose qu’elle souhaitait s’était de voir son bébé. Retenant à nouveau ses larmes, elle aperçut Ryo entré dans le salon, Hideyuki dans les bras. Quel ne fut pas l’émotion en apercevant ce tableau. Ne pouvant plus tenir davantage, Kaori se précipita vers le nettoyeur et étreignit les deux hommes de sa vie. Ryo soupira de soulagement : il pouvait voir toute l’angoisse et la détresse de Kaori. Sans attendre plus longtemps, elle prit Hideyuki dans ses bras. Mick et les tenanciers du Cat's, se sentant quelque peu de trop dans la pièce, sortirent discrètement de la pièce afin de permettre à Ryo et Kaori de pouvoir parler plus librement. Restant un moment à remercier la chance providentielle que Falcon soit arrivé à temps, il fallu quelques instants à Kaori pour ouvrir à nouveau les yeux tout en gardant son fils contre son cœur. En relevant la tête, elle aperçut le regard attendri du nettoyeur posé sur elle.

- J’ai eu si peur pour lui Ryo ! Se confia enfin Kaori tout en rabaissant son regard en direction d’Hideyuki.

Se remémorant le stratagème de sa partenaire, Ryo se mit à sourire et lui dit :

- Tu t’es débrouillée comme un chef Kaori… Je n’aurais pas fait mieux… Je suis fière de toi.

- Je… Je… N’ai eu que cette solution… Tout ce qui comptait Ryo, c’est qu'Hide soit en sécurité !

Reprenant à nouveau Kaori dans ses bras en réalisant qu’ils avaient évité de peu le pire, il lui dit dans un souffle :

- Je sais… Je sais Kaori. Pardonne-moi… J’aurais dû être là.

- Non Ryo, ce n’est pas ta faute... Mais… Oh Ryo, c’était si horrible… Et cet homme me donnait la nausée.

Dans un éclair de lucidité, Ryo releva le menton de Kaori pour comprendre ce qu’elle avait pu vivre. Au premier coup d’œil, il aperçut tout de suite des traces de strangulation au niveau de son cou délicat. Relevant le regard, il constata que les lèvres de sa partenaire étaient quelque peu tuméfiées. En constatant que cet homme n’y avait pas été de main morte, Ryo reprit un regard rempli de colère ce qui n’échappa à Kaori.

- Je… Je n’ai rien eu Ryo. Tenta-t-elle de le rassurer.

- Il… Enfin… Il ne t’a pas…? Parvint-il à peine à prononcer.

- Non… Non Ryo… Répondit-elle en enfouissant son visage contre son torse.

Bien qu’il soit rassuré, il pouvait ressentir la colère et l’envie de tuer revenir à la charge en lui. En voyant Kaori immobile dans ses bras, il jugea qu’il était plus raisonnable qu’ils rentrent discrètement à la maison.

- Allons Kaori… Viens on rentre.

Après avoir eu les informations nécessaires et en remerciant à sa manière Falcon, témoin silencieux mais fidèle dans cette bien étrange affaire, Ryo reprit sa petite famille afin de la faire revenir chez eux… Que cela était étrange et si tendre de ressentir cette envie de vivre. Malgré son soulagement, Ryo était plus que décidé d’en finir avec tout ceci. Cette fois-ci, ils avaient été à deux doigts d’être démasqués. Il devait agir et vite…

Silencieux durant le trajet du retour, il demanda à Kaori de s'abaisser de nouveau à l’arrière de la voiture. Bien que ce fut discret, il put entendre un soupire d’impatience de sa part. En entendant cette plainte silencieuse, il sentit son cœur se serrer. Peut être qu’il aurait pu éviter le drame de ce soir..? Peut être avait-il fait trainer l’affaire volontairement afin de la garder davantage prés de lui..? En voulant encore apprécier quelque peu les présences de Kaori et Hideyuki, il avait peut être laissé un peu couler les choses permettant ainsi à ces hommes sans scrupules de s’inviter... Il fut mal à l’aise de cette réflexion qu’il venait faire. Il les retenait tous les deux....Tout comme il avait retenu Kaori durant ces années. Après la mort d’Hideyuki, il avait reculé l’échéance. La seule possibilité qui lui avait été offerte de faire partir Kaori de ce milieu avait été l’arrivée de sa sœur. Mais là encore, il avait fui afin de mieux la garder prés de lui.

Une fois dans l’appartement, le nettoyeur fut quelque peu soulagé en voyant Kaori reprendre le chemin de sa chambre, mais contre toute attente, elle se retourna vers lui et lui dit :

- Viens… Reste avec moi Ryo..

Surpris d’une telle demande, Ryo la regarda avec étonnement un long instant. N’oubliant pas son rôle et cette volonté de rester neutre, il commençait à être bien loin de ses objectifs. Malgré toutes ses décisions, il ne pouvait pas détacher son regard du sien.

- J’ai peur Ryo… Rajouta-t-elle.

Sans répondre Ryo se dirigea vers sa partenaire et l’accompagna dans sa chambre. Après avoir pris soin de mettre d’Hideyuki dans son couffin, Kaori s’allongea dans son lit, accompagnée de Ryo qui se blottit contre elle comme pour mieux la protéger et la rassurer.

- Je serais toujours là pour vous Kaori, se contenta-t-il de lui murmurer avant de plonger ensemble dans un sommeil apaisé de pouvoir sentir la présence de l’autre.
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyJeu 31 Mar - 9:04

La fin de l’Ange de la mort




Alors que le soleil se levait à peine, Ryo fut réveillé par des bruits émanant du couffin. Cela lui fit un effet étrange de se retrouver dans la même pièce que Kaori et Hideyuki. Calant davantage Kaori contre lui, il adora cette proximité qui lui avait permis malgré la situation de dormir d’un sommeil un peu plus bénéfique. Les premiers rayons du soleil tentaient de s’infiltrer à travers les stores, permettant aussi au nettoyeur de regarder sa partenaire dormir. Depuis hier soir, il n’arrêtait pas de penser à la manière dont Kaori avait sauvé leur fils… Car il était persuadé qu’elle l’avait sauvé d’une manière courageuse et intelligente. Qu’aurait-il fait à sa place ? Il ne le savait pas, mais une chose était sûre : Kaori avait cette nouvelle force intérieure qui la poussait à agir. Cette force était simplement l’instinct maternel qui avait envahi son âme. Durant son sommeil, il avait dû la rassurer de nombres fois en raison de plusieurs cauchemars qui étaient venus la hanter. Comment allait-elle faire lorsqu’elle partirait loin de lui ? Qui la rassurerait ? Rien qu’à l’idée qu’un autre homme que lui puisse un jour prendre ce rôle, il ressentit un mal horrible. Mais lui, Ryo Saeba, devait tout d’abord mettre en sécurité sa « famille ». Que c’était bon de dire ce mot si irréaliste dans sa vie. Mais le destin lui avait permis de gouter un temps soit peu au bonheur. Il lui en serait éternellement reconnaissant de lui avoir permis de rencontrer la personne qui avait chamboulé toute sa vie… En dehors de Kaori, c’était ce petit garçon au prénom si significatif : Hideyuki.

Après un long moment de réflexion, tout en profitant de caresser tendrement le corps de sa partenaire, il décida de se lever car il devait désormais terminer « son travail ». Prenant le temps de se défaire doucement de l’étreinte de Kaori, le nettoyeur se releva et ne put s’empêcher d’aller voir sa deuxième raison de vivre. A sa simple vue, Ryo ne put s’empêcher de sourire en le contemplant. Qu’il était magnifique. De toute sa vie, il n’avait jamais vu un être aussi « parfait » que lui. Néanmoins, la dure réalité de sa vie refit surface, incitant le nettoyeur à sortir de cet antre sacré. Avec l’événement de la veille, il avait de nombreuses questions et surtout, il devait agir sans tarder. En sachant qu’on avait tenté de le piéger, il devait maintenant répondre avec force contre ceux qui avaient osé se jouer de lui. Il prit le temps de prendre une douche tout en réfléchissant à sa future conduite. Analysant la situation, il comprit qu'ils avaient tout de même réussi à capter le roulement qu’effectuaient Falcon et Mick. C'était à prévoir car cela trainait en longueur. Dans toute sa vie de nettoyeur, il n'aurait jamais cru qu’une rumeur puisse prendre autant d’ampleur. Mais était-ce si surprenant ? Il était le nettoyeur 1 du Japon.

Après la douche, il décida de descendre car il avait énormément de choses à faire. Au fur et à mesure des minutes qui s’écouler, une certitude s’imposait dans l’esprit du nettoyeur : la vengeance ! Tout d’abord, il devait aller affirmer que c’était lui qui avait tué le rat qui avait osé rentrer chez lui... Un de plus. Ensuite, il devait frapper du poing sur la table pour calmer les choses. Depuis le début, il avait plus ou moins tenté la manière la plus douce, en restant patient et vigilant, attendant que la rumeur meurt d'elle-même. Mais en voyant que la température ne baissait pas, il n’aurait pas dû attendre ce drame qui avait failli lui enlever Kaori. En repensant aux marques de strangulation sur son cou, il pouvait sentir cette haine, cette envie de tuer revenir au galop. Il prit le temps de s’observer dans un miroir et put voir ses traits se durcir. Ce soir… Il allait agir… Non pas en tant que simple nettoyeur… Cela serait beaucoup trop facile et inefficace… Il allait revêtir ce masque qu’il avait eu tant de mal à enlever avec les années. Mais aujourd’hui, l’Ange de la mort allait de nouveau frapper.

Il s’apprêtait à boire sa tasse de café, assis près de la fenêtre, mais à peine s’était-il posté à son endroit favori qu'il sentit tout de suite qu’il était observé. Après avoir regardé dehors avec attention, il aperçut un homme qui attendait discrètement au coin de la rue. Son regard se durcit à la vue de cet homme. Encore un… Ils se relayaient, ce n’était pas possible !

Dans un élan de colère, Ryo sortit rapidement de chez lui sans être vu. Cet inconnu, qui rodait depuis un moment, ne se rendit pas compte que le nettoyeur l’avait repéré. C’est lorsqu’il sentit une arme pointée discrètement dans son dos qu’il perçut enfin la présence de Ryo. Le japonais ne supportait plus cette surveillance. Il lui dit d’une voix glaciale :

- Écoute moi bien… Va dire à ton patron que je commence sérieusement à m’énerver de voir vos faces de rat devant chez moi… C’est clair ? Le prochain, je lui loge une balle en pleine tête ! Ça suffit maintenant… N’oublie pas ce que j’ai infligé à ton copain la nuit dernière…

Comme pour appuyer ses dires, Ryo appuya un peu plus son arme contre le dos de l’espion. Afin de calmer le nettoyeur, l’homme hocha seulement positivement de la tête tant il était paniqué de se retrouver nez à nez avec Saeba. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il ne s’agissait plus seulement du nettoyeur… Mais de l’Ange de la mort qui avait repris sa fonction.

Relâchant la pression, Ryo le vit s’enfuir à travers les rues. S’il savait que c’était sa dernière journée en vie, se dit le nettoyeur en le voyant détaler.

Avec l’épisode de cette nuit, il ne supportait plus qu’on l’épie dans chacun de ses mouvements. A vrai dire, il détestait cette ambiance malsaine tout en sachant pertinemment que ses ennemis étaient en train de le titiller juste pour espérer qu’il fasse un seul faux pas. Cela devait cesser. Kaori et Hideyuki devaient retrouver leur liberté. Il était temps de mettre un terme à tout ça. Après un moment de réflexion, Ryo regarda en direction de leur immeuble qui était devenu un piège pouvant se refermer à tout moment sur ses deux anges. Oui, il était plus que temps qu’il redonne leur liberté à Kaori et à son fils. Tant pis pour sa propre douleur, il devrait faire avec.

D’un pas décidé, il rentra chez lui en ayant qu’un seul objectif : se venger.

Après avoir passé une journée très paisible en compagnie de sa famille, Ryo regardait les heures défiler. Il sentait sa colère s’intensifier à chaque minute passée, et se préparait mentalement à ce qu’il allait entreprendre le soir même. Cela n’allait pas être reluisant, mais donnerait un signe fort. Aurait-il dû le faire depuis le début ? Mais lâche comme il l’était, il avait peut être refusé cette solution pour pouvoir profiter encore quelques temps de Kaori et Hide. Appelant un à un tous ses indics, il prépara sa sortie du soir dans les moindres détails. La soirée commencée, le nettoyeur se prépara à nouveau attendant l’arrivée de Falcon. Malgré son apparence impassible, il était tendu. Il allait revêtir pour la dernière fois de sa vie son masque de l’ange de mort… Mais cette fois-ci, il reprenait ce coté obscur pour que la vie reprenne ses droits.

Après avoir revêtu son tee-shirt, il remit son holster en vérifiant que son arme y était bien calée. C ‘était étrange, aujourd’hui cette arme sur la peau le gênait et le brulait. Comme une incompatibilité grandissante, il lui arrivait parfois de la détester. Après quelques hésitations, il osa se regarder dans le miroir : son reflet le fit frémir. Il ne put qu’apercevoir un homme blessé et sans avenir. Ses yeux redevenaient sombres au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient car ce soir il allait agir malgré lui. D’un geste lent, il revêtit sa veste pour cacher ce qui faisait de lui un nettoyeur avec lassitude. Depuis des années, il était un homme qui faisait la justice dans les bas fonds de Tokyo. Mais aujourd’hui il allait agir pour lui-même, pour sa propre vie.

Après s’être préparé mentalement, il descendit dans le salon. Malgré sa nouvelle identité, son regard s’attendrit en apercevant Kaori et Hideyuki.

Percevant sa présence, Kaori se retourna en direction de Ryo. En le voyant, elle sentit tout de suite qu'il allait partir au combat. Son cœur, sa peau parlaient pour elle, en le connaissant si bien. Mais en voyant l'apparence qu'il avait alors, cela la fit tressaillir. Elle continua à le fixer avec un regard rempli d’inquiétude. Depuis son retour à Shinjuku, elle l’avait écouté en lui faisant pleinement confiance. Elle avait pu voir la torture mentale que Ryo vivait chaque jour et cette fatigue qu’elle pouvait lire sur son visage de nettoyeur. L'épreuve de cette nuit lui avait fait réaliser quelque chose d’important : elle était, avec Hide, la cause prochaine de la mort du grand Ryo Saeba. Pour cette raison qui lui déchirait le cœur, elle était plus que décidée à partir loin d’ici. En le voyant près à partir, elle fut certaine que ce soir, Ryo allait accélérer le mouvement… La fin était proche. Se comprenant mutuellement d’un simple regard, le nettoyeur se rapprocha de la jeune femme. Sans un mot, il la serra contre lui en voulant apprécier sa chaleur, son parfum pour lui donner davantage de courage. Malheureusement, il dut se détacher d’elle lorsque la sonnette retentit, annonçant la venue de Falcon. Après quelques mots échangés, Ryo adressa un regard en direction d'Hideyuki confortablement logé dans les bras de Kaori afin de se persuader qu’il s’agissait de la meilleure solution. Il partit ainsi, avec une marche nonchalante, vers sa voiture.

La Mini prit la direction des quartiers chauds de Tokyo.

Se dirigeant vers le lieu que plusieurs indics lui avaient signalé, il se devait d'aller voir toute cette vermine et leur affliger ce qu’il aurait dû faire depuis le début afin de rétablir le calme. Il avait tenté la manière douce sans succès. Seule la répression marchait avec ce genre d’individus.

Devant le corps de ses victimes, il crierait haut et fort que toute cette rumeur était mensonge ! Jamais, jamais Ryo Saeba n'avait eu un enfant ! Qu’on le laisse tranquille désormais. A cette idée, il pouvait néanmoins sentir son cœur se briser en affirmant qu'Hideyuki n’existait pas. Mais il était prêt à tuer pour que tout ceci s’arrête. Ce soir, il aurait des vie en moins pour que cette rumeur, cette pression, cette filature se terminent... Du moins juste le temps nécessaire pour que Kaori et Hideyuki puissent partir… Après peu importe ce qui arriverait…

Il aurait dû savoir que rien n’était simple lorsqu’il s’agissait de Ryo Saeba, étant connu comme le loup blanc ici.

Continuant sa marche tranquillement, il se dirigea lentement vers ce repaire de truands, en se préparant encore à leur ôter la vie pour montrer sa détermination. Prenant le temps de regarder le ciel, il demanda pardon à Hideyuki pour ce qu’il s ‘apprêtait à faire, mais il n’avait plus le choix.

- Pardonne-moi Hide.

Après avoir regardé le ciel étoilé, il dirigea son regard sur ce premier bar malfamé. Oui, la tournée des bars allait commencer. A cette affirmation, il ne put s’empêcher de sourire. Ce soir, il n’allait nullement y prendre plaisir. Ainsi, il rentra dans cet établissement très spécial où tous les voyous, chefs de bandes et anciens mercenaires au passé lugubre pouvaient se réunir et se filer des infos en tout genre... A son entrée, tous les regards se posèrent sur lui. En voyant que l’attention générale était bien braquée sur lui, il afficha un sourire ironique. Beaucoup de ses vieilles connaissances ricanaient de sa venue en pensant à cette rumeur de paternité qui lui collait à la peau. Par contre, d’autres le regardaient avec inquiétude car ils avaient perçu quelque chose de différent ce soir dans l’attitude de Ryo Saeba. D’un coup d’œil rapide, le nettoyeur repéra certains visages qu’il ne louperait pas, dont ceux qui avaient tenté de rentrer chez Kaori à Iwaki. Un seul d'entre eux avait été éliminé la veille, il fallait désormais finir le travail.

Sans crier gare, d’un geste très rapide Ryo dégaina et commença son travail en sélectionnant soigneusement les personnes qu'il voulait faire payer. Cela fut rapide, net et précis. Tout en tirant, Ryo serra les dents de rage en accomplissant ce carnage. Le ton était donné ! Après avoir fait cette première visite, le nettoyeur repartit aussitôt en laissant la clientèle choquée d’avoir assisté à une mise à mort signée Ryo Saeba. Continuant dans sa lancée, il avait grâce à tout ses indics repérer toutes les personnes qu'il souhaitait abattre. Enchainant bars et lieux mal fréquentés, il pouvait voir les taches de sang se multiplier sur sa veste de nettoyeur. Loin d'y prendre plaisir, cela lui donnait envie de vomir. Dans le dernier lieu qu’il devait visiter, on entendit une explosion, des tirs, des hurlements. Des hommes et des femmes sortirent du café précipitamment et tout vola en éclat. Les fenêtres se brisèrent. Un bruit fracassant se propagea dans le café.

A l’intérieur, seul un homme restait debout en regardant les corps qui se trouvaient tout autour de lui. Cet homme qui, pour montrer ce qui attendait celui qui oserait encore lancer des rumeurs aussi stupides, avait dû revêtir à contre cœur le masque de la mort. En regardant ses mains remplies de sang, Ryo soupira. Intérieurement, il ressentit une fatigue. L’odeur de la mort le dégoutait. En regardant ses victimes, Ryo ne peut s’empêcher de se dire qu'ils l’avaient bien mérité. Il n’éprouva aucun regret. A cause d’eux, il allait encore plus souffrir. En effet, si cette rumeur n’avait pas existé, Kaori serait déjà loin et à l’abri. Certes, il aurait souffert, mais pas autant qu’il allait souffrir aujourd’hui en laissant partir Kaori et son fils.

Il baissa son arme. « Voilà. Si ceci ne calme pas les ardeurs désormais, c’est qu’il ne comprenait plus rien au milieu » se dit-il. Mais impossible pour Saeba de ne pas connaitre les règles d’ici… Il se mit à sourire. C’est ainsi… Il avait toujours dû tuer pour survivre. Cela le poursuivrait jusqu’à’ à sa mort. Néanmoins, il ne devait pas tarder : vu le carnage qu’il avait provoqué dans les différents quartiers chauds de Shinjuku, la police allait débarquer. D’un pas rapide, il se faufila à travers les ruelles tout en laissant un lieu de consternation et de sang. Il pouvait déjà entendre d’ici les gens parler de ces massacres qui venaient d’avoir lieu. Aujourd’hui, tout le milieu savait ce que Ryo Saeba pouvait faire si on osait encore une fois se moquer de lui. Loin d’être devenu un simple nettoyeur protégeant la veuve et l’orphelin, il avait conservé son côté obscur. Main de fer dans un gant de velours… Il avait remis les choses au point. Il n’en était pas fier, mais la méchanceté humaine l’avait obligé à agir ainsi. Après tout, il n'était peut être que le reflet de la société actuelle ? Si ces hommes avaient été raisonnables, les gens de son espèce n’existeraient pas. Mais tout ceci était une utopie. Il y aurait toujours des nettoyeurs, des gens de l’ombre, devant faire le ménage pour soulager et sécuriser la conscience humaine.

L’ange de la mort avait fait sa dernière apparition. Il se l’était promis à lui-même et surtout à Hideyuki.

L’ange de la mort était mort ce soir.

D’un geste rapide, Ryo accéléra sa conduite afin de regagner au plus vite chez lui… Désormais les jours étaient comptés. Il souhaitait encore profiter un peu de la présence de ses deux raisons de vivre. Tout en conduisant, la période de cohabitation plus ou moins forcée défila dans sa mémoire. Sa sortie au centre commercial pour acheter ces couches, ses moments d’intimité avec Hideyuki, Kaori... Ces moments où il avait pu tenir Hide dans ses bras... Même sa venue sur Iwaki lui revint en mémoire... S'il avait su tout ce qu’il allait découler de cette décision.

Pour une fois, il remercia le hasard qui s’appelait Falcon… de l’avoir poussé à y aller. Mais aujourd’hui il devait désormais penser au départ de Kaori. Il se laissa malgré tout encore un ou deux jours…

Le nettoyeur n’attendit pas longtemps avant d’avoir les premiers échos de son action : le milieu avait tremblé. Des personnes très importantes avaient perdu la vie durant cet assaut. La stupeur, la colère mais aussi la peur avaient envahi les bas fonds du milieu. Peu habitués à de tels assauts sanglants, les différents gangs décidèrent de rester tranquilles. L’ange de la mort avait frappé. Les journalistes, les ambulances, la police s’étaient précipités sur les lieux des massacres. Incrédules face à ce le flot de violence, beaucoup ne comprenaient ce qui venait de se passer.



*****




Seule, une femme arrivant avec sa démarche déterminée savait le pourquoi d’un tel carnage. Elle regarda l’ampleur des dégâts d’un regard neutre voir triste. Silencieuse, elle avança vers ce qu'il restait du dernier bar que Ryo avait visité et se retourna vers son collègue.

- Je crois qu’on va être tranquille pendant un petit moment…

Son collègue ne comprit pas ce qu’elle voulait dire. Devant cette incompréhension, elle émit un rire ironique en montrant les corps des rebuts de la société qui avaient tenté de se jouer du grand nettoyeur du Japon :

- Allez… Débarrassez-moi de tout ça…

Ryo avait encore une fois éradiqué à sa manière une bonne partie du fléau gangrénant la ville. Mais cette fois-ci, il avait agi pour son propre intérêt. Il avait frappé du poing sur sa ville… Car oui c’était SA ville… Il y faisait la pluie ou le beau temps quand il le souhaitait. Shinjuku allait se réveiller dans un contexte différent. Il avait agi afin que sa raison de vivre puisse prendre son envol loin d’ici…

Ce calme serait temporaire… Il le savait. La cruauté, la méchanceté avaient toujours existé et reprendraient bientôt leurs fonctions. Mais seul Ryo Saeba pouvait stopper un temps soit peu la folie humaine à Shinjuku.

Quelques jours s’écoulèrent, laissant Shinjuku panser ses blessures. Un calme étrange avait envahi la ville : ce calme si doux et tellement rare… Le soleil promettait des jours nouveaux loin du froid de l’hiver qui prenait fin. Le nettoyeur numéro du Japon avait décidé de rester chez lui. Dès qu’il y était retourné après cette ultime mise au point, il avait décidé de se ressourcer auprès de ceux qui lui permettaient de rester vivant. Ne voulant pas crier victoire trop vite, il n’avait pas baissé pour autant sa garde durant ces quelques jours de repos qu’il s’était accordé. De son coté, Kaori avait senti l’ambiance changer. Dès qu’il était rentré ce soir là, elle avait ressenti que Ryo avait bientôt fini sa mission. Son cœur s'était serré de nouveau en sentant que le départ était proche devant le regard apaisé de Ryo. Oui, il avait bientôt fini sa mission. Ceci ne se ferait pas sans douleur, elle en était consciente. Quitter Ryo après tout ce qu’ils venaient de vivre, allait être très difficile pour la jeune nettoyeuse, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. En avait-elle envie ? Elle devait désormais penser à Hideyuki. Être le fils de Ryo Saeba était dangereux. Pouvait-elle prendre ce risque en restant ici? ….

Saeko avait pris la fin des opérations en main en se chargeant du départ de Kaori. Elle avait obtenu un laisser-passer aux affaires civils. Malgré le regain de calme, il fallait un départ discret. Peut être auraient-ils dû tenter ceci depuis le début ? Saeko secoua la tête... Non... Car aujourd’hui, plus personne n’oserait douter de l’inexistence de Hide. La jeune femme eut mal au cœur… Affirmer que cet enfant n’existait pas devait être très dur pour Ryo. Mais aujourd’hui, on le laisserait au moins un peu plus tranquille… pour quelques temps.

La vie est ainsi faite. Rien n’est rose, se dit Saeko en dirigeant ses pensées vers Hideyuki, le frère de Kaori. Il était parti depuis si longtemps déjà... Et pourtant sa présence restait intacte dans son cœur. Personne n’aurait imaginé la suite de ce qui avait suivi sa mort. De son bureau dans le commissariat, elle pouvait observer cette ville si particulière. Elle soupira en pensant au couple de nettoyeurs. Leur vie n’avait jamais été simple : à devoir faire des choix douloureux, il fallait être solide.

Kaori allait partir loin de Shinjuku pour pouvoir élever cette nouvelle génération qui avait vu le jour. Peut être avait-elle raison... Il fallait parfois bousculer les choses afin de les améliorer.

Se rendant compte qu’elle était figée devant la fenêtre depuis un petit moment, elle décida de s’assoir à nouveau à son bureau afin de se concentrer sur ses dossiers. En regardant toutes ces paperasses, elle ne put qu’admettre qu’elle avait encore énormément de chose à faire. Grâce aux relations haut placées de son père, elle avait obtenu l’obtention d’un jet privé sans que ce dernier ne lui pose de réelles questions. Après avoir préparé avec minutie le départ de Kaori, Saeko s’occupa également de l’état civil d'Hideyuki.

Elle s’apprêtait à écrire quand elle repensa à la demande express de Kaori : établir l’état civil américain de Hideyuki avec une spécificité. D’abord hésitante, de peur que dans quelques temps, certaines personnes mal attentionnées ne les retrouvent, elle avait voulu refuser. Mais en percevant le regard suppliant de Kaori, elle n’avait pas réussi à le faire. Kaori lui avait argumenté qu’en partant aux états unis, les pistes seraient déjà brouillées. De nationalité américaine, Hideyuki allait un citoyen ordinaire des Etats-Unis.

D’une main tremblante, elle inscrivit la première lettre… Elle ne put s’empêcher de sourire et de sentir l’émotion la gagner. Mettant quelque secondes pour se remettre de ses émotions, elle finit d’inscrire ce nom de légende. Enfin une trace !… Une trace de Ryo dans ces dossiers, témoins de son passage sur cette terre à travers son fils Hideyuki !

Elle fut émue et sentit les larmes lui venir bien malgré elle… D’une nature assez froide, elle essaya de résister, mais comment ne pas être émue devant une telle union de noms si symboliques à ses yeux ? En regardant ce dossier d’un regard embué de larmes, elle murmura avec douceur :

« Hideyuki Saeba »


Elle resta de longues minutes à lire et relire ce nom en repensant à Hideyuki Makimura. Les larmes réapparurent encore et elle ne se retint pas pour une fois. Après s’être remise de ses émotions, elle ferma ce dossier qui allait être traité en priorité.
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyJeu 31 Mar - 9:05

UN DÉPART DOULOUREUX



Deux jours plus tard...



Une voiture rouge arriva à toute allure devant l’immeuble City Hunter. Après s’être garée, Saeko Nogami en sortit avec un dossier à la main. En regardant cet immeuble qui avait été le témoin de tellement d’histoires, elle ressentit une certaine mélancolie car bientôt Ryo allait se retrouver seul… Encore une fois.

Alors que Saeko se dirigerait vers l’immeuble, le nettoyeur était adossé à la fenêtre et l’observait s’approcher. En comprenant sa venue, il tourna la tête en direction de Kaori qui était en plein rangement tout en jetant des coups d’œil en direction d’Hideyuki. Bien qu’il ne laisse rien paraitre, il pouvait ressentir les battements de son cœur s’accélérer en se disant encore une fois que dans quelques jours tout allait être fini. La lumière allait à nouveau s’éteindre dans cet appartement, ne lui laissant que le froid. Il redeviendrait un être solitaire. Mais il devait se montrer fort et ceci jusqu’au départ de Kaori. Reprenant le rôle qu’il endossait depuis des années, il allait accueillir Saeko comme il se devait en lui rappelant ses factures impayées... Bien qu’elle le repoussa vivement, Saeko ne put s’empêcher de sourire en voyant Ryo par terre sous une massue. En l'observant, elle se sentit peinée pour lui en sachant pertinemment le masque qu’il mettait pour éviter de montrer sa peine, jouant l’éternel idiot.

Après avoir calmé un temps soit peu son partenaire, Kaori s’approcha de Saeko avec un regard interrogateur. Prenant le temps de s’observer, un dialogue silencieux commença entre ces deux femmes. Témoin de cet étrange échange, Ryo regarda à tour de rôle les deux femmes qui avaient eu une place particulière dans le cœur d’Hideyuki Makimura. Afin de désamorcer ce silence devenu pesant, Saeko lui fit un sourire et déclara :

- Tout est prêt Kaori… Toutes tes demandes ont été respectées, annonça-t-elle en lui adressant le dossier et un clin d’œil.

La nettoyeuse, comprenant ce qu’elle voulait dire, fut tellement émue par les paroles de Saeko qu'elle s’élança dans ses bras. Peu habituée par des démonstrations de sentiment, Saeko referma ses bras sur elle malgré tout car elle éprouvait ce sentiment qu’ils y étaient… Le point final allait être marqué...

- Merci, lui répondit doucement Kaori tout en resserrant son étreinte sur elle.

Malgré sa résistance, Saeko essaya ne pas faire apparaitre une seule larme, mais ce fut peine perdue… Elle l’enleva discrètement, voulant garder son allure impassible.

Après cette étreinte, la nettoyeuse se détacha d’elle et commença à feuilleter le dossier.

Les larmes redoublèrent à la lecture d’une feuille en particulier. La posant contre son cœur, elle lui dit :

- Je peux partir tranquillement maintenant… !

Saeko hocha de la tête en guise de réponse et rajouta :

- Un jet vous attendra dans deux jours… à l’aéroport, dans l’aile Ouest. Il s’agit d’une piste de décollage privé pour les hommes d’état.. J’ai pu négocier pour l’avoir… Le départ est prévu à 16 heures…

- Entendu, se contenta de répondre Kaori sans oser regarder son partenaire.

Après quelques paroles échangées, Saeko ne souhaita pas rester davantage en sachant que désormais, chaque minute était précieuse pour Ryo, Kaori et Hideyuki.

Après son départ, une atmosphère plus lourde encore envahit l’appartement. Perturbé, Ryo n’arrêtait pas de penser à ce futur départ qui rapprochait dangereusement. Néanmoins, il devait rester fort et résister à cette envie de les garder ici. Convaincu, il lui adressa un sourire réconfortant et, afin de ne pas laisser paraitre son trouble, lui dit :

- Alors la veinarde… On va partir en jet privé..

Kaori pouffa de rire :

- Oui, j’ai toujours aimé le confort. Répondit-elle avec un air faussement joyeux.

Le silence reprit ses droits après ces quelques paroles échangées. Chacun analysait de son coté ce qu’ils devaient dire. Cela avait toujours était ainsi entre eux. En voyant Ryo se replonger dans son mutisme habituel, Kaori repartit avec son dossier et Hideyuki dans les bras. En effet, elle devait dès à présent rassembler leurs affaires. Alors qu'elle s’attelait à préparer ses bagages, le nettoyeur resta encore de longue minutes à contempler le ciel. En regardant les nuages poussés par le vent, il ressentit de la mélancolie. Afin de retrouver un peu d’énergie, il se dirigea vers la salle de tir pour noyer sa peine comme il le pouvait. La fin de la journée se passa dans une ambiance lourde et pesante.

Pour le dernier jour, toute la bande d’amis alla rejoindre une dernière fois le couple de nettoyeur. Pour profiter de cette dernière journée, ils apportèrent la bonne humeur en laissant de coté, pour quelques heures, la mélancolie qui avait envahi leur cœur. Afin de se rassurer et d'adoucir leur peine, ils se firent des promesses pour rendre visite à Kaori et Hideyuki plus tard. Bien qu’elle laissait rien paraitre en affichant un sourire serein, la nettoyeuse avait le cœur lourd en se sentant de nouveau perdue. Mais elle devait être forte pour Hideyuki, et tentait de profiter de ces derniers moments de bonheur. Regardant avec angoisse, l’heure qui défilait trop vite à leur gout, chacun vit la nuit prendre possession du Japon, incitant toute la troupe à repartir chez eux. Ils se retrouveraient le lendemain à l’aéroport pour dire au revoir à Kaori et Hideyuki.

Avant de reculer devant son idée, le nettoyeur se rapprocha de Mick afin de le prendre à part et lui demander un dernier service.

- Mick, est-ce que tu peux rester avec Kazue ici... Disons une heure pour garder Hideyuki ?

Surpris de cette demande, Mick demanda :

- Oui… Bien sûr, mais où vas-tu ?

- Je dois l’emmener voir quelqu’un une dernière fois…

En observant le regard du nettoyeur, Mick comprit quel était le souhait de Ryo. Le nettoyeur américain était touché de voir l’air mélancolique de Ryo, bien qu’il tentait de rien en laisser apparaitre. Hochant positivement la tête en guise de réponse, Mick observa son acolyte se diriger vers Kaori et se pencher à son oreille afin de lui parler.

- Met ta veste, Kaori, on sort …

D’abord surprise, Kaori le regarda fixement…Puis son regard changea d’expression car elle avait compris.

Enfilant rapidement sa veste, elle se retourna en direction de Kazue qui tenait Hideyuki dans les bras. En voyant le regard inquiet de Kaori, cette dernière la rassura :

- T’inquiète pas Kaori, je ne lâcherai pas une seconde Hide…

Donnant un baiser léger à son fils, elle suivit Ryo dans le couloir en direction du garage. Le couple s’installa sans dire un mot dans la voiture. Kaori avait de plus en plus de mal à se faire à l’idée que le lendemain, elle serait partie et qu’elle ne reverrait peut être jamais plus Shinjuku, surtout, qu’elle ne pourrait plus se rendre sur la tombe de son frère et aussi… qu’elle n’allait peut être jamais plus revoir Ryo…

Refoulant ses larmes à ce constat horrible, elle regarda le paysage défiler sous ses yeux. Elle essayait d’imprégner dans sa mémoire toutes les rues, tous les bâtiments afin de ne pas oublier… Comment pourrait-elle oublier cette ville d'ailleurs, témoin de toute sa vie ? Le nettoyeur, quant à lui, fixait la route avec attention. Jetant des regards furtifs à Kaori, il la voyait pleurer discrètement. Il savait pertinemment que cela allait être dur pour elle de partir aux Etats-Unis, dans un pays qu’elle ne connaissait pas. Heureusement que sa sœur serait là pour veiller sur elle. Si cela n’avait pas été le cas, il aurait peut être utilisé cet argument pour la garder près de lui.

Arrivés aux abords du cimetière, l’ambiance fut plus ou moins lugubre en raison de la pénombre de la nuit qui s’installait. Pas le choix, Ryo voulait rester discret et qu’on n’aperçoive pas Kaori. Il avait bien pris le soin de vérifier qu’ils n’étaient pas suivis.

Marchant côte à côte sur cette allée qu’ils connaissaient par cœur, chacun était plongé dans ses pensées. Une fois arrivés devant lui, Ryo décida de se mettre en retrait de Kaori. D’un geste lent, elle se baissa sur la pierre tombale de son frère en se disant qu’elle avait tellement de choses à lui dire avant de partir.. D’habitude silencieuse, elle avait envie de lui parler de vive voix… Ce fut d’une voix tremblante tout en gérant ses larmes qu’elle parvint à lui dire :

- Frérot… Je voulais te dire au revoir… Je pars demain… Je ne sais pas si d’où tu es tu peux me voir, ni même m’entendre,… mais je voulais te dire que tu resteras toujours dans mon cœur… Pas un jour ne passe sans je pense à toi… Mais aujourd’hui.. Je dois te quitter… J’aurai tellement aimé te présenter ton neveu Hide... Si tu le voyais... Il est magnifique frangin… Je dois partir maintenant pour lui… Je l’ai appelé Hideyuki….

La respiration de Kaori était saccadée. La jeune femme était tellement prise dans ses émotions qu’elle avait complètement oublié la présence de Ryo. Lui laissant le temps d’évacuer sa peine et tout ce qu’elle avait besoin de lui dire, ce dernier s’approcha d’elle et l’aider à se relever en lui faisant comprendre qu’ils ne devaient malheureusement pas trop trainer. Le japonais craignait d’être aperçu.

- Kaori… On doit y aller… lui murmura-t-il

Prenant une grande inspiration, elle déposa un baiser de sa main sur la pierre et sans flancher, elle partit sans regarder derrière elle, laissant Ryo seul devant la tombe de son meilleur ami. Prenant quelques secondes de recueillement, Ryo lui déclara :

- Hide… C’est la meilleure solution aujourd’hui…

Ne voulant pas s’attarder et faire marche arrière, il sortit à son tour du cimetière pour rejoindre Kaori.



Le retour à l’appartement se fit également dans le silence. Tout se mélangeait dans la tête de Kaori. Elle se rappela qu’elle n’avait pas encore dit à Ryo pour l’état civil de Hideyuki. Une fois rentrés, après avoir remercié chaleureusement Mick et Kazue de s’être occuper de Hide durant leur absence, elle s’occupa de ce dernier et partit le coucher. Après avoir terminé ses bagages et rassemblé ses dernières affaires, elle voulut une dernière fois voir la ville plongée dans la nuit depuis leur toit. C’était tellement magnifique. Elle fut agréablement surprise lorsqu’elle vit que Ryo l’attendait en quelque sorte. Comme si les murs étaient des témoins trop gênants pour lui, il y venait encore plus souvent. Elle se rapprocha de lui et fit mine de regarder l’horizon. Ne voulant pas perdre davantage de minutes, elle se lança :

- Tu vas me manquer Ryo…

Le nettoyeur lui lança un coup d’œil furtif et lui dit dans un murmure de peur d’être entendu :

- Vous aussi, vous allez me manquer..

- Je voulais te dire quelque chose Ryo avant de partir.. C’est très important pour moi.

Ryo attendait la suite sans bouger.

- J’ai demandé à Saeko qu'Hideyuki porte ton nom Ryo. Se contenta-t-elle de lui dire tout en continuant à regarder la ville.

Il fut tellement surpris par cette annonce qu’il tourna tête précipitamment vers Kaori. Voyant la mine surprise du nettoyeur, elle rajouta :

- Je tenais à qu’il porte le nom de son père… Il doit en être fier.. Je lui dirai tout ce que tu as fait pour le protéger, au risque de ta vie Ryo…

Ne tenant plus à cette déclaration, Ryo la prit contre lui et la serra contre son cœur torturé.

- Merci… Merci Kaori… réussit-il à peine à lui répondre. Il était tellement touché par ce qu’il venait d’apprendre.

Après l’avoir regardée avec douceur, il approcha son visage de la jeune femme et dans un élan, captura ses lèvres une dernière fois. D’abord léger, ce baiser devint brulant. Il hésita : il avait tellement envie de gouter juste une dernière fois à ce corps. Ne pouvant plus résister, il parcourut sa gorge en lui accordant des baisers passionnés pour revenir au lobe de son oreille et lui murmura tous ces mots qu’il avait pu lui dire durant cette nuit magique. Appréciant chaque seconde, il fit glisser ses mains le long de ce dos si délicat, fermant les yeux pour encore mieux savourer ce moment magique. Il pouvait ressentir cette envie l’incitant à la prendre encore une fois contre lui... Juste une fois. Osant s’aventurer sur ce corps qu’il l’avait fait chaviré, il se laissa encore quelques instants de pur bonheur. Pas un jour, il ne pensait pas à leur unique nuit qui avait donné la vie. Repensant jour après jour à tous ces moments si heureux, il s’en voulait aujourd’hui d’avoir été si dur avec elle. Il continua de l’embrasser de plus en plus passionnément, il n’arrivait plus à s’arrêter. Mais il savait que s’ils décidaient de s’accorder juste cette dernière nuit, il n’arriverait plus à la laisser partir loin de lui non plus. Profitant de ce dernier échange, Kaori essayait d’imprégner son esprit des gestes si tendres qu’il s’accordait à lui donner. Elle savait qu’il luttait contre lui-même pour rester neutre jusqu’à son départ. Il n’en n’avait pas le droit et devait rester fort pour Hideyuki. Comme une transmission de pensée, ils stoppèrent malgré eux et s’observèrent en souriant… En entendant les pleurs d’Hideyuki les faisant ainsi revenir à l’ordre.



Quai Ouest.

Un groupe de personnes discutaient sur le bas coté de la piste d’atterrissage privé. On pouvait entendre des rires, des pleurs et des coups de massue retentir. Pour dire au revoir à Kaori, tout le monde était présent : Miki, Umi, Mick, Kazue, les sœurs Nogami et même Doc qui s’était plus au moins remis de son erreur. Afin de conserver dans leur mémoire ces moments bien étranges, où un bébé avait pris toute sa place dans cette bande tout à fait originale, chacun prit Hideyuki dans ses bras afin de lui dire au revoir à leur manière. Tandis que Kazue tenait le petit Hideyuki, Mick en profita pour faire ses au revoir à Kaori. Tout en la prenant contre lui, il se sentit ému et chamboulé de la voir partir si loin d’ici. Bien qu’il n’oserait jamais le lui dire, il aurait aimé une vie différente pour son premier amour. Il aurait tant aimé la voir vivre ici avec Ryo et pouvoir ainsi votre leur fils grandir. Mais le choix était fait et il le respectait.

- Prend soin de toi Kaori… lui dit doucement l’américain.

- Tu as intérêt à venir me voir un de ces quatre hein ??? Toi qui te vante de connaître les Etats-Unis comme ta poche ! tenta de dire Kaori en ne voulant pas montrer son chagrin.

Malgré la tristesse qui se dégageait de cette conversation, Mick se mit à rire doucement et lui répondit :

- C’est promis Kaori... Je viendrai…

Pendant que chacun était occupé à dire au revoir à la jeune femme et Hideyuki, Ryo s’était mis plus ou moins en retrait pour ainsi observer les réactions de chacun. En prenant le temps de les regarder, il sentait que le départ allait dur pour tous. Surtout, même s'il ne le montrait pas, pour cette tête de poulpe qui avait eu un rôle si important dans la vie de son fils. Après avoir fait le tour de ses amis, Kaori, avec Hideyuki dans les bras, se retourna en direction de Ryo. Après quelques hésitations, elle se rapprocha et lui dit avec un sourire forcé :

- Et toi Ryo, tu as intérêt à faire attention ! Si j’apprends que tu te comportes mal, gare à toi. J’ai confié mes massues aux filles… Elles ne te louperont pas.

En entendant les paroles de Kaori, le nettoyeur se mit à sourire malgré les circonstances.

Ne voulant plus perdre de temps, elle s’avança et le prit dans ses bras juste une dernière fois, peu importe la présence de leurs amis. D’abord hésitant, le nettoyeur referma ses bras sur elle et sur son fils. Il pouvait ressentir la peur, l’angoisse et la tristesse de Kaori mais il devait être fort. Son cœur lui hurlait de les garder mais il devait penser en priorité au bien être d’Hideyuki. Restant ainsi un moment, ils ne se rendirent pas compte que de longues minutes s’étaient écoulées. Ce fut Saeko qui s’approcha d’eux afin de leur dire qu’il était l’heure et qu’ils reviennent à cette dure réalité. S’apprêtant à quitter les bras de Ryo, ce dernier regarda Hideyuki une dernière fois et lui fit une caresse sur ses cheveux de jais. Il déclara d’une voix moins assurée :

- Prend bien soin de lui Kaori… Je t’en supplie.

- C’est promis Ryo… Parvint-elle à dire avec émotion.

Ne voulant plus perdre de temps et surtout pas reculer, Kaori partit en direction du jet en se répétant inlassablement qu’elle ne devait pas se retourner sans quoi elle n’aurait plus force de partir. Sentant les larmes lui venir aux yeux, elle avança de plus en plus vite en direction de l’avion avec une marche décidée. Elle essayait de résister aux larmes : ils ne devaient garder que son sourire en mémoire, pas ses larmes. Après avoir franchi le sas d’entrée du jet, elle partit directement s’assoir et regarda par le hublot pour faire signe à ses amis.

Miki et Kazue pleuraient dans les bras de leurs hommes respectifs, tandis que Saeko et Reika s’étaient rapprochées entre elles comme pour se souder davantage dans cette épreuve. Après quelques instants, les moteurs du jet se mirent en marche, déchirant le silence peu habituel sur cette piste.

La nettoyeuse retourna sa tête brusquement pour ne plus les voir tout en serrant la main contre son siège. Elle souffrait… Tous les sentiments se mélangeaient dans son cœur et sa tête. Toute sa vie défila sous ses yeux : Hideyuki son grand frère, sa mort, son partenariat avec Ryo, leur aventures, leur disputes, leurs moments de joie, ceux de danger, leur unique rapprochement, sa fuite, la naissance de Hide...

Elle voulait arrêter d’y penser, retirer tous ces souvenirs de sa tête. Malgré sa résistance, elle se mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter. Pour tenter de se soulager, elle pensa à sa sœur qui serait là pour l’épauler. Après quelques instants de douleur, elle prit un mouchoir afin d’essuyer ses yeux en se disant qu’elle devait être forte pour son fils. Elle avait promis à Ryo d’offrir une meilleure vie pour lui. Il ne devait pas voir sa mère triste et sans vie. Comment allait-elle vivre sans Ryo ? Y arriverait-elle ? Toutes ces questions en suspend lui firent encore plus mal. Elle regarda son fils et ne se lassait pas de se dire qu’il ressemblait tant à Ryo. Elle se mit à sourire malgré ses larmes. Elle n’était pas seule en ayant avec elle un peu de Ryo à travers d’Hideyuki. Elle savait que jamais Ryo ne viendrait aux Etats-Unis.. Trop peur de l’avion… Elle eut un rire nerveux malgré tout à cette pensée. Mais, la seule chose dont elle était sûre, c’est que Ryo aimait son fils ! Elle raconterait à Hideyuki plus tard comment son père s’était battu pour le protéger et l’amener à la lumière… Oui son père s’était battu corps et âme pour qu’il vive ! Certes, elle ne lui dirait pas toutes les vies qu’il avait dû ôter afin de leur permettre de partir, mais qu'il avait fait ce sacrifice pour leur offrir une nouvelle vie. Jamais, elle ne pourrait oublier sa détermination à faire qu’Hideyuki soit heureux. Certes, l’absence de ce père serait un manque pour lui, mais elle ferait en sorte de le combler en lui contant sans certains détails cet épisode de sa vie. Loin de savoir, que le nettoyeur numéro du japon était son père, loin d’imaginer toutes les difficultés qu’ils avaient dû endurer pour qu’il puisse vivre, Hideyuki était une réponse à cette dureté du milieu. Pensant à toutes ces personnes qui y avaient contribué, elle sentit à nouveau les larmes couler le long de ses joues.. En premier lieu… Falcon.. Qui dès son apparition sur terre, caché dans ses entrailles, avait pris la décision de le protéger et ensuite… Mick, Miki, Kazue, Saeko et Reika ! Mon dieu tant de personnes pour sauver ce petit garçon et lui donner le bonheur de vivre une vie normale ! Pour toutes ces raisons, elle devait être forte. C’est sur cette conclusion remplie d’espoir que l’avion s’envola dans le ciel, laissant le groupe d’amis là.. Immobiles et tristes. Ils regardèrent ensemble le jet jusqu’à ce qu'il ne soit plus visible. Bien que son cœur hurlait de douleur, Ryo ne laissait rien paraitre. Aucune émotion ne ressortait de son comportement. N’aimant pas les effusions en public, il se décida à partir. Le nettoyeur ne voulait pas s’attarder. Il salua silencieusement ses amis de la tête et partit en direction de sa voiture. Certains comprirent son comportement, d’autres non. D’un pas décidé, il arriva devant sa Mini et partit. Il avait besoin d’être seul. D’un coup d’œil, il se regarda dans le rétro et constata que regard était vide, plus aucune émotion n’en ressortait. Il se regarda davantage tout en se demandant ce qu'il allait devenir... Il soupira, faute de réponse, tout en mettant le moteur en marche. D’un geste lent, il tourna le volant, prenant ainsi la direction de l’appartement. C’était désormais son seul refuge.

Les autres étaient toujours là, regardant Ryo partir. Tous étaient émus. Voir Kaori s'en aller voulait dire également la fin du clan en quelque sorte… Sans elle, tout serait à nouveau différent. Durant sa fuite, ils avaient déjà pu ressentir ce vide. Ils ne se voyaient qu'occasionnellement... Aujourd’hui, tout allait devenir comme à cette période là. Ils se saluèrent les uns, les autres, rejoignant leurs habitations respective, le cœur lourd.
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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyJeu 31 Mar - 9:06

Il faut oublier



Arrivé devant l’immeuble aux briques rouges, Ryo hésita à y rentrer. Fixant cet immeuble devenu sans âme, il pouvait déjà ressentir le vide envahir tous les membres de son corps meurtri. Il se sentait faible d’avoir cette appréhension de rentrer chez lui.

« Chez lui » se dit-il en serrant les dents. Bien que cela lui était difficile d’admettre cette vérité en tant que nettoyeur, il s’avoua qu’il ne souhaitait plus gouter à cette solitude qui l’avait accompagnée toute sa vie. Aujourd’hui, il avait décidé de cette maudite solitude en laissant partir Kaori et Hide loin d’ici, des tumultes de Shinjuku et surtout du milieu. Certes, il souffrait atrocement, mais les savoir loin de cette noirceur le soulageait l’espace de quelques instants.

D’un pas lent, il décida néanmoins à rentrer chez lui, tout en laissant la voiture garée devant puisqu'il comptait ressortir. Après avoir franchi le salon, il regarda cette pièce comme si c’était la première fois qu’il la voyait. Concentré sur chaque détail, il fixa chacun des objets présents avec insistance. Hésitant, il avança au milieu de cette pièce en laissant son regard rouler de droite à gauche tout en se remémorant tous les souvenirs dont le salon regorgeait. Tant de choses s'étaient passées ici. Combien de fois y avait-il travaillé avec Hide ? Saeko ? Et surtout Kaori ? Et le début de leur unique nuit avait, elle aussi, débuté ici ? Il osa à peine se remémorer les baisers qu’il avait osés lui donner en rentrant de cette mission, il n’avait pas su résister. Dès qu’il avait franchi le salon, il lui avait ouvert son cœur à sa manière en la rapprochant de lui et l’avait embrassée… Ensuite... Se Secouant la tête pour arrêter de poursuivre plus loin dans ses souvenirs passés, il avança et prit la direction des escaliers pour monter à l’étage. Arrivé devant la porte de sa partenaire, il se demanda pourquoi il allait faire cela. Soupirant faute de réponse, il ouvrit doucement la porte. En la franchissant, son cœur s’emballa en détectant tout de suite cette odeur vanillée mélangée à celle de Hide qui flottait dans chaque particule d’air de la pièce. Son cœur se mit à palpiter encore plus fort en laissant son regard parcourir cette chambre si importante à ses yeux. Arriverait-il à survivre sans eux ?...
Aujourd’hui, il venait de perdre son oxygène et une partie de lui-même. Peut-on survivre à cela ?

Faute, une nouvelle fois, de réponse, il palpa dans sa poche à la recherche d’une clé. Comme un rituel, il jeta un dernier regard dans cette chambre, puis pour ne pas flancher, sortit brusquement et referma la porte à double tour. Soupirant devant ce qu’il venait de faire, il éprouva l’urgence de sortir… Une sensation d’étouffement l’avait saisi. S’apprêtant à prendre les escaliers qui menaient à la terrasse surplombant le toit de leur immeuble, Ryo fut interrompu dans son élan en marchant sur quelque chose. Baissant sa tête, son cœur rata un battement en voyant ce que c’était. Après quelques instants d’hésitation, le nettoyeur se baissa et ramassa un jouet. Il s’agissait d’une petite peluche qui avait dû tomber du sac de Kaori.

Cela en était trop pour lui. Serrant le jouet dans sa main, il sortit sans attendre en se disant qu’il allait devenir fou s’il restait une minute de plus ici. Une fois arrivé sur la terrasse, il put sentir l’air s’abattre sur son visage, qui lui permettait de se détendre un peu. S’appuyant contre la balustrade, il essaya de faire le vide dans sa tête pour ne pas sombrer. Il n’osa plus reporter son regard sur cette peluche. La cachant soigneusement dans sa poche, il décida qu'il n’était pas prêt pour l’affronter tant il souffrait. Avec la sensation qu’il s'était planté un couteau en plein cœur, il se dit amèrement que cette douleur prouvait au moins qu’il en possédait un, ainsi que des sentiments. Il s’agissait d’un aspect de sa personnalité qu’il avait, pourtant, toujours voulue renier. Aujourd’hui, il payait d’avoir laissé de la place aux sentiments en lui, lui qui s’était promis dès le retour temporaire de Kaori de rester distant. Il avait complètement bafoué sa propre promesse. Aujourd’hui, il en payait les conséquences.

Levant les yeux au ciel, il regarda les traces laissées par les avions. Ce regard devint triste à cette vue, en se demandant déjà comment allaient Kaori et Hideyuki… Ils étaient encore loin d’être arrivés mais il se torturait déjà l’esprit. En pensant à Hideyuki, il souffrit de savoir qu’il ne le verrait jamais son fils grandir. Le seul mois passé en sa compagnie lui avait montré tout l’amour et la joie que procurait un enfant. Voir ses grands yeux s’ouvrir, entendre ses petits cris, l’avait chamboulé. En comprenant tout ce qu’induisait ce départ, il se dit qu’il n’entendrait jamais ses premiers mots… Il ne serait pas là quand il marcherait, ni là pour son premier anniversaire… Après cette énumération cruelle, il fut désormais convaincu qu'Hideyuki le détesterait en sachant qu’il avait un père, mais que celui-ci était au Japon pour pouvoir continuer sa « mission » de nettoyeur. Emprisonné dans son monde, il les avait fait partir. En terminant sa pensée, il se rendit compte qu’il n’avait même pas une simple photo de lui. C’est sur cette réflexion que le nettoyeur laissa des larmes discrètes, si longtemps refoulées, s’échapper de ses yeux perdus.

Passant rageusement sa main sur son visage pour enlever ces larmes montrant sa douleur, il décida de sortir. Il se laissa porter par ses pas, s’enfonçant à travers la foule compacte. Les cris, les rires et les fond musicaux ne le perturbaient pas. Impassible, il continua son chemin en ressentant ce vide pesant. Ne sentant même plus son cœur battre, il perdait toute sa vitalité avec les minutes qui s’écoulaient. Il essayait par tous les moyens de chasser de sa mémoire les visages de Kaori et d'Hideyuki. Mais, il n’y arriva pas. Son cœur hurla. De toute sa vie, il n’avait jamais autant souffert. A cette réflexion, il stoppa en plein milieu de la rue, ignorant les appels des demoiselles qui le connaissaient bien. En regardant le sol.. Il ressentit quelque chose de particulier… Se disant que, peut être qu’aujourd’hui, il en demandait trop à ce cœur ? A cette idée, il ressentit un frisson lui parcourir le dos car il avait promis à Kaori de faire attention et de rester vivant… Mais pourquoi ? Puisqu’il ne vivrait plus d’une certaine manière. Mort à l'intérieur de lui-même, il ne serait plus que son ombre... Arriverait-il à vivre avec cette douleur intolérable ?

Pour oublier cette idée lugubre, il se précipita dans le premier cabaret afin d’engloutir alcool sur alcool pour chasser ces idées. Il passa le reste de la journée à s’enivrer pour tenter d’oublier.



Il faut oublier ! Se disait-il !

Il faut oublier.

Il faut oublier……………

Il n’arrêtait pas de répéter cette phrase afin de mieux s’en convaincre et se sentir moins mal, afin de commencer une nouvelle vie sans Kaori et Hideyuki. C’était étrange, il ressentait une pression s’exercer… S'il s’écoutait… Il était persuadé que des larmes auraient pu renaitre au bord de ses yeux. Lui pleurer…?

Après une soirée passée à tenter d’oublier, il rentra difficilement chez lui. Tout se bousculait dans sa tête, l’effet de l’alcool avait plus ou moins bien fait son travail. Mais la douleur ne partait pas. Elle était toujours là. Il rentra en titubant, s’appuyant contre les murs afin de ne pas tomber. Après avoir réussi à ouvrir la porte d’entrée, il partit s’affaler sur le sofa, fixant le plafond. Après quelques instants d’immobilisme, il fouilla dans sa poche et en sortit la peluche. Il la fixa longtemps… Il plissa les yeux devant ce jouet à l’apparence quelconque, mais qui avait pris tellement d’importance pour lui. Il se mit à rire tout en se disant qu’il était pitoyable.. Lui… Le grand Ryo Saeba, nettoyeur numéro 1 du Japon souffrait en regardant une simple peluche de bébé. Il était tombé bas l’étalon de Shinjuku qui devrait être dehors en train de faire la fête parmi de sublimes créatures, comme il avait toujours eu l’habitude de le faire. C’était un leurre… Cette mise en scène qu’il faisait depuis des années l’écœurait aujourd’hui ! Trop peureux devant ce qu’il avait compris avec le temps : il était tombé amoureux de Kaori Makimura. C'était aujourd’hui le point final de toute cette histoire… Histoire qui n’aurait pas dû avoir lieu… Mais aujourd’hui, il était là en train de souffrir pour un enfant qu’il ne verrait plus jamais de sa vie… Et pas n’importe lequel... Le sien. Devant cette conclusion amère, il ferma les yeux, essayant d’évacuer son image.

Voilà pourquoi il ne ferait pas de vieux os dans le milieu, se dit-il.

Il était beaucoup trop sentimental car Kaori l’avait enlisé dans cet engrenage fatal pour lui qui n’était pas un homme ordinaire. Il avait oublié qu’il était un nettoyeur et que cela voulait dire qu’il n’avait pas le droit d’aimer. Son métier ne le permettait pas. Il soupira en pensant à sa vie où il avait fallu que les choses ne soient pas aussi simples. L’arrivée de Hideyuki avait un choc pour lui car, jamais de toute sa vie, il n’aurait imaginé une seule seconde son éventuelle existence. Mais il avait fallu d’une seule nuit, et que la magie de la vie se mette en marche… Peut être la vie lui donnait-elle un signe ? Aujourd’hui, Hideyuki était là grâce à la bienveillance de Falcon qui l’avait protégé pour qu’il voit le jour. Sentant la colère le saisir, il s’affirma qu’il n’aurait jamais dû le voir, qu'il n’aurait jamais dû le prendre dans ses bras. Mais encore une fois, c’était sans compter sur ce fameux destin qui le rattrapait pour le faire encore plus souffrir par la suite. Était-il damné ? Parfois il se demandait pourquoi la vie lui avait réservé ce destin si lugubre. Pourquoi ? A force de réfléchir le nettoyeur s’assoupit. Il était épuisé de devoir encore une fois, se montrer si fort.



New York


L’avion fit en sorte d’atterrir en douceur. Du hublot, Kaori put admirer le nouveau décor qui se présentait devant elle. Voilà… Ils étaient arrivés à destination. A cette affirmation, elle trembla de tout son être en observant cette ville inconnue. Après être sortie de l’avion, elle chercha de son regard perdu et déboussolé après sa sœur. Cette dernière ne mit pas longtemps pour se manifester en hélant son prénom d’une voix vive et joyeuse. Dans un élan, elle vit sa sœur se précipiter sur elle. La prenant dans ses bras, Kaori se mit à pleurer toutes les larmes de son corps sans prendre le temps de lui dire bonjour. Aussi émue qu'elle, Sayuri pleura également en voyant sa jeune sœur si perdue. Ayant été mise au courant, Sayuri avait connu la plus grande peur de sa vie en apprenant la fuite de Kaori, puis la surprise en connaissant enfin la vérité… Kaori avait eu un enfant… Dont le père était le plus grand nettoyeur du Japon. Serrant davantage la jeune nettoyeuse, Sayuri lui dit dans un murmure des mots rassurants tout en gardant en mémoire sa nouvelle mission qui était de veiller désormais sur Kaori… Et sur son neveu. Ressentant sa petite présence blottie contre Kaori, l’américaine baissa son regard en direction de cette chevelure d’ébène. Afin de permettre à sa sœur de mieux le voir, la nettoyeuse recula. D’abord hésitante, Sayuri lui toucha la tête d’un geste tendre et s’adressa à Kaori :

- Qu’il est beau Kaori !

En regardant avec attention ce petit garçon au destin bien étrange, les yeux de Sayuri s’embuèrent de larmes. Sa promesse se fortifia davantage en voyant Hideyuki Saeba ! En regardant avec émotion ses traits si semblables à ceux de son père, Sayuri repensa à un détail qui avait son importance, mais qui l’avait soulagée. Elle avait reçu ce courrier en provenance du Japon. Surprise en voyant l’expéditeur, elle l’avait ouvert avec hésitation. Elle était déjà au courant de la prochaine venue de sa sœur. Son cœur avait raté un battement quand elle avait regardé l’auteur de cette lettre : Ryo Saeba qui lui demandait de prendre le « relai » en lui confiant désormais Kaori et Hideyuki… Son fils. Très touchée par ce courrier, elle avait pleuré en pensant à cet homme qui venait de lui confier ses raisons de vivre. Se sacrifiant pour eux, il avait ainsi montré, à travers ce geste, tout l’amour qu’il avait pour eux. Son estime pour le grand Ryo Saeba avait encore augmenté avec cette missive inattendue. Pour la mémoire de cet homme, elle se battrait pour que son fils vive dans ce monde qu’on lui avait refusé. Après ces retrouvailles riches en émotion, les deux jeunes femmes et ce petit joyau sortirent de l’aéroport. En jetant un regard en direction de Kaori, Sayuri n’oublia pas la première bataille qu’elle devait mener : lui rendre le sourire.

La jeune nettoyeuse se laissa guider par sa sœur en n'ayant qu’un seul souhait : dormir et oublier la douleur.

Après la route qui lui parut durer une éternité, elles arrivèrent dans l’appartement de Sayuri. Complètement perdue, Kaori regarda autour d’elle pour voir l’environnement dans lequel vivait sa sœur. Néanmoins, elle décida de reporter sa visite à plus tard et demanda si elle pouvait aller s’allonger car le décalage horaire et les émotions l’avaient vidée. Comprenant l’état de sa sœur, Sayuri prit Hideyuki dans les bras et mena Kaori dans sa nouvelle chambre.

Se retrouvant seule dans sa nouvelle chambre, cette dernière s’allongea en soupirant et ferma les yeux en tentant de faire le vide dans son esprit. Peine perdue… Le visage de son unique et grand Amour hantait son esprit. Une douleur insoutenable lui prit le cœur et l’obligea à pleurer. Jamais de toute sa vie, hormis à la mort de son frère, elle n’avait autant souffert.

Du salon, sa sœur pouvait entendre les pleurs de Kaori qui lui firent mal au cœur. Ne sachant pas comment réagir, elle se dit qu’il fallait peut être mieux la laisser pleurer car elle en avait besoin. Retournant son attention vers son neveu, elle ne put s’empêcher de sourire devant ce petit être parfait. Il ressemblait tellement à Ryo, mais possédait néanmoins certains traits de Kaori. Quel subtil mélange, se dit-elle. En repensant à ce couple si particulier qu’était City Hunter, Sayuri serra davantage Hideyuki contre elle en repensant à la lettre du nettoyeur. Elle se demandait comment il allait vivre la situation en se retrouvant seul, sans Kaori, ni ce petit être. Elle était certaine de l’amour immense que pouvait avoir Ryo à l’égard d’Hideyuki, il le lui avait prouvé en passant au-delà de sa fierté pour lui envoyer cette lettre de recommandations.



****




Prenant le temps de panser un peu ses blessures, Kaori tentait de se reconstruire. Les jours défilèrent pour se transformer en mois. La nettoyeuse avait passé les premières semaines à récupérer doucement. Émue, elle recevait de nombreux appels de Miki, Eriko, Mick... Bien entendu, Ryo était aux abonnés absents. Ce silence ne la surprit pas car elle savait qu’il souffrait également. Le retrait et le silence était pour lui un besoin vital pour se reconstruire. Il n’y avait pas un jour où elle ne pensait pas à lui. Le cœur serré, elle reprenait courage en regardant son fils, y retrouvant certains de ses traits. Lors de ses conversations téléphoniques, ses amis ne pouvaient guère lui donner de nouvelles de Ryo dans la mesure où ils ne le voyaient quasiment plus. Ils savaient juste qu’il avait repris du service en travaillant pour Saeko. Il ne répondait que très rarement au téléphone et personne n’ouvrait quand on se rendait chez lui.

Afin d’aller de l’avant, la nettoyeuse se fit aider par sa sœur. Après deux mois d’adaptation, elle avait reçu une proposition de travail dans le journal où travaillait Sayuri. Avec quelques hésitations, elle avait finalement accepté ce nouveau poste. Son travail consistait à couvrir les événements dans la ville. D’abord, peu motivée, elle se prit néanmoins au jeu en commençant à l’apprécier tout doucement. Elle n’avait d’ailleurs pas vraiment le choix car elle devait penser à l’avenir de son fils.

Après une journée bien remplie, Kaori déambula à travers les rues de New York pour se diriger chez elle. Après une longue réflexion, elles avaient décidé, elle et sa sœur, de vivre ensemble dans le même appartement. Comme une bouée de sauvetage, Kaori remerciait tous les jours celle-ci d’être là, tout simplement à ses côtés. Modifiant régulièrement son emploi du temps pour garder Hide, Sayuri se pliait en quatre pour Kaori et le bébé. Mais… Ce soir là, Kaori était d’une humeur morose tout en n'en sachant pas réellement la raison... Mais elle éprouvait plus que d’habitude cette nostalgie. Sans avoir à chercher ce qu'était ce vide, elle savait pertinemment que c’était simplement le fait que Ryo lui manquait. Elle avait pensé que le temps allait adoucir ses souffrances. Mais ce n'était pas le cas. Elle repensait inlassablement aux moments qu’elle avait pu vivre avec lui et Hide. Ils avaient été heureux malgré les circonstances dangereuses. Elle aurait tellement pouvoir revivre un seul de ces moments magnifiques et inoubliables. Mais il fallait oublier…

Il faut oublier ! se disait-elle avec force.

Il faut oublier.

Il faut oublier……………



Sans relâche, elle se disait ces quelques mots pour apaiser son âme et son cœur déchirés. Après avoir pris le courrier, elle monta à l’étage. Sa sœur l’attendait avec impatience. Ayant un rendez vous important, elle sortit tout de suite, laissant Kaori, seule. Elle put ainsi se détendre car Hideyuki dormait. Après être allée contempler de très longues minutes son fils endormi, elle repartit dans le salon afin de s’assoir. Prenant au passage une feuille et de quoi écrire, elle partit s’installer à son bureau. D’abord hésitante, elle se lança dans l’écriture de sa lettre. Après une demi-heure de concentration, elle releva la tête, prit cette lettre et la regarda avec satisfaction ! Elle prit le soin de la plier correctement en glissant une photo dedans. Elle la posterait dès demain, se dit-elle, soulagée d’avoir fait ce que son cœur lui disait de faire.


Shinjuku


Cinq mois… Cinq longs mois à essayer pour survivre. Cinq mois durant lesquels, il avait passé son temps entre cabaret et travail en tout genre. Cinq long mois, ou pas un soir, il ne rentrait complètement ivre. Il ne survivait que par les divers travaux de Saeko. Cela l’empêchait de réfléchir, bien que la douleur continuait à faire son travail. Ayant fait la promesse de « vivre », il avait repris sa fonction de nettoyeur, ne tuant plus dans la mesure du possible, livrant les malfrats qui avaient fait son malheur à la police. C’était le seul soulagement qu’il éprouvait.

Mick venait le voir de tout en temps quand il arrivait à le capter. Mais, il ne lui simplifiait pas la tache car il détestait son regard. Y voyant de la tristesse ou de la pitié, Ryo ne voulait pas qu’on le plaigne. Peut être éprouvaient-ils également de la colère car il les avait laissés partir. Beaucoup de personnes devait le prendre pour un être irresponsable et sans âme. Ils n’étaient que des idiots. Pensaient-il sincèrement qu’il était indifférent à son propre choix ? Il souffrait comme il n’avait jamais souffert.

Pensant malgré lui chaque jour à ses deux raisons de vivre, il espérait qu’ils aillaient bien. Il n’avait jamais eu la force de prendre le téléphone et d’appeler, mais il avait des nouvelles par l’intermédiaire des autres le peu de fois qu’il les voyait. Malgré qu'elles soient rassurantes, il se posait mille et une questions. Hideyuki avait eu six mois précisément. Impossible de se tromper, il comptait jour après jour. Lorsqu’il rencontrait au hasard dans la rue de jeunes mamans accompagnées de leurs enfants, il se demandait si Hideyuki était à peu prés comme ces bébés choyés dans leurs landaus. Certes, il se reprenait vite en détachant son regard de ces êtres trop bruyant à son gout. L’étalon de Shinjuku n’avait pas à se poser de telles questions.



Un soir, après une longue mission trépidante et surtout fatigante, Ryo rentra chez lui d’un pas lourd. Il avait été blessé au bras, mais rien de bien méchant. Comme un robot, il avait repris son habitude d’aller prendre tout de suite une douche et de changer ses vêtements bien que ces derniers ne soient plus imbibés de sang. Mais il aimait ce rituel. Après cette douche purificatrice qui avait détendu ses muscles, il partit s’assoir et alluma cette télé éteinte depuis très longtemps.

Zappant machinalement, il regarda l’écran sans vraiment le regarder. Les émissions étaient plus stupides les unes que les autres. Aucun intérêt ! Se dit-il en éteignant. Plus rien ne l’intéressait, même ses missions le lassaient. Il le faisait car il devait le faire. Malheureusement pour lui, il ne savait faire que çà ! Il repensa à cette jeune femme, qu’il venait de protéger. Elle l’avait remercié sincèrement. Grâce à lui, elle allait enfin pouvoir avoir une vie normale. « Une vie normale »… Il eut un sursaut de colère. Et lui ? Qui un jour viendrait l’aider pour lui redonner une vie normale ? Qui ??? Pourquoi vivait-il à travers le bonheur des autres sans le vivre réellement ? Pourquoi ?

Le japonais eut comme un électrochoc… En y repensant.. Si… Deux personnes étaient venues lui redonner une vie plus ou moins normale une fois, franchissant la porte de cet appartement désormais sans vie. Il eut une suée soudaine qui le força à se lever. La vie lui avait donné cette chance… Hideyuki et Kaori… Et lui, qu’avait-il fait de cette chance ? Il l’avait balayée du revers de la main ! Il repensa à cet amour qui pour lui était inaccessible ! Il l’avait toujours écartée, la blessant jour après jour pour qu’elle s’éloigne de lui. Il avait tout fait pour évacuer cet amour qu’il éprouvait pour elle. Il mettait toujours en avant sa vie, son métier incompatible à une vie normale. Malgré son attitude, elle lui avait même donné le plus beau des cadeaux pour lui redonner une identité aux yeux des gens à travers Hideyuki.

Mais aujourd’hui, lui, Ryo Saeba, ne faisait son métier que par survie et non plus pas envie. Il éprouvait cette fatigue latente qui l'envahissait jour après jour son corps. Il détestait cette odeur de mort et de sang. Il détestait voir ces ennemis pleurant de peur devant lui. Emprisonné à tout jamais dans ce monde sordide, il survivait grâce à sa promesse faite à Kaori : « vivre ». Perturbé, il se dirigea vers la fenêtre. Après quelques minutes de réflexion, il se retourna et repensa à cette lettre ! Pour une fois, il avait ouvert sa boite aux lettres remplie de prospectus et annonces en tout genre. En voulant prendre le tas, une enveloppe s'était détachée du lot en atterrissant par terre.

Curieux, il se baissa par la ramasser. Il retourna l’enveloppe : elle provenait de New York. Il sentit comme une brulure dans la main, tellement cette lettre le rendait nerveux. Il était rentré directement, la posant sur la table remettant sa lecture à plus tard, lorsqu’il se sentirait prés.

Peut-être était-ce le bon moment ?

Ne voulant plus réfléchir, il se dirigea vers la grande table et prit nerveusement cette missive. Il la regardait fixement. Son cœur se mit à s’accélérer, tant sa surprise était immense. En regardant le dessus, il avait reconnu tout de suite l’écriture de Kaori. D’abord hésitant, il ouvrit délicatement l’enveloppe. Prenant la lettre entre ses mains, il la déplia doucement quant il fut surpris de voir une photo tomber sur la table. D’une main hésitante, il la récupéra. Mais il n’osa pas la retourner car il avait peur, peur de voir.. Malgré lui, son cœur parla encore une fois et il la retourna doucement. Après quelques secondes d’immobilisme, un sourire apparut sur le visage de Ryo. Cela devait faire cinq mois qu’il n’avait plus souri ! Il regarda cette photo avec attention en constatant qu’Hideyuki avait bien grandi ! Il n'en avait aucun doute. Il prit le soin d’analyser chacun de ses traits. Il fallait bien avouer qu’il lui ressemblait. Son regard était rempli de malice, de vie ! Un sourire à faire fondre..

Le nettoyeur eut besoin de s’assoir sous les diverses émotions qui saisissaient son cœur. Il se demandait comment il devenait, Kaori lui avait donné la réponse. Il était tout simplement magnifique ! Cela lui faisait bizarre de se dire qu’il était le père de ce petit bonhomme.. Oui, il ressentait une force surgir de ses entrailles en regardant cette photo.

Après être resté cinq minutes à contempler cette photo, il prit la lettre afin de lire ce que Kaori lui avait écrit.


Ryo….

Voici une photo de Hide… Diminutif à tout jamais ancré pour nous ! Chaque jour apporte un nouveau progrès, un nouveau sourire,…Si tu le voyais Ryo, il est si énergique et plein de vie. Depuis quelques jours, Hide commence déjà à vouloir explorer l’appartement.



Arrêtant sa lecture, le nettoyeur éprouva un poids sur le cœur. Ne devant pas se laisser envahir par la mélancolie, il reprit, puis arrivé à la dernière phrase, ne put s’empêcher de sourire :

Tu me manques Ryo. J’espère que tout va bien pour toi et que tu n’oublies pas ta promesse d’être prudent.

Je t’aime Ryo.

Kaori et Hideyuki.



Il ne put s’empêcher de rire en voyant l’empreinte d’une main minuscule servir de signature. Il resta ainsi dix bonnes minutes à lire, à boire chaque mot de cette lettre. Kaori lui racontait sa vie, et surtout les progrès de Hideyuki… Qu’il était gâté par sa sœur. Bref, il était heureux et choyé. Malgré ses phrases remplies de joie, il sentait de la tristesse dans sa lettre. Il la connaissait tellement bien. Son Sugar Boy lui manquait tellement. Il était heureux d’apprendre qu’Hideyuki avait fait son premier sourire, qu’il commençait déjà bien bouger. Normal… Il savait de qui tenir. Malgré la joie qu’il avait ressentie en lisant cette lettre, il eut un sentiment de frustration. Jamais, il ne pourrait rattraper ce temps là avec son fils. Et pire, il ne verrait même pas la suite. Son cœur se serra. Il rabaissa la lettre et la posa sur la table.

Il la laissa là et repartit vers la fenêtre pour se mettre à observer l’horizon.

« Il faut oublier » se contenta-t-il de dire à haute voix.
Un sourire naquit sur ses lèvres
- Il faut oublier...
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Ryô mène l'enquête!
xyzpaty


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MessageSujet: Re: Il faut oublier   Il faut oublier - Page 3 EmptyJeu 31 Mar - 9:07

CHAPITRE OUBLIE



New York, 8h53.


La porte s’ouvrit brusquement sur le salon, laissant apparaitre Kaori, tasse de café en main, à la recherche de ses chaussures. Pestant contre elle-même, elle s’arrêta pour finir tant bien que mal sa tasse qu’elle avait avec elle depuis au moins un quart d’heure. Grimaçant en s’apercevant que le café avait refroidi, elle le déposa vite sur la table et repartit à la recherche de cette maudite chaussure dont elle en détestait le talon, bien trop haut pour elle. Néanmoins, devant faire des « efforts » quant à sa tenue vestimentaire quand elle se rendait au travail, elle avait accepté ce supplice.

Continuant sa recherche, elle ressentit un regard centré sur elle. A chaque fois, elle avait toujours cette sensation qu’il était là…Souriante, elle se retourna vers lui et ressentit son cœur battre encore plus rapidement en voyant ses yeux de couleur si sombre. Oubliant un temps soit peu l’objet de sa torture quotidienne, elle se dirigea vers lui en accentuant son sourire. Dès qu’elle avança vers lui, elle le vit s’agiter devant son arrivée… Elle adorait. Prenant le temps de l’observer sans se lasser, elle se baissa vers lui pour lui caresser son visage si doux et paisible.

- Hideyuki, murmura-t-elle.

Dès qu’elle énonçait son prénom, elle pouvait voir apparaitre le plus magnifique des sourires sur son visage parfait. Il commençait à bouger ses jambes dans tous les sens, faisant basculer son transat qui ne servait plus qu’occasionnellement tant il déployait trop de force. C’est avec bonheur qu’elle pouvait entendre sa voix… Il commençait déjà à bien faire quelques balbutiements. Cette voix la faisait fondre lorsqu’elle l’entendait. Jour après jour, elle pouvait le voir grandir, lui offrant un nouveau progrès. C’était tous ces petits moments de bonheur qui permettaient à Kaori de soulager sa douleur. Pas un jour ne passait sans qu'elle ne pense pas à Ryo. Pas un jour, sans pleurer… Mais cela durait un peu moins longtemps car Hideyuki comblait ce vide.

Oubliant complètement son rendez vous, elle continua à observer son fils avec douceur. Est-ce que Ryo pensait à eux ? Se demandait-il si Hideyuki avait bien grandi ? A l’énonciation de ces questions sans réponse, elle sentit à nouveau les larmes lui parvenir aux yeux tant elle trouvait la vie bien cruelle. Après avoir essuyé ses larmes, elle repensa à la lettre qu’elle lui avait envoyée en sachant pertinemment qu’elle ne devait pas en attendre de réponse. Mais elle savait qu’il allait la lire et ainsi pouvoir continuer à vivre. N’osant pas imaginer qu’il avait trouvé une nouvelle partenaire de travail, elle se mordit la lèvre en sentant encore toute la douleur qu’elle avait en elle. Soupirant devant autant de faiblesse de sa part, elle secoua la tête pour arrêter d’y penser. Après avoir jeté un coup d’œil à l’horloge, elle sursauta en voyant l'heure qu'il était ! Hurlant à travers le salon, elle reprit sa recherche, sous le regard amusé de son fils de voir sa mère gesticuler à son tour dans tous les sens. Ce fut un cri de victoire qui fit sursauter Hideyuki de son transat en voyant sa mère brandir une chaussure. Heureuse de l’avoir retrouvée, elle sautilla de joie, mais fut très vite rattrapée par la réalité en regardant de nouveau l’heure. Stoppant dans son élan de joie, Kaori se rendit compte que sa sœur n’était toujours pas de retour alors qu’elle devait garder Hideyuki pendant son absence. Ayant un rendez vous à 9h30, elle devait partir dès maintenant si elle ne voulait pas être en retard. Voilà un point qui ne l’avait pas dépaysée en venant ici à New York : celle de la joie des bouchons !

- Mais qu’est ce qu’elle fabrique ?????????? hurla Kaori avec angoisse en voyant l’heure défiler.

Tout en agitant un biberon d’une main et mettant sa chaussure de l’autre, elle cala son téléphone sur son épaule et retenta de joindre sa sœur; mais elle tomba à nouveau sur la messagerie. Excédée, elle recomposa le numéro en jetant un coup d’œil sur Hideyuki qui semblait s’agiter. Comprenant pourquoi, elle le regarda avec amusement. Il y avait bien une chose que laquelle Hideyuki était intraitable : les repas. Dès qu’il voyait le biberon, il devenait un autre bébé, hurlant afin qu’on lui donne de quoi se sustenter. C’était bien un point caractéristique de son père dont il avait hérité. Dès qu’il prenait le biberon, il avalait, avec gloutonnerie et une mine concentrée, son lait. Malgré l’urgence de la situation Kaori ne put s’empêcher de rire et d’aller vite stopper la torture de ce petit Saeba en lui donnant son objet favori.

A peine eut-elle le temps de l’observer à nouveau que l’angoisse la reprit, l’obligeant à faire les cent pas dans le salon tout en allant régulièrement à la fenêtre dans l’espoir de voir arriver Sayuri. Elle ne pouvait s’empêcher de crier afin de se soulager :

- Ce n’est pas possible ! Pas aujourd’hui !

Soudain elle entendit l’interphone et ne put réprimer un cri de joie. C’est avec soulagement qu’elle attendit sa sœur qui montait les étages. Quand la porte s’ouvrit sur Sayuri, Kaori ne put s’empêcher de la sermonner sur son retard sans lui laisser le temps de parler. Après avoir évacué son stresse sur elle, cette dernière, qui essayait de reprendre son souffle après avoir couru comme elle le pouvait, arriva à lui dire :

- Excuse moi.. Kaori, mon patron m’a retenu.. J’ai… J’ai couru, j’ai fait aussi vite que j’ai pu.

En voyant Sayuri en état d’épuisement total, Kaori s’en voulut de s’être mise en colère contre elle. Soupirant, elle se rendit compte qu’elle commençait à prendre le rythme de vie des new-yorkais : toujours stressée !

- Excuse moi, Sayuri, je suis désolée… Tu fais tout ce que tu peux et moi, je te crie dessus, déclara Kaori avec une voix mal assurée..

En voyant la gêne de sa petite sœur, Sayuri lui répondit avec douceur :

- Ce n’est rien Kaori… Je comprends que tu ne veuilles pas être en retard… Donc va.. Ne perd plus de temps !

Sursautant aux paroles remplies de bon sens de sa sœur, Kaori se rendit compte qu’elle était toujours plantée devant l’entrée.

- Quelle gourde ! S’écria Kaori tout en gesticulant à nouveau, provoquant un fou rire de la part de son fils.

Après s’être regardée vite fait dans le miroir, elle mit rapidement sa veste tout en donnant les dernières recommandations à sa sœur et allant embrasser son fils avant de partir. Après avoir refermé brutalement la porte d’entrée, elle se mit à courir en direction de l’ascenseur. Appuyant nerveusement sur le bouton, elle attendit quelques secondes. Ne le voyant pas venir, elle pesta contre ce « maudit ascenseur » en lui donnant un coup de pied. Ne pouvant plus attendre, elle décida de passer par les escaliers.

- « Génial… Vraiment génial » se contenta-t-elle de dire tout en commençant sa séance de sport sur d’interminables étages à descendre.

Se sentant déjà fatiguée, elle marmonna milles et une chose. Enfin arrivée au rez-de-chaussée, elle ouvrit brusquement la porte pour arriver dans le hall. Epuisée et essoufflée par sa course folle, elle s’arrêta pour reprendre son souffle tout en continuant de râler toute seule. « Non mais, c’est pas possible !! Quelle journée qui commence !!!! » Jamais elle ne se ferait au rythme infernal de New York ! Après avoir repris son souffle, elle se remit en marche et passa devant les boites aux lettres innombrables vu le nombre d’étages que possédait cet immeuble. Néanmoins, son regard s’accrocha à la sienne. A sa vue, son sang se glaça. Tétanisée, elle dut s’arrêter de marcher en découvrant que quelqu’un avait inscrit sur sa boite aux lettres trois lettres particulières : XYZ. Tout s’arrêta comme une scène qu’on mettait sur pause.

Les yeux de la nettoyeuse s’agrandirent devant ce qu’elle voyait de voir. Quelqu’un avait retrouvé sa trace et celle de Hide. Elle mit doucement sa main devant sa bouche pour s’empêcher de crier tant elle prit peur. Tétanisée par ce qu’elle venait de découvrir cela l’empêcha de faire le moindre mouvement. Néanmoins, elle devait se reprendre et réussit à bouger quelque peu dans l’intention de retourner chez elle. Elle ressentit tout de suite que quelqu’un était en train de l’observer. Osant à peine le regarder, elle aperçut cet homme. Il était là… Devant elle. Voulant à tout prix lui faire face afin de lui montrer sa détermination, elle se retourna afin de pouvoir le regarder droit dans les yeux. L’observant sans rien lui dire, elle pouvait le voir, là, près de l’entrée, sourire aux lèvres. Elle ne put s’empêcher de baisser son regard pour fixer ce qu’il tenait à la main. Relevant brusquement la tête pour le regarder à nouveau dans les yeux, sa vue se brouilla dans des larmes innombrables qui firent leur apparition… Elle venait de comprendre ce qui se passait devant elle. Sans un mot, elle avait deviné ! C'était là toute la magie de leur relation.

D’abord hésitante, elle fit un pas, puis deux... Et accéléra sa marche pour se jeter dans ses bras. Dans un élan commun, il referma instinctivement ses bras sur elle, laissant tomber sa valise sur le sol tout en soupirant de soulagement. Les gens qui rentraient dans l’immeuble regardaient bizarrement ce couple enlacé en plein milieu de l’entrée.

Immobile, l’un contre l’autre, les yeux fermés, ils resserrèrent ensemble cette étreinte tant désirée dans le silence. A cet instant, les mots ne comptaient pas. Seules leurs présences parlaient pour eux. Osant enfin relever la tête afin d’être sûre qu’elle ne rêvait pas, elle rencontra à nouveau ce regard qui lui avait tant manqué. Après quelques instants, elle osa passer sa main sur son visage pour être certaine qu’il était bien là, sur le sol new-yorkais. Elle n’y croyait pas ! Il était là devant elle, le grand Ryo Saeba était devant elle ! Souriant en voyant le regard embué de larme de sa raison de vivre, il encercla de ses larges mains le visage de Kaori et l’embrassa tendrement sur ses lèvres tremblantes d’émotion. En ressentant les lèvres de Ryo sur les siennes, Ses larmes redoublèrent à ce contact magique. Appuyant davantage ce baiser qui devint passionné, ils s'agrippèrent l’un à l’autre pour être sûrs de la présence de l’autre. Que c’était bon de pouvoir de nouveau se toucher et s’embrasser ! Reprenant avec tendresse de nombreuses fois ses lèvres, Ryo était un homme comblé. Ils durent se détacher pour reprendre un temps soit peu d’oxygène. Dans un souffle, il lui demanda :

- Est-ce vous qui répondez au code XYZ…?

Surprise d’une telle mise en matière, elle lui répondit avec émotion :

- Tout dépend qui me demande...

Quel bonheur de pouvoir à nouveau entendre sa voix, se dit-il, ravi d’entendre une telle répartie. Toujours souriant et ému, il lui répondit :

- Il s’agit d’un homme en détresse, totalement perdu, qui voudrait seulement oublier son passé bien particulier pour avoir un futur beaucoup plus serein.

Émue, Kaori dut faire un effort surhumain pour répondre à cet XYZ si particulier.

- Je crois… Je crois… Que je peux faire quelque chose pour vous, vous correspondez à mes critères pour accepter une telle mission.

- Me voilà sauvé alors, répondit Ryo d’une voix tremblante tant ce moment lui paraissait surréaliste.

- Nous voilà sauver Ryo, se contenta-t-elle de dire, en resserrant son étreinte sur lui.

Ils restèrent un long moment enlacé dans le grand couloir de ce building. Le grand nettoyeur du Japon débarquait aux Etats-Unis pour une nouvelle vie. Laissant son passé derrière lui, il avait décidé de tout plaquer et d’oublier pour les rejoindre dans ce pays. Comprenant qu’il était perdu s'il restait au Japon sans eux, il avait appliqué lui-même cet ultime appel : XYZ.

Sans réfléchir davantage après avoir lu la lettre de Kaori, il avait vite fait sa valise. Posant un dernier regard sur sa Mini rouge, il avait posé sa main sur elle avec émotion. Peut-être ne la reverrait-il jamais de sa vie, mais il n'avait pu s’empêcher de sourire en repensant à leurs diverses aventures. Hésitant un moment, il s'était décidé et avait fermé son refuge de toujours. Ne voulant plus perdre une minute, il était parti rapidement à l’aéroport prenant le premier vol pour New York ! Sa phobie n’était rien à coté de ce qu’il était en train de perdre ! Pourquoi continuer à vivre si vos raisons de vivre sont à des milliers de kilomètres ?

Oubliant le rendez vous de Kaori, le couple remonta dans l’appartement. Certes, Ryo ne savait pas ce dont serait fait le lendemain, mais il était sûr qu’il voulait vivre chaque instant qu'il lui restait avec la femme de sa vie et de son fils.

Lorsqu’il entra dans l’appartement, Ryo crut se voir en miniature. En le voyant gigoter dans tous les sens dans son transat dès qu’il l’avait aperçu, le grand nettoyeur sut qu’il avait pris la meilleure décision de toute sa vie.

- « Hideyuki ! »

En partant pour New York, le nettoyeur avait décidé de vivre une autre vie. Certes, toujours connu du milieu là où il irait, il savait que le danger serait toujours présent… Mais qui d’autre pourrait mieux protéger ses raison de vivre, si ce n’était lui ? Une nouvelle vie, de nouvelles habitudes, une nouvelle ville pour enfin souffler et laisser derrière lui les erreurs de son passé.

Il fallait oublier le passé pour s’ouvrir à ce futur qui n’attendait qu’eux…

Il faut oublier les douleurs d’hier pour savourer les joies du présent.



***




Ryo se baissa et entreprit de lui refaire son lacet. Avec application, il le noua afin qu’il reste en place. Relevant la tête, Ryo se mit à sourire et posa sa main sur sa chevelure de couleur noire comme l’ébène et lui dit :

- Fais attention…

Le nettoyeur se releva et fixa son fils qui partait en courant sur l’herbe de Central Park. Il regarda avec attention ce petit bonhomme de trois ans qui profitait une dernière fois de ce parc merveilleux. Toujours aussi vif que ses premiers jours de vie, Hideyuki devenait un petit garçon espiègle. Ressemblant à s’y méprendre à Ryo, il avait également ce coté pétillant de Kaori qui faisait fondre le nettoyeur.

Il regarda sa montre. Ils ne devaient plus tarder pour rentrer. Il mit ses mains dans ses poches, tout en fixant son fils. Dans quelques heures, ils seraient de retour.. Il ne put s’empêcher de réprimander un frisson de satisfaction. Bien qu’il ait su apprécié New York, il restait néanmoins fidèle à sa ville : Shinjuku ! Dans quelques heures, City Hunter allait réinvestir leur ville. Mais cette fois-ci, ils n’étaient plus deux, mais trois...

***


***




Après la pluie vint le beau temps… Ce temps merveilleux qui était enfin arrivé pour Ryo Saeba.

C’est sur cette dernière phrase qu’un homme aux cheveux d’ébène s’arrêta d’écrire. Relisant de nombreuses fois ces dernières phrases afin d’être sûr qu’aucune faute ne subsistait, il ne put s’empêcher de soupirer de soulagement et d’émotion. De ses yeux de couleur noire comme l’ébène, il se sentait fier d’avoir finir d'écrire afin de raconter le commencement de sa vie… Lui, Hideyuki Saeba.

Ce fut le téléphone qui le sortit de ses pensées. Sans attendre, il alla répondre et ne put s’empêcher de sourire en reconnaissant le timbre de cette voix qu’il connaissait par cœur.

- J’arrive Papa, se contenta-t-il de dire avant de raccrocher.

D’un geste lent, il enfila son holster avec concentration, puis il enfila sa veste. Après avoir jeté un dernier coup d’œil en direction de son bureau qui regorgeait de l’histoire de sa vie, Hideyuki alla rejoindre son père de légende : Ryo Saeba.

FIN
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